Cours #8 Flashcards
La crise de la masculinité aujourd’hui: que dit-on par rapport au “Père sacrifié” et quels sont les faits?
“Père sacrifié” (‘LUTTE’ DES PÈRES DIVORCÉS OU SÉPARÉS)
❖Les pères seraient victimes de leur ex-conjointe et des tribunaux car on refuse de leur donner la garde des enfants (alors que la présence d’un père serait fondamentale au développement de
l’enfant), et on les oblige (exploite) à verser une pension alimentaire.
❖Les faits ;
- Dans 80-85% des cas, les parents sont d’accord au sujet de la garde et de la pension alimentaire ; Environ 10% de cas de garde d’enfants sont de véritables batailles juridiques entre pères et mères qui ne s’entendent pas.
- Les groupes de pères ont émergé en réaction aux modifications législatives entourant la pension alimentaire.
- Rhétorique de l’égalité instrumentalisée : les pères seraient traités injustement par le système juridique et par leur conjointe qui pratiquerait l’aliénation parentale, ils doivent donc militer pour leurs droits (discours du droit des pères).
- Ce qui est en jeu : le droit de contrôler l’ex-conjointe, l’enfant, et l’argent versé, tout en assumant un minimum de responsabilité parentale.
Quelles sont les 4 approches féministes face à la crise de la masculinité?
1) Une attitude de soin. Des féministes empathiques à l’égard des hommes en crise. Ces féministes invitent les femmes à accueillir les hommes déstabilisés par le « choc » du féminisme et à les
réconforter. C’est le cas de feu Denise Bombardier au Québec.
2) Une attitude d’espoir. Des féministes refondatrices qui espèrent que les hommes vont adopter une attitude critique face au discours de crise de la masculinité pour inventer une masculinité positive,
humaine et respectueuse des femmes. Passe par une masculinité compatible avec la vulnérabilité et l’intelligence émotionnelle, condition de l’égalité pour ces féministes. On y retrouve par exemple bell hooks.
3) Une attitude optimiste. Des féministes optimistes voient dans la crise de la masculinité le signe d’un affaiblissement du pouvoir patriarcat et la progression du féminisme.
4) Une attitude sceptique. Des féministes sceptiques considèrent que le discours de crise de la masculinité est plutôt un symptôme d’un antiféminisme fort, vivant et organisé. C’est un discours de propagande patriarcale qu’il faut constamment déconstruire pour en montrer les effets délétères.
Quelles sont les 4 particularités du discours de crise de la masculinité?
1) D’hier à aujourd’hui, discours marqué par une forte exagération de l’influence des femmes dans la société.
2) Ce discours de crise s’exprime toujours dans des contextes sociaux où les hommes sont majoritaires et au sommet des institutions de pouvoir.
3) Il s’agit d’un discours antiféministe car il a pour objectif de brimer ou freiner l’émancipation des femmes (de la remettre en question).
4) Ce discours insiste sur la (re)valorisation d’une masculinité conventionnelle au nom de la différence « naturelle » des sexes et de la supériorité des hommes (Dupuis-Déri, 2020, p. 294).
Par qui et à qui s’adresse le transféminisme d’Emi Koyama?
Principalement, par et pour les femmes trans qui voient leur
libération intrinsèquement liée à celle de toutes les femmes, mais ouvert aux personnes allié.e.s.
En quoi les choix concernant la santé et la reproduction se rejoignent pour les femmes cis et trans?
Les femmes trans Partagent avec les femmes cis l’importance de faire leurs propres choix concernant leur corps: chirurgie, hormones
(sécurité, prix et accessibilité).
Quelles sont les deux principes du transféminisme d’Emi Koyama?
1.Toute personne a le droit de définir sa propre identité et quelle soit respectée.
2.Toute décision à propos de leur corps leur appartient et aucune organisation religieuse, politique ou médicale ne peut violer leur intégrité physique contre leur volonté ni d’entraver leur décisions.
Quelles sont les trois (3) tendances des hommes pro-féministes face au discours de crise de la masculinité et quelles en sont les critiques?
1) Refonder l’identité masculine par l’intégration de valeurs dites « féminines » (sensibilité, partage, vulnérabilité, intelligence émotionnelle, etc.).
- Critique : pas de relation logique entre l’égalité et les émotions (bien que l’intelligence émotionnelle puisse avoir un impact sur la satisfaction des relations hommes/femmes, amoureuses, amicales, professionnelles, etc.)
- Les hommes expriment déjà des émotions : joie, colère, tristesse, etc. Le discours de la crise de la masculinité peut être vu comme une réaction émotive, l’expression d’une « rage collective » envers les féministes.
2) La subversion de la masculinité. Stratégie endossée par certains hommes trans : 1) Comprendre le corps et la masculinité comme un processus jamais achevé, sans objectif de ‘perfection’ virile; 2) Offrir
un refus de l’essentialisme sexuel; 3) Minimiser les avantages et privilèges procurés par la masculinité.
- Critique : Même si plusieurs hommes essaient activement d’amoindrir les privilèges masculins dont ils jouissent, certains
privilèges sont hors de notre contrôle, surtout au niveau structurel (privilège d’embauche, de salaire, etc.). Même les hommes trans jouissent de privilèges masculins (masculinité complice).
3) Tendance matérialiste. Abolition des classes de sexe pour abolir la suprématie mâle. Pour Christine Delphy, ‘imaginer le non-genre’.
- Critique : exercice difficile à imaginer tellement les catégories homme/femme sont incrustée et exercice difficilement réalisable, mais pas impossible.
Pourquoi les hommes pro-féministes doivent-ils se questionner sur leurs raisons d’être alliés des féministes, donnez deux exemples:
Selon Dupuis-Déri, les hommes pro-féministes doivent se questionner sur pourquoi ils veulent être alliés des féministes, car souvent, se dire allié féministe lorsqu’on est un homme amène un lot de privilèges importants.
- La parole d’un homme pro-féministe qui dénonce le patriarcat aura plus de portée, sera plus entendue et valorisée.
- Se dire homme pro-féministe peut apporter des privilèges amicaux, amoureux, sexuels avec les femmes. ETC.
Crise de la masculinité: Donnez un exemple provenant de l’antiquité romaine:
On le voit apparaître dès l’antiquité romaine où les hommes s’inquiètent du sort de la masculinité alors que les femmes
veulent obtenir le droit de conduire des chars romains.
Expliquez le 3e paradigme sur l’homme et la masculinité de Genest Dufault et Tremblay: Le paradigme normatif (L’homme sous tension)
- Passage de rôle de sexe à rôle de genre
- Similaire au précédent, sans l’importance d’atteindre le rôle de sexe
- Il y a des standards de masculinité orientés par
la socialisation, mais ont des effets négatifs (Inadéquation, trauma et dysfonction)
Plus critique des rôles de genre;
« Our cultural blueprint of manhood » (David et
Brannon 1976)
« No Sissy Stuff »
« The Big Wheel »
« The Sturdy Oak »
« Give ‘em Hell ».
Qu’est-ce que la crise de la masculinité?
C’est un discours transhistorique et transnational qui dénonce les inégalités et les injustices que subissent les hommes en raison du féminisme et d’une prétendue féminisation de la société. Discours selon lequel le féminisme aurait entrainé une perte de repères pour les hommes, engendrant donc une crise de la masculinité.
Selon Dupuis-Déri et bien d’autres, il s’agit surtout d’un discours de crise plutôt que d’une vraie crise. C’est ce qui l’amène à dire : les hommes ne sont pas en crise, ils font des crises. Dès que les femmes gagnent ne serait-ce qu’un petit pouvoir, le discours de crise de la masculinité émerge.
Expliquez le 5e paradigme sur l’homme et la masculinité de Genest Dufault et Tremblay: Le paradigme performatif
- Re-produire le masculin
- Inspiré de la théorie queer, surtout de Judith Butler
- Déconstruit des dichotomies
- Identité instable et non-unifiée
- Pas de sujet derrière l’action, seules l’action ou la performance
compte - Même le corps est construit par les discours : c’est le genre qui
construit le sexe… - Peut aller dans le sens d’une répétition aveugle des normes
de genre - Mais possibilité de subversion de la masculinité
Expliquez comment la matrice hétérosexuelle est lié au discours de crise de la masculinité en mentionnant les remarques et faits avancés par Judith Butler:
« La théoricienne du « féminisme du genre » Judith Butler, qui a marqué plusieurs hommes pro-féministes, ne s’est pas limitée à célébrer la subversion des identités par des performances carnavalesques. Elle a aussi rappelé l’extrême violence du
système hétérosexuel pour contrôler et discipliner les corps pour qu’ils correspondent à l’une des deux identités sexuelles officielles. Le système hétérosexuel et patriarcal n’est pas qu’un jeu de normes et de subversion, mais bien un système de pouvoir, de domination, d’oppression, d’appropriation (des corps) et d’exclusion, structuré par des institutions comme l’administration publique, les lois, la
médecine chirurgicale, la gynécologie, la psychologie et la psychanalyse, le mariage, la famille, mais aussi la mode vestimentaire, le langage, etc. »
(Dupuis-Déri, 2020, p. 308).
La crise de la masculinité aujourd’hui: que dit-on par rapport à l’école “Contre” les garçons et quels sont les faits?
L’ÉCOLE CONTRE LES GARÇONS
❖L’école ne serait pas adaptée aux garçons car ils n’ont pas de modèles masculins (la majorité des enseignantes sont des femmes) et ne peuvent plus être des garçons (se bousculer, se chamailler dans la cour d’école).
❖Statistiques invoquées : les garçons réussissent moins bien que les filles à l’école et le décrochage scolaire est plus grand chez les garçons.
❖Les faits ;
- Les difficultés scolaires des garçons s’expliquent mieux par la classe et la race que par le sexe.
- Les garçons décrochent moins qu’il y a 30 ans
- Culture ouvrière peut transmettre un mépris de l’école car c’est une affaire de bourgeois
- Racisme systémique : Au Québec, avant 20 ans, 23% H et 14% F décrochent VS dans le Nord-du-Québec (région pauvre et forte présence autochtone), 66% H et 59% F.
- Les hommes qui abandonnent l’école ou ne font pas d’études universitaires peuvent quand même se trouver des emplois bien rémunérés (secteurs d’emploi liés à la masculinité conventionnelle : construction, mécanique, etc.).
- Le plaisir de la lecture = facteur important de réussite scolaire, mais incompatible avec la masculinité conventionnelle car truc de filles (misogynie + homophobie).
Qu’est-ce que la déconstruction de l’essentialisme inversé?
Refuser une identité de genre essentialiste, plutôt vise à défaire la normativité de la cohérence sexe/genre