Cours 10 : Prostitution et travail du sexe Flashcards
Quelle est la perspective féministe radicale néo abolitionniste?
Le travail du sexe est considéré et analysé comme un acte sexiste et violent contre les femmes.
La “prostitution” est une forme d’exploitation sexuelle, comme l’agression sexuelle. Elle ne peut pas être volontaire. Toutes les “prostituées” sont des victimes. C’est vu comme une forme d’esclavage.
Le but est de mettre fin à la demande.
Quelles sont les critiques de la position féministe radicale néo abolitionniste?
Elle problématise peu le vécu des hommes et des personnes trans qui font le travail du sexe.
Elle ne parle pas des expériences de TDS qui ne vivent pas de violences, qui ont fait le choix de faire ce travail.
Quels sont les biais du courant radical féministe néo abolitionniste?
1) Donne une voix aux victimes.
2) Prend dans l’échantillon seulement les personnes qui ont vécu ou qui vivent de mauvaises expériences.
3) Surgénéralisation des abus, de l’exploitation et des violences à toustes les TDS et les expériences dans l’industrie des services sexuels.
4) Fait silence sur les expériences positives des personnes qui aiment et qui ont choisi le travail du sexe.
Quelle est la perspective féministe postmoderne/pro-sexe?
Les adultes consentent·e·s devraient avoir la liberté de s’engager dans des transactions sexuelles sans crainte d’être criminalisé·e·s ou de vivre du contrôle gouvernemental.
Le travail du sexe est un travail, il peut donc y avoir des situations d’exploitation et des rapports de pouvoir, mais tout dépend des contextes, circonstances et organisations. Ce n’est pas un phénomène unilatéral.
Quelles sont les critiques de la position féministe postmoderne/pro-sexe?
La posture peut occulter les réalités liées à la “prostitution” de survie et de celleux qui ne considèrent pas avoir choisi ce travail.
Pourquoi dit-on que le travail du sexe n’est pas un travail reconnu?
Le travail du sexe n’offre pas de cadre normatif stabilisé qui encadre les interactions et définit les règles clientèle/TDS.
Les TDS ne peuvent pas bénéficier des normes légitimes reconnues, comme des avantages sociaux, la santé et sécurité, l’organisation du travail…
Quels sont les trois grands modèles généraux de régulation?
1) Criminalisation : Criminaliser les TDS ou la clientèle.
Considérer le travail du sexe comme une activité déviante qui engendre des torts.
Avantages : permet d’identifier celles qui sont forcées de faire de la “prostitution”.
Désavantages : arrestations, incarcérations, dossiers criminels amplifient la stigmatisation.
Critiques : Élimine distinction entre le travail du sexe sain et l’exploitation forcée. On ne peut pas identifier les situations de violences.
2) Légalisation : Intervention de l’État pour amoindrir les conséquences du travail du sexe.
Travail du sexe est une réalité qui perdure et qui doit être encadrée.
Avantages : réduit le stigmate, augmente la sécurité, donne de l’encadrement, diminue la peur et les violences.
Désavantages : État devient souteneur (proxénète) qui valorise une activité de pouvoir masculin.
Critiques : Pensé sans les TDS, conditions de travail imposées qui peuvent mener à l’exploitation.
3) Décriminalisation : Enrayer toutes les lois sur les transactions sexuelles entre adultes consentants.
Pas de revenu déclaré, pas de tests obligatoires, pas de droit de regard de l’État.
Avantages : État n’intervient pas dans les prises de décision sur les pratiques sexuelles et ne profite plus financièrement du travail du sexe.
Désavantages : Peut créer un climat anarchique de désordre et augmenter les risques pour les TDS. **Critiqué parce que ça augmenterait au contraire les dialogues. Déjà des lois contre l’exploitation et la violence.
Quelles sont les principales lois sur le travail du sexe au Canada?
1) Modèle nordique :
Achat de services sexuels interdit
Vente de services sexuels permise (considère les gens qui vendent leurs services comme des victimes)
2) Maisons de débauche :
Pas le droit de tenir, d’occuper ou de fréquenter un local pour la pratique d’actes indécents.
Pas le droit de transporter des gens à des maisons de débauche.
3) Lieux publics
Pas le droit d’offrir, de rendre ou d’obtenir des services sexuels contre rétribution dans un endroit public ou à vue du public.
Pas le droit d’arrêter des véhicules ou de gêner la circulation pour offrir, rendre ou acheter des services sexuels.
Inclut les véhicules à moteur dans les endroits publics ou à vue du public.
Pas le droit de communiquer avec quelqu’un pour offrir ou rendre des services sexuels avec rétribution proche d’une garderie, d’un terrain d’école ou d’un terrain de jeu.
4) Marchandisation
Achat ou communiquer pour obtenir un service sexuel interdit.
Avantage matériel provenant de services sexuels interdit dans les situations d’exploitation (dépend des cas)
Proxénétisme interdit.
Publicité interdite pour les personnes qui publicisent, pas les TDS
Dans quels cas les avantages matériels tirés des services sexuels sont-ils pénalisés? Dans quels cas sont-ils permis?
Avantage matériel non criminalisé :
Entente de cohabitation légitime
Services offerts à la population générale
Services retenus (sécurité, secrétariat, gestion…) quand les personnes n’encouragent, ne conseillent ou n’incitent pas aux services sexuels.
Avantage matériel criminalisé (devient situation de proxénétisme) :
Les personnes qui ont usé de violence ou d’intimidation pour contraindre aux services sexuels
Les personnes qui ont abusé de leur pouvoir
Les personnes qui ont donné des substances intoxicantes pour encourager la prostitution
Les personnes qui tirent profit des services sexuels dans une entreprise commerciale.
Qu’est-ce qui est considéré comme du proxénétisme?
Amener une personne à offrir ou rendre des services sexuels.
Faciliter l’achat de services sexuels ou la communication pour acheter des services sexuels.
Recruter, détenir, cacher ou héberger une personne qui offre des services sexuels. Exercer un contrôle, une direction ou une influence sur un·e TDS.
