Les discours sur l'enfance liés aux discours sur l'éducation Flashcards
Un peu à la manière de Quintilien, les discours sur l’enfance ont longtemps été
motivés par des préoccupations
éducatives.
Un peu à la manière de Quintilien, les discours sur l’enfance ont longtemps été
motivés par des préoccupations éducatives. Ces discours restent relativement rares au
Moyen Âge mais ils se généraliseront au moment de la
Renaissance.
Au Moyen Âge
(Becchi, dans Becchi et Julia, 1996), la représentation de l’enfance est marquée par la
culture
chrétienne
Au Moyen Âge
(Becchi, dans Becchi et Julia, 1996), la représentation de l’enfance est marquée par la
culture chrétienne : l’enfant est par nature situé entre
le bien et le mal et participe à la
fois de ces extrêmes.
D’un point de vue social, l’éducation familiale est, au fil des siècles,
de plus en plus concernée par
l’avenir professionnel et s’appuie sur l’école et
l’atelier
Mais l’éducation scolaire a connu une longue éclipse entre les dernières écoles
constituées sur le modèle romain (fin du V’ siècle) et
les premières écoles religieuses tant
vantées par Charlemagne et qui commencent à prendre leur essor au Ixe siècle.
Concernant le Moyen Âge, il faut insister, là aussi, sur la variabilité de la condition
enfantine. En effet, à certaines époques ou dans certaines régions, les difficultés de la
vie obligent à l’indifférence et même à
l’abandon d’enfants « exposés », comme dans
l’Antiquité, ou « donnés » aux institutions religieuses (les « oblats »).
Beaucoup d’enfants
doivent travailler et de ce fait, dès l’âge de
7 ans, ils deviennent socialement « adultes »
et sont considérés comme tels.
À la fin du xiRr siècle, le travail chez les artisans (à partir
de 7 ans pour les garçons et de 6 ans pour les filles) est réglementé par un contrat
obligeant le patron à fournir
nourriture, vêtement et formation au métier.
Au moment de la Renaissance, le souci éducatif arrive au premier plan des représentations
de l’enfance. C’est tout à fait manifeste dans l’oeuvre
d’Érasme (1469-1536).
À la suite d’autres auteurs (principalement l’Allemand Petrus Schade, dit Mosellanus),
Érasme met à l’honneur le principe des
« colloques scolaires »
« colloques scolaires »
: recueils de petites
comédies dialoguées mettant en scène des enfants d’une façon vivante et réaliste.
Ces
« colloques » avaient comme objectif de manifester le beau langage et de fournir des
modèles de comportements sociaux (ou à l’inverse des exemples à ne pas imiter !).
Une
formule d’Érasme
« On ne naît pas homme, on le devient », dans De Fueris
C’est une position tout à fait différente qui se manifeste au xvine siècle avec Rousseau
(1712-1778). Les préoccupations éducatives reposent cette fois sur le souci de respecter
les tendances naturelles et de préserver les enfants des influences
de la société
adulte.
C’est une position tout à fait différente qui se manifeste au xvine siècle avec Rousseau
(1712-1778). Les préoccupations éducatives reposent cette fois sur le souci de respecter
les tendances naturelles et de préserver les enfants des influences de la société
adulte. Éduquer ce n’est pas socialiser mais c’est laisser l’enfant
s’exprimer selon sa
nature et dans la nature.
Voilà pourquoi l’ouvrage de Rousseau, Émile ou De l’éducation
(1762), est rédigé en suivant une description des
phases successives de l’enfance
Cette constitution du développement en objet d’étude ne fera pas disparaître les
préoccupations éducatives chez les psychologues du développement. On peut suivre au
contraire la continuité de ces préoccupations chez des auteurs comme
Claparède (1931,
L’éducation fonctionnelle), Wallon (cf. le fameux plan éducatif proposé par la commission
présidée par Langevin et Wallon, à la fin de la Seconde Guerre mondiale), ou Piaget
(et ses contributions aux travaux de l’uNEsco).
On peut suivre au
contraire la continuité de ces préoccupations chez des auteurs comme Claparède (1931,
L’éducation fonctionnelle), Wallon (cf. le fameux plan éducatif proposé par la commission
présidée par Langevin et Wallon, à la fin de la Seconde Guerre mondiale), ou Piaget
(et ses contributions aux travaux de l’uNEsco). Mais l’objet de la psychologie du développement
est désormais bien distingué de l’objet de la
pédagogie.
Rousseau se mobilise contre l’emmaillotement des bébés car la
motricité du bébé doit pouvoir s’exprimer librement, mais un peu plus loin, sans référence
directe au nouveau-né, il invite à se modeler sur les exigences que nous impose la
nature :
« Voilà la règle de la nature. Pourquoi la contrariez-vous ? (…) L’expérience
apprend qu’il meurt encore plus d’enfants elevés delicatement que d’autres.