Cours #7 Flashcards
De quelle façon la performativité du genre se fait sous la contrainte?
Le genre est performatif, mais il n’est pas la pièce qu’un sujet premier a décidé de jouer, mais l’acte d’effectuer une représentation théâtrale qui institue, comme effet, le sujet qu’elle paraît exprimer. (Femme/homme) C’est une représentation contrainte, car se produire hors des normes hétérosexuelles apporte ostracisme, sanctions et violence, sans parler des plaisirs transgressifs liés aux interdits.
Comment les courants se rattachant au paradigme du déterminisme biologique voient-ils la transidentité?
Ce paradigme mène à une invisibilité des transidentités. Les féministes différentialistes pensent que les transidentités ne peuvent qu’être des erreurs ou anomalies de la nature en fonction de cette règle universelle de la différence sexuelle. D’ailleurs selon Luce Irigaray, nous sommes condamnés à vivre dans notre sexe; passer à un autre corps/genre est impossible.
Comment les courants se rattachant au paradigme du fondationnalisme biologique voient-ils la transidentité?
Ce paradigme mène à la démonisation des transidentités. Dans ce paradigme, si le sexe chromosomique constitue le critère fondamental de l’appartenance au sexe masculin ou féminin, l’homme qui change de sexe chirurgicalement n’est pas une femme.
Plusieurs féministes de ce paradigme s’opposent aux transidentités pour deux raisons:
1. Les personnes transsexuelles sont victimes du patriarcat.
2. La transsexualité, en reprenant de façon acritique les stéréotypes de sexe, représente un outil du système patriarcal servant à confiner les femmes dans leurs rôles d’opprimées.
TERFs (Trans-exclusionary radical feminists)
Comment les courants se rattachant au paradigme du constructivisme social révolutionnaire voient-ils la transidentité?
Ce paradigme mène à la condamnation des transidentités. Il faut éliminer les classes de sexe : comme les personnes trans se réapproprient ces classes, elles participent au patriarcat, à son oppression et à l’hétérosexisme. Les féministes matérialistes :
◦ Pour Sheila Jeffreys, en gardant intactes les classes de sexe, les personnes trans deviennent les ennemies du féminisme et des mouvements LGB.
◦ Pour Nicole-Claude Mathieu, la transsexualité est même antirévolutionnaire (en reproduisant l’hétéronormativité)
Comment les courants se rattachant au paradigme du constructivisme social subversif voient-ils la transidentité?
Ce paradigme mène vers un accueil favorable des transidentités.
Dans l’optique où on vise une multiplication des catégories de sexe et de genre, les théories féministes queers sont compatibles avec les identités trans et certaines théories trans.
attention à ne pas amalgamer théories queer et théories trans
◦ Certain·es transactivistes sont d’avis que les théories queer sont nuisibles aux personnes trans!!
Comment les courants se rattachant au paradigme du déterminisme genré voient-ils la transidentité?
Un paradigme issu des transactivistes pour critiquer les féministes transphobes et les dérives possiblement transphobes de la théorie queer. Le désir de changer de sexe n’est pas queer en soi : la personne cherche justement à devenir homme ou femme (ce qui n’est pas simplement un genre performatif).
◦ Il y a des personnes trans binaires qui souhaitent une binarité de genre et être reconnu·es à part entière comme homme ou femme.
◦ Mais aussi des personnes transgenres et non-binaires qui ne cherchent pas à ‘passer’, qui restent dans une ‘indécidabilité’ du genre.
Les recherches scientifiques ont tendance à mettre toutes les personnes trans sous le parapluie identitaire « transgenre ». Pourquoi cette approche est nuisible aux femmes trans?
En incluant tous les identités trans sans différentiation, ces recherches invisibilisent les oppression des femmes trans leurs expériences spécifiques du sexisme, de l’hétéronormativité, etc.
Pourquoi certaines transféministes rejettent la théorie queer et les théories du genre pour penser les expériences et les oppression trans, particulièrement les oppression transmisogynes?
La théorie queer, et en particulier celle de Butler, est fondée sur de l’exploitation épistémique en ce sens qu’elle uniformise le vécu oppressif par rapport au genre sans considérer le transsexisme et transmisogynisme.
Quelles luttes politiques sont portées par les transféministes dans une optique matérialiste, c’est-à-dire dans l’optique de la prise en compte des conditions matérielles d’existence des personnes trans (et transféminines)?
- Gratuité des soins transaffirmatifs;
- Octroi du statut de réfugié aux personnes 2SLGBTQIA+;
- Fin du délai de carence pour la RAMQ;
- Décriminalisation du travail du sexe/des drogues;
- Définancement de la police;
- Logement social et ressources d’hébergement dédiées;
- Revenu minimum garanti;
- Accès facilité pour les personnes transféminines à la recherche, aux groupes de femmes, etc.;
- Création d’un ministère des Femmes et de l’égalité, adoption de politiques contre la transmisogynie incluant des indicateurs clairs d’inégalités.
Nommez certains avantages d’une approche matérialiste au sein du transféminisme.
À l’instar du Black feminism, cette approche permet d’analyser l’intersectionnalité des rapports de classe, de race et de modalité de genre. Pour les matérialistes, la transmisogynie consiste en l’ensemble des processus historiques, politiques, culturels et sociaux qui participent à l’oppression spécifique des personnes transféminines.
Que veut dire l’idée que les femmes trans sont victimes de violence épistémique dans le monde scientifique et académique.
D’une part les approches inclusivistes découlent d’une absence de données spécifiques, ce qui mène à des mesures inadaptées.
D’autre part la recherche utilise les femmes trans et leur point de vue pour produire du matériel académique qui répond de proccupations étrangères à la population visée. Procure du capital social aux chercheur·euses qui interprêtent ces témoignages pour confirmer leur propos.