La douleur et la douleur persistante Flashcards
Quelles sont les classifications de la douleur?
-Nociceptive: Transmission normale d’un stimulus douloureux;
-Neuropathique: Secondaire à une lésion ou une maladie du système nerveux somatosensoriel (ex: diabétique);
-Nociplastique: Secondaire à une altération au niveau nociceptif malgré aucune évidence d’une véritable atteinte ou dommage au niveau des tissus causant l’activation des nocicepteurs périphériques ou encore évidence de maladie/lésion du système nerveux somatosensoriel provoquant la douleur;
Ceci dépend de comment le système nerveux analyse, traite/gère la douleur ou de changements à ce niveau.
La douleur nociceptive, neuropathique et nociplastique peuvent toutes coexister.
Comment caractérise-t-on les blessures selon le temps?
- Aiguë : 0 à 4 semaines post-blessure
- Subaiguë : 4 à 12 semaines post-blessure
- -Golden period: Période idéale pour faire des interventions, pour favoriser un processus de guérison qui ne sera pas trop prolongé, la phase de remodelage ne sera pas trop longue. Peut devenir chronique si pas traité.
- Chronique ou persistante : 12 semaines et plus post-blessure
Quelles sont les définitions de la douleur nociceptive?
La douleur est une expérience désagréable, sensorielle et émotionnelle, associée à des lésions tissulaires réelles ou potentielles ou simplement décrites en ces termes.
Sensation subjective complexe et unique qui est construite à partir des stimulations afférentes interagissant avec l’état émotif et affectif de l’individu, modifiée par l’expérience passée et présente de l’esprit. C’est une expérience déplaisante, associée à un bris de tissu ou décrite comme telle.
Quelles sont les phases de guérison et leurs caractéristiques?
1: Phase aiguë ou inflammatoire (0 à 10 jours)
Forme primitive de défense/fait pour créer dlr, cell . immunitaire
2: Phase sub aiguë ou de cicatrisation ou fibroblastique (10 à 14 jours)
Quantification du stress mécanique lors reprise progressive des activités (marche, vélo, elliptique, écrire, cuisiner, etc .), d’exercices de renforcement, assouplissement, proprioception, etc.
3: Phase remodelage (grandement variable, au minimum 14 jours)
Passage de la fragilité du tissu jusqu’à disparition complète, c’est alors la guérison !
Reprise progressive de l’activité ayant provoqué la blessure si sur-utilisation, puis reprise progressive d’activités plus traumatisantes (course à pied, soccer, dactylographie, tennis, etc.)
Exécution de tous les exercices en visant l’atteinte de capacités physiques requises par les activités à reprendre en fin de guérison.
En quoi consiste la quantification du stress mécanique?
Stresser minimalement le corps afin de créer l’adaptation sans dépasser la limite maximale d’adaptation
La capacité maximale d’adaptation n’est pas une ligne statique;
Le stress minimum pour créer des adaptations augmente au fil du temps (voir graphique).
Quels phénomènes peuvent influencer le cerveau dans l’expérience de la douleur?
- 5 sens (info supplémentaire, analysée par le SNC);
- Considération des conséquences potentielles (douleur peut être influencée par les émotions, la mémoire, etc.)
Qu’est-ce qu’une douleur fantôme et pourquoi existe-elle?
Une douleur fantôme est l’expérience de douleur dans une partie du corps qui n’existe pas.
Dans 70 % des cas d’amputation, la douleur d’un membre fantôme est présente (pique, fourmille, fait mal).
La douleur fantôme est due à l’homonculus (voir diapositive 11).
Comment est-ce que l’homonculus est impliqué dans la douleur chronique?
Mémoire de douleur, changement dans le corps virtuel (Homonculus) aussi lors de douleur chronique.
-Cela démontre la nature dynamique du cortex somato-sensitif.
Quand on a toujours mal au même endroit (attention toujours dirigée à cet endroit), cette partie du corps peut finir par prendre plus de place dans l’homonculus. Il est donc plus difficile de se débarrasser de cette douleur.
Quels sont les différents récepteurs que l’on peut trouver dans le corps?
Mécanorécepteurs Thermorécepteurs Chémorécepteurs Terminaisons libres (dépourvus de spécialisation) --Thermorécepteur --Mécanorécepteur --Nocicepteur
Ces récepteurs (terminaisons libres) peuvent être chamboulés s’ils sont surchargés.
Quelles sont les caractéristiques des récepteurs / capteurs dans le corps?
- Les capteurs sont des protéines fabriquées dans les neurones dirigés par l’ADN selon une RECETTE (besoins de survie et confort) au moment de fabrication.
- La vie d’un capteur est courte (quelques jours).
- La sensibilité change continuellement = ESPOIR si douleur persistante:
- -Le rythme de fabrication peut être diminué si la demande de production diminue.
- Un capteur peut être ouvert ou fermé par divers produits chimiques.
Quelles sont les caractéristiques des messages de danger envoyé à la moelle épinière par les capteurs?
Quand on parle de réception de danger, le message qui est envoyé à la moelle épinière dit seulement ‘danger’ et non ‘douleur’
Neurones des tissus répondent ++ stimuli, si ces stimuli sont assez nombreux pour être dangereux pour le tissu.
-Activation = message prioritaire d’alarme –> moelle épinière –> cerveau
Nociception = réception de danger
À quels endroits dans le corps peut-on retrouver des nocicepteurs?
Peau et muscles Capsule articulaire Périoste et os sous-chondral Viscères Ligaments Murs artériels Couches externes de l’anneau fibreux
Quelles sont les structures du corps qui n’ont pas de nocicepteurs, et que cela implique-t-il?
Disque intervertébral
Ménisques
Cartilage
Labrum
Autrement dit, ces structures ne causeront de la douleur que si elles irritent ou blessent les structures avec des nocicepteurs.
Quel est le fonctionnement des nocicepteurs?
Un stimulus qui provoque ou est sur le point de provoquer des dommages tissulaires est généralement douloureux.
Les nocicepteurs répondent à une déformation mécanique intense , à une chaleur excessive et à de nombreuses substances chimiques, dont des
neuropeptides, la bradykinine, l’histamine, les cytokines et les prostaglandines, dont plusieurs sont libérées par les cellules lésées.
Ces substances activent les nocicepteurs qui enverront un signal au cerveau pour analyse.
Les afférences primaires des nocicepteurs qui portent un message de danger, font synapse sur des neurones de projection après leur pénétration dans le système nerveux central.
Le glutamate et le neuropeptide substance P sont certains des neurotransmetteurs libérés dans ces synapses.
Après leur entrée dans le SNC, les fibres nerveuses afférentes provenant des récepteurs somatiques font synapse sur des neurones constituant les voies ascendantes spécifiques qui gagnent essentiellement le cortex somatosensitif via le tronc cérébral et le thalamus:
2 voies possibles :
–La voie antérolatérale ascendante (également appelée voie spinothalamique)
–La voie de la colonne dorsale
Comment est-ce que le message de danger se fait traiter dans le cerveau?
Le défi, pour le cerveau, est de construire une histoire aussi réaliste que possible, basé sur l’ensemble de l’information reçue (le cerveau donne une perception de ce qu’il arrive).
Durant une expérience de douleur, plusieurs parties du cerveau sont impliquées simultanément;
Ces parties du cerveau incluent des zones du cortex utilisés pour la sensation, le mouvement, les émotions et les souvenirs. La douleur ne fait qu’emprunter ces zones pour s’exprimer.
Comment est-ce que le message de danger se fait traiter dans le cerveau dans un cas de douleur persistante?
Dans les situations de douleur persistante, certaines des zones du cortex sont constamment empruntées. (neurosignature):
-Le cerveau emprunte toujours les mêmes chemins à la longue pour exprimer la douleur.
Quelles sont les zones du cortex qui peuvent s’allumer pour traiter le message de danger et quelles sont leurs fonctions?
- Cortex prémoteur / moteur
Organise et prépare les mouvements - Cortex cingulaire
Concentration , focus - Cortex préfrontal
Mémoire , résolution de problèmes - Amygdale
Peur, dépendance, conditionnement à la peur - Cortex sensitif
Discrimination sensitive - Hypothalamus / Thalamus
Réponses au stress, motivation - Cervelet
Mouvement et cognition - Hippocampe
Mémoire, cognition spatiale, conditionnement à la douleur - Moelle épinière
Porte de la périphérie
Quel est le mécanisme du Zona?
Le zona est une infection virale provoquant une inflammation du ganglion de la racine postérieure d’un nerf rachidien.
La douleur est perçue le long du nerf sensitif de cette région.
Qu’est-ce que l’analgésie?
L’ analgésie est la suppression sélective de la douleur, sans altération de la conscience ou d’autres sensations.
Comment est-ce que la stimulation électrique de certaines zones du SNC, l’acupuncture ou la prise d’un placebo peut influencer la sensation de douleur?
Il y a été démontré que la stimulation électrique de certaines zones du SNC (ex:TENS vs théorie du portillon), l’acupuncture et même la prise d’un placebo de la morphine diminuait la sensation de douleur.
Ce phénomène s’explique par le fait que les voies descendantes qui proviennent de ces zones cérébrales inhibent sélectivement la transmission de l’information originaire des nocicepteurs (opioïdes endogènes)
-Il existe donc des moyens intrinsèques (si on pense au placebo) de contrôler la douleur.
Quels sont les influenceurs de la douleur (suite au 1er stimulus)?
Quand des impulsions de tissus inflammés, endommagés, faibles et blessés arrivent fréquemment dans la synapse de la corne dorsale ou quand des neurones du cerveau relâchent des substances chimiques excitantes, le neurone dans la moelle épinière s’adapte pour répondre aux demandes.
-À court terme, le neurone messager de danger augmente sa sensibilité aux substances chimiques excitantes (hyperalgésie et allodynie).
Qu’est-ce que l’hyperalgésie?
Hyperalgésie : Les choses qui occasionnaient de la douleur causent maintenant + de douleur.
Qu’est-ce que l’allodynie?
Allodynie : Des choses qui ne faisaient pas mal avant vont maintenant créer de la douleur.
Qu’est-ce que le segment facilité?
Irritation mécanique et/ou chimique de la dure mère autour d’une racine nerveuse
- Augmentation du bombardement des afférences
- Diminution du seuil d’excitation des neurones (corne antérieure et latérale de la moelle
- Système nerveux central dans un état plus facilement excitable
Un stimulus qui normalement serait subliminal réussit à dépolariser les neurones du segment en question.
-Exemple : Irritation de la dure mère autour de la racine de C6, finit par faire en sorte que la racine de C6 est plus facilement irritable.
Quelles sont les implications cliniques de l’activation du segment facilité?
- Augmentation réponse motrice dans le segment correspondant.
- -Par exemple, les extenseurs du poignet innervés par C6 seraient hyperactifs ce qui pourrait créer une « épicondylite ».
- Augmentation réponse sensitive
- -Provoque une hyperesthésie dans le dermatome de C6
- Augmentation réponse sympathique
- -Activation des phénomènes de vasoconstriction et d’oedème.
Quelles dimensions psychologiques peuvent être influenceurs de la douleur?
Il est bien démontré que la douleur peut être modifiée par des expériences passées, la suggestion, les émotions (en particulier l’anxiété) et l’activation simultanée d’autres modalités sensitives.
Le degré de douleur ressentie n’est pas qu’une simple propriété physique du stimulus.
Quelles sont les trois dimensions de la douleur?
Ces trois dimensions sont reliées entre elles.
- Sensorielle
- -La perception de l’intensité, la localisation, la qualité de la douleur.
- Cognitive
- -Connaissances actuelles, influencées par les expériences et connaissances passées.
- Affective
- -Motive ou gouverne la réaction face à la douleur.
- -Elle est malheureusement habituellement négative.
Qu’est-ce que la douleur référée?
L’activation d’interneurones par des afférences nociceptives entrantes peut être responsable du phénomène de douleur référée , dans lequel la douleur est perçue en un site autre que celui de la lésion.
Par quoi s’explique l’existence de douleur référée?
S’explique par le fait que les afférences à la fois somatiques et viscérales convergent sur les mêmes neurones dans la moelle épinière.
L’excitation des fibres somatiques afférentes est la source la plus habituelle de décharges afférentes et on « réfère» donc la localisation de l’activation du récepteur au site somatique même si, dans le cas de la douleur viscérale, la perception est erronée.
(Ex: infarctus – douleur ressentie dans cou, bras gauche, mâchoire, etc. On ressent dlr à ces endroits parce que c’est généralement de là qu’elle provient et non du cœur).
Pour quelle raison est-ce que les structures des membres inférieurs peuvent être douloureux s’il y a présence de problèmes a/n lombaire?
Dans la région lombaire, les afférences des structures somatiques incluant les muscles, les ligaments, les articulations synoviales et les disques convergents dans le même neurone dans la corne dorsale que les afférences du membre inférieur.
Qu’est-ce que la douleur myofasciale?
- Il s’agit en fait d’une douleur référée d’origine musculaire.
- Synonymes : myosite, fibromyosite , trigger point, rhumatisme musculaire…
- Un point gâchette myofascial est défini comme une zone hypersensible au niveau d’une bande de fibres musculaires squelettiques sous tension.
- Caractérisée par une douleur locale avec nodule sur un muscle, mais se projetant à distance de ce muscle.
Qu’est-ce que la douleur irradiée?
Irritation d’axones d’un nerf spinal ou de neurones dans le ganglion de la racine dorsale.
-Elle suit le trajet d’un nerf.
Qu’est-ce que la douleur persistante?
La douleur nociplastique est une douleur qui résulte d’une altération de la nociception, malgré l’absence d’évidence claire de lésion de tissu ou de menace de lésion causant l’activation des nocicepteurs périphériques ou d’évidence de maladie ou de lésion du système nerveux somatosensoriel causant la douleur.
Quand peut-on qualifier une douleur comme étant persistante?
- Lorsque la douleur persiste plus de 3 mois bien que la blessure initiale a eu le temps de guérir, on parle de dlr persistante
- Pour ce type de client, la douleur n’est plus une réponse normale d’adaptation des tissus à une blessure. La douleur devient le problème en lui même.
- Généralement, l’inflammation a disparu, les tissus lacérés ou déchirés sont cicatrisés, le processus de guérison est complété, même si les tissus ne sont pas remodelés exactement comme avant la lésion.
- La douleur domine et les décisions sont basées sur sa présence et sur sa sévérité.
Que se passe-t-il dans le système de transmission de la douleur en présence de douleur persistante?
- Il y a un amplificateur ou un déformeur dans la corne dorsale de la moelle épinière.
- Le cerveau détecte des stimuli de danger même si en réalité la blessure est guérie. Le client ressent de la douleur…
- Le segment facilité est constamment activé et tourne en boucle:
- -Plus la dlr devient chronique/persistante, plus les changements dans le cerveau deviennent avancés.
Dans cet état sensible, le cerveau reçoit de l’information qui ne réfléchit plus la réalité sur la santé et les capacités des tissus à la fin des neurones.
Quelles peuvent être les conséquences de la douleur persistante?
Plusieurs sphères de leur vie sont atteintes par cette condition:
- Faible estime de soi;
- Diminution de la productivité;
- Perte de revenu;
- Difficulté de concentration;
- Diminution de la capacité à conduire;
- Fatigue;
- Augmentation des besoins de soins/coûts;
- Diminution capacité fonctionnelle;
- Difficulté relation interpersonnelle;
- Risque suicidaire;
- Dysfonction sexuelle;
- Insomnie;
- Dépression;
- Anxiété, frustration, irritabilité.
Comment est-ce que les pensées et le croyances peuvent-elles être impliquées dans la douleur persistante?
- En tant qu’humains, on peut planifier en avance pour des événements, apprendre rapidement de nos expériences et utiliser la logique pour prévoir le futur.
- En présence de dlr persistante, les ‘pensées virus’ sont très communes (pensées qui viennent nuire au fonctionnement)
- Penser à un mouvement, ou observer ce mouvement peut faire ressentir de la douleur.
- Pour certains patients, imaginer un mouvement peut causer de l’oedème (le cerveau prend le même chemin pour simplement visualiser).
Comment est-ce que le SNS peut être impliqué dans la douleur persistante?
La douleur persistante et le stress sont habituellement associés avec une élévation persistante de l’adrénaline via le système sympathique.
-L’adrénaline ne cause pas directement de la douleur , mais avec l’augmentation de la sensibilité du système nerveux, il peut contribuer à la présence de douleur.
Comment est-ce que le manque de sommeil peut être impliqué dans la douleur persistante?
Puisque le manque de sommeil est un symptôme commun de la douleur persistante, ceci peut contribuer à une moins bonne récupération et à une augmentation de la sensibilité des tissus.
Le système parasympathique est plus actif durant le repos et permet de ralentir et de conserver l’énergie du corps.
Comment est-ce que le système endocrinien peut être impliqué dans la douleur persistante?
Le système endocrinien est aussi joueur clé dans la réponse au stress. Il travaille avec le système sympathique, mais son effet peut durer des semaines ou des mois au lieu de minutes ou heures.
- Les entrées de dangers, souvenirs et circonstances causent la libération d’hormones par l’hypothalamus, ce qui occasionne la libération d’hormones dans le sang, par l’hypophyse (ACTH).
- En quelques minutes, l’ACTH est captée par les capteurs de substances chimiques dans la couche externe des glandes surrénales.
- Cette glande produit alors une quantité d’hormones nécessaires pour garder un équilibre dans la vie, dont le cortisol.
- Le cortisol est un protecteur.
- Avec l’adrénaline, il ralentit les processus du corps qui ne sont pas nécessaires pour la protection immédiate et amplifie ceux qui le sont (pratique en cas d’urgence)
- Par contre, la persistance d’un niveau élevé de cortisol est associée à une lenteur de guérison, à des pertes de mémoire, de la dépression, du désespoir et au déclin de la performance physique.