Frontières et Etats Flashcards
D’où sont apparues les frontières ? A quoi servaient-elles ?
C’est avec cette géographie mentale européenne privilégiant la frontière linéaire que cette dernière a investit l’Afrique au XIX siècle, lorsqu’a une présence littorale discrète et discontinue se substitua l’appropriation territoriale. La compétition des colonisateurs s’est traduite par une intense production de frontière. Le découpage précipité de l’Afrique ne laissa aucun champ pour une frontière-zone, la frontière-ligne s’imposa d’emblée. Le partage imposait des délimitations précises pour éviter les contestations. Celle-ci introduit dans un même mouvement, ordre graphique et discontinuité territoriale. Ce concept de la ligne a été fortement intériorisé par les Africains, pourtant absents au moment du tracé.
Quel pourcentage des frontières sont démarqués ?
Environ 40%.
Quelles sont les familles de frontières ?
Il y a deux grandes familles: extra-impériales d’une part, intra-impériales de l’autre. Les imprécisions, définissant leurs tracé ont préparé le terrain à deux contentieux entre Etats. Il s’agit de divergences d’interprétations entre le Mali et le Burkina Faso qui ont failli dégénérer en conflit armé dans la zone frontalière de l’Agacher. L’arbitrage a éét rendu par la Cour Internationale.
Qu’est ce qu’a pu provoquer (un exemple) les tracés arbitraires des frontières ?
En 1994, un conflit a surgi entre le Nigera et Cameroun dans la presqu’île de Bakassi, au fond du golfe de Guinée: des militaires nigérians ont pénétré dans un territoire que le Cameroun considère comme sien. La cour de La Haye a tranché en faveur du Cameroun. Le Nigeria, tout en se pliant, renâcle à l’appliquer sur le terrain qui reste par la suite une zone de tensions.
Sur quoi a t-on essayé de superposer les frontières ? Qu’est ce qui fait changer la donne aujourd’hui ?
On s’efforça de les caler sur des éléments naturels qui facilitaient le repérage: hydrographie importante. La frontière entre le Cameroun et le Gabon se fait sur deux cours d’eau. La délimitation sinueuse entre Niger et Nigeria, témoigne de ce souci qu’eurent ici les puissance coliniales d’adapter la ligne de démarcation au contexte sociopolitique local des chefferies. Les frontières ne sont pas aussi calamiteuse qu’on le proclame parfois. A l’échelle du continent, ces ratés restent cependant peu nombreux. L’importance du plateau continental, de ses ressources halieutiques et pétrolière a aujourd’hui changé la donné et provoqué quelques tensions.
Qu’est ce qui comptait vraiment avant l’entrée dans les territoires ?
Les voies maritimes.
A quoi se heurta la colonisation blanche? Quelles incompatibilités ont eu lieu ? Est-ce un modèle unique ?
En 1835, quelques milliers de Boers partis de la région du Cap commencèrent à migrer vers le nord-est. Cette colonisation qui devait se heurter dans sa progression aux groupes bantous était soutenue par la foi d’une société calviniste qui se proclamait peuple élu de Dieu. Sur le gisement de diamants de Kimberley, découvert en 1867, naquit une ville, qui cinq ans plus tard comptait 50k habitants. Les intérêts miniers de l’impérialisme britannique étaient incompatibles avec le mode de vie et les aspirations des paysans-nomades. Les violences entre Européens ne doivent pas occulter celles qui s’exercèrent à l’encontre des Noirs. Il ne faut pas non plus pertdre de vue les effets de polarisation: l’AfduSud servit de laboratoire et de tremplin pour la colonisation de toute l’AfAustrale. Les événements qui se déroulèrent là au cours du XIX siècle ne furent pas sans influer sur l’ensemble du mouvement colonial.
Qu’est ce qui explique l’ardeur avec laquelle se sont emparés les pays européens des pays d’Afrique ?
Intéret économique + civilisateur.
Que peut-on dire des comptoirs aux arrières pays ? Quand furent-ils dépassés ?
La première logique fut celle de la pénétration dans l’arrière-pays à partir des implantations côtières initiales. Du Sénégal au Gabon, on compte 15 états «tranches». Les côtes, longtemps contrôlés par les arabes, y furent mins disputées à l’est. Anglais et Allemands furent les seuls à porter un véritable intérêt a ces contrées, pour le Nil.
Quelle logique naturaliste a été utilisée pour le découpage des frontières en Afrique centrale ?
Les débats présentent un intérêt considérable parce que les problèmes contemporains de l’AfCentrale s’enracinent dans les choix qui furent faits en ce temps là. Le logique naturaliste y trouvait son compte: les fonts baptismaux du Congo ont obéi à la raison naturelle. Dans la pratique, le modèle hydrographique subit donc quelques entorses, bien que ses grandes lignes fondatrices fut «un Etat hydrographique».
La carte politique est-elle stable ?
Dans l’ensemble, oui. La première guerre mondiale ayant privé l’Allemagne de toutes ses colonies, elles ont été réparties entre l’Angleterre, la France, la Belgique et l’Afdusud. Les territoires des fédérations d’Af occidentale française et équatoriale française subirent quant à eux d’assez nombreuses modifications, au fil des réformes administratives.
Que peut-on dire des frontières géopolitiques ? Quelles dynamiques ont eu lieu à leur propos ?
La frontière unit autant qu’elle sépare. Elle a créé des discontinuités génératrices de dynamiques locales. Les différences animent les courants d’échanges auxquels s’ajoutent les déplacements de personnes pour des raisons politiques. Les violences politique ont provoqué une succession d’exodes de populations. Sous le règne de Sékou Touré, près de 2M de Guinéens ont fui la dictature. Entre le quart et le tiers des Equato-guinéens trouvèrent refuge dans les deux pays frontaliers, Cameroun et Gabon.
Ces frontières touchent-elles à leur fin ?
Suite à l’accord signé en 2005, un referendum s’est massivement prononcé en 2011 en faveur de l’indépendance du Soudan du Sud. Cette remise en question risque d’ouvrir la boite de pandore. Constitue un événement d’une portée considérable pour l’avenir du continent et de sa géographie politique.
Les pays se sont-ils adaptés à ces frontières après les indépendances ? Quels points négatifs y a t-il à cela ?
Le dynamisme des espaces transfrontaliers témoigne de la capacité d’adaptation des populations au modèle de découpage linéaire. Certains espaces frontaliers ont ainsi fait leur entrée dans la géographie trouble de la mondialisation des échanges criminels.
Que peut-on dire des anciens empires africains ? Quel rapport y a t-il avec les frontières actuelles ?
C’est l’Af sahélo-soudanienne qui représente le socle le plus ancien des Etats négro-af. L’archéologie contemporaine dégage des vestiges de villes noyées sous le sable. Le vide laissé par l’effacement des grands empires soudaniens fut comblé par la formation d’autre entités territoriales. Elles avaient commencé a prendre pied plus au sud, au moment où les européens ont interféré sur le littoral. Cette histoire met en évidence certaines constances dont la présence ininterrompue de formations politiques tantôt très étendues, tantôt fractionnées sur la plus grande partie de l’Afrique occidentale. Il a manqué aux empires ouest-africains la preuve par la pierre. Leur inscription spatiale contribue probablement à expliquer la paradoxale aisance avec laquelle les peuples africains ont adopté les cadres territoriaux créés par la colonisation. Aucun état moderne ne s’y confond pleinement cependant.
Il existe ainsi à travers le continent un certain nombre de repères conférant aux Etats modernes une profondeur historique qui leur donne sens et légitimité. Il prend racine dans la résurrection ou l’invention d’un passé.