Le virus d’Epstein Barr (EBV) Flashcards

1
Q

Généralités sur l’EBV :

A

Il fait partie de la 3ème sous famille des herpes : les herpesvirus qui sont des lymphotropes B (tropisme pour les lymphocytes B). Il est ubiquitaire : 95% de la population est infectée. Au moment de la primo-infection il donne la mononucléose infectieuse et reste ensuite latent.

Ce virus a la particularité d’être associé à des cancers : lymphome de Burkitt, carcinome du nasopharynx.

Chez les patients immunodéprimés, à cause de son pouvoir oncogène, le virus peut donner des lymphomes et des syndromes lympho-prolifératifs.

C’est un virus ubiquitaire, fragile, qui est transmis par la salive. Chez un sujet infecté, il y a une excrétion prolongée qui entraine la contamination de l’entourage. L’âge de la primo-infection dépend du niveau socio-économique : tôt dans les pays où la promiscuité est élevée, plus tard dans les pays occidentaux : « la maladie du baiser ». Il peut y avoir une transmission iatrogène (transfusion cellules sanguines, greffes d’organes, tissus) mais cela est rare car on est déjà presque tous infectés à l’âge adulte.

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2
Q

Physiopathologie de l’EBV :

A

Le virus, entré par voie salivaire, se réplique dans les cellules épithéliales salivaires puis se propage aux amygdales où il infecte les LB. Dans les LB, le virus se met dans un état latent en circularisant son ADN (épisome). Il n’y a pas de réplication du virus dans les LB. Le virus latent provoque l’expression et la production de protéines entraînant l’immortalisation du LB.

Ces protéines immortalisantes sont :

  • les protéines EBNA (EBV nuclear antigen) au niveau du noyau ;
  • les protéines LMP (latent membrane protein) au niveau de la membrane.

EBV induit alors l’immortalisation et la prolifération incontrôlée des LB Les LT exercent alors un contrôle en détruisant les LB immortalisés en continu. Il y a alors alternance entre ce contrôle et des phases de réactivation virale et de prolifération des LB. Chez les immunocompétents, ce contrôle de LT suffit à limiter l’infection et l’immortalisation et provoque des excrétions virales asymptomatiques. Chez les immunodéprimés (les greffés, VIH+, sous chimiothérapie…), les LT n’arrivent pas à contrer la prolifération.

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3
Q

Pouvoir pathogène de l’EBV chez l’immunocompétent :

A

La mononucléose infectieuse chez l’adulte jeune (MNI) a une phase d’incubation de 3 a 6 semaines qui se poursuit par :

  • un syndrome fébrile avec de la fièvre, associé à une angine pseudomembraneuse avec des adénopathies cervicales, une splénomégalie et un rash cutané post ampicilline (car ce n’est pas une angine bactérienne) ;
  • Syndrome mononucléosique avec une hyper lymphocytose de LT CD8 hyperbasophiles. Ces lymphocytes T CD8 atypiques sont parfois tellement activés qu’il y a un risque de leucémie chez les jeunes enfants ;
  • cytolyse hépatique (élévation des transaminases) ;
  • complications rares : purpura, encéphalite, myélite, sd d’activation macrophagique ;
  • diagnostic différentiel d’un Syndrome mononucléosique EBV +++ : CMV, VIH, toxoplasmose.

Le diagnostic repose sur la sérologie.

Au niveau de la réponse immunologique :

  • pic des IgM anti-VCA (protéines de la capside) au moment de la primo-infection puis disparition rapide en 3 mois ;
  • IgG anti-VCA apparaissent de manière retardée et persistent tout au long de la vie ;
  • IgG contre les EBNA (ag nucléaire de latence) n’apparaissent que plus tardivement : environ 2, 3 voir 6 mois après la primo-infection et persistent toute la vie.

Les IgG anti-EBNA permettent de différencier une primo-infection et une infection plus ancienne.

  • Absence d’IgG anti-EBNA révèle une primo-infection (car apparition plus tardive)
  • Présence IgG anti-EBNA exclue le diagnostic de primo-infection récente à EBV, c’est une infection plus ancienne.
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4
Q

Pouvoir pathogène de l’EBV chez l’immunodéprimé :

A

Il existe des défauts génétiques rares provoquant des lymphoproliférations liées à l’X. Dès la primo-infection, se mettent en place une infection chronique et une lymphoprolifération en raison d’un défaut de réponse des LT. Ces lymphoproliférations B massives provoquent le décès dans 2/3 des cas des aplasies et lymphomes non Hodgkinien.

Chez tous les patients immunodéprimés, la réponse LT est diminuée il y a alors des risques de prolifération lymphoïde. Chez les transplantés, les proliférations lymphoïdes ont un risque augmenté de 30 a 50 fois par rapport au sujet immunocompétent.

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5
Q

EBV et Lymphome de Burkit :

A

Le lymphome de Burkitt associe :

prolifération monoclonale de lymphoblastes B ;

  • translocation chromosomique responsable du cancer. Translocation entre 8 et 14, 2 ou 22 qui place un oncogène c-myc sous le contrôle des promoteurs des chaînes lourdes ou légères des Ig.
  • Cependant, cette association est variable en fonction des régions (forte en Afrique). Le lien de causalité n’est pas simple. Le rôle de l’EBV serait de favoriser l’immortalisation d’un clone de cellule transformé par translocation. Finalement ce n’est qu’un cofacteur de ce lymphome et non la cause !

L’association plus étroite entre EBV et lymphome de Burkitt en Afrique pourrait s’expliquer par le fait que le système immunitaire des enfants est soumis à de multiples infections et à un déficit chronique.

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6
Q

Lien entre cancer, EBV et VIH :

A

Chez ces patients, on remarque que le risque de lymphomes non Hodgkiniens est augmenté de 60 à 150 fois et est très souvent associé a l’EBV (lymphomes de Burkitt, lymphomes immunoblastiques, lymphomes à grandes cellules, lymphomes cérébraux primitifs, lymphomes primitifs des séreuses) et le risque des lymphomes de type Hodgkinien est aussi augmenté.

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7
Q

EBV et carcinome du nasopharynx :

A

L’incidence est très élevée en Chine du Sud, en Afrique du Nord, au Groenland. On suppose qu’il y a des facteurs génétiques et environnementaux (alimentation) qui sont responsables de cette répartition.

Il y a 100% d’association avec l’EVB. Ces carcinomes sont agressifs et envahissants avec signes ORL et neurologiques (envahissement de la base du crâne par LB).

Le diagnostic est quasiment sérologique car il y a des Ac dirigés contre tous les Ag viraux avec une sérologie très élevée (IgG VCA, IgA sécrétoires VCA, IgG EBNA)

Au niveau de la sérologie, on a donc : (++)

Lors d’une primo-infection, on recherche les IgM contre VCA et l’absence d’IgG-EBNA.

La présence d’IgG-EBNA révèle une infection ancienne d’au moins 2 mois.

Dans le carcinome du nasopharynx, il a un titre élevé d’IgA VCA.

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8
Q

Diagnostic direct de l’EBV :

A

Pour faire la preuve de l’association tumeur et EBV :

  • expression de EBNA et LMP (ag viraux de latence) dans les tissus pathologiques ;
  • génome virale par PCR quantitative cependant la charge virale n’est pas prédictive du risque de lymphoprolifération (absence de seuil).
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9
Q

Traitement de l’EBV :

A
  • Restauration de l’immunité (les LT)
  • Chimiothérapie cytotoxique ou dirigée spécifiquement contre LB (Ac anti-CD20)
  • Antiviraux anti-herpès inactifs sur formes latentes donc sur lymphoprolifération et faible action sur réplication EBV.
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