Cours 8 Flashcards
Anthropocentrisme ?
Ce concept signifie que l’on considère généralement que l’animal n’a pas de valeur en soi, sa valeur est indirecte par rapport aux ressources, services et autres qu’ils donnent aux êtres humains. L’être humain est au centre des préoccupations morales, c’est le seul être qui a directement une valeur. L’être humain se considère comme étant fondamentalement supérieur à l’animal.
Expliquez pourquoi le darwinisme a contribué à la transformation du statut philosophique de l’être humain et de l’animal.
D’abord, la théorie de la sélection naturelle a remis en question la création divine.
Ensuite, cette théorie a suggéré que l’être humain et l’animal ont une origine commune. La «rationalité» et les autres facultés humaines jugées supérieures sont le résultat de la sélection naturelle.
On peut donc plus difficilement parler de supériorité transcendante de l’être humain sur l’animal; il y a une différence «de degrés» et non «de nature» entre eux.
À la suite de Darwin, on a pu par exemple affirmer que les animaux ont une certaine forme de rationalité. De manière générale, on peut sans problème aujourd’hui identifier dans le règne animal des comportements qui rappellent les facultés en général beaucoup plus complexes de l’être humain, comme les émotions, la rationalité, la conscience de soi, l’utilisation d’outils, et même la culture et le langage. L’humain n’a rien d’exceptionnel en fin de compte!
En quoi consiste l’approche conséquentialiste de Peter Singer en éthique animale?
Ce principe stipule donc que pour que la souffrance animale soit acceptable moralement, celle-ci doit avoir une raison valable, et ces raisons doivent être conçues également par rapport aux intérêts souvent opposés des animaux. Cette méthode implique donc qu’il peut y avoir des situations ou le jeu en vaut la chandelle comme on dit, ou l’intérêt humain n’est pas superficiel.
Singer accepte par exemple qu’une certaine expérimentation sur les animaux puisse être acceptable moralement, si elle concerne non pas des cosmétiques par exemple mais plutôt une recherche importante comme la recherche sur le cancer (donc susceptible d’éviter une somme considérable de souffrance chez l’être humain), et si des
méthodes alternatives ne sont pas disponibles.
En quoi consiste l’approche déontologique de Tom Regan en éthique animale?
Pour Regan, comme plusieurs types d’animaux sont en mesure de souffrir, il en découle un principe déontologique voulant que ces animaux détiennent un droit inaliénable à ne pas souffrir, de la même façon que les êtres humains possèdent un droit inaliénable à ne pas souffrir (mais qui peut quand même être outrepassé en certaines circonstances), parce qu’eux aussi peuvent souffrir.
Il faut respecter leur autonomie limitée, qui leur dicte (comme nous) d’éviter la souffrance.
L’exploitation des animaux «sujets- d’une-vie» est inacceptable par principe.
Expliquez la citation de Tom Regan: «L’objectif n’est pas d’agrandir les cages, mais de les vider».
Cette citation souligne que l’objectif ultime de la protection des droits des animaux ne devrait pas être de simplement améliorer les conditions de vie des animaux dans les cages ou les enclos, mais plutôt de mettre fin à l’exploitation et à l’utilisation des animaux par les humains. Plutôt que de chercher à rendre l’incarcération des animaux plus humaine en améliorant leurs conditions de captivité, Regan soutient que la véritable justice pour les animaux exige que nous cherchions à abolir complètement leur exploitation.
Expliquez en quoi le choix d’une théorie morale en éthique animale possède des implications pratiques par rapport à la forme que prend le système de production animale?
Depuis les années 1970, les êtres humains ont remis en questions bon nombre de pratiques liées à l’animal, en tant que l’on reconnait de plus en plus leur capacité à éprouver de la souffrance, et le rôle de ces pratiques par rapport à la souffrance animale.
Dans le contexte de l’agriculture et l’alimentation, voici un certain nombre de pratiques de plus en plus critiquées:
Méthodes de confinement de l’animal (taille des enclos, densité, hygiène)
Pratiques douloureuses (marquage, caudectomie ou castration sans
anesthésie)
Manipulation et conditions de transport (stress, faim et soif, blessures)
Abattage (perte de conscience insuffisante)
Pratiques d’expérimentation animale (LD-50, tests d’irritabilité, etc.)
Comme les êtres humains sont en mesure de souffrir, et que cela constitue une raison pour limiter la souffrance infligée à d’autres sans raison suffisante, si on affirme que d’autres animaux sont en mesure de souffrir, on doit logiquement aussi limiter la souffrance infligée aux animaux sans raison suffisante, en vertu du même principe.
C’est quoi l’éthique déontologique ?
L’éthique déontologique s’appuie sur l’autonomie morale qui permet d’identifier des principes moraux, assimilables à des intentions, qui devraient être respectés peu importent les circonstances.
C’est quoi le conséquentialisme ?
La méthode conséquentialiste stipule qu’une action est bonne si les conséquences positives surpassent les conséquences négatives pour le plus grand nombre d’acteurs possibles (ici humains et non-humains).
L’éthique animale ?
Une branche de l’éthique qui questionne la relation entre l’être humain et l’animal, notamment en ce qui concerne la question de la souffrance animale, leur mise à mort en vue de satisfaire divers besoins humains et plus généralement le contexte de domination et de sujetion de l’animal par l’être humain.
Nociception
représente un réflexe associé à la douleur (ex.:les contorsions d’un ver que l’on empale sur un hameçon), mais chez des organismes qui ne sont pas vraiment conscients, comme les insectes. Ils réagissent aux stimuli associés à la douleur, mais leur cerveau ne semble pas être en mesure de la percevoir «intérieurement».
Conscience
tous les animaux supérieurs (poissons, oiseaux, reptiles, mammifères) semblent être minimalement en mesure d’éprouver de la souffrance, et de s’en rendre compte intérieurement. Cette conscience intériorisée donne aussi naissance aux émotions de base (peur, colère, joie, dégoût, etc.).
Conscience de soi
cette catégorie semble limitée aux mammifères les plus complexes (dauphins et cétacés, primates incluant l’être humain, éléphants essentiellement). La conscience de soi est définie comme la conscience de sa propre individualité. La conscience de soi permet de se reconnaitre comme individu dans un miroir par exemple. Ce niveau de conscience est associé à la souffrance psychologique et à des émotions plus élaborées (optimisme ou pessimisme, angoisse, confiance, remords, etc.)