COURS 10 - personnalité et contrôle du comportement Flashcards

1
Q

connexions du cortex orbitofrontal

A
  • Les bases neurobiologiques des traits de personnalité et de la régulation affective des comportements commencent à peine à être clarifiées. Cependant, on sait que la portion inférieure du lobe frontal (cortex orbitofrontal) est importante pour la régulation des émotions et du comportement et quelle est impliquée dans de nombreux troubles de la personnalité et de nombreuses psychopathologies.
  • Le cortex orbitofrontal reçoit des projections des cortex sensoriels visuels, auditifs, somesthésiques, olfactifs et gustatifs. Il reçoit aussi des informations viscérales de l’insula.
  • Ses partenaires principaux sont les centres du système limbique comme l’amygdale, l’hypothalamus, l’hippocampe et les noyaux du tronc cérébral. Par ces connexions, il influence le système nerveux autonome, les systèmes endocriniens (stress, sexe, appétit, sommeil…) et les systèmes émotionnels (peur, colère…).
  • Le cortex orbitofrontal est aussi fortement connecté aux noyaux gris centraux et aux régions supérieures du cortex frontal impliquées dans le contrôle cognitif.
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2
Q

systèmes orbitofrontaux

A

Systèmes cérébraux souvent touchés dans la dépression

1) Motivation (cortex orbitofrontal, cortex cingulaire, accumbens)
a. Perte d’énergie, apathie
b. Perte d’enthousiasme, d’intérêts, de plaisirs (anhédonie)
c. Pessimisme
2) Confiance en soi (orbitofrontal, hypothalamus, PAG)
a. Auto-critique, doutes excessifs
b. Culpabilité, honte
3) Atachement (orbitofrontal, accumbens, ocytocine, opioides)
a. Sentiment de perte, d’abandon, de solitude
b. Anxiété de séparation
c. Tristesse, manque d’affection, besoin de réconfort
4) Contrôle cognitif (orbitofrontal, frontal dorsal)
a. Difficultés de concentration, oublis d’objectifs
b. Difficultés de décision, d’encodage, de rappel
c. Perte d’imagination
d. Déviations émotives de la pensée (dramatiser, sauter aux conclusions)
5) Contrôle viscéral (orbitofrontal, hypothalamus)
a. Perte d’appétit, perte de libido, troubles du sommeil
b. Réactivité sympathique, Sécréion de cortisol par l’axe HHS
6) Émotions (orbitofrontal, cingulaire, amygdale, strie terminale, PAG..)
a. Détresse (douleur psychologique)
b. Hyper- ou Hypo- sensibilité émotive
c. Irritablité, intolérance à la frustration
d. Anxiété

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3
Q

syndromes orbitofrontaux

A
  • John Harlow (1890) a rapporté un des premiers cas de changements de personnalité suite à une lésion au cortex orbitofrontal, celui de Phineas Gage. Cet employé des chemins de fer a été blessé par une barre de métal qui a traversé son crâne en entrant sous sa mâchore gauche, endommageant son lobe frontal. Gage semblait avoir récupéré en peu de temps ses fonctions cognitives. Cependant, on a observé chez lui des changements majeurs de la personnalité. Le patient, qui était considéré jusque-là commne un homme sérieux, attentionné, responsable et ayant un bon jugement devint soudainement irresponsable. Il commença à montrer des comportements puérils et socialement inappropriés ainsi qu’une incapacité à retenir des impulsions émotives agressives ou sexuelles.
  • D’autres patients ayant une lésion dans le cortex orbitofrontal peuvent montrer des symptômes comportementaux très variés dont l’impulsivité, l’apathie, le manque d’empathie, l’hyper- ou l’hypo-émotionnalité, la désorganisation ou des obsessions.
  • Les lésions orbitofrontales sont celles qui affectent le plus la personnalité, le comportement social, le contrôle émotionnel et le jugement. Selon les cas, les lésions orbitofrontales peuvent produire une grande variété de symptômes associés à la régulation des émotions, des décisions et des comportements appelés syndromes orbitofrontaux.
  • Plusieurs symptômes de ces syndromes sont liés à des difficultés de contrôle des réactions émotionnelles, d’anticipation des conséquences ou de sélection des priorités.
  • 10 symptômes

Maladies associées à des syndromes orbitofrontaux

  • Les syndromes orbitofrontaux peuvent s’observer dans une foule d’atteintes cérébrales dont les accidents vasculaires cérébraux, les traumatismes crâniens, les pathologies d’origine virale ou bactérienne ou la sclérose en plaques.
  • On les observe aussi dans les maladies neurodégénératives comme les maladies d’Alzheimer, de Parkinson et de Huntington ainsi que les démences fronto-temporales.
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4
Q

démence fronto-temporale (maladie de Pick)

A
  • La démence fronto-temporale (DFT) ou maladie de Pick est une famille de troubles neurodégénératifs qui touche plus sélectivement les portions antérieures du cerveau (lobes frontaux et temporaux).
  • Contrairement à la maladie d’Alzheimer, la DFT produit peu d’états confusionnels et peu de troubles de la consolidation des informations en mémoire en début d’évolution.
  • la DFT apparait généralement plus tốt que la maladie dAlzheimer, soit vers 50 à 65 ans. Elle est souvent liée à un dysfonctionnement métabolique relié à la protéine tau ou la protéine ubiquitine.
  • Elle produit des problèmes de contrôle cognitif (attention, planification, récupération) comme la plupart des atteintes au cortex frontal. Selon les régions touchées, la DFT peut causer des symptômes variés:
    1) Des troubles du comportement dont l’apathie, la désinhibition, des changements de personnalité, des pertes d’empathie, de l’irritabilité, des obsessions et compulsions, des troubles de l’humeur, des comportements socialement inappropriés, ou une négligence de l’hygiène personnelle.
    2) Des troubles de contrôle cognitif (attention, planification volontaire des actions).
    3) Des troubles de la parole dont une aphasie motrice progressive (quand l’aire de Broca est touchée) qui réduit graduellement la fluence de la parole, mais aussi de l’écholalie, du bégaiement et des problèmes à maintenir une conversation.
    4) Des troubles de mémoire sémantique (quand le cortex temporal est touchế) qui affecte la compréhension de mots et de concepts (ex: Montrer le chien qui est ‘à côté de’ la niche) ainsi que l’identification d’images (anomie ou erreurs sémantiques (ex: Répondre chien’ pour une image d’hippopotame).
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5
Q

Maladie de Huntington (troubles moteurs, troubles du contrôle cognitif, troubles orbitofrontaux)

A
  • La maladie de Huntington est une maladie génétique qui produit une dégénérescence qui touche particulièrement les noyaux gris centraux et le cortex frontal.
  • Quand un parent est atteint, la probabilité qu’un enfant soit atteint est de 50%. Les symptômes de cette maladie apparaissent généralement entre 35 et 60 ans à cause d’une protéine malformée (la huntingtine) qui agit sur le métabolisme des neurones.
  • La maladie de Huntington cause des troubles moteurs dont des mouvements involontaires (chorées) ainsi que des difficultés de la marche et de l’équilibre.
  • Elle cause aussi des troubles du contrôle cognitif (attention, planification, récupération) ainsi que des symptômes comportementaux orbitofrontaux (désinhibition, dépression, irritabilité, troubles du jugement).
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6
Q

lobotomies frontales

A
  • Chez le singe, les lésions dans le cortex orbitofrontal peuvent produire une réduction des réactions émotionnelles. Jacobsen et Eckart (1935) ont montré que les réactions émotives frustration peuvent dans certains cas disparaitre après des lésions ventrales du lobe frontal.
  • Cette étude a donné naissance à une chirurgie fonctionnelle en psychiatrie, la lobotomie frontale, qui visait à diminuer l’agressivité des patients souffrant de schizophrénie ou d’autres maladies mentales graves.
  • La lobotomie était une opération visant à séparer les régions frontales d’autres régions cérébrales. L’opération produisait souvent une baisse d’anxiété et une réduction des obsessions et parfois une baisse d’agressivité.
  • Cependant, plusieurs patients ont commencé à avoir des comportements inappropriés et des troubles cognitifs après leur lobotomie et cette chirurgie a été abandonnée.
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7
Q

extinction des comportements

A
  • Les lésions orbitofrontales retardent l’extinction des comportements quand ceux-ci ne sont plus renforcés. De plus, les lésions orbitofrontales perturbent l’apprentissage de nouvelles règles.
  • Les animaux ayant une lésion orbitofrontale peuvent généralement apprendre une règle d’association stimulus-réponse (ex: pour recevoir de la nourriture, il faut tourner à droite quand la lumière est rouge et à gauche autrement).
  • Mais quand on essaie de remplacer le premier apprentissage par un nouvel apprentissage incompatible avec le premier (ex: faire le contraire), les animaux qui ont une lésion du cortex orbitofrontal prennent plus de temps à apprendre la nouvelle règle. - Ces animaux semblent avoir des problèmes de flexibilité comportementale (adaptation aux changements), soit une difficulté à utiliser la valeur des renforcements pour modifier leurs comportements.
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8
Q

apprentissage de nouvelles règles et sélection des objectifs

A
  • Les neurones du cortex orbitofrontal sont très sensibles à la valeur relative d’un renforcement ou d’un objectif pour l’individu à un instant donné.
  • Par exemple, un aliment favori activera ces circuits plus qu’un autre aliment et ils seront plus activés quand la personne a faim que quand elle est rassasiée.
  • L’information sur la valeur des renforcements semble provenir principalement de l’amygdale qui est impliquée dans la création d’associations entre les stimuli neutres et les stimuli renforçateurs par conditionnement pavlovien.
  • Le cortex orbitofrontal utilise ces associations pour donner une valeur relative à nos différents désirs ou priorités et sélectionner l’objectif du moment. Les objectifs sont filtrés et sélectionnés à partir d’informations sur les conséquences anticipées des comportements possibles dans une situation.
  • Ces processus sont à la base des choix de comportements, mais aussi du jugement, des préférences, et des valeurs morales.
  • Les actions impulsives sont souvent générées par des émotions plus ou moins conscientes qui n’ont pas été inhibées par les processus de filtrage orbitofrontaux.
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9
Q

syndromes orbitofrontaux : 1) Troubles du contrôle viscéral

A
  • Plusieurs patients montrent des troubles des fonctions viscérales comme des symptômes cardio-vasculaires (tachycardie, hypotension.), digestifs (constipation..) ou hormonaux (aménorrhée, chaleurs…).
  • Ces troubles sont liés à des dysfonctionnements dans les circuits reliant le cortex orbitofrontal à l’hypothalamus, au reste du système limbique et aux centres de contrôle viscéral du tronc cérébral.
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10
Q

syndromes orbitofrontaux : 2) Troubles du contrôle émotionnel

A

Les personnes qui ont des atteintes du cortex orbitofrontal peuvent montrer une hyper-émotionnalité (excitabilité, irritabilité) ou une hypo-émotionnalité (apathie, désintérèt). Certains peuvent montrer une grande instabilité émotionnelle, passant rapidement de la tristesse à l’euphorie ou vice versa. D’autres montrent une immaturité ou désinhibition émotionnelle, une perte de retenue ou de filtre social reflétée dans des comportemnents puérils (blagues, provocations), exagérés (cris, pleurs, rires) ou socialement inappropriés.

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11
Q

syndromes orbitofrontaux : 3) Troubles de perception ou d’anticipation des émotions

A
  • Plusieurs patients montrent des difficultés à reconnaitre les expressions faciales de la peur ou de l’irritation chez les autres. Ils peuvent aussi montrer un manque d’empathie envers la souffrance des autres.
  • L’empathie est une fonction complexe qui comporte entre autres la détection, l’anticipation et la reproduction dans notre cerveau des états émotionnels des autres.
  • Par exemple, quand elles observent quelqu’un se couper accidentellement en cuisinant, plusieurs personnes ont des réactions émotives de détresse et leurs zones cérébrales liées à la douleur (insula, cortex cingulaire antérieur, cortex frontal…) s’activent comme quand elles se blessent eux-mêmes.
  • L’empathie a évolué pour qu’on ait envie de prendre soin de notre progéniture et de nos proches, ainsi que pour nous aider à communiquer et se comprendre entre nous. Elle contribue au développement de la compassion, de l’altruisme et du sens moral. La perception de la détresse des autres nous permet aussi d’apprendre à éviter les situations qui ont déclenché de la détresse chez les autres, un apprentissage par observation.
  • Les patients peuvent aussi montrer des difficultés à prédire les émotions des autres et à ajuster leur comportement en conséquence. Mal prédire si un geste ou un mot risque d’insulter, d’irriter ou d’attrister l’autre peut détériorer nos relations. Une fonction cognitive associée à l’empathie est la capacité de comprendre les états mentaux des gens comme leurs intentions, désirs, attitudes, savoirs ou croyances, une fonction appelée théorie de l’esprit.
  • Les personnes atteintes de schizophrénie ou d’un trouble du spectre de l’autisme peuvent montrer un dysfonctionnement de la théorie de l’esprit.
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12
Q

syndromes orbitofrontaux 4) Troubles d’évaluation des conséquences ou des renforcements

A
  • Le cortex orbitofrontal est impliqué dans l’analyse de la valeur des stimuli par rapport au contexte de la situation.
  • Certains patients montrent des difficultés à anticiper les conséquences positives ou négatives d’une action.
  • Ils peuvent mal évaluer les conséquences financières, psychologiques ou sociales d’une situation en direct, même quand ils peuvent décrire ces conséquences verbalement.
  • Ils peuvent exagérer la valeur de certaines informations ou de commentaires qu’ils reçoivent, soit en étant trop optimistes ou naifs ou encore en étant trop pessimistes ou paranoïaques.
  • Parfois, ils montrent une anhédonie, une difficulté à se rappeler ce qu’ils aiment ou encore à ressentir ou anticiper le plaisir d’une expérience, comme c’est parfois le cas chez les personnes déprimées.
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13
Q

syndromes orbitofrontaux 5) Troubles du jugement et prise de risques

A
  • Leurs difficultés à anticiper les conséquences conduisent souvent ces patients à montrer des troubles dans les jugements et les décisions. Ils peuvent montrer des comportements impulsifs, soit des exagérations, des décisions hâtives ou des actions irréfléchies (interrompre fréquemment, entrer sans cogner lorsque c’est inapproprié). Ils peuvent prendre des risques exagérés (imprudence, témérité) dans les activités excitantes (conduite, finances, sports, sexe…).
  • Ils peuvent aussi manquer de discernement, avoir de la difficulté à faire des distinctions entre ce qui est réaliste et irréaliste, probable ou improbable, exagéré ou pas. Ils peuvent aussi parfois montrer un excès d’indécision.
  • Bechara a développé un test de pari dans lequel les participants doivent piger des cartes dans un des quatre paquets de cartes devant eux pour accumuler des gains.
  • Certains paquets de cartes conduisent à des gains et des pertes modérés et d’autres conduisent à des gains et des pertes importants.
  • Les personnes sans lésions apprennent par essais et erreurs à éviter les paquets associés à des risques de pertes majeures. De plus, au moment de choisir les paquets risqués, ils ont des réponses autonomes électrodermales importantes, un signe viscéral d’une anticipation inconsciente d’une conséquence négative.
  • Les personnes ayant une lésion orbitofrontale évitent moins les paquets de cartes risqués et elles montrent des réponses électrodermales plus faibles que la normale au moment de prendre des décisions risquées.
  • Une hypothèse répandue pour expliquer ce comportement est que les patients ont des problèmes à ressentir les signaux corporels émotionnels qui nous permettent d’anticiper les conséquences de nos décisions.
  • Ils savent différencier cognitivement les gains ou pertes de différentes tailles, mais perçoivent moins bien la valeur affective de ces renforcements qui guide leur comportement en direct.
  • En somme, ils montrent une négligence de la valeur des renforcements.
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14
Q

syndromes orbitofrontaux 6) Difficultés sociales

A
  • Les lésions orbitofrontales peuvent provoquer l’apparition de plusieurs comportements socialement hors normes, inadéquats ou inappropriés. Ce patron de comportement est souvent appelé une désinhibiton comportementale car les comportements effectués sont normalement inhibés par notre anticipation de la réprobation sociale qu’ils peuvent provoquer ou par nos valeurs. La désinhibition comportementale peut s’exprimer par :
    1) De l’incivilité, un langage déplacé ou vulgaire (jurons, expressions provoquantes), des remarques offensantes ou un manque de tact (ex: parler de son image à une personne timide) ou encore un manque d’égard et de bienveillance pour les autres.
    2) De la maladresse sociale, des faux pas ou des gaffes sociales (ex: Mettre son doigt dans un gâteau de mariage). Eles comprennent souvent ce qu’il ne faut pas faire, mais en situation, elles peuvent manquer de tact ou faire des actions inappropriées.
    3) Des lacunes d’intelligence émotionnelle et sociale. Les patients peuvent montrer des difficultés de savoir-faire relationnel qui réunit une série d’habiletés comme: l’empathie, la compréhension des points de vue des autres et des dynamiques sociales, le respect, la coopération, ainsi que la prévention et la résolution des conflits.
    Plusieurs données indiquent que le savoir-faire relationnel d’un individu a un impact sur sacapacité d’adaptation, son niveau de soutien social, sa santé mentale et sa résilience.
    4) Des comportements antisociaux ou immoraux. Les patients peuvent montrer des comportements sexuels inappropriés (avances sexuelles déplacées, exhibitionnisme..), de l’agressivité excessive ou des comportements antisociaux (mensonges, tricherie, fraude, vols, vandalisme, assauts) souvent accompagnés d’une absence de remords.
  • Ces comportements sont aussi observés dans les psychopathologies dont le trouble de personnalité antisociale et le trouble des conduites.
  • Plusieurs des problèmes sociaux des personnes ayant un syndrome orbitofrontal sont liés à une difficulté à se mettre à la place des autres ou à anticiper la réaction des autres à nos actions.
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15
Q

syndromes orbitofrontaux 7) Troubles de I’humeur

A

Les patients ayant des atteintes du cortex orbitofrontal peuvent montrer des troubles de l’humeur comme la dépression ou le trouble bipolaire. La dépression produit des symptômes multiples et variables qui reflètent des dysfonctionnements dans les circuits reliant le cortex frontal à ses partenaires dans le système limbique, le système de renforcement mésolimbique, les noyaux gris centraux et le tronc cérébral.

  • Certains symptômes comme l’apathie (perte d’intérêt, difficulté à démarrer des activités), l’anhédonie (difficulté à ressentir du plaisir) ou le pessimisme, touchent les systèmes de motivation et de renforcement. D’autres symptômes comme les excès de doute, de culpabilité ou d’auto-critique reflètent un dysfonctionnement du système de confiance en soi.
  • La détresse psychologique de la dépression semble être liée à une sensibilisation du système de douleur reliant l’insula, le cortex cingulaire et le cortex orbitofrontal.
  • D’autres symptômes comme le manque d’affection, la tristesse ou le sentiment de perte reflètent des difficultés liées au système d’attachement.
  • La dépression comporte aussi souvent des problèmes de contrôle viscéral comme des troubles de l’appétit ou du sommeil qui reflètent une perte de régulation du système limbique en particulier de l’hypothalamus.
  • Des changements émotifs comme l’hypersensibilité, l’hyposensibilité ou l’irritabilité sont souvent observés dans la dépression et reflètent présumément les difficultés de régulation du système limbique quand le cortex orbitofrontal est dysfonctionnel.
  • Les personnes ayant des lésions orbitofrontales peuvent aussi parfois montrer de l’euphorie ou des symptômes de manie (excitation, fébrilité, multitude de projets, sommeil très bref).
  • Les difficultés de contrôle cognitif (manque de concentration, oublis des objectifs, manque d’imagination, biais cognitifs) sont aussi caractéristiques de la dépression. Ils reflètent souvent des dysfonctionnements des zones dorsales du cortex frontal et parfois des effets secondaires de la dysrégulation émotionnelle.
  • Chez les patients qui ont une dépression majeure ou un trouble bipolaire sans atteinte neurologique évidente, on retrouve souvent des pertes de volume et des anomalies de l’activité neuronale dans le cortex orbitofrontal, même si l’on ne peut encore déterminer si ces changements sont une cause ou une conséquence de la dépression.
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16
Q

syndromes orbitofrontaux 8) Impulsivité et Distractibilité

A
  • Les personnes ayant une atteinte au cortex OF peuvent montrer une impatience exagérée, des affirmations irréfléchies ou des décisions sur un coup de tête. Ils peuvent aussi interrompre les gens souvent et montrer de l’hyperactivité verbale ou motrice.
  • Ces symptômes sont similaires à ceux du trouble d’hyperactivité avec déficit d’attention (TDAH). Le TDAH est un trouble développemental avec des symptômes variables, mais on observe souvent une distractibilité, une impulsivité comportementale et une hyperactivité. Certains travaux suggèrent que le TDAH pourrait être lié à des besoins exagérés de stimulation et de renforcement.
  • Des études de neuroimagerie cérébrale suggèrent que l’activation des régions limbiques est anormale chez certaines personnes atteintes de TDAH, mais plusieurs personnes atteintes ne montrent aucune anomalie cérébrale avec les techniques actuelles.
  • De plus, on n’a pas encore découvert de marqueur biologique spécifique pour le TDAH. Les psychostimulants comme le méthylphénidate (ex: Ritalin) augmentent le taux de dopamine et de noradrénaline dans le système limbique et dans le cortex frontal, et ont souvent des effets bénéfiques sur les symptômes du TDAH.
  • Plusieurs symptômes du TDAH pourraient être dus à une mauvaise régulation des réactions affectives qui sous-tendent à la fois l’attention et le comportement.
17
Q

syndromes orbitofrontaux 9) Obsessions et compulsions

A
  • Les patients peuvent avoir des préoccupations anxieuses récurrentes (obsessions d’ordre, de propreté, de sécurité) accompagnées de doute excessif produisant des comportements répétitifs (compulsions de vérification, ménage, lavage).
  • Par ailleurs, chez les patients qui ont un trouble obsessif-compulsif (TOC) sans atteinte neurologique évidente, on trouve souvent des augmentations du métabolisme dans le cortex orbitofrontal ou des anomalies dans les noyaux gris.
  • Avant l’adolescence, le TOC s’observe souvent en association avec un syndrome de Gilles de la Tourette ou un trouble du spectre de l’autisme.
  • Des compulsions sont aussi souvent observées dans la démence fronto-temporale et parfois dans la maladie d’Alzheimer.
18
Q

syndromes orbitofrontaux 10) Dépendance envers l’environnement

A

Les patients peuvent montrer des comportements d’imitation des autres (croiser les bras, toucher le visage, expressions faciales..).

  • IIs peuvent parfois répéter des mots entendus (écholalie). Ils peuvent aussi faire des actions influencées par le contexte physique (Un écran allumé– on le regarde; Un objet à portée de main -on le prend) et négliger leurs objectifs ou leurs plans d’action.
  • Quand on leur demande de copier un dessin, ils peuvent parfois tracer par-dessus le modèle au lieu de dessiner à côté.
  • Ils peuvent aussi montrer des comportements répétitifs comme tracer un cercle 10 fois au lieu d’une seule qui suggère une négligence de l’objectif ou de la consigne mais aussi un contrôle automatique de l’action.
19
Q

personnalité

A

En psychologie, la personnalité est souvent définie comme une combinaison des
caractéristiques émotionnelles, des attitudes et des comportements d’une personne. Les gens diffèrent sur une foule de traits dont: leurs besoins sociaux, leur besoin d’action, de prévisibilité ou d’organisation, leur sensibilité à divers stresseurs, leurs valeurs, etc. Les traits de personnalité permettent, dans une certaine mesure, de prédire leur façon de réagir à plusieurs situations, leurs préférences et leurs intérêts. Ces traits dépendent de systèmes cérébraux de régulation des émotions.
Beaucoup de nos pensées et de nos actions sont déclenchées par des micro-émotions de désir (envies, impulsions) ou d’anticipation (plaisir, aversion, réprobation des autres). Ces micro-émotions ont été conditionnées par nos expériences et notre tempérament. Elles servent de signaux pour nous rappeler ce qui nous intéresse, ce qui nous préoccupe, ce qu’on trouve acceptable moralement et ce qu’on veut éviter. Un des rôles des micro-émotions est la régulation du comportement. Ces signaux sont en constante compétition les uns avec les autres et les plus forts déclenchent la sélection de buts, d’actions ou de pensées pertinentes qui déterminent nos intuitions et notre jugement dans chaque situation.