denutrition Flashcards
Connaître lʼépidémiologie de la dénutrition
La dénutrition touche tous les âges.
Elle peut accompagner : toutes les pathologies, aigues ou chroniques, organiques ou psychiatriques, des situations de précarité socio-économique
Prévalence à lʼhôpital :
10% des enfants
30% des adultes
50% des sujets âgés (> 70 ans)
Prévalence en dehors de lʼhôpital
4% des français âgés de 70 à 79 ans vivant à domicile
10% après 80 ans
La prévalence globale de la dénutrition en France concerne près de 3 de millions dʼindividus.
Connaître les facteurs de risque de la dénutrition chez lʼadulte
Les situations à risque sont toutes les pathologies sévères ou chroniques dans lesquelles les apports ne couvrent pas les besoins
nutritionnels. Le déficit énergétique apparait lorsque les entrées deviennent chroniquement moindres que les sorties. Une diminution des entrées correspond à deux situations :baisse des ingesta (la situation de très loin la plus fréquente) ou la malabsorption digestive.
Une augmentation des sorties peut résulter dʼune augmentation des dépenses énergétiques totales journalières (ce qui est rare)
dʼune perte de substrats énergétiques, pertes digestives (entéropathies exsudatives),
pertes urinaires (glycosurie, syndrome néphrotique), pertes cutanées (lésions cutanées étendues dont brulures).
Connaître les facteurs de risque de la dénutrition chez lʼenfant
les memes que chez les adultes
Connaître les conséquences de la dénutrition
Connaître les critères diagnostiques de la dénutrition chez lʼenfant
L’enfant étant un individu en croissance, on utilise les courbes d’évolution staturo-pondérale et de corpulence (d’IMC) définies par l’IOTF (international Obesity Task Force) en fonction du sexe et de l’âge, présentes dans le carnet de santé.
Critères phénotypiques de l’enfant (< 18 ans) (un seul critère suffit)
· Perte de poids ≥ 5% en 1 mois
· Perte de poids ≥ 10% en 6 mois
· Perte de poids ≥ 10% par rapport au poids habituel avant le début de la maladie
· IMC < courbe IOTF 18,5 (lien HAS)
· Stagnation pondérale aboutissant à un poids situé 2 couloirs en dessous du couloir habituel (courbe de poids)
Critères étiologiques (un seul critère suffit) :
· Réduction de la prise alimentaire ≥ 50 % pendant plus d’1 semaine, ou toute réduction des apports pendant plus de 2 semaines par rapport à la consommation alimentaire habituelle quantifiée ou aux besoins protéino-énergétiques estimés
· Absorption réduite (maldigestion/malabsorption).
· Situation d’agression (hypercatabolisme protéique avec ou sans syndrome inflammatoire) : pathologie aiguë ou pathologie chronique évolutive ou pathologie maligne évolutive.
Une fois le diagnostic de dénutrition fait, il faut en établir la sévérité :
Dénutrition modérée
(1 seul critère suffit)
Dénutrition sévère
(1 seul critère suffit)
Connaître les critères diagnostiques de la dénutrition chez lʼadulte (de moins de 70 ans)
Le diagnostic de la dénutrition a fait l’objet de recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) pour l’adulte et l’enfant publiées en 2019 (lien HAS).
Le diagnostic doit associer au moins un signe clinique (critère phénotypique) et au moins une cause (critère étiologique).
Critères phénotypiques de l’adulte de moins de 70 ans (un seul critère suffit)
· Perte de poids ≥ 5% en 1 mois
· Perte de poids ≥ 10% en 6 mois
· Perte de poids ≥ 10% par rapport au poids habituel avant le début de la maladie
· IMC < 18.5
· Réduction quantifiée de la masse musculaire et/ou de la fonction musculaire (lien HAS)
Critères étiologiques (un seul critère suffit) :
· Réduction de la prise alimentaire ≥ 50 % pendant plus d’1 semaine, ou toute réduction des apports pendant plus de 2 semaines par rapport à la consommation alimentaire habituelle quantifiée ou aux besoins protéino-énergétiques estimés
· Absorption réduite (maldigestion/malabsorption).
· Situation d’agression (hypercatabolisme protéique avec ou sans syndrome inflammatoire) : pathologie aiguë ou pathologie chronique évolutive ou pathologie maligne évolutive.
Connaître les critères diagnostiques de la dénutrition chez la personne âgée (de plus 70 ans)
Comme pour l’adulte, il est nécessaire de réunir un critère phénotypique et un critère étiologique pour poser le diagnostic de dénutrition, le dosage de l’albuminémie à elle seule ne permettant pas de porter un diagnostic de dénutrition. Son association aux autres éléments diagnostiques (IMC, pourcentage de perte de poids, sarcopénie) permettra de grader la sévérité de la dénutrition (modérée ou sévère).
Critères phénotypiques :
Dénutrition
perte poids
≥ 5 % et < 10% - 1 mois
≥ 10 % et < 15% - 6 mois
≥ 10 % et < 15% - perte du poids habituel
IMC < 22 kg par m2
Sarcopénie confirmée par une
réduction quantifiée de la force et de
la masse musculaire
albu entre 30 et 35
Dénutrition sévère
Sarcopénie confirmée par une
réduction quantifiée de la force et de la masse musculaire
IMC < 20 kg/m2
perte poids
≥ 10% 1 mois
≥ 15 % 6 mois
≥ 15 % du poids habituel
une albuminémie < 30 g/L un critère de dénutrition sévère
Connaître les examens complémentaires permettant de qualifier une dénutrition
Les examens biologiques gardent toute leur utilité pour la recherche de complications associées ou la sévérité :
- Albuminémie
- CRP
La force ou la masse musculaire peut être évaluée par différentes méthodes (reco HAS 2019)
Connaître les principes de la complémentation orale, de la nutrition entérale et parentérale
L’adaptation de l’alimentation peuvent être mise en œuvre par :
· Adapter la texture des aliments/boissons (alimentation en petits morceaux, hachée, mixée, etc.) en cas de troubles bucco-dentaires ou de troubles de la déglutition
· Tenir compte des goûts et des aversions alimentaires
· enrichir l’alimentation en ajoutant des matières grasses, des glucides et des protéines.
· Fractionner l’alimentation en intercalant la prise de collations entre les principaux repas et/ou en prescrivant des compléments nutritionnels oraux (CNO) à distance des repas et le soir afin de diminuer le jeûne nocturne.
Les CNO n’ont pas vocation à se substituer aux repas mais à les compléter.
- Prescrire et faire consommer à distance des repas, pas plus de deux unités par jour.
- Varier les arômes et les textures adaptés au goût du patient
Nutrition entérale
Elle consiste à administrer directement dans le tube digestif (estomac ou intestin grêle) via un dispositif médical (sonde ou stomie) un mélange nutritif, dépourvu de gluten, complet (protéines, glucides, lipides, minéraux, vitamines et oligoéléments).
La NE se fait le plus souvent en site gastrique, le site jéjunal étant généralement réservé aux contre-indications, impossibilité ou échec de l’abord du site gastrique (RGO réfractaire avec risque d’inhalation, gastrectomie partielle étendue ou totale, cancer de l’estomac, sténose duodénale, etc.).
Nutrition parentérale
La nutrition parentérale (NP) consiste à perfuser en intraveineux via une voie veineuse (habituellement centrale) un mélange nutritif spécialement conçus pour être perfusé.
Ces solutions nutritives sont conditionnées en poches compartimentées, reconstituables extemporanément de façon stérile avant administration. Elles comportent habituellement des acides aminés, de glucose et de lipides avec ou sans électrolytes mais sans micronutriments. Il est donc indispensable de prescrire systématiquement quotidiennement un mélange contenant des poly-vitamines et un mélange d’oligo-éléments.
Connaître les modalités du diagnostic et de la prévention du syndrome de renutrition
Le syndrome de renutrition est une complication métabolique potentiellement mortelle qui peut survenir lors de la réintroduction des apports nutritionnels chez des patients dénutris, quelle que soit la modalité (orale, entérale ou parentérale).
Il apparait généralement dans les 72 heures qui suivent le début de la renutrition.
Biologiquement, il est caractérisé par une hypophosphorémie, auquel peut s’associer un déficit en potassium, magnésium et en thiamine (vitamine B1).
Cliniquement, il peut être asymptomatique.
Les signes cliniques, lorsqu’ils sont présents, sont polymorphes et peuvent associer des signes :
Cardiaques (arythmie, syncope, insuffisance cardiaque aiguë)
Neuro-musculaires (paresthésies, fasciculations, tétanie, paralysies, confusion, encéphalopathie, convulsions fatigue et douleurs musculaires, rhabdomyolyse)
La prévention du syndrome de renutrition impose :
Correction et supplémentation systématique en phosphore
Correction des autres déficits éventuels (potassium, magnésium), vitamine B1
Début progressif de la renutrition
Surveillance :
La surveillance de la phosphorémie et de la kaliémie est indispensable avant et durant les premiers jours qui suivent le début d’une renutrition.
enfant:Dénutrition modérée
(1 seul critère suffit)
Perte de poids ≥ 5% et ≤ 10% en 1 mois
· Perte de poids ≥ 10% et ≤ 15% en 6 mois
· Courbe IOTF17 < IMC < courbe IOTF18.5
· Stagnation pondérale aboutissant à un poids situé entre 2 et 3 couloirs en dessous du couloir habituel (courbe de poids)
Dénutrition sévère
· Perte de poids > 10% en 1 mois
· Perte de poids > 15% en 6 mois
· IMC ≤ courbe IOTF 17
· Stagnation pondérale aboutissant à un poids situé au moins 3 couloirs en dessous du couloir habituel (courbe de poids)
· Infléchissement statural (avec perte d’au moins 1 couloir par rapport à la taille habituelle)