Freud Flashcards
Qu’est-ce que l’inconscient pour Freud ?
Freud, fondateur de la psychanalyse, a développé une théorie originale de l’inconscient. L’idée qu’une part de notre psychisme est inconsciente existait avant lui ; son originalité a consisté à affirmer que cet inconscient peut avoir un effet sur nos décisions conscientes.
Freud divise le psychisme en trois parties distinctes : le conscient, le préconscient et l’inconscient. Le conscient est constitué de ce qui est actuellement et immédiatement présent à notre esprit, c’est-à-dire de ce qui fait l’objet de notre attention à un moment donné. Le préconscient est constitué de tout ce qui est accessible à notre conscience, bien que nous n’y fassions pas attention actuellement, par exemple nos souvenirs. L’inconscient, enfin, dont Freud affirme qu’il constitue la majeure partie de notre esprit, est constitué de tout ce dont nous ne pouvons avoir conscience, même par un effort d’introspection. Il est constitué de pulsions que notre conscience ne peut reconnaître comme siennes, et qu’elle écarte grâce à un principe nommé le refoulement.
L’inconscient peut cependant se manifester, sous plusieurs formes : lorsque nous rêvons, notre capacité de refoulement se relâche, et c’est pourquoi nous pouvons rêver de choses qui nous paraissent choquantes, qui ne nous semblent pas trouver leur origine dans notre esprit. L’inconscient peut également paraître à l’état de veille, de manière détournée : le principe de transfert présente à notre conscience, au lieu de l’objet réellement désiré, un autre objet qui nous paraît plus acceptable, et la “charge libidinale” (la pulsion, le désir) peut ainsi être satisfaite, sans que nous apercevions en nous des désirs qui nous apparaissent comme condamnables.
Freud estime que les meilleures preuves de cette conception de l’inconscient sont donnés dans le fait que l’on a parfois des idées dont on ne se reconnaît pas comme l’auteur, dans l’existence des actes manqués (quand on fait quelque chose qu’on n’avait pas l’intention de faire, ou qu’on omet de faire quelque chose que l’on voulait faire) et dans le fait que cette hypothèse permet la guérison effective de certaines névroses.
L’inconscient est défini par Freud comme la partie de notre psychisme à laquelle nous n’avons pas accès, car notre conscience la refoule.
Freud affirme que l’inconscient peut cependant avoir une influence sur nos décisions.
Structure de l'appareil psychique Freud Freud La Naissance de la psychanalyse Freud Au-delà du principe de plaisir 1920
L’inconscient freudien comprend d’abord tout ce à quoi nous ne pensons pas. Par exemple, nous avons sans cesse des automatismes, dans les gestes, les pensées et les paroles. Mais l’inconscient comprend aussi des pensées volontairement refoulées par l’esprit. Il s’agit en fait de désirs et de pulsions refoulés dans l’inconscient en raison de leur incompatibilité avec les exigences morales et sociales intériorisées par le sujet. Pour rendre plus claire sa conception du psychisme humain, Freud propose une première division de l’appareil psychique, qu’il décrit comme une maison à trois étages :
Le conscient est ce qui permet l’adaptation du sujet au réel.
Le préconscient regroupe tout ce dont nous n’avons momentanément pas conscience.
L’inconscient, qui représente la plus grande part de l’appareil psychique, regroupe l’ensemble des désirs qui cherchent à rejoindre le préconscient mais qui sont refoulés, sous l’effet d’une censure morale interne au sujet.
Toutefois, à partir des résultats de ses nouveaux travaux, Freud décide de proposer une nouvelle division de l’appareil psychique :
Le “ça” est le réseau désordonné et inconscient des pulsions, entièrement régi par le principe de plaisir.
Le “surmoi” est l’instance morale, également inconsciente, qui regroupe les normes sociales et familiales intériorisées par le sujet.
Le “moi” (qui représente la plus petite part de l’appareil psychique) est un médiateur, qui cherche à concilier les pulsions du “ça” avec les interdits du “surmoi”. De cette instance dépend l’équilibre psychique de la personne.
Le moi n’est pas maître dans sa propre maison.
Freud
Essai de psychanalyse appliquée
1920
En formulant l’hypothèse d’un inconscient psychique, Freud bouleverse la vision classique du sujet. La mise en évidence de l’existence de l’inconscient montre que l’appareil psychique humain est en réalité beaucoup plus complexe.
Sublimation et cure psychanalytique
L’hypothèse de l’inconscient semble donc mettre en évidence le fait que l’Homme n’est pas entièrement maître de lui-même, de ses pensées et de ses actions. Néanmoins, cette réduction du pouvoir qu’il a sur lui-même ne doit pas être pensée comme une fatalité : l’inconscient et ses manifestations peuvent aussi faire l’objet d’une appropriation positive par le sujet. C’est notamment l’enjeu de la cure analytique : lorsqu’un patient entame avec un psychanalyste un travail sur lui-même, les manifestations de l’inconscient dans le quotidien du patient seront étudiées, en même temps que le passé de l’individu
Là où était le Ça, le Moi doit advenir.
Freud
Leçon
1933
Le but de la cure psychanalytique pour le patient est d’être à nouveau capable de vivre normalement, en faisant advenir à la conscience les mécanismes inconscients qui jouent comme autant de blocages.
La cure psychanalytique a pour but, grâce à un travail que les diverses manifestations de l’inconscient d’un patient éclairé par son histoire personnelle, d’aider celui-ci à vaincre ses troubles du comportement. Cette cure repose largement sur l’usage de la parole, et notamment sur la libre association d’idées. Il s’agit pour le sujet de conquérir un pouvoir sur cette partie de son psychisme qui lui échappe.
Parallèlement à la cure psychanalytique, Freud évoque aussi le mécanisme de sublimation, mécanisme par lequel un individu parvient, seul, à exprimer positivement ses pulsions, empêchant ainsi qu’elles soient à l’origine de pathologies. C’est en particulier ce qui se passe dans l’exercice d’activités telles que l’art, la littérature ou bien encore la recherche scientifique.
Le cas Elisabeth
Elisabeth, de son vrai nom Ilona Weiss, fut la première patiente soignée par la méthode psychanalytique. Hongroise d’origine, cette jeune fille de 25 ans vient consulter Freud au cours de l’année 1892 pour des douleurs aux jambes et des difficultés à marcher n’ayant pas de cause physiologique. Freud entreprend donc avec elle une cure psychanalytique. C’est au cours de ce travail qu’il parvient peu à peu à comprendre l’origine de ses troubles : il s’agit d’un désir refoulé. En effet, étant plus jeune, Elisabeth a développé des sentiments amoureux coupables pour son beau-frère. Or, peu de temps après, sa sœur est brutalement décédée des suites d’une maladie. C’est à ce moment-là qu’Elisabeth aurait eu une pensée qu’elle ne pouvait accepter : que son beau-frère, maintenant que sa sœur n’était plus, était libre. Ce penchant pour son beau-frère, ainsi que l’idée qu’il était dorénavant libre, avaient d’abord été refoulés par la patiente, et avait eu pour résultat de développer les symptômes physiques de douleurs dans les jambes. Ce n’est donc qu’uneo fois ce désir refoulé advenu à la conscience que la patiente fut libérée de ses douleurs.
Le complexe d’Œdipe
Au départ, Œdipe est un héros de la mythologie grecque, dont l’histoire est rapportée par Sophocle, dans sa tragédie Œdipe roi. Selon la légende, un oracle aurait prédit aux parents d’Œdipe, Laïos et Jocaste, que leur fils tuerait son père et épouserait sa mère. Afin d’éviter cette tragédie, ses parents décident de faire adopter Œdipe loin de Thèbes. Mais, arrivé à l’âge adulte, Œdipe réalise la prophétie : il tue un homme, qui se révèle être son père, et épouse sa mère, reine de Thèbes. Lorsque plus tard, il réalise ce qu’il a fait, Œdipe se crève les yeux et quitte Thèbes. Il mènera alors une vie d’errance.
Freud s’inspire de cette histoire pour expliquer un moment du développement de l’être humain qu’il nomme le complexe d’Œdipe. Pour Freud, l’Homme est sans cesse assailli par des pulsions, qui sont d’ordre biologique et sont régies par le principe de plaisir. L’un des types de pulsions le plus important est la libido, c’est-à-dire les pulsions sexuelles. En effet, selon lui, la sexualité ne se limite pas aux activités proprement sexuelles, mais concerne toutes les activités procurant du plaisir. Le “complexe d’Œdipe” est un exemple célèbre de ces pulsions sexuelles : dans ses premières années, l’enfant va porter son désir sur le parent de sexe opposé. Ce parent devient donc objet de désir : il est ce qui apporte plaisir et soulagement. L’enfant développe donc un désir inconscient d’être aimé de son parent, et ce désir l’amène à considérer l’autre parent comme un rival devant être mis à mort. Ce désir, essentiel à la construction de la personnalité de tout individu, est refoulé à cause de l’interdit social de l’inceste. Généralement, il disparaît autour de quatre ou cinq ans.