Histoire de l'art Flashcards
Qui est l’initiateur de la discipline?
Il s’agit de Gorgio Vasari, au 16e siècle. Ainsi, il publie en 1550 (1ère édition) “La vie des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes italiens, depuis Cimabue jusqu’à nos jours”. Lui-même s’est inspiré de la démarche de Pline l’Ancien (1er siècle) dans son “Histoire naturelle”, à travers laquelle ce dernier évoque notamment les grands sculpteurs grecs et latins.
Vasari entendait faire cela car il considérait certains artistes comme dignes d’être connus par la postérité. Par ailleurs, nous ne connaissons plus beaucoup de noms d’artistes médiévaux, qui étaient plutôt considérés comme des artisans et demeuraient donc dans l’anonymat. Sur ce point, les choses commencent à bouger à la période gothique (fin 13e et début 14e) en Italie. Dès cette période, quelques artistes vont acquérir une notoriété sans précédent, dont Cimabue.
De plus, V. opère une hiérarchisation des formes artistiques, en ne prenant en compte que la peinture, sculpture et architecture. Notons qu’il ne considère que les artistes italiens, ou ceux imitant le style italien (italocentrisme).
Nous sommes les héritiers de Vasari ; encore largement influencés par sa conception de l’Histoire de l’art.
Quel est le problème avec la notion “d’artistes importants”?
L’Histoire de l’art est essentiellement l’histoire du succès artistique, c’est-à-dire des artistes étant parvenus à s’imposer à un moment donné. Il ne s’agit donc pas de l’histoire de tous les artistes.
En tant qu’héritiers de Vasari, dont l’Histoire de l’art est tronquée par son italocentrisme, son choix en terme d’importance ou non des artistes et de hiérarchisation des formes arts, nous devons rester vigilant.
Qu’est-ce que la Renaissance?
La Renaissance débute en Italie au 14e et 15e siècle, et se diffuse dès le 16e siècle dans le reste de l’Europe.
Elle est caractérisée par une volonté de rompre avec le passé récent (médiéval, qualifié de barbare), et de renouer avec le passé antique.
Elle est une tendance qui tente de restaurer les usages, arts, lettres et cultures de l’antiquité gréco-romaine.
(Notons qu’au 14e siècle déjà, des humanistes s’étaient intéressés à la littérature grecque et latine, et avaient développés la philologie.)
Remplage?
Structure interne, en pierre, d’une baie ou d’une fenêtre.
Gable?
Élément décoratif triangulaire, parfois ajouré, surmontant une baie.
Baie?
Ouverture de fonction quelconque.
Voûte d’ogive?
Une voûte est une maçonnerie en forme de cintre couvrant un édifice, et constituée d’arcs de pierre s’appuyant les uns sur les autres.
Une voûte d’ogive est construite par l’intersection de deux arcs (ogives), l’intervalle étant rempli par un matériau léger.
Devotio moderna?
Courant religieux qui se développe à la fin du Moyen-Âge, et dont l’approche du sacré est caractérisée par une dimension très personnelle, intime et familière.
Piéta?
Représentation de la Vierge serrant contre elle son fils mort.
Pala?
Retable en italien. Généralement composée d’un grand panneau unique, avec une prédelle dans la partie inférieure.
Retable?
Panneau vertical, éventuellement muni de volets, en retrait sur une table d’autel, portant des effigies de saints et des représentations de scènes religieuses.
Les retables sculptés se multiplient au 15e siècle.
Nom de fortune?
Formule pour désigner un artiste, avec un style assez individualisé, mais dont on ne connait pas le nom.
Éponyme?
Ce qui donne son nom à quelque chose ou à quelqu’un.
Enluminure?
Décoration des manuscrits.
Livre d’heures?
Livres de prière manuscrits décorés de miniatures, illustrant les fêtes religieuses de l’année liturgique. Ainsi, les personnes qui en possédaient pouvaient prier personnellement.
Formule héraldique?
Homme représenté à gauche pour le spectateur, donc à droite de son épouse, ce qui correspond à la place d’honneur.
Psychostasie?
Pesée des âmes.
Réplique?
Version identique ou presque d’un modèle, qui peut être réalisé par l’artiste lui-même ou par le personnel de son atelier. Dans ce cas, ceux-ci devaient être capables de neutraliser leur style personnel pour correspondre à celui de l’artiste.
Scène de genre?
Représentation de la vie quotidienne, qui se développe au 16e siècle.
Ordalie?
Épreuve qualifiée d’insurmontable que passe une personne qui désire être innocentée. Ainsi, si elle est réellement innocente, Dieu lui viendrait en aide.
Portrait de dévotion?
Représentation du commanditaire figé en prière devant la Vierge.
Incunables?
Premiers livres imprimés, dans la seconde moitié du 15e siècle.
Xylographie?
Gravure sur bois.
Ailerons?
Console renversée appuyée contre une lucarne ou une façade.
Tondo (pl. i)?
Médaillon circulaire.
Sculpture au 15e siècle en Europe.
Les sculpteurs doivent majoritairement créer du mobilier religieux, et en particulier du mobilier destiné à stimuler la dévotion. Avec l’évolution du gothique, apparait une tendance croissante à souligner la dimension humaine des saints personnages. Les œuvres rendent compte de la nouvelle conception du sacré issue de la dévotion moderne, et l’encouragent même.
Architecture au 15e siècle en Europe.
Le gothique va perdurer au 15e siècle, et même se renouveler à travers le gothique tardif ou flamboyant contenant un très haut niveau de sophistication, avec une profusion d’éléments décoratifs (Gables, fenêtres avec remplages, voûtes d’ogive, etc.).
Art funéraire à la fin du Moyen-Âge.
Il vise à impressionner, avec une image poignante de la mort, très crue et sans détours (macabre). Une recherche de réalisme donc, car il y a une volonté de montrer la réalité sans essayer de l’embellir, et même parfois en l’exagérant.
Transi?
Représentation d’un défunt en décomposition.
Ateliers brabançons?
Ateliers de Bruxelles et d’Anvers, qui se sont spécialisés dans les retables et ont exportés partout en Europe.
Le Gothique international.
Nom donné conventionnellement à un style de peinture compris entre 1380 et 1420, présent un peu partout en Europe et en particulier dans les cours princières. Il s’agit d’une esthétique picturale répondant aux goûts de ces cours, et dont les caractéristiques récurrentes sont: le raffinement, la préciosité, et une grande précision descriptive dans le détail combinée à un effet général très décoratif évoquant une sorte d’irréalité merveilleuse.
Partout en Europe par la circulation des œuvres entre les différentes cours princières (elles pouvaient notamment êtres des cadeaux diplomatiques), mais aussi par la circulation des artistes, qui vont travailler au service de plusieurs cours princières.
Diptyque?
Ensemble formé par deux panneaux de bois reliés par des charnières.
“Primitifs flamands”.
Nom conventionnel donné aux artistes actifs avant la renaissance, et provenant d’horizons différents (pas nécessairement actifs en Flandre ou dans le Comté de Flandre).
Au 15e siècles, les Pays-Bas devenus bourguignons sont synonyme de prospérité. En fait, “primitif flamand” est une simplification justifiée par l’importance économique et culturelle de la Flandre, et Bruges en particulier, qui deviennent des lieux de production d’objets de luxe et de peinture de chevalet de grande qualité.
Les œuvres réalisées sont essentiellement des œuvres à fonction religieuse ou des portraits, dont la formule du portrait conjugal est un exemple de la pris de conscience de soi comme d’un individu singulier à cette époque. L’illusion de réalité visuelle et tactile incroyable de ces œuvres va susciter un grand engouement en Europe.
Le rendu illusionniste est permis par l’utilisation d’une nouvelle technique picturale: la peinture à l’huile. L’idée selon laquelle Jan Van Eyck, un primitif flamand, aurait inventé la technique de la peinture à l’huile est une idée reçue portée par G. Vasari. Disons qu’elle fut plutôt portée à sa perfection par les primitifs flamands.
Originalité des œuvres?
En fait, au 15e siècle, la notion d’originalité d’une œuvre n’existe pas au même titre qu’aujourd’hui. Au contraire, quand une œuvre est appréciée, elle peut-être reproduite. Il est même valorisé de procédé en s’insérant dans la tradition avant d’avancer dans son parcours personnel.
Tapisserie.
Dans la seconde moitié du 14e siècle débute un grand engouement pour la tapisserie en Europe, dont les centres de production majeurs sont: Paris, Arras, Tournai et Bruxelles.
La tapisserie nécessite un travail considérable, et est constituée en laine, soie, et parfois en fils d’or ou d’argent. Elles peuvent subir l’influence de la peinture.
Une suite de tapisserie est appelée tenture, et est destinée à orner le cœur des églises ou les murs d’une salle d’un palais.
Au 15e siècle, la tapisserie à fond de fleurette, tapisserie de “mille-fleurs”, est particulièrement à la mode.
Nouveaux moyens de diffusion du texte et de l’image.
Au 15e siècle émerge l’imprimerie à caractères mobiles, ainsi que la gravure, qui vont permettre la production en série de textes et d’images, et ainsi, la pénétration de ceux-ci dans des couches de la société qui n’y avaient pas accès auparavant.
Cependant, l’art du livre manuscrit et enluminé persiste.
Gravure en taille-douce.
Technique mise au point dans des ateliers d’orfèvres, et basée sur une matrice en métal (traits plus fins). Elle est moins couteuse que d’autres formes d’art.
Elles font office de référence visuelle pour les artistes, qui peuvent ainsi se constituer des stocks d’images dans leur atelier.
Quattrocento italien (15e siècle).
L’Italie est alors une mosaïque de petits états rivaux, baignés dans la culture renaissante. C’est une époque de grand essor artistique, issue de l’émulation entre les états démontrant leur puissance à travers la peinture. Ses principaux centres artistiques sont: Florence, Milan, Venise, Ferrare, Naples et Rome. Notons que l’esthétique en Italie n’est cependant pas homogène, deux styles picturaux vont s’épanouir, l’un à Florence et l’autre à Venise et en Toscane.
L’art devient une activité valorisée, ainsi, apparait de la littérature théorique sur l’art. Ex.: Leone Battista Alberti, qui écrit des traités sur l’art influents. Dans son traité sur la peinture (1435): « la peinture doit offrir une représentation ressemblante de la nature ».
Il y a donc une exigence d’imitation de la nature, couplée à l’exigence de la recherche du beau. La peinture doit être la matérialisation de cette quête de beauté idéale. En fait, il s’agit de reproduire la nature mais en l’idéalisant.
Les moyens privilégiés pour atteindre la vraisemblance visuelle: la perspective et la représentation vraisemblable de l’anatomie humaine.
En ce qui concerne l’architecture, l’enjeu est de retrouver le style de l’Antiquité, avec une manière rigoureuse d’agencer les formes.
Perspective?
Ensemble des moyens utilisés par les peintres pour donner l’illusion de la profondeur sur une surface plane, en tenant compte des effets visuels produits par l’éloignement des objets dans l’espace (réduction des proportions, déformation, estompement des formes).
Perspective linéaire (géométrique)?
Perspective basée sur les déformations des lignes et des volumes géométriques, et sur la réduction des proportions au fil de l’éloignement.
Elle est privilégiée par les Italiens, il s’agit de figurer l’espace et les éléments géométriques qui s’y trouvent comme ils apparaissent à l’œil d’un spectateur immobile. Alberti jette les bases de la perspective linéaire dans son Traité sur la peinture. Il s’agit d’une approche du monde très cérébrale, rigoureusement rationnelle et donnant l’apparence d’objectivité.