Cours 2 - Enzymologie clinique Flashcards

1
Q

Qu’est-ce qu’une enzyme ?

A

Une enzyme est une molécule biologique (protéine) qui possède une activité catalytique, c’est-à-dire qu’elle accélère les réactions chimiques.

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2
Q

Où se localisent la majorité des enzymes dans l’organisme ?

A

La plupart des enzymes ont une localisation intracellulaire où elles exercent leurs fonctions métaboliques.

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3
Q

Pourquoi la détermination sanguine des enzymes intracellulaires est-elle importante ?

A

Elle permet d’indiquer le tissu ou le type cellulaire dont elles proviennent, ce qui peut aider au diagnostic de certaines pathologies.

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4
Q

Quels sont les deux grands groupes d’enzymes retrouvées dans le plasma ?

A

Les enzymes spécifiquement plasmatiques, qui ont une fonction normale dans le plasma.

Les enzymes tissulaires, qui proviennent des tissus et n’ont pas de rôle physiologique dans le sang.

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5
Q

Donne des exemples d’enzymes spécifiquement plasmatiques.

A
  • Enzymes de la coagulation
  • Enzyme du système rénine-angiotensine
  • Lipoprotéine lipase
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6
Q

Pourquoi retrouve-t-on des enzymes tissulaires dans le sang ?

A

Elles peuvent être libérées en cas de dommage cellulaire ou tissulaire, ce qui peut être un indicateur de pathologie.

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7
Q

Quels sont les deux sous-groupes des enzymes tissulaires ?

A

Les enzymes de :

  • sécrétion
  • métabolisme
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8
Q

Quel est l’intérêt clinique des enzymes de sécrétion ? Et donne des exemples de ces enzymes.

A

Leur intérêt clinique réside dans la variation de leurs concentrations plasmatiques, qui peuvent être augmentées ou diminuées en fonction des pathologies.

Ex : Lipase et amylase

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9
Q

Pourquoi les enzymes du métabolisme ont-elles un intérêt clinique ? Et donne des exemples de ces enzymes.

A

Parce qu’elles sont normalement intracellulaires en grande quantité et leur présence en forte concentration dans le plasma indique un dommage cellulaire.

Ex :
- CK (Créatine Kinase)
- LD (Lactate Déshydrogénase)
- ALT (Alanine Aminotransférase)
- AST (Aspartate Aminotransférase)

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10
Q

Quels sont les principaux rôles du dosage des enzymes en clinique ?

A
  • Dépistage de maladies
  • Évaluation de conditions physiologiques (croissance, grossesse, etc.)
  • Aide au diagnostic
  • Suivi de l’évolution de la maladie
  • Suivi de l’évolution de la thérapie
  • Pronostic

Note : Représente 20-25% du volume des analyses en biochimie. ~ 15 enzymes dosés en routine (AST, ALT, CK, CK-MB, LD, iso-LD, PAL,
GGT, amylase, lipase, G-6-PDH, Pyruvate kinase…)

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11
Q

Où se trouve principalement la phosphatase alcaline (PAL) ?

A
  • Foie
  • Os
  • Intestin
  • Reins
  • Placenta
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12
Q

À quelles maladies est associée une élévation de la phosphatase alcaline (PAL) ?

A

Osseuses et hépatiques

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13
Q

Quelles sont les principales sources de l’amylase ?

A
  • Pancréas
  • Glandes salivaires
  • Ovaires
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14
Q

Une élévation de l’amylase est indicative de quelle pathologie ?

A

Maladies pancréatiques

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15
Q

Où trouve-t-on principalement l’alanine aminotransférase (ALT) ?

A
  • Foie
  • Reins
  • Globules rouges (GR)
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16
Q

Quelle maladie est associée à une augmentation de l’ALT ?

A

Maladies hépatiques

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17
Q

Dans quels tissus retrouve-t-on principalement la créatinine kinase (CK) ?

A
  • Muscle squelettique et lisse
  • Cœur
  • Cerveau
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18
Q

Une augmentation de la CK est un indicateur de quelle pathologie ?

A

Infarctus cardiaque et maladies musculaires

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19
Q

Où trouve-t-on principalement la γ-glutamyltransférase (GGT) ?

A
  • Foie
  • Reins
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20
Q

Une élévation de la GGT est un marqueur de quelle pathologie ?

A

Maladies hépatiques et obstruction biliaire

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21
Q

Quels sont les principaux tissus où l’on retrouve la lactate déshydrogénase (LD) ?

A
  • Cœur
  • Foie
  • Globules rouges (GR)
  • Muscle squelettique
  • Plaquettes sanguines
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22
Q

Quels sont les diagnostics associés à une élévation de la LD ?

A

Hémolyse, maladies hépatiques, infarctus cardiaque

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23
Q

De quoi dépend l’activité catalytique d’une enzyme et pourquoi est-il important de contrôler ces paramètres ?

A

L’activité catalytique dépend de l’intégrité de la structure enzymatique, influencée par les conditions d’incubation (température, pH, force ionique) et de conservation (20°C, 4°C, -20°C, -80°C).

Un mauvais contrôle de ces paramètres peut entraîner la dénaturation de l’enzyme et fausser les résultats des mesures enzymatiques.

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24
Q

Quelle est l’équation de Michaelis-Menten et que représentent les différentes constantes de vitesse ?

A

L’équation est : E + S ⇌ ES → E + P. Elle décrit la formation du complexe enzyme-substrat (ES) et la transformation du substrat en produit (P).

Les constantes k1 et k-1 représentent respectivement l’association et la dissociation de l’enzyme avec le substrat, tandis que k2 et k-2 concernent la conversion du complexe ES en produit.

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25
Q

Quelles sont les conditions pour mesurer correctement l’activité enzymatique et pourquoi la dilution peut-elle être nécessaire ?

A

Pour mesurer correctement l’activité enzymatique, il faut s’assurer que la réaction se déroule dans des conditions optimales et linéaires, où la vitesse initiale est bien proportionnelle à l’activité enzymatique.

Si l’activité dépasse la limite de linéarité (enzyme saturée), il faut diluer l’échantillon, car sinon la concentration mesurée ne sera plus exacte et surestimera l’activité réelle.

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26
Q

Que représente Vmax dans une réaction enzymatique et comment la mesurer expérimentalement ?

A

Vmax est la vitesse maximale atteinte quand toutes les enzymes sont saturées par le substrat.

La vitesse est mesurée en suivant la disparition du substrat (S) ou l’apparition du produit (P) au fil du temps.

La relation est donnée par : Vmax = Δ D.O./min = k[E], où la densité optique (D.O.) permet d’évaluer l’évolution du substrat ou du produit.

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27
Q

Qu’est-ce que Km dans l’équation de Michaelis-Menten et que signifie une perte de linéarité sur une courbe de vitesse enzymatique ?

A

KM est la concentration en substrat [S] pour laquelle la vitesse initiale est égale à la moitié de Vmax.

Elle est spécifique à chaque enzyme et permet d’évaluer son affinité pour le substrat.

Une perte de linéarité sur la courbe de vitesse enzymatique indique une saturation de l’enzyme, ce qui empêche une mesure correcte de la concentration du produit formé.

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28
Q

De quels paramètres dépend la concentration d’une enzyme dans une réaction ?

A

La concentration est proportionnelle à la vitesse de réaction et dépend de conditions définies et contrôlées (ex : pH, substrat, température, activateurs, cofacteurs et temps).

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29
Q

Quelle est la méthode courante de dosage enzymatique et comment fonctionne-t-elle ?

A

La mesure cinétique en continu, basée sur la densité optique (D.O.), permet de suivre la disparition du substrat ou l’apparition du produit en fonction du temps.

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30
Q

Quelle est l’utilité de l’inactivation thermique des enzymes ?

A

L’inactivation thermique permet d’analyser des mélanges d’isoenzymes.

Ex: PAL, l’isoenzyme hépatique est plus stable que l’osseuse à 56°C, et on évalue la diminution d’activité après 10 min pour différencier les formes.

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31
Q

En quoi consiste l’inhibition sélective des enzymes et quel est un exemple d’application clinique ?

A

L’inhibition sélective repose sur l’utilisation d’inhibiteurs spécifiques pour identifier certains phénotypes enzymatiques.

Ex : la dibucaïne est utilisée pour déterminer le phénotype des cholinestérases et détecter des prédispositions génétiques à l’apnée médicamenteuse, comme en anesthésie médicale.

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32
Q

Qu’est-ce que l’inhibition enzymatique par un anticorps (Ac) et donne un exemple d’application ?

A

L’inhibition enzymatique par un Ac repose sur l’immunoinhibition d’une sous-unité enzymatique pour analyser son activité.

Ex : inhibition de la sous-unité M de la créatine kinase (CK) afin de mesurer spécifiquement l’activité des sous-unités B.

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33
Q

Quels sont les trois types d’activation enzymatique et donne un exemple pour chacun ?

A

1) Par des cofacteurs minéraux : Ex. Mg²⁺ pour la créatine kinase, Cl⁻ pour l’amylase.

2) Par des coenzymes nicotiniques : Ex. NAD pour la lactate déshydrogénase (LD).

3) Par des groupes prosthétiques : Ex. Pyridoxal-PO₄ pour l’AST et l’ALT.

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34
Q

En quoi consiste la mesure de la “masse” enzymatique et quels sont ses avantages ?

A

Cette approche repose sur des techniques immunologiques (ex : ELISA, Western blot).
Des anticorps sont conçus pour reconnaître spécifiquement l’enzyme cible et permettre sa détection.

Contrairement aux tests enzymatiques classiques qui mesurent uniquement l’activité catalytique d’une enzyme, cette approche quantifie la présence totale de l’enzyme indépendamment de son activité.

Avantages : Haute sensibilité analytique, grande spécificité, permet de doser les enzymes inactives et limite les interférences.

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35
Q

Quels sont les mécanismes pouvant entraîner une augmentation de la concentration enzymatique sérique ?

A

1) Libération extracellulaire due à un dommage cellulaire (rupture membranaire, hypoxie, nécrose).
➡ Ex. Infarctus du myocarde → obstruction vasculaire → hypoxie → destruction des cellules cardiaques → augmentation de la CK-MB.

2) Synthèse/induction enzymatique (augmentation de la production d’enzymes).
➡ Ex. Fracture osseuse → augmentation de la phosphatase alcaline (PAL) pour la réparation osseuse.

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36
Q

Quels sont les trois mécanismes pouvant diminuer l’élimination des enzymes et entraîner leur augmentation dans le sang ?

A
  • Catabolisme enzymatique ralenti : Une augmentation de la demi-vie des enzymes entraîne une augmentation de leur concentration.
  • Excrétion/clairance enzymatique diminuée : L’insuffisance rénale réduit l’élimination des enzymes, et des macro-enzymes (complexes enzymes-anticorps, ex. macro-amylase) peuvent s’accumuler.
  • Inactivation enzymatique diminuée : Une baisse de l’α₁-antitrypsine entraîne une augmentation de la trypsine, et une baisse de l’α₂-macroglobuline augmente l’élastase, ce qui peut causer des problèmes physiologiques.
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37
Q

Quelles sont les principales causes pouvant entraîner une augmentation des enzymes dans le sang ?

A
  • Hypoxie (cause très fréquente).
  • Agression chimique ou par des drogues (ex: tylennol sur les cellules hépatiques).
  • Agression physique (blessure, engelure, brûlure).
  • Infection microbiologique (virale, bactérienne, etc.).
  • Maladies auto-immunes (ex. polymyosite → dégénérescence des fibres musculaires).
  • Déficience génétique (ex. G-6-PD, cholinestérase).
  • Troubles nutritionnels (déficit en protéines, vitamines, minéraux).
38
Q

Qu’est-ce qu’un isoenzyme ?

A
  • Un isoenzyme est une enzyme appartenant à une même famille, mais ayant des formes moléculaires distinctes avec des propriétés physiques ou catalytiques différentes.
39
Q

Quelles sont les principales caractéristiques qui différencient les isoenzymes entre elles ?

A
  • Électrophorétiques
  • Immunochimiques
  • Résistance à la chaleur
  • Sensibilité aux inhibiteurs
40
Q

Comment se distribuent les isoenzymes dans l’organisme ?

A
  • Certains sont exprimés dans des tissus différents, comme l’amylase salivaire et l’amylase pancréatique.
  • D’autres existent dans des compartiments différents d’une même cellule, comme l’AST mitochondriale et l’AST cytoplasmique.
41
Q

Comment les isoenzymes sont-elles produites au niveau génétique ?

A
  • Codées par des gènes différents sur le même chromosome. ex : LD (lactate déshydrogénase) possède deux gènes codant pour les sous-unités H et M; PAL (phosphatase alcaline) a deux gènes distincts pour les formes hépatiques et osseuses.
  • Codées par des gènes situés sur des chromosomes différents. ex : AST mitochondriale et cytoplasmique sont codées par des gènes distincts dans deux compartiments d’une même cellule; PAL placentaire est codée par un gène spécifique au placenta.
42
Q

Comment l’association de sous-unités permet-elle la formation de plusieurs isoenzymes ?

A
  • Une enzyme avec 2 sous-unités peut générer 3 isoenzymes (ex. CK).
  • Une enzyme avec 4 sous-unités peut générer 5 isoenzymes (ex. LD).
43
Q

Comment varie la proportion des isoenzymes durant le développement ?

A

Cela dépend de l’expression des gènes, du nombre de cellules d’un tissu et de l’activité métabolique du tissu.
Ex :
- CK-BB (forme fœtale) vs CK-MM (adulte)
- Augmentation de la phosphatase alcaline (PAL) placentaire durant la grossesse
- Augmentation de la phosphatase alcaline (PAL) ostéoblastique lors de la formation osseuse

44
Q

Que se passe-t-il avec les isoenzymes en cas de maladie ?

A

Certaines pathologies réactivent des gènes fœtaux ce qui modifie l’expression enzymatique.

Ex :

  • Dystrophie musculaire : Maturation anormale des cellules musculaires → expression de la forme fœtale d’aldolase, CK et LD
  • Cancer : Désorganisation des cellules et métabolisme modifié → transformation des isoformes de la LD (LD1 + LD2 → LD4 + LD5)
45
Q

Quels sont les isoenzymes d’importance clinique ?

A
  • Iso-amylases : Présentes dans les glandes salivaires et le pancréas.
  • Iso-Lactate Déshydrogénases (iso-LD) : formes différentes selon la localisation (cœur foie et muscles).
  • Iso-Créatine Kinases (iso-CK) : CK-MM (muscles), CK-MB (cœur), CK-BB (cerveau).
  • Iso-Phosphatases Alcalines (iso-PAL) : le foie, les os, les reins, l’intestin et le placenta.
46
Q

Pourquoi les isoenzymes sont-elles importantes en diagnostic clinique ?

A

Elles permettent d’augmenter la sensibilité et la spécificité Dx des dosages enzymatiques en identifiant plus précisément la source de l’élévation enzymatique dans le sang.

47
Q

Quel est le rôle principal de l’amylase ?

A

L’amylase est une hydrolase qui dégrade les sucres complexes

48
Q

Comment l’amylase est-elle éliminée de l’organisme ?

A

Par filtration glomérulaire et excrétion urinaire (reins).

49
Q

Combien existe-t-il d’isoenzymes de l’amylase et où sont-elles distribuées ?

A

7 isoenzymes, réparties entre la forme salivaire et pancréatique.

50
Q

Comment évolue le taux d’amylase en cas de pancréatite aiguë ?

A

Atteint un pic à 4 j (4-6x la limite normale)

51
Q

Quelles sont les utilités cliniques de l’amylase ?

A
  • Son élévation rapide en as de pancréatite aiguë en fait un bon marqueur précoce.
  • En pancréatite chronique, le taux d’amylase est habituellement normal, sauf en cas d’épisode aigu.
  • [amylase] élevée peut aussi indiquer présence de macroamylase (macroamylasémie), un complexe entre plusieurs amylases et des Ac, ce qui empêche son excrétion rénale.
52
Q

Quelles sont les principales maladies pancréatiques associées à une hyperamylasémie ?

A
  • Pancréatite aiguë
  • Cancer du pancréas
  • Obstruction de la vésicule biliaire
53
Q

Explique le lien entre l’obstruction de la vésicule biliaire, la pancréatite aiguë et l’augmentation de la concentration sérique de l’amylase.

A

L’obstruction de la vésicule biliaire par des calculs de cholestérol peut entraîner une complication impliquant le pancréas. Si ces calculs migrent et bloquent le canal cholédoque ou le canal pancréatique au niveau de leur jonction avec le duodénum, cela empêche l’écoulement normal des enzymes pancréatiques vers l’intestin. En conséquence, ces enzymes s’accumulent dans le pancréas, provoquant une autodigestion du tissu pancréatique (pancréatite aiguë). Cette destruction tissulaire entraîne la libération des enzymes pancréatiques, dont l’amylase, dans la circulation sanguine, ce qui explique l’élévation de sa concentration sérique.

54
Q

Quelles maladies non pancréatiques peuvent aussi causer une hyperamylasémie ?

A
  • Insuffisance rénale (diminue l’élimination)
  • Néoplasies (ex. cancer pulmonaire ou ovarien)
  • Oreillons (infection causée par le paramyxovirus (rubulavirus), attaquant les glandes salivaires) ou calcifications des glandes salivaires ( calculs composés de sels de calcium obstruent le canal des glandes salivaires, causant une douleur, une tuméfaction et parfois une infection)
  • Macroamylasémie (l’amylase ne peut pas être filtrée par les reins)
55
Q

Quelles sont les deux principales méthodes de dosage de l’amylase ?

A
  • Méthode colorimétrique
  • Électrophorèse sur gel.
56
Q

Comment fonctionne la méthode colorimétrique pour doser l’amylase ?

A

Elle mesure la diminution de la concentration en amylase en utilisant un test basé sur la dégradation de l’amylose et de la dextrine.

En présence d’iode :
- Dextrine devient rougeâtre
- Amylose devient bleue
- Maltose et le glucose ne prennent aucune couleur

L’amylase dégrade l’amylose en dextrine puis en maltose et glucose. On suit la diminution de couleur pour évaluer l’activité enzymatique.

57
Q

Comment fonctionne l’électrophorèse sur gel pour analyser l’amylase ?

A

Elle permet d’évaluer les isoformes de l’amylase (ex. salivaire vs pancréatique) en observant leur distribution sur le gel (électrophorèse) en fonction de leur charge et de leur masse moléculaire.

Ce test n’est pas utilisé pour l’évaluation de la pancréatite.

Note : Grosse patate, grosse bande = macroamylasémie

58
Q

Pourquoi mesure-t-on la clairance de l’amylase par les reins ? Quels sont les ratios de filtration normaux et pathologiques ?

A

Pour évaluer si une hyperamylasémie est due à une macroamylasémie.

Ratio = (Clairance urinaire de l’amylase / Clairance de la créatinine)
ou ~ Amylase urinaire /
Amylase sérique

Résultats du ratio :
- Patients normaux : ~3 %
- Pancréatite aiguë : ~10 % (elle a été filtrée par reins donc de moins en moins dans le sang)
- Macroamylasémie : < 1 % (pas filtrée pas reins, s’accumule dans le sang)

59
Q

Quels sont les organes qui produisent la lipase ? Quel est le rôle de la lipase ? Comment la lipase est-elle activée pour être dosée ?

A

Synthèse : pancréas (surtout)

Rôle : Hydrolyse des esters de glycérol

Elle nécessite des sels biliaires et un cofacteur (colipase) pour son activation.

60
Q

Pourquoi dose-t-on la lipase en plus de l’amylase en cas de pancréatite aiguë ?

A

Elle est utile pour un diagnostic différentiel avec l’amylase et permet d’exclure des sources ectopiques (ailleurs) (ex. cancer pulmonaire ou ovarien).

61
Q

Quelle est la différence entre la lipase et l’amylase ? Comment évolue la lipase dans le sang après un épisode de pancréatite aiguë ?

A

Augmente en parallèle avec amylase, perdure plus longtemps que l’amylase dans le sang, pic à ~24 h (2-50x la limite sup de référence). Elle augmente beaucoup en cas de pancréatite et elle est plus spécifique (~95 %) que l’amylase. Elle seule suffit pour diagnostiquer pancréatite aiguë.

62
Q

Quelle est la méthode la plus utilisée pour doser la lipase ? Pourquoi cette méthode est-elle privilégiée ?

A

La méthode turbidimétrique, qui mesure le degré de turbidité d’une suspension.

Cette méthode est commerciale, simple, rapide et robuste.

63
Q

Quelles ajouts permettent d’améliorer la spécificité du dosage de la lipase pancréatique ?

A
  • colipase
  • sels biliaires
  • CaCl₂
64
Q

Pourquoi la lipase est-elle plus spécifique que l’amylase pour diagnostiquer une pancréatite aiguë ?

A

Parce que l’amylase peut aussi augmenter dans d’autres pathologies intra-abdominales (ex. ulcère perforé, infarctus du myocarde), alors que la lipase est plus spécifique au pancréas.

Ex :
- Oreillons, amylase salivaire est élevée, mais pas la lipase.
- Insuffisance rénale augmente la lipase moins que l’amylase.

65
Q

Quelles sont les caractéristiques principales de la phosphatase alcaline (PAL) ? (hydrolyse quoi, à quel pH, avec l’aide de quels ions)

A
  • Phosphohydrolase qui hydrolyse les monoesters de phosphate (PO₄³⁻) à pH alcalin (~10).
  • À pH physiologique, elle hydrolyse phosphoglycérides membranaires.
  • Elle contient du Zn²⁺ et nécessite un ion bivalent activateur (ex. Mg²⁺, Co²⁺ ou Mn²⁺) pour transférer les électrons.
66
Q

Dans quels tissus retrouve-t-on la PAL ? (RAPPEL)

A

Dans presque tous les tissus, surtout au niveau des membranes cellulaires, principalement :

  • Foie et os
  • Intestin
  • Placenta
  • Reins
67
Q

Quelles maladies hépato-biliaires sont associées à une élévation de la PAL ?

A
  • Obstruction biliaire (induit la synthèse hépatique de PAL).
  • Causes extra-hépatiques (ex. calculs biliaires, cancer du pancréas) → ↑↑↑↑ PAL.
  • Causes intra-hépatiques (ex. métastases hépatiques, médicaments) → ↑↑ PAL.
  • Hépatite infectieuse : PAL ↑ ou normale.
68
Q

Quelles maladies osseuses sont associées à une élévation de la PAL ?

A
  • Maladie de Paget (remodelage osseux excessif) → ↑ PAL 10-25X.
  • Ostéomalacie (décalcification osseuse) → ↑ PAL.
  • Ostéoporose (diminution de la synthèse osseuse + augmentation du catabolisme) → PAL ~ normale. (solution : activité physique, incluant de la musculation, surtout chez les femmes)
  • Cancer des os
  • Réparation de fractures osseuses
  • Croissance osseuse chez l’enfant
  • Grossesse, au 3ᵉ trimestre
69
Q

Quels sont les deux principaux types de cellules impliqués dans le remodelage osseux ?

A
  • Les ostéoclastes : responsables de la résorption osseuse.
  • Les ostéoblastes : responsables de la formation osseuse, produisent des vésicules matricielles contenant de la PAL.
70
Q

Quelle est la méthode la plus courante pour doser la PAL totale ? Comment fonctionne cette méthode ? Comment peut-on analyser les isoformes de la PAL ?

A

Méthode (colorimétrique) de Bessey, Lowry, Brock utilisant le p-nitrophényl phosphate (PNPP)

Isoformes analysés par électrophorèse sur gel.

71
Q

Pourquoi l’ALT est-elle un bon marqueur des lésions hépatiques ?

A

C’est une enzyme intra-cellulaire, présente surtout dans le foie et normalement absente du sang (foie:sérum = 3000:1). Son temps t1/2 dans le sang est de 2j. Une augmentation dans le sérum indique une lésion hépatique.

72
Q

Une augmention de l’ALT est un bon marqueur de dommages de quel organe ?

A

L’élévation de l’ALT dans le plasma sanguin indique une cytolyse hépatique (foie), comme dans :

  • Hépatites aiguës
  • Hépatites virales (HVA, HVB, HVC)
73
Q

Pourquoi le rapport AST/ALT est-il supérieur à 2:1 dans les atteintes hépatiques liées à l’alcool ?

A

L’alcool stimule préférentiellement l’AST mitochondriale (ASTm) et inhibe l’ALT, ce qui entraîne une élévation disproportionnée de l’AST par rapport à l’ALT.

74
Q

Quel est le rôle enzymatique de la γ-glutamyl-transférase (GGT) ?

A

Peptidase qui catalyse l’hydrolyse des acides aminés ou peptides.

75
Q

Dans quels tissus trouve-t-on la GGT ?

A
  • Présente dans tous les tissus, sauf dans les muscles.
  • Très grande concentration dans les reins.
76
Q

Pourquoi la GGT est-elle un bon marqueur des maladies hépatiques ?

A

C’est le marqueur hépatique le plus sensible qui existe.

Donc si elle est basse ou normale, pas d’atteinte hépatique.

77
Q

Dans quelles conditions pathologiques la GGT est-elle augmentée ?

A
  • Alcoolisme chronique (↑↑↑)
  • Prise d’anticonvulsivants (induction enzymatique)
  • Métastases hépatiques
78
Q

[ALT] vs [GGT] dans hépatite virale vs alcoolisme.

A

Hépatite virale : [ALT]↑↑↑, [GGT] et ↑

Alcoolisme : [ALT]~, [GGT]↑↑↑

79
Q

Pourquoi la GGT est-elle un bon complément à la PAL pour le diagnostic différentiel ?

A

Contrairement à la PAL, la GGT n’augmente pas dans les maladies osseuses, ni chez les enfants en croissance ou durant la grossesse.

80
Q

Quel est le rôle des cholinestérases ?

A

Elles hydrolysent les esters de la choline, comme l’acétylcholine (ACh) et la butyrylcholine (BCh), en choline et acide acétique.

Cette hydrolyse est importante, car elle permet aux récepteurs cholinergiques de revenir à l’état de repos après une activation.

81
Q

Quels sont les deux types de cholinestérases et leur affinité respective ?

A
  • Acétylcholinestérase (AChE) : Affinité principale pour l’ACh. Identifiée pour la 1e fois dans les synapses.
  • Pseudocholinestérase (PChE) : Affinité principale pour la BCh.
82
Q

Quel est le rôle de l’acétylcholinestérase (AChE) dans le cycle de l’acétylcholine (ACh) ? (3 étapes)

A
  1. Synthèse de l’ACh : L’acétylcholine est formée à partir de la choline (issue du recyclage) et de l’acétyl-CoA (produit dans les mitochondries).
  2. Action et dégradation dans la synapse : Une fois libérée dans la synapse, l’ACh se lie aux récepteurs cholinergiques et modifie la perméabilité ionique membranaire. Elle est ensuite rapidement hydrolysée par l’AChE en acétate et choline pour pas qu’il y ait stimulation constante.
  3. Recyclage de la choline : La choline est recapturée dans la région terminale de l’axone pour être réutilisée dans la synthèse de novo de l’ACh.
83
Q

Quelle est la principale différence entre l’AChE et la PChE ?

A

L’emplacement et le substrat :

  • AChE (vraie cholinestérase) : dégrade l’acétylcholine principalement dans les synapses. Permet la neurotransmission dans les muscles. Présente surtout dans les érythrocytes mais jamais dans le sérum.
  • PChE (pseudocholinestérase ou cholinestérase sérique) : dégrade surtout la butyrylcholine et se trouve surtout le foie.
84
Q

Vrai ou Faux ? Le rôle biologique de la PChE est inconnu.

A

Vrai.

Rôle non biologique, en pharmacologie, métabolise les relaxants musculaires (médicaments).

85
Q

Pourquoi certaines personnes ont-elles une PChE résistante à la dibucaïne et au fluorure ?

A

Elles possèdent des mutations génétiques affectant leur PChE.

Moins de 1% de la population présente des variants génétiques de PChE. (ex : réponse différentes à certains anesthésiants, supposés inhiber la PChE)

86
Q

Quels produits sont responsables d’une intoxication par inhibition de l’AChE ?

A

Les organophosphorés (liaison irréversible à AChE) et carbamates (liaison spontanée à AChE) présents dans certains pesticides.

87
Q

Quels sont les symptômes observés en cas d’intoxication aux organophosphorés/carbamates ?

A

Faiblesse musculaire, toxicité du SNC, signes respiratoires, bradycardie (diminution des battements de coeur), troubles cardiaques, hypotension, pancréatite possible.

88
Q

Sur quoi repose le diagnostic d’une intoxication aux organophosphorés ? Comment confirmer un diagnostic incertain ?

A

Il est basé sur le toxidrome muscarinique (les symptômes liés à consommation d’un poison) qui inclut symptômes neuromusculaires et respiratoires, surtout chez patients à risque (ex : épandeurs de pesticides).

Pour confirmer le diagnostic, administrer de l’atropine, qui devrait inverser ou atténuer les symptômes muscariniques.

89
Q

Quel est le mécanisme d’action de l’atropine ?

A

C’est un antagoniste des récepteurs muscariniques de l’ACh, qui bloque son effet dans le SNC et SNP.

90
Q

Quels effets physiologiques normaux produit l’atropine ?

A
  • Mydriase (dilatation pupillaire)
  • Augmentation du rythme cardiaque
  • Bronchodilatation
  • Diminution du péristaltisme intestinal et urinaire (moins envie)
  • Diminution des sécrétions (salive, sueur, etc.)
91
Q

Comment mesure-t-on l’activité de l’AChE érythrocytaire ? Quels sont les intervalles de référence pour l’activité de l’AChE ?

A

Par spectrophotométrie.

  • Normal : 5 000 à 10 000 U/L.
  • Valeur critique : < 5 000 U/L. (DÉCLARER! MADO!!)
92
Q

Pourquoi l’intoxication aux organophosphorés est-elle une maladie à déclaration obligatoire (MADO) ?

A

Pour assurer une surveillance sanitaire, car elle peut être causée par des pesticides ou des agents neurotoxiques militaires.

Les médecins et les professionnels de la santé habiletés à poser un diagnostic doivent déclarer les MADO au directeur de santé publique du lieu de résidence de la personne visée par la déclaration.