Le sommeil et la santé mentale Flashcards
Explique l’influence du sommeil sur les processus de mémoire émotionnelle
- Un «souvenir émotionnel» nouvellement encodé est associé à une «couverture» affective.
Avec les multiples itérations du sommeil, particulièrement le REM: - le noyau informationnel (souvenir) est renforcé pendant la nuit, résultant en un trace mnésique améliorée
- La «couverture» affective («enveloppe» autonomique) autour du souvenir s’atténue graduellement («oubli émotionnel» )
Avec le temps, la trace mnésique du souvenir se détache de sa charge autonomique, laissant seulement le souvenir saillant de cette expérience émotionnelle, mais sans la charge affective précédemment associée au moment de l’apprentissage. »
Explique le manque de sommeil aigu
- Augmentation de l’activation de l’amygdale en réponse aux stimuli négatifs
- Augmentation des stimuli évoquant le plaisir et réactivité du système de récompense du cerveau
- Chez les individus en santé, le manque de sommeil augmente la labilité émotionnelle générale (plus de réactivité aux stimuli positifs et négatifs)
- 50-80% des individus avec un trouble de santé mentale vivent des perturbations du sommeil au cours de leur maladie
- Dans la population globale : le sommeil de courte durée (moins de 5h) est lié à un plus haut risque d’avoir une dépendance aux drogues/alcool, un trouble de l’humeur, anxiété
- On estime que les troubles mentaux affectent 40% des insomniaques, 47% des hypersomniaques, 75% des individus avec le syndrome de retard de phase du sommeil
- Plus fréquent chez les individus avec des troubles de sommeil liés à la respiration et le syndrome des jambes sans repos
- Pas juste un effet du sommeil et de courte durée, d’autres anomalies du sommeil sont liés aux troubles mentaux
- Le sommeil de courte durée, le sommeil de longue durée et les cauchemars fréquents sont associés avec une hausse des risques de pensées suicidaires et des tentatives de suicide (indépendamment des symptômes dépressifs)
Explique le lien avec les problèmes de sommeil et la santé mentale
Les problèmes de sommeil
* Précédemment considérés comme des symptômes de troubles mentaux, mais on sait maintenant qu’ils peuvent activement contribuer à l’émergence ou au maintien de désordres mentaux
* Se produisant pendant l’enfance sont précurseurs de troubles mentaux à l’âge adulte (spécialement l’anxiété)
* Laissent présager une plus faible réponse aux traitements psychiatriques et un risque plus élevé de rechute pour les troubles mentaux
L’œuf ou la poule
- Anxiété/dépression vient avant ou après insomnie : c’est bidirectionnel, l’un influence l’autre
- Dépressions : l’insomnie précède la dépression dans 40% des cas, commence en même temps que la dépression dans 22% des cas
- Anxiété : l’insomnie commence en même temps que les symptômes anxieux dans 38% des cas, commence après l’anxiété dans 34% des cas
- Mais indépendamment de ce qui commence en premier : les troubles de sommeil empirent le profil clinique/pronostic
- L’amélioration du sommeil facilite les capacités d’adaptation et favorise une meilleure santé mentale
Qu’est-ce qui arrive au sommeil lors d’une dépression ?
- Augmentation de la latence du sommeil
- Diminution de l’efficacité du sommeil
- Anomalies du sommeil REM : diminution de la latence au REM (il survient plus rapidement), augmentation de la quantité de REM (surtout dans la première période REM), augmentation des mouvements oculaires rapides
- Augmentation du stade N1
- Diminution du SLP
- Augmentation des fréquences plus rapides (surtout chez les femmes)
- Diminution de l’activité à ondes lentes et diminution du nombre d’ondes delta (1-4Hz), surtout chez les jeunes adultes
- Aînés : pas de différence claire dans l’activité à ondes lentes entre dépressifs et contrôles
- EEG désynchronisé = niveau d’éveil plus élevé
- Dynamique de l’AOL pendant la nuit
- Diminution de l’AOL en dépression suggèrent un problème dans la régulation homéostatique
- Diminution de l’accumulation de l’AOL
- Dissipation anormale de l’AOL pendant la nuit
- Dissipation de l’AOL (AOL plus basse pendant le 1ere période NREM que pendant la 2eme période NREM
- Dégradation plus lente de l’AOL au fil de la nuit
- Asymétries interhémisphériques
- Éveil : activité frontale droite associée avec système d’évitement ou de ‘retrait’ plus fort, hormones de stress plus élevées, défensivité plus élevée, plus forte réponse aux stimuli négatifs / induisant la peur
- Pendant le sommeil, la dépression est liée à une augmentation d’activité dans l’hémisphère droit (surtout pour les hautes fréquences : désynchronisation)
Délais de phase et désynchronise circadienne
- Le délai du rythme de mélatonine chez les jeunes dépressifs est accompagné par : relation temporelle anormale entre les rythmes endogènes et le cycle éveil-sommeil
- Symptômes dépressifs plus sévères
- Symptômes hypomaniaques plus sévères
Quelle est la chronobiologie de la dépression ?
- L’alignement délicat entre le sommeil, les rythmes biologiques endogènes et lsa synchronisation avec le monde externe est important pour le bien-être
- Manipulation expérimentale : délais de 6h du cycle éveil-sommeil engendre une détérioration significative de l’humeur
Qu’est ce qui arrive au sommeil lors d’un trouble bipolaire ?
- Pendant la phase maniaque : insomnie dans 70-100% des cas, moindre besoin de sommeil, mais le manque de sommeil peut déclencher les épisodes maniaques
- Pendant la phase dépressive : hypersomnie (dormir beaucoup) dans 23 à 78% des cas
- Les problèmes de sommeil tendent à s’empirer avant les épisodes maniques ou dépressifs (cliniquement utiles comme signaux d’alarme)
Qu’est-ce qui arrive au sommeil lors de l’anxiété ?
- Les problèmes de sommeil affectent plus de 50% des adultes avec un trouble anxieux généralisé (TAG)
- Aussi fréquent avec trouble panique, phobies et TOC
- Souvent liés à des difficultés à s’endormir ou à se rendormir après des réveils nocturnes (angoisser pendant la nuit)
- Modulation circadienne des TOC : obsessions et compulsions souvent pires en soirée (moment où l’anxiété augmente et où l’inhibition cognitive diminue)
- Incapacité à aller se coucher avant la complétion de longs rituels
Polysomnographie du TAG - Latence au sommeil prolongée
- Augmentation du N1 et N2
- Diminution du N3 et du REM
- Augmentation ou latence au REM normale
*mais études sont limitées donc difficile à distinguer des comorbidités (dépression, abus de substances)
Qu’est-ce qui arrive au sommeil lors du TSPT ?
- Cauchemars (font partie des critères diagnostiques)
- Difficultés à initier et/ou maintenir le sommeil chez 70-90& des individus avec TSPT
- Taux élevés de paralysie du sommeil et de trouble comportemental du sommeil paradoxal
- Les perturbations du sommeil qui se produisent peu après le trauma laissent présager un développement futur de TSPT : les perturbations du sommeil peuvent altérer le traitement du contenu émotionnel lié au trauma, nuire aux mécanismes d’extinction de la peur
- Polysomnographie : latence au sommeil prolongée, diminution de l’efficacité de sommeil et augmentation des réveils nocturnes, augmentation du N1, diminution du N2 et N3
- Augmentation de la pression du REM (diminution de latence au REM et augmentation de la densité des mouvements oculaires)
- Mais les études sont quelque peu inconsistantes, difficile de distinguer des comorbidités (dépression, anxiété, abus de substances)
Qu’est-ce qui arrive au sommeil lors des troubles psychotiques ?
- Polysomnographie : latence au sommeil prolongée, diminution de l’efficacité du sommeil, augmentation des réveils nocturnes
- Diminution du N2 et N3
- Augmentation de la pression du REM (diminution de la latence au REM et augmentation de la durée du REM)
- Mais les études sont quelque peu inconsistantes, difficile de distinguer des effets des médicaments antipsychotiques (souvent soporifiques) et du sevrage
Explique l’approche transdiagnostique
Approche transdiagnostique
- La plupart des études sont basées sur un groupe en santé (contrôle) vs un groupe clinique
- Les anomalies du sommeil observées dans chaque groupe clinique sont-elles spécifiques à chaque groupe
- Délais et désorganisation des cycles éveil-sommeil
- Diminution de l’efficacité de sommeil (surtout pour anxiété et dépression)
- Plus de temps passé au lit (surtout anxiété, bipolaire et psychotiques)
- Méta-analyse récente de 91 études évaluant la polysomnographie (PSG) chez les individus avec différents troubles mentaux (PP)
PSG transdiagnostique
- Dépression, trouble bipolaire, anxiété, TSPT et trouble de la personnalité limite : ont tous en commun une diminution de la continuité du sommeil, diminution de la profondeur du sommeil et augmentation de la pression du REM
- Schizophrénie : diminution de la continuité du sommeil, diminution de la profondeur du sommeil
- Trouble panique : perturbations de sommeil moins flagrantes, diminution de l’efficacité du sommeil
- Anorexie : perturbations de sommeil moins flagrantes, diminution de la continuité du sommeil et sommeil un peu léger
PSG transdiagnostique
- Les perturbations liées à la continuité du sommeil sont présentes dans tous les groupes diagnostiques
- L’activation psychophysiologique comme dénominateur commun
- Cible d’intervention potentielle pour la plupart des troubles mentaux
- Les perturbations liées à la profondeur du sommeil et au REM sont plus proéminentes chez les gens avec des comorbidités
- Plusieurs altérations du sommeil peuvent mieux définir les troubles distincts que les altérations dans une seule variable de sommeil
- Aucune variable de sommeil n’est spécifique à un seul trouble mental, aucun des troubles mentaux ne partagent le même profil de sommeil
- Chronotype du soir associés avec des symptômes dépressifs plus sévères
- Facteurs modulants : sexe, âge, prise de médicament
Quelles sont les différences liés au sexe dans le sommeil avec dépression ?
- Hommes : baisse de la continuité, de la profondeur et du temps de sommeil total, et de l’activité à ondes lentes, hausse de la pression du REM
- Femmes : baisse de la continuité, de la cohérence interhémisphérique, rythmes ultradiens de l’EEG
Quelles sont les différences liés à l’âge avec le sommeil en dépression ?
- Les symptômes et le profil pathophysiologique de la dépression pendant le jeune âge diffèrent de ce qui est généralement observé pendant la vieillisse
- Symptomatologie
- Facteurs génétiques vs vasculaires
- Difficultés cognitives
- Profils de sommeil et circadien
- Dépression chez les enfants/ados : baisse de la continuité, baisse de la légère de la latence au REM
- Dépression chez les adultes : baisse de la continuité, de la profondeur, du temps de sommeil total et hausse de la pression du REM
- Dépression chez les personnes âgées : hausse légère de la pression du REM
- Délais de sommeil plus prononcé chez les plus jeunes et ceux avec la dépression plus sévère, sommeil plus fragmenté chez les plus jeunes
- Amplitude du cycle activité-repos plus basse chez les plus âgées
Explique les effets des médicaments ?
- Dans le contexte des troubles mentaux, le sommeil est influencé par des interactions complexes entre les symptômes psychiatriques et les médicaments psychotropes
- Inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (réduisent l’efficacité de sommeil)
- Stabilisateurs de l’humeur (prolonge et stabilise la période circadienne)
- Antipsychotiques (pas entièrement consistant mais certains antipsychotiques semblent réduire la latence au sommeil, prolonger la durée du sommeil et augmenter l’efficacité du sommeil)