Cours 9 : Pornographie et matériel sexuellement explicite Flashcards
Nommez deux définitions généralement admises de la pornographie.
1) Tout matériel écrit, visuel ou oral qui montre ou décrit des actes ou organes génitaux dans le but de stimuler sexuellement l’auditoire.
2) Catégorie culturelle définie par son contexte (le sexe), son intention (stimuler sexuellement) et son rapport transgressif avec les codes dominants de représentations de la sexualité.
Quelle serait la différence entre pornographie et érotisme?
Pornographie : Ne raconte pas d’histoires où les individus se reconnaissent comme sujets. Le corps est éclaté, morcelé, vu comme plaisir organique et mécanique. La rencontre de l’autre n’a pas lieu.
Érotisme : Récit sur le désir qui pousse un être à la rencontre de l’autre. Le corps appartient à un sujet désirant, désiré et désirable. Les sujets se rencontrent dans leur subjectivité.
Quelle est la perspective des féministes radicales anti-pornographie/abolitionnistes?
En gros : La pornographie est un instrument de pouvoir, d’oppression et de subordination des femmes.
La pornographie n’est pas la cause des iniquités de pouvoir, mais elle les reconduit, les perpétue, les exacerbe.
La pornographie n’est pas singulière et isolée. Elle s’inscrit dans un contexte social d’iniquités entre les genres.
La pornographie n’est pas juste un fantasme, elle est un symbole puissant ancré dans un contexte sexiste.
La pornographie est une pratique matérielle de subordination, une pratique de production, de distribution et d’usage, qui utilise des femmes réelles, qui cause un tort. Ce n’est pas seulement des idées, des images et des représentations.
La pornographie a le potentiel de façonner les sexualités. Elle peut mener à une sexualité distante, objective, égocentrique, qui fait fit de l’autre personne à part entière.
Approche axée sur le politique et le collectif. Visée d’équité, pas de morale. Critique adressée à la porno commerciale.
Quelle est la perspective des féministes pro-pornographie/pro-sexe/contre la censure?
La pornographie permet aux femmes de s’approprier leur sexualité. La pornographie fait partie de la liberté d’oppression.
La pornographie participe à l’émancipation des femmes. Elle est une forme de liberté sexuelle, un outil d’exploration. Elle a un potentiel libérateur.
Les femmes sont capables de jeter un regard critique sur la pornographie.
La pornographie ne cause pas le sexisme, elle peut seulement le dépeindre.
La pornographie peut donner une visibilité aux minorités et pratiques sexuelles plus marginales. Elle offre une panoplie de pratiques, éduque, célèbre la sexualité.
Approche libérale et individuelle. Droit de poursuivre sa propre sexualité sans honte, culpabilité, censure.
Quelle reproche les féministes anti-pornographie font-elles aux féministes pro-pornographie?
Les féministes anti-porno accusent les féministes pro-porno de ne pas être de vraies féministes puisqu’elles défendent une pratique dégradante pour les femmes. Elles s’identifieraient à leur oppresseur.
Quelles sont les trois formes de préjudice dénoncés par les féministes radicales?
1) Préjudice immédiat : Les femmes sont contraintes à jouer dans les productions pornographiques par la domination et les violences.
2) Préjudice indirect : Certaines formes de pornographie accentuent les risques de viol, d’agression et de violence.
3) Préjudice social : La pornographie socialise les hommes et les femmes dans des rôles réducteurs et rigide qui empêchent l’égalité des sexes. La pornographie sexualise et érotise la dégradation et la soumission des femmes.
Quelles sont les deux grandes tendances liées à la résurgence de la perspective anti-pornographie dans les années 2000?
1) La fausse perception que l’équité entre les genres est atteinte, que le féminisme n’est plus nécessaire et ne parle plus aux nouvelles générations.
2) L’accent mis sur le plaisir individuel et l’autonomisation des femmes dans un climat de sexualisation de la culture marginalise les voix féministes contre la pornographie.
Quelles sont les causes de la résurgence de la perspective anti-pornographie dans les années 2000?
1) Expansion et prolifération de l’industrie pornographique.
2) Intégration de la pornographie dans le climat culturel ambiant - Sexualisation de la culture.
3) Prégnance constante de la pornographie.
Quelle est la solution proposée par les féministes radicales anti-pornographie et comment cette solution a-t-elle été appliquée?
La solution pour enrayer la violence contre les femmes et le sexisme est la prohibition, la criminalisation et la censure.
Certains décrets municipaux ont permis des poursuites contre des producteurs à cause des torts causés, comme l’obligation de participer à la production de porno ou d’en visionner et l’agression directement liée à la pornographie.
Ces décrets ne sont plus en vigueur parce que la pornographie est considérée comme un discours protégé par la liberté d’expression.
Quelle intervention de l’État est voulue par les féministes pro-pornographie?
Intervention qui se limite au bien-être général sans empiéter sur les libertés individuelles.
L’État ne doit pas véhiculer de conception étroite moralisante des bonnes manières de vivre, hiérarchiser les préférences, ni bâillonner des discours qui ne représentent pas clairement un danger ou un tort.
L’État a un devoir de non-ingérence et de non-interférence.
Quelle est l’opinion des féministes pro-pornographie sur la censure?
La censure va à l’encontre du droit des femmes à explorer leur liberté.
Elle fortifie le pouvoir des dirigeants, sans profiter aux femmes.
Le contrôle de la pornographie donnerait le pouvoir aux gouvernements de réitérer l’homophobie et l’hétérosexisme.
Quelles sont les arguments qui présentent la pornographie d’un oeil positif?
La pornographie célèbre le sexe en le désacralisant, en le dissociant du mariage, de la reproduction, du couple monogame.
La pornographie affirme le plaisir inhérent à la sexualité.
La pornographie est un outil pour libérer les tensions sexuelles.
Elle pousse les limites de l’acceptable, met un frein à la diabolisation et à la médicalisation de la sexualité qui dévie des rôles de genre et des normes traditionnelles.
Elle permet aux femmes d’objectiver les hommes.
Les pays capitalistes où les genres sont le plus égalitaires et où la pornographie circule librement ont moins de violence, participation des femmes dans la pornographie (ex. porno féministe), plus grande acceptation de la diversité et des pratiques sexuelles.
Quels sont les buts des porn studies?
Multiplier les facettes :
Se sortir d’une vision homogène et binaire de la pornographie. Elles sont plurielles, il faut les analyser de manière critique. Sortir aussi de la dualité mainstream/alternative.
Privilégier une perspective interdisciplinaire.
Se sortir des débats sur les impacts d’usage de la pornographie.
Documenter le fait social :
Parler du rôle de la pornographie sur les pratiques sexuelles, le plaisir, l’identité. Documenter l’intégration de la pornographie dans nos vies quotidiennes.
Mettre l’accent sur ce que la pornographie signifie pour les gens.
Analyser comme forme culturelle complexe :
Sortir de dichotomie haute culture/basse culture : Art intellectuel et esthétique VS pornographie des bas instincts, du corps et du plaisir.
Quelle est la prémisse des porn studies?
La pornographie fait partie de la culture, elle est populaire et prolifique. Il est donc temps de l’étudier en se sortant des cadres binaires dépassés.
