FEUX DE PARC DE STATIONNEMENT COUVERT Flashcards
CARACTÉRISTIQUES
Les feux de Parcs de stationnement couverts (PSC) sont à considérer comme des cas particuliers des feux d’espace clos (cf. Fiche 3, les feux de contenants).
En effet, la configuration des lieux, la complexité des cheminements et le cloisonnement de ce type de construction rendent bien souvent la localisation et l’extinction du foyer difficiles
Avec l’évolution des nouvelles technologies, la Brigade doit prendre en compte l’apparition des véhicules électriques dans les PSC :
► soit en station de charges, pouvant regrouper jusqu’à 10 véhicules
► soit isolés à tous les emplacements, tous niveaux et dans tous les PSC
La situation à l’arrivée des secours peut être particulièrement défavorable, avec notamment
► un voire plusieurs niveaux entièrement enfumés
► un voire plusieurs niveaux entièrement embrasés
► un effet de « four », qui rend difficile et/ou dangereuse l’attaque au niveau sinistré
► une température élevée entrainant une fragilisation de la structure allant jusqu’à l’effondrement partiel le cas échéant
► éventuellement une notion de victimes à l’intérieur du parc
La lutte contre le sinistre doit donc répondre à 2 impératifs :
► l’engagement des moyens le plus rapidement possible, afin de réduire au maximum l’échauffement des véhicules soumis au rayonnement, les dégradations
de la structure et l’extension du sinistre
► la sécurité du personnel : le COS doit veiller à engager le personnel strictement nécessaire à la localisation du foyer, en respectant les prescriptions
du BSP 200.11, partie « engagement d’une équipe en reconnaissance d’attaque »
STRUCTURE DES PSC, MOYENS
DE PRÉVENTION À DISPOSITION
En fonction de la destination du bâtiment (habitation, code du travail ou ERP) et de la date du permis de construire, les dispositions constructives et les aspects de prévention des PSC peuvent être différents.
Il n’est donc pas possible de dresser une liste exhaustive des principales caractéristiques constructives ou préventives que l’on peut retrouver dans un PSC.
Néanmoins, certains éléments d’ordre général méritent d’être pris en compte par le COS :
► la stabilité au feu des dalles d’un PSC peut varier d’une demi-heure (rare) à 1 h 30 voire 4 h 00 dans le cas d’un IGH. Il faut donc que le COS prenne en compte un risque possible d’effondrement de la dalle
supérieure au niveau du foyer
► les PSC peuvent disposer de moyens de secours type colonnes sèches et/ou système d’extinction automatique à eau
► les PSC ayant plus d’un niveau peuvent être également dotés de moyens de désenfumage mécanique dont les commandes manuelles sont en général situées au niveau de la rampe d’accès du parc
► la coupure de l’alimentation générale doit rester exceptionnelle afin de ne pas mettre à l’arrêt le désenfumage mécanique du PSC
PARTICULARITÉS DES FEUX DE
PSC
Plusieurs éléments, de nature constructive principalement, peuvent favoriser un développement rapide du feu en PSC. Dès leur arrivée, les secours peuvent donc être confrontés à :
► une propagation horizontale rapide, du fait de la proximité des véhicules, de la présence éventuelle de cloisons métalliques (boxes grillagés), voire de stockages anarchiques (fort potentiel calorifique)
► une propagation verticale par les joints de dilatation et/ou les gaines techniques (absence de recoupement)
► une propagation descendante par les écoulements d’hydrocarbures au travers de la dalle fissurée ou déstructurée
► un risque d’envahissement par les fumées des niveaux supérieurs du PSC (via les rampes d’accès des véhicules) et/ou des cages d’escaliers des bâtiments en superstructure (absence ou défectuosité de l’isolement), car les PSC se trouvent en règle générale sous un bâtiment
► la présence d’éventuelles victimes dans les étages supérieurs, car les fumées peuvent se propager par les conduits d’évacuation des eaux usées en PVC, détruits par la chaleur, mais également dans les voitures et les SAS qui servent parfois d’hébergement à une population défavorisée
► différents types de motorisation des véhicules, tels que essence, diesel, GPL, GNV ou électrique et très prochainement, hydrogène
Le COS doit donc axer son idée de manœuvre sur la maîtrise de 6 éléments primordiaux :
► une prise en compte des moyens de secours propres à l’établissement
► des reconnaissances approfondies dans
l’ensemble du PSC et dans les bâtiments attenants
► une localisation rapide du foyer (CTHE)
► une attaque massive du foyer (avec produit mouillant)
► l’utilisation du désenfumage mécanique du PSC, lorsqu’il existe, ou de nos moyens de ventilations propres, qui permet d’abaisser la température, d’évacuer les fumées et de faciliter les reconnaissances
► une utilisation de la mousse qui peut s’avérer judicieuse dans certains cas : niveau le plus bas, attaque « classique » impossible (demande du groupe mousse ventilation GMV)
RISQUES DUS AUX VÉHICULES
ÉLECTRIQUES
La présence de véhicules électriques peut présenter des risques auxquels seront confrontés les secours.
La soudaineté et la violence des phénomènes constatés lors de l’emballement des batteries (inflammation) qui survient approximativement 45 minutes après le début du sinistre : températures très élevées, surpression flux thermiques à quelques mètres incompatibles avec la résistance des EPI et réactions en chaîne rendent ces interventions particulièrement dangereuses : la ruine des structures horizontales est possible.
PRINCIPES D’EXTINCTION DES
FEUX DE PSC
Afin de limiter rapidement les risques de propagation du sinistre, le COS doit ordonner l’attaque massive en accédant prioritairement par les cages d’escaliers et en fonction du sens du tirage tout en s’appuyant sur les effets du désenfumage mécanique lorsqu’il est mis en
œuvre.
Un dispositif hydraulique conséquent doit être établi afin d’enrayer les propagations, lutter contre le sinistre abaisser la température et refroidir la dalle dans le(s)
niveau(x) concerné(s).
Dans certains cas exceptionnels, l’attaque par des trouées d’extinction peut être envisagée par le COS. Cette option longue et délicate à mettre en œuvre
doit répondre à certains principes incontournables :
sécurisation des zones de percement, mise en place en amont du dispositif d’extinction retenu et maintien d’un dispositif classique de refroidissement. Il conviendra
alors de prévoir un dispositif d’extinction des éventuelles propagations en cas d’échec du dispositif.
UTILISATION DE LA VENTILATION
LORS D’UN FEU DE PSC
Si le PSC est doté d’une installation de désenfumage mécanique, le COS la fait mettre en œuvre, même si le
foyer n’est pas découvert.
La mise en œuvre manuelle de la ventilation mécanique doit être progressive (mise en œuvre PV puis GV) afin de
limiter la demande instantanée de puissance électrique et éviter au système de disjoncter.
La ou les rampes d’accès devront être ouvertes afin de faciliter l’évacuation des fumées et la mise en place de
l’extraction immersive selon le schéma de principe cidessous.
RECONNAISSANCES ET
ATTAQUE LORS D’UN FEU DE PSC
Les principes suivants doivent être appliqués lors des différentes reconnaissances (attaque et périphériques)
et attaques, tout en respectant les règles de sécurité précisées dans le BSP 200.11 (« Les reconnaissances »).
Reconnaissances d’attaque
Le COS doit rechercher les plans d’intervention et localiser, outre les commandes de désenfumage, les tracés éventuels de conduites de gaz, etc.
Afin d’obtenir le maximum de renseignements sur la localisation du sinistre, il doit :
► s’appuyer sur la présence éventuelle d’un poste de surveillance avec ou sans caméras, d’un gardien, d’un résident ayant une bonne connaissance des lieux, etc.
► se munir d’un plan affiché dans un hall, un sas, le parc ou la rampe
► couper l’alimentation électrique des éventuelles stations de charges des véhicules électriques
► barrer le gaz si les canalisations traversent le niveau
sinistré
Afin d’obtenir le maximum de renseignements sur la
localisation du sinistre, il doit de même :
► les cages d’escaliers doivent être utilisées en 1re intention pour déterminer le(s) niveau(x) sinistré(s),
ainsi que les niveaux enfumés (attention, il peut y avoir plusieurs foyers)
► aux ordres d’un sous-officier, placer
systématiquement un TGR, une équipe de sécurité et une lance et un moyen d’éclairage par point d’accès
► effectuer la reconnaissance d’attaque au moyen de la caméra thermique dans le niveau sinistré, afin de localiser le plus rapidement possible le foyer
► au cours de la reconnaissance, le binôme peut être confronté à des signes annonciateurs de l’emballement
des batteries des VEH, à savoir flammes vives sous le véhicule, éventuellement projections de matières
incandescentes, croissance rapide et exponentielle du feu en un point unique : dans ce cas, le repli immédiat
est de rigueur
► si l’incendie concerne un véhicule branché sur sa station de charge, et que des moyens hydrauliques n’ont pas pu être établis au terme de la première
reconnaissance, soit approximativement 45 minutes après le début du sinistre, le COS doit conserver à l’esprit qu’un emballement en chaine des batteries est possible : l’évacuation du personnel et du public au
niveau sinistré et immédiatement supérieur (logements, bureaux, etc.) doit être ordonnée. Une attaque doit être
entreprise à distance et à l’abri des effets dangereux de ces feux, si possible depuis les sas les plus proches
du foyer initial. Une surveillance de la dalle supérieure sera menée avec le maximum de précautions
► au cours de l’attaque, si les mêmes phénomènes sont constatés, le binôme doit impérativement se replier, laisser sa lance au sol (calée ou amarrée rapidement) en jet diffusé d’attaque avec le débit
maximum en direction des véhicules et mener une attaque à distance telle que précisée ci-dessus, avec un second moyen hydraulique
Reconnaissances périphériques
► la caméra thermique doit également être utilisée pour rechercher d’éventuelles propagations
► si la recherche et/ou l’extinction du foyer s’inscrivent dans la durée, effectuer des contrôles réguliers des niveaux directement inférieurs et supérieurs (propagation
possible par des fissures, des joints de dilatation, des conduits PVC, des conduits de VMC ou du fait de l’absence de joint dans ou entre les dalles, etc.)
► signaler au COS toute suspicion de fragilisation de la dalle supérieure ou inférieure
► lors d’un feu en infrastructure, s’assurer de la fermeture des portes d’accès aux étages supérieurs afin d’éviter la propagation des fumées
► la mise en place de la VO aux accès investis pour les reconnaissances et l’attaque peut contribuer à isoler la superstructure de l’infrastructure