Cours 13 - La sociologie du droit Flashcards

1
Q

Qu’est-ce qui définit la déjudiciarisation?

A
  • L’acte reste criminel et punissable
  • Par contre, des politiques policières et/ou judiciaires encouragent l’utilisation de solutions alternatives au pénal
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Q

Qu’est-ce qui définit la criminalisation / décriminalisation?

A
  • Inscription ou retrait du Code criminel
  • Ne signifie pas que l’acte est permis ou non
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3
Q

Qu’est-ce qui définit la légalisation?

A
  • Retrait de toute forme d’interdiction
  • Permet la règlementation
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4
Q

En quoi consiste la décriminalisation?

A
  • C’est un processus hautement politisé.
  • Conflits/affrontements entre groupes et individus.
  • Théâtre des entrepreneurs moraux, des «problèmes sociaux» et des expériences sociales.
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5
Q

Donnez 3 exemples de décriminalisation.

A

1. La décriminalisation de l’homosexualité, 1969

  • Retrait du Code criminel (pour les adultes)
  • Opposition y voit un complot communiste
  • Aujourd’hui: problématique des «droits»

2. L’arrêt Morgentaler, 1988

  • Avortement reste criminel
  • Mais l’article 287 du C.cr. qui l’interdit est inconstitutionnel
  • Résultat: statu quo politique, accès permis de facto.

3. La décriminalisation de la marijuana, 2005

  • Criminalisée en 1940
  • En 2005, un comité du Sénat recommande la légalisation
  • Aux Communes, la décriminalisation est recommandée (possession de 30g ou moins)
  • Les Communes veulent tout de même «envoyer un message»: serait punie d’une contravention
  • Pour l’instant: arrivée des Conservateurs = statu quo
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6
Q

Vrai ou faux. La criminalisation n’est pas nécessairement un réflexe conservateur.

A

Vrai

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7
Q

Donnez 2 exemples de criminalisation.

A

1. La violence conjugale

  • A toujours été un crime (depuis l’ère moderne)
  • Cependant: peu contrôlée en pratique.
  • 1983: réécriture de l’article du C.cr. sur le «viol» et criminalisation du viol de l’épouse. Avant 1983, le viol consistait à «forcer une femme autre que son épouse à avoir des relations sexuelles».
  • Surtout sous la pression de groupes féministes.
  • Aujourd’hui: politiques d’arrestation automatique.

2. L’alcool au volant

  • Criminalisation et augmentation des peines dans les années 1970-1980.
  • Campagne de publicité.
  • Problèmes conceptuels:
    • a) Limite légale (0,08g/100ml)
    • b) Facultés affaiblies vs. intention criminelle
    • c) Effets pervers
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8
Q

Changer la loi a des conséquences multiples, que s’est-il passé lors de la redéfinition de viol à agression sexuelle en 1983?

A
  • 1981: viol, dans la section des crimes à caractère sexuel.
  • 1982: nouveaux articles - 271, 272, 273
    • a) Infraction contre la personne (violence)
    • b) Campagne de sensibilisation
    • c) Réduction du problème du consentement (on ne peut consentir à des lésions).
  • Effet: 300% d’augmentation des agressions sexuelles.
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9
Q

Quels sont les 2 arguments présentés dans le texte DENYING RESPONSIBILITY: Sentencers’ accounts of their decisions to imprison de Jacqueline Tombs and Elizabeth Jagger?

A
  1. Comment les juges vivent avec leurs choix de sentence. Ils le font en savant très bien les difficultés qu’amène l’incarcération. Selon les auteurs, les juges utilisent certaines techniques de neutralisation pour faire des choix difficiles entre ce qu’ils savent des réalités en prison et leur pratique routinière qui consiste à envoyer des gens en prison.
  2. Pour justifier leurs décisions, les juges mettent aussi en jeu de manière sélective certains discours - en combinant des connaissances, à l’origine produite par des experts (juridique, psychologique, criminologique et ainsi de suite) - qui fonctionnent dans des appareils de régulation.
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10
Q

Qu’est-ce qu’il est possible de ressortir du discours des juges concernant l’incarcération?

Dans le texte DENYING RESPONSIBILITY: Sentencers’ accounts of their decisions to imprison de Jacqueline Tombs and Elizabeth Jagger.

A

Les discours des juges sur la prison montrent clairement qu’ils connaissent les dures réalités de la vie carcérale et les implications de l’envoi de personnes là-bas. Ils sont conscients de l’inutilité de la prison comme moyen de dissuasion, de ses effets négatifs et souffrants, de ses répercussions sociales et des conséquences importantes pour la vie future et de son rôle d’entreposage pour gérer «les problèmes de la société». Ils connaissent aussi la peur que la prison représente pour ceux qu’ils y envoient.

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11
Q

Informations dans la vidéo - Décriminalisation: qu’est-ce que ça changerait sur le terrain? (3)

A

La décriminalisation: la substance demeure interdite, mais sa possession est punie par des amendes et des sanctions administratives au lieu d’accusation criminelles.

  • En déjudiciarisant les substances, on pourrait diminuer la répression, les effets négatifs sur la santé et la vie en société des consommateurs. Ça pourrait aussi diminuer la stigmatisation.

Les limites de la décriminalisation:

  • Pas d’impact sur la dangerosité des substances qui circulent dans la rue.

La légalisation: elle fait en sorte que la production, la distribution et la consommation de la substance sont retirées du C.Cr.

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12
Q

Informations sur la vidéo - Depuis quand les drogues sont interdites?

A
  • 1908: Loi sur l’opium
  • 1920: prohibition de l’alcool aux USA, mais fin en 1933.
  • 1950-60: Drogues psychédéliques (ex: LSD)
  • 1970-80: Guerre de la drogue (répression)
  • 2003: Légitimité SIS reconnue par le gouvernement
  • 2018: légalisation du cannabis au Canada.
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13
Q

Comment Donald Black décrit la loi dans son ouvrage The Behavior of Law (1976)?

A

Black décrit la loi (pour lui, ça veut dire, le contrôle social officiel) comme une variable quantitative: il peut y avoir plus ou moins de «loi» selon les endroits, les moments et les individus visés. Décider de faire appel à la police, de poursuivre, de condamner et de punir représentent des augmentations de la loi.

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14
Q

Selon Donald Black, quels sont les 4 types de facteurs sociaux auxquels dépend notre capacité de mobiliser la loi?

A
  • Stratification sociale: plus on est haut dans l’échelle, plus il est facile de mobiliser une forte quantité de loi — surtout si notre adversaire est bas dans l’échelle.
  • Morphologie sociale: plus les gens sont près les uns des autres, moins ils mobiliseront la loi. Dans une société où tout le monde se connaît c’est le contrôle informel qui prime. L’État sera donc toujours moins présent dans les relations interpersonnelles et/ou dans des sociétés moins urbanisées.
  • La culture: sur un continuum, la loi est mobilisée au maximum quand la victime est plus fortement éduquée que l’agresseur, et vice versa.
  • L’organisation: il est plus facile de mobiliser la loi si on fait partie d’une organisation puissante et si notre adversaire est seul.
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15
Q

Selon Donald Black, la loi a aussi un «style», quels sont les 4 styles qu’il présente?

A
  • Le style compensatoire: idée qu’un crime est un acte dommageable, et donc créé un dommage, et donc peut être réparé directement ou symboliquement. Moins moraliste, moins sujet à variations, il dépend toutefois d’une capacité douteuse de réellement évaluer les dommages causés. Rarement utilisé aujourd’hui, mais fortement à la mode.
  • Le style conciliatoire: idée que le dommage n’est pas matériel mais bien relationnel — le crime détruit la communauté. Le remède est donc de réparer les relations entre les membres. Également rare, et également à la mode. Fonctionne le mieux dans les disputes familiales. Autrement, le problème est qu’on suppose qu’il existe réellement une chose appelée «communauté».
  • Le style thérapeutique: idée que le crime est le résultat d’une pathologie du criminel. Modèle dominant jusque dans les années 70, qui a mené à un échec sur toute la ligne. Problème: le crime n’est pas le résultat d’une pathologie (sauf exceptions); n’importe qui est capable de crime.
  • Le style pénal: la collectivité impose une peine à l’individu responsable. C’est un style moral fondé sur le blâme et l’autorité, et sujet à varier selon les attitudes dominantes. C’est également le style principal des sociétés occidentales.
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16
Q

Qu’est-ce que Donald Black remarque au sujet de la procédure pénale?

A

Il remarque que la procédure pénale est entièrement dépendante de facteurs sociaux qui n’ont rien à voir avec le droit tel que couché dans le C.Cr et qui proviennent d’interactions sociales entre les parties.

Par exemple, en prenant la race de l’agresseur et celle de la victime en compte, on voit que c’est le différentiel qui est déterminant:

  • Les sentences sont plus sévères si l’agresseur est noir ET la victime blanche.
  • À l’opposé, les contraventions de stationnement, données en l’absence du propriétaire du véhicule, sont beaucoup plus équitables.
17
Q

Qu’est-ce qui est souvent dit dans la perspective du réalisme juridique?

A

Que le résultat d’une cause dépend davantage de ce que le juge a mangé au déjeuner que des précédents, c’est à ce sujet que Black dresse une liste des effets sociaux en cause.

18
Q

Quels sont les 4 effets sociaux en cause dans la décision rendue par la justice selon Donald Black?

A
  • Les effets de la proximité sociale des acteurs (stratification, liens);
  • Les «effets d’avocat»: la réputation d’un avocat influence fortement le déroulement et l’issue d’une cause. L’avocat est le représentant social de son client: il exagère ou atténue les effets de stratification et de lien sociaux.
    • Par exemple, dans un conflit entre intimes, l’arrivée d’avocats crée une distance sociale qui n’était pas là avant et donc une augmentation de la «quantité de loi».
  • Effets de tiers: les caractéristiques sociales de tous les autres participants sont également importantes: le juge, l’agent de police, les jurés. Voilà pourquoi les avocats prennent un soin particulier de choisir les bons jurés; aux ÉU on engage des psychologues et des sociologues pour aider.
  • Effets de langage: la façon dont chaque acteur s’exprime a un effet direct sur sa capacité de convaincre. Une bonne articulation et une attitude bien étudiée donne un air de compétence et de confiance.
19
Q

Qu’est-ce que Donald Black conclu sur la justice?

A

La justice est rendue en partie en fonction de l’information sociale disponible au sujet de l’accusé et de ses victimes (elle est aussi facteur de la gravité des crimes, du passé judiciaire de l’accusé, etc.).

Ainsi, pour vraiment rendre justice, il faudrait s’y prendre de façon à ce que le juge et les jurés ignorent tout des caractéristiques socio-économiques des acteurs.

20
Q

Qu’est-ce que Donald Black dit qu’il faudrait faire pour rendre une justice équitable?

A

Il faut donc «désocialiser» les cours.

Black suggère de retirer les acteurs de la cour afin qu’ils restent inconnus aux jurés, juste l’information directement reliée à la cause serait disponible. Ceci laisse tout de même les effets sociaux liés au juge et au jury. À l’extrême, des ordinateurs devraient être programmés pour traiter les causes. Et pourtant, même dans ce cas la loi continuera de se limiter à surveiller les pauvres.

21
Q

Qu’est-ce que Carol Smart ajoute aux propos de Donald Black concernant le système de justice?

A

En étudiant les causes d’agression sexuelle au Canada et aux États-Unis (1989), elle en déduit à peu près la même chose que Black à part l’idée de «désocialiser». Elle ajoute de plus que le droit est un système de pouvoir qui modèle les expériences des individus pour pouvoir leur appliquer une solution artificielle et rigide.

La loi est un discours qui disqualifie les expériences et les discours non compatibles.

22
Q

Qu’est-ce que cherche à montrer la sociologie du droit?

A

Elle cherche à montrer les processus sociaux et politiques qui sont à la source de changements dans la définition officielle des crimes et dans la façon dont on traite les crimes au niveau pratique, c’est-à-dire à travers les cours, les tribunaux et le système pénal.