La mort et la souffrance dans la relation médecin-malade Flashcards
VOLONTÉ DE LA SOCIÉTÉ HUMAINE DE SE PROTÉGER CONTRE LA MORT : ATTENTE DES PROGRÈS DE LA MÉDECINE
- Nécessité d’une réflexion personnelle
- Nécessité de repères psychologique
- Nécessité de repères éthiques
RÉFLEXION NÉCESSAIRE DU MÉDECIN SUR SES MOTIVATIONS
Motivations conscientes :
- Intérêt de la relation de soins
- Intérêt scientifique
- Désir d’aider et de soulager
Motivations inconscientes :
- Désir de réparation
- Mouvement d’autoprotection
- illusion de “toute-puissance” ou de maitrise :
- médecin croyant qu’il doit garantir les malades contre la mort
RISQUES ET MALENTENDUS DE L’ILLUSION DE “TOUTE-PUISSANCE”
Risques :
- Dépasser les limites de sa mission
- Être victime d’un “stress”
- Accréditer les malentendus avec les malades ou la société
Malentendus :
- Croire que le médecin est investi du devoir et du pouvoir de prémunir contre la mort
- Faire perdre de vue au médecin les effets économiques de leur activité
- Laisser croire que la mort est “une anomalie” contre laquelle on peut se battre
- Conséquences :
- “Médicalisation” de la mort
- Appauvrissement des rituels d’accompagnement des mourants
- “Exclusion” du mourant
- Conséquences :
DÉVELOPPEMENT DU MOUVEMENT DES SOINS PALLIATIFS DANS LES ANNÉES 1960
Mouvement d’opinion en France
Volonté de “réappropriation” de la mort
- Dans ce qu’elle a de non-médicale, de personnel et de social
Convergence avec d’autres mouvements
- “Hospices” en Grand-Bretagne
- “Soins palliatifs” au Canada
LA MORT, UN PROCESSUS BIOLOGIQUE UNIVERSEL
( la mort comme réalité)
Génétiquement programmé :
- A l’échelon cellulaire : phénomène d’apoptose
- A l’échelon individuel : aboutissement du processus de vieillissement
Naturel
ASPECTS DÉMOGRAPHIQUES DE LA MORT
( la mort comme réalité)
Espérance de vie en 2019 :
- Femmes : 85,6 ans
- Hommes : 79,7 ans
“Vieillissement” de la population
Lieux des décès :
- Prééminence des décès en milieu hospitalier
ASPECTS CLINIQUES DE LA MORT : MANIFESTATIONS VARIABLES
( la mort comme réalité)
Mort “brutale” :
- Mort “subite”
Phase terminale :
- Résultante de complications intercurrentes
- Identifiée par des repères de pronostic : “cachexie”
- Amaigrissement massif du patient
Agonie
Mort “constatée” :
- Rôle du médecin
- Arrêt définitif des fonctions circulatoires
ASPECTS SOCIAUX ET ANTHROPOLOGIQUES DE LA MORT
Déclaration de décès
Transfert du corps
Obsèques et rituels funéraires :
- Aspects universels et culturels
- permettent aux survivants d’entrer dans le processus psychologique du deuil
Apaisement des survivants :
- Finalité des rituels funéraires
Deuil :
- Processus psychique long mettant en jeu de l’énergie
- Objet de rituels, de comportements sociaux
RITES FUNÉRAIRES
( Aspects sociaux et anthropologiques de la mort )
Définition des rites :
- “Règles de conduite qui prescrivent comment l’homme doit se comporter avec les choses sacrées”, E. Durkheim
Réponse à plusieurs nécessités :
- Protéger et défendre l’individu et la société en préservant son intégrité et son équilibre
- Individu = défunt et proches survivants
- Conjurer les sentiments de violence et de désordre éprouvés par les survivants
- Établir un lien et des limites entre le “monde des morts:ancêtres” et celui des vivants
FONCTIONS DES RITES FUNÉRAIRES
( Aspects sociaux et anthropologiques de la mort )
Rites de séparation et d’assignation :
- D’un lieu et d’un rôle au défunt
- Exemple : séparation des lieux de sépulture et des habitations
Rites de purification :
- Pour se protéger de l’impureté du cadavre
- Exemple : toilette mortuaire
Rites d’apaisement ou d’oblation :
- Pour apaiser les morts à l’égard des survivants
- Exemples :
- Cadeaux faits aux défunts
- Trésors des pyramides trouvés dans les tombeaux égyptiens
REPRÉSENTATIONS DE LA MORT
Mort non représentable :
- “La mort ne nous est pas représentable”, S. Freud
Imagination de mythes :
- A l’origine :
- Des représentations sociales de la mort
- Des comportements qui en résultent
- 2 représentations archaïques (Selon E. Morin)
- Mort comme “renaissance”
- Mort comme séparation de l’individu et de son “double”
DIVERSES REPRÉSENTATIONS DE LA MORT DANS LES SOCIÉTÉS CONTEMPORAINES
- Séparation de l’âme et du corps
- Étape d’une réincarnation
- Sommeil
- Passage dans le monde des ancêtres
- Anéantissement et retour à un “grand tout”
LA MORT COMME CRISE EXISTENTIELLE
Individus concernés :
- Malade
- Famille et proches
- Équipe soignante
Avec des sentiments éprouvés :
- Et des attitudes d’adaptation
Avec le travail de deuil
LA MORT COMME CRISE EXISTENTIELLE VÉCUE PAR LE MALADE
“crise” :
- Perte des repères et des sécurités
- Remise en question des projets et du sens de la vie
“Existentielle” :
- Existence toute entière menacée, pas seulement une partie de la vie
RÉALITÉ DE NOTRE MORTALITÉ ET ILLUSION D’IMMORTALITÉ
(crise existentielle vécue par le malade)
Illusion d’immortalité :
- Vécu dans l’illusion de notre immortalité
- Notre mort est “impensable”
Réalité de notre mortalité :
- Réalité de l’approche de la mort :
- Par certains signes
- Par certains mots
- Exemples : cancer
Irruption de la réalité imposant la pensée de la mort
- Affrontement violent et douloureux même quand on y a été préparé
SENTIMENTS DOULOUREUX ÉPROUVÉS FACE À LA MORT
(crise existentielle vécue par le malade)
Peur :
- De souffrir, de mourir, de disparaître, de laisser les siens, d’affronter l’inconnu et l’au-delà
- Une peur en soi
Tristesse :
- Processus naturel, et non la manifestation d’une dépression
Culpabilité :
- Exprimé par des questions sans réponses
- A pour corollaire un sentiment d’injustice
Solitude et isolement
Impuissance et échec
6 “ÉTAPES” D’E. KÜBLER-ROSS
(crise existentielle vécue par le malade : ATTITUDES D’ADAPTATION FACE À LA MORT)
Choc ou sidération
Déni
Révolte ou colère
“Marchandage”
Dépression :
- De réaction
- De préparation
Acceptation :
- de l’éventualité de la mort, et non pas de la mort elle-même
AUTRES ATTITUDES D’ADAPTATION
(crise existentielle vécue par le malade : ATTITUDES D’ADAPTATION FACE À LA MORT)
Manifestations de tristesse :
- Expression par des mots, des pleurs, un repli sur soi
Comportement obsessionnel :
- Expression par des revendications, des demandes tatillonnes
Comportement régressif :
- Attentes de type infantile vis-à-vis de l’entourage ou des soignants
LA MORT COMME CRISE EXISTENTIELLE POUR LA FAMILLE ET LES PROCHES
“Censure” du deuil par la société :
- Censure sur l’expression des sentiments et des émotions
- Censure de ses manifestations sociales et individuelles
Décalage au sein du groupe familial :
- Entre le situation vécues et les obligations ordinaires
Pré-deuil :
- Différent du deuil anticipé (J. Pillot)
DÉFINITIONS DU DEUIL
(crise existentielle pour la famille et les proches)
Selon S. Freud :
- “Le deuil est régulièrement la réaction à la perte d’une personne aimée ou d’une abstraction mise en place : la patrie, la liberté, un idéal”
- “Travail du deuil” = effort psychologique à faire pour assumer cette période
- Mise en jeu d’une énergie psychique importante
- Temps nécessaire
Phénomène psychologique et social :
- qui fait suite à la perte d’un être cher
NÉCESSITÉ DE TRAVAIL DU DEUIL
(crise existentielle pour la famille et les proches)
Reconnaitre la réalité de la perte :
- Et ses conséquences
- “Plus jamais”
Réagir à la perte :
- Tout en pleurant sur elle
Se reconstruire :
- Bien que différemment
Redevenir capable de réinvestir son désir
LE DEUIL
(crise existentielle pour la famille et les proches)
Phénomène normal :
- Personne en deuil mobilisée par le travail psychique du deuil
- Durée variable : rarement inférieur à un an
- Endeuillé peinant à faire autre chose que penser et parler du défunt
- Évocation de ses souvenirs pour les confronter à la réalité de la perte
Phénomène douloureux
Fin du deuil :
- Selon les psychologues, quand :
- La perte est intégrée
- Le souvenir du défunt a été intériorisé
- L’endeuillé est à nouveau capable d’investir un nouvel “objet”
- Mais cela peut n’être jamais totalement réalisé
- Certains deuils laissent des blessures ouvertes
Deuil “pathologique”
- Dans certaines circonstances
- Prévention des aspects pathologiques par le médecin, le psychothérapeute, les associations spécialisées dans l’accompagnement du deuil
LA MORT, UNE CRISE N’ÉPARGNANT PAS LE MÉDECIN ET LES SOIGNANTS
Source de souffrance :
- En raison :
- Des liens affectifs qui se créent dans les relations de soins
- De l’idéal professionnel que le soignant a de sa mission de guérir
Risque de syndrome d’épuisement :
- “Burn-out syndrome”
RÉFLEXIONS SUR LE DOMAINE DE L’ÉTHIQUE
(Aspects éthiques soulevés par la mort en pratique médicale)
Notre responsabilité à l’égard d’autrui
Éthique médicale :
- interrogations sur ce qui concourt au bien du patient
Nouvelles questions :
- Liées aux progrès de la médecine et de la biologie dans une société pluraliste par ses valeurs
- Entrainant l’émergence de :
- Bioéthique
- Éthique clinique
- Équipe de consultants non médecins qui éclaire pour prendre des décisions difficiles