La médecine psychosomatique Flashcards
Quelles sont les 8 critiques souvent adressées à la catégorisation des troubles somatoformes en cours dans les éditions précédentes du DSM?
- Propose une approche catégorielle plutôt que dimensionnelle
- Faible usage du trouble somatoforme
- Maintien d’appellations variées qui entretiennent une confusion
- Seuil trop restrictif ou trop bas de différentes pathologies
- Est un diagnostic d’exclusion
- Beaucoup de comorbidité avec les troubles anxieux et dépressif, mais constitue une catégorie à part
- Manque de consensus
- Stigmatisation élevée
Définir ce qu’est un trouble somatoforme
Trouble dont le mode de présentation est constitué principalement de symptômes somatiques et de préoccupations / distorsions cognitives face à la maladie.
On dit qu’il y a chez l’humain une tendance universelle à expérimenter et communiquer de la détresse psychologique sous forme de symptômes physiques. C’est le principe de somatisation, à travers duquel différents troubles plus spécifiques s’articulent.
Quelle est la différence entre le trouble somatoforme et et les troubles somatiques fonctionnels?
Notons que des conditions médicalement inexpliquées existent aussi et sont à différencier des somatisations. Ils sont habituellement nommés des troubles somatiques fonctionnels et comportent plusieurs entités tels que le syndrome du côlon irritable en gastro-entérologie et ne s’articulent pas toujours à travers une psychopathologie.
Nommer 13 troubles somatiques fonctionnels fréquents
Nommer 5 troubles à symptomatologie somatique et apparentés.
- Le trouble à symptomatologie somatique
- Le trouble de crainte excessive d’avoir une maladie
- Le trouble de conversion (trouble à symptomatologie neurologique fonctionnelle)
- Autres troubles à symptomatologie somatique spécifiés ou non spécifiés.
- Trouble factice
Savoir catégoriser les troubles somatoformes volontaires vs involontaires
Quelles sont les caractéristiques épidémiologiques du trouble à symptomatologie somatique?
La prévalence exacte du trouble à symptomatologie somatique (TSS) n’est pas encore connue, la nouvelle définition proposée dans le DSM-5 étant toute récente.
L’estimation la plus réaliste envisage une prévalence de 5 à 7 % de la population générale selon les prévisions notées dans le DSM-5.
Nommer 7 facteurs de risque à la somatisation
- le sexe féminin ;
- une faible scolarisation ;
- une mauvaise situation socio-économique ;
- le fait d’appartenir à des minorités ethniques, ce qui montre l’importance des facteurs culturels ;
- une santé fragile durant l’enfance ;
- des antécédents de maltraitance, d’abus physiques ou sexuels ;
- la présence de proches qui ont souffert de problèmes de santé importants et chroniques au cours du développement de l’enfant.
Quels sont les 3 grandes classes de mécanismes pathophysiologiques de somatisation?
Résumer les facteurs prédisposants, précipitants et perpétuant des sphères bio-psycho-sociales en lien avec l’apparition d’un trouble à symptomatologie somatique
Connaître le modèle étiologique de la somatisation et des troubles de symptômes fonctionnels
Nommer 3 exemples d’explication de symptômes somatiques inexpliqués dans différentes cultures
- Le « mauvais oeil » → bassin méditerranéen
- Vaudou → Antilles
- Possession démoniaque → Chrétienté
Quel type de personnalité a été spécifiquement associé aux troubles liés à la somatisation
Au niveau de l’étiologie, aucun. On observe les trois troubles et aucun spécifique n’y semble associé.
On a précédemment cru à l’hystérie pour la conversion (Freud) puis les traits obsessionnels pour l’hypocondriaque. Par contre, au niveau des comorbidités entraînant des dysfonctionnements, les plus marqués sont les personnalités évitante, paranoïde et obsessionnelle-compulsive.
Quels sont les 3 critères diagnostiques du trouble à symptomatologie somatique?
A. Un ou plusieurs symptômes somatiques causes de détresse ou entraînant une altération significative de la vie quotidienne.
B. Pensées, sentiments ou comportements excessifs liés aux symptômes somatiques ou associés à des préoccupations sur la santé suscitées par ces symptômes, se manifestant par au moins un des symptômes suivants :
⇒
- Pensées persistantes et excessives concernant la gravité de ses symptômes.
- Persistance d’un niveau élevé d’anxiété concernant la santé ou les symptômes.
- Temps et énergie excessifs dévolus à ces symptômes ou aux préoccupations concernant la santé.
C. Bien qu’un symptôme spécifique puisse ne pas être continuellement présent, l’état symptomatique est durable (typiquement plus de 6 mois).
Quels sont les symptômes somatiques pouvant être observés dans le trouble à symptomatologie somatique? (5)
- des symptômes douloureux incluant céphalées, lombalgies, douleurs diffuses, douleurs aux articulations, aux extrémités, etc. ;
- des symptômes gastro-intestinaux incluant nausées, vomissements, douleur abdominale, gaz, ballonnement, diarrhées ;
- des symptômes cardiopulmonaires incluant douleur thoracique, étourdissement, souffe court, palpitations, etc. ;
- des symptômes neurologiques incluant pertes de conscience, faiblesse musculaire, vision embrouillée, difficultés à la marche, amnésie, pseudocrises épileptiques, etc. ;
- des symptômes gynécologiques et urinaires incluant dyspareunie, dysménorrhée, coïtalgie, etc.
Quels sont les 3 spécificateurs du trouble à symptomatologie somatique?
1 ) Avec douleur prédominante (antérieurement trouble douloureux)
⇒
Cette spécification concerne les individus dont les symptômes somatiques comprennent principalement la douleur.
2) Chronique
⇒
Une évolution chronique est caractérisée par des symptômes sévères, un handicap marqué et une durée prolongée (plus de 6 mois).
3) Spécifier la sévérité actuelle :
⇒
Légère : Seulement l’un des symptômes spécifiés au critère B est présent.
Moyenne : Deux symptômes ou plus spécifiés au critère B sont présents.
Grave : Deux symptômes ou plus spécifiés au critère B sont présents et sont associés à des plaintes somatiques multiples (ou à un symptôme somatique très sévère).
Comment diagnostique-t-on un trouble à symptomatologie somatique avec douleur prédominante?
Lorsqu’il existe une maladie douloureuse chronique, le patient doit présenter des distorsions cognitives, émotionnelles et comportementales (critère B) en rapport avec sa maladie pour qu’un diagnostic de TSS avec douleur prédominante se superpose au diagnostic physique.
Tous les syndromes douloureux chroniques peuvent être associés au trouble à symptomatologie somatique si la réponse à la douleur est source de préoccupations excessives
Les patients présentant un TSS avec douleur prédominante sans maladie neuropathique avérée ont des plaintes douloureuses généralement multiples et vagues. En comparaison, une personne affectée d’une douleur chronique est en mesure de bien caractériser la douleur.
En outre, l’anamnèse, l’examen physique et les tests de laboratoires ne permettent aucun doute sur l’existence d’une douleur de type neuropathique.
Le diagnostic de TSS n’est pas évoqué tant qu’une évaluation minutieuse n’a pas statué sur la possibilité d’une douleur neuropathique. Lorsque la base physiologique est définitivement écartée, il devient alors possible d’appliquer le diagnostic de somatisation le plus approprié, incluant le TSS.
Vrai ou faux?
Le trouble à symptomatologie somatique est un diagnostic d’exclusion.
Faux
Le critère B du DSM-5 prend en considération les pensées, les émotions et les comportements qui peuvent influencer le recours aux soins et la difficulté à se trouver rassuré. Ce critère qualifié de « positif et d’inclusif » permet d’améliorer le processus diagnostique en évitant de recourir, comme le stipulait le DSM-IV-TR, à un diagnostic d’exclusion « absence de pathologie médicale ».
Quelles sont les principales comorbidités du trouble à symptomatologie somatoforme?
- Anxiété (50 à 75%)
- Dépression (50 à 75%)
- Traits ou troubles de personnalité (30 à 70%)
***Les dysfonctionnements les plus fréquents sont reliés à la personnalité évitante, paranoïde et obsessionnelle compulsive. ***
Quel est le pronostic du trouble à symptomatologie somatique ?
La majorité des TSS sont chroniques et sont associés à des TP, ce qui limite les capacités de changement du patient.
Quel est le traitement du trouble à symptomatologie somatoforme?
- la bonne relation médecin-patient constitue le principal outil diagnostique et thérapeutique.
- Ø de pharmacothérapie
- activation physique peut aider
- les différentes psychothérapies aident de façon modérée
Quels sont les critères diagnostiques tu trouble de la crainte excessive d’avoir une maladie?
A. Préoccupation concernant le fait d’avoir ou de développer une maladie grave.
B. Les symptômes somatiques sont absents ou s’ils sont présents, ils sont d’intensité mineure. Si un autre problème médical est présent ou en cas de risque notable de développement d’une affection médicale (p. ex., du fait de la présence d’antécédents familiaux importants), la préoccupation est clairement excessive ou disproportionnée.
C. Il existe un degré important d’anxiété concernant la santé et la personne s’inquiète facilement de son état de santé personnel.
D. La personne présente des comportements excessifs par rapport à sa santé (p. ex., effectue des vérifications répétées de son corps à la recherche des signes d’une maladie) ou présente un évitement inadapté (p. ex., évite les rendez-vous médicaux et les hôpitaux).
E. Les préoccupations concernant la maladie sont présentes depuis au moins 6 mois mais la nature de la maladie qui est spécifiquement anticipée peut avoir changé durant cette période de temps.
F. La préoccupation relative aux maladies n’est pas mieux expliquée par un autre trouble mental tel que :
⇒
- un trouble à symptomatologie somatique,
- un trouble panique,
- une anxiété généralisée,
- une obsession de dysmorphie corporelle,
- un trouble obsessionnel-compulsif,
- un trouble délirant à type somatique.
Quels sont les 2 spécificateurs de la crainte excessive d’avoir une maladie?
À type de demande de soins
⇒
Les soins médicaux incluant les visites chez des médecins ou les examens complémentaires sont utilisés de façon fréquente.
À type évitant les soins
⇒
les soins médicaux sont rarement utilisés.
Quel est le pronostic/traitement du trouble de crainte excessive d’avoir une maladie?
Il est difficile de rassurer le patient et il demeure préoccupé.
Cela le porte à être hypervigilant, à surveiller des signaux corporels (T°, pouls, selles, etc.). Certains sont tellement anxieux et craintifs du verdict médical qu’ils adoptent un comportement d’évitement de toute consultation ou de toute investigation, préférant maintenir leurs préoccupations, de crainte qu’une anomalie grave leur soit confirmée.
Qu’est-ce que la « belle indifférence » ?
Un terme du Kaplan… : Diminuer l’importance voire être indifférent face à un symptôme important.
* À noter que ce n’est plus pathognomonique de la conversion*
Quelle est la prévalence de la conversion (ou trouble à symptomatologie neurologique fonctionnelle)?
- 0,3 % dans la population générale
- jusqu’à 1 à 3 % des patients vus en clinique ambulatoire
- possiblement davantage dans les services de neurologie (1 à 4,5 % des patients hospitalisés)
Quelles sont les populations les plus touchées par la conversion?
- Peut se manifester à tous les âges, mais elle est plus fréquente à l’adolescence ou au début de la vingtaine
- 2 à 5 F / 1 H (sauf chez les enfants où H=F)
- prévalence plus élevée dans les milieux ruraux, dans les pays en voie de développement ainsi que dans les couches défavorisées et peu scolarisées de la population.
Quels sont les critères diagnostiques de la conversion?
A. Un ou plusieurs symptômes d’altération de la motricité volontaire ou des fonctions sensorielles.
B. Les données cliniques démontrent l’incompatibilité entre les symptômes et une affection neurologique ou médicale reconnue.
C. Les symptômes ou les handicaps ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble médical ou mental.
D. Le symptôme ou le handicap entraîne une détresse ou une altération cliniquement significative dans le domaine du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants, ou nécessite une évaluation médicale.