L'insomnie et ses traitements Flashcards
Qu’est-ce qu’est l’insomnie?
Critères diagnostiques de l’insomnie (dsm)
A. Plainte liée à une insatisfaction avec la quantité ou la qualité du sommeil, associée à un (ou plusieurs) des symptômes suivants :
- Difficulté à s’endormir (insomnie initiale, typiquement, latence au sommeil de plus de 20-30 mins
- Difficulté à demeurer endormi : réveils fréquents ou difficulté à se rendormir à nouveau après un réveil (insomnie de maintien du sommeil, typiquement, début de l’éveil après le sommeil, plus de 20-30 mins)
- Éveil matinal hâtif avec une incapacité à se rendormir (insomnie tardive matinale; typiquement, réveil généralement de moins de 30 mins avant l’heure prévue et avant l’atteinte de 6.5 heures de sommeil)
B. Détresse ou difficultés significatives dans les sphères sociales, occupationnelles, éducationnelles, académiques, comportementales ou autres domaines importants du fonctionnement
C. Se produit au moins 3 nuits par semaine
D. Durée d’au moins 3
mois
E. Se produit malgré les opportunités adéquates de sommeil
F. N’est pas attribuable à (et ne se produit pas exclusivement en même temps que) un autre trouble du sommeil (ex : désordres circadiens, apnée du sommeil)
G. N’est pas attribuable aux effets physiologiques d’une substance (drogue, médication)
H. Ne s’explique pas par des désordres mentaux ou médicaux coexistant
Outils diagnostiques
- Le critère diagnostique principal se base sur un rapport subjectif (entrevue clinique, on commence graduellement à utiliser l’actigraphie
- Critère F (autres troubles du sommeil), polysomnographie
Quelles est la prévalence de l’insomnie ?
- 33% des adultes présentent des symptômes occasionnels d’insomnie
- 6-10% rencontrent les critères pour le trouble d’insomnie chronique
- Le plus commun trouble du sommeil, suivi de l’apnée du sommeil
- Plus fréquent chez les femmes (ratio 1,4 : 1), adultes d’âge moyen et les adultes plus âgés, augmentation des problèmes médicaux, changements majeurs du sommeil et des rythmes circadiens dans le vieillissement normal
- 40-5-% des insomniaques souffrent également d’un trouble mental
- Presque 70% des gens qui ont des symptômes d’insomnie n’en ont jamais parlé à leur médecin
Quelles sont les observations fréquentes en polysomnographie (PSG) ?
- Augmentation de la latence d’endormissement
- Augmentation d’éveil après l’endormissement et diminution de l’efficacité du sommeil (% du temps passé au lit endormi)
- Augmentation du sommeil NREM1 (sommeil léger) et diminution du NREM3 (SLP)
- EEG quantifié : augmentation de la puissance dans les bandes de haute fréquence (EEG désynchronisé = augmentation de l’activation corticale)
- Le niveau de somnolence diurne mesuré objectivement en laboratoire est normal
- Résultats objectifs ne supportent pas toujours la plainte subjective : dormir dans un nouvel endroit/mauvaise perception de l’état de sommeil
Quelles sont d’autres anomalies physiologiques ?
- Activation de l’axe hypophythalamo-hypophyso-surrénalien
- Augmentation du cortisol et diminution de la mélatonine
- Augmentation du rythme cardiaque (moins de différence avec l’éveil)
- Diminution de la variabilité du rythme cardiaque
- Augmentation de la réactivité au stress
- Augmentation du métabolisme
Nomme les symptômes diurnes communs
- B. détresse ou déficiences significatives dans les sphères sociales, occupationnelles, éducationnelles, académiques, comportementales
- Fatigue
- Difficultés cognitives (problèmes légers d’attention, concentration, mémoire, tâches complexes et flexibilité cognitive
- Irritabilité ou labilité de l’humeur (parfois symptômes dépressifs ou anxieux)
- Forte occurrence de symptômes psychophysiologiques liés au stress (maux de tête, tension ou douleur musculaire, symptômes gastro-intestinaux)
- L’insomnie n’est pas un symptôme secondaire d’un trouble psychologique
- L’insomnie persistante peut même constituer un facteur de risque pour la dépression et est un symptôme résiduel commun après le traitement de cette condition
- Le simple traitement des autres troubles n’est pas suffisant, il faut également évaluer et traiter l’insomnie
Quels sont les facteurs prédisposants de l’insomnie ?
- Facteurs prédisposants (vulnérabilité)
- Biologiques : hyperactivité/hyperréacitivé, faiblesses dans le système générateur de sommeil, sexe féminin/âge avancé
- Psychologiques : personnalité sujette à l’anxiété, aux ruminations ou à l’inquiétude, tendance à réprimer les émotions
- Dispositions familiales : facteurs génétiques, apprentissage par observation (modèles parentaux)
Quels sont les facteurs précipitants de l’insomnie ?
- Facteurs précipitants
- Événements/situations graves qui mènent à des problèmes transitoires dans l’initiation et/ou le maintien du sommeil
- Maladies physiques ou blessures
- Début d’un trouble psychologique
- Facteur de stress sévère (décès dans la famille, rupture amoureuse, problèmes financiers)
- Adaptation à des changements de vie (nouvel emploi, déménagement, etc.)
Quels sont les facteurs perpétuants de l’insomnie ?
- Facteurs perpétuants (maintien)
- Comportements : stratégies inadaptées en réaction aux nouvelles perturbations du sommeil, visant à essayer d’obtenir plus de sommeil
- Prolongation excessive du temps passé au lit
- Décalage entre les tentatives de sommeil et la capacité à dormir
- Augmentation des activités dans la chambre qui ne sont pas liés au sommeil
- Globalement, beaucoup de temps passé éveillé dans le lit
- Cognitions : fausses croyances et pensées nuisibles par rapport au sommeil
- Les cognitions entourant le sommeil sont irréalistes et nourrissent l’anxiété, la déception et les frustrations
Explique le cercle vicieux de l’insomnie
- Insomnie – préoccupations face au sommeil (cognitions inadaptées) – tentatives de contrôle du sommeil (comportements maladifs)
Quels sont les traitements pharmacologiques del’insomnie ?
Benzodiazépines
- Diminue le temps d’endormissement
- Diminue les réveils
- Augmente la durée totale du sommeil
- Augmente le sommeil léger au détriment du sommeil profond
Hypnotiques non-benzodiazépines
- Même changements ci-haut, sans les changements des stades de sommeil
- Impacts négatifs : développement d’une tolérance et risque de dépendance, effet gueule de bois, altèrent la concentration et la mémoire, matins brumaux et somnolence diurne, sevrage = insomnie de rebond, sommeil encore pire qu’avant
Quels sont les traitements non pharmacologiques de l’insomnie ?
Thérapie cognitivo-comportementale pour l’insomnie (TCC)
- Si l’insomnie se produit principalement à cause des facteurs perpétuants (comportements inadaptés et cognitions), alors le traitement de l’insomnie devrait se concentrer sur l’élimination de ces facteurs perpétuants
- Composantes principales de la TCC : empêcher les comportements non liés au sommeil dans la chambre à coucher, mieux contrôler le temps passé au lit, restructure les cognitions liées au sommeil
- Les facteurs perpétuants alimentent le conditionnement classique
- Passer beaucoup de temps au lit en état d’éveil + cognitions (pensées) entourant le sommeil qui augmentent l’anxiété, la déception et la frustration = les stimuli reliés au sommeil/chambre à coucher sont de moins en moins associés au sommeil et deviennent synonyme d’un état d’éveil et de frustration
- À plus long terme : répétition du jumelage des stimuli sommeil/chambre à coucher avec l’état d’éveil amènent ces stimuli à provoquer des réponses d’éveil
Thérapie de contrôle de stimulus
- Limite le temps passé dans la chambre à coucher en état d’éveil et le type de comportements autorisés dans la chambre
- Utilisation de la chambre pour le sommeil et le sexe uniquement
- Aller au lit seulement lorsqu’on s’endort
- Sortir du lit si on ne s’endort pas après environ 15 mins
- Retourner au lit seulement quand on devient somnolent
- Vise à restaurer l’association entre le lit/la chambre/l’heure du coucher et un bon sommeil
Restriction de sommeil
- Limiter le temps passé au lit relativement au temps de sommeil total, ne pas réduire à moins de 5h d’opportunité de sommeil
- Objectif : efficacité de sommeil de 100%
- À chaque semaine : augmenter graduellement le temps passé au lit quand l’efficacité de sommeil est maintenue à moins de 90%
- Si l’efficacité de sommeil diminue sous 85%, couper 15 mins du temps passé au lit
- Initialement, les patients peuvent obtenir moins de sommeil mais ils dorment de façon plus consolidée
- Exemple : bob se couche à 9h et doit se réveiller à 6h pour le travail (il passe 9h au lit), en moyenne il dort 6h par nuit, il passe donc 3h éveillé au lit, bob devra donc se réveiller à 6h chaque matin même les fin de semaine, bob ne doit pas aller au lit avant minuit seulement s’il s’endort (ne pas descendre à moins de 5h d’opportunité de sommeil)
- Effet synergique des thérapies du contrôle de stimulus et de restriction de sommeil : le jumelage répété des stimuli sommeil/chambre à coucher avec le bon sommeil éteint le mauvais conditionnement avec l’éveil
- Implique au début une privation de sommeil partielle, augmentation de la pression homéostatique améliore la qualité du sommeil (temps de latence du sommeil plus court, sommeil plus profond et consolidé)
*autres composantes de la TCC : psychoéducation sur les mécanismes et l’hygiène du sommeil, relaxation, stratégies cognitives
Psychoéducation sur les mécanismes et l’hygiènes du sommeil
- Stades de sommeil, mécanismes de régulation du sommeil
- Effets de l’alcool, caféine, nicotine, alimentation, environnement de sommeil, activité pré-sommeil, exercice
- N’est pas considérée comme une composante active mais peut aider à identifier les comportements nuisibles pour le sommeil
Relaxation
- Plusieurs techniques pour s’adapter à chaque individu
Stratégies cognitives (PP)
- Identification/restructuration des croyances dysfonctionnelles liées au sommeil
- Conserver des attentes réalistes
- Gérer les pensées intrusives
- Intention paradoxale (essayer de ne pas dormir)
Explique la benzodiazépines vs TCC
- Aucune différence sur le nombre de réveils nocturnes, le temps de réveil après l’endormissement, le temps de sommeil total et la qualité du sommeil
- Comparé à la pharmacothérapie, la TCC engendre une plus grande réduction de la latence du sommeil
- Mais la plupart de ces études évaluaient les changements à court terme après le traitement, à long terme la TCC est plus efficace que la pharmacothérapie
Explique la réduction intensive du sommeil
- Nouvelle forme de traitement comportemental bref
- EEG continuel pendant une période de 25h
- 50 opportunités de sommeil, une à chaque 30 mins
- Chaque fois que le patient tombe endormi, il est réveillé après 3 mins de sommeil, on lui demande s’il est endormi, on l’informe de l’état actuel enregistré par l’EEG