Cours 04 - Prévention sélective du suicide Flashcards
Les stratégies de prévention sélective s’adressent à __________.
Sur la base de ________, ________ ou encore en fonction de ________.
1) Des groupes ou des communautés spécifiques.
2) Caractéristiques sociodémographiques, géographiques, de la prévalence de facteurs de risque au suicide
Vrai ou faux?
La prévention sélective peut s’adresser à des groupes qui ne manifestent pas de comportements suicidaires, mais qui ont des besoins spécifiques en lien avec la prévention du suicide (ex.: les proches, les endeuillés)
Vrai
Quels sont les 6 principaux facteurs de risque du suicide chez les hommes?
- Acceptabilité du suicide
- Agressivité et impulsivité
- Utilisation de moyens létaux
- Consommation d’alcool et de drogue
- Chômage et surinvestissement dans les sphères du travail
- Statut matrimonial et rupture amoureuse
En quoi la socialisation masculine impacte le taux de suicide?
La socialisation des hommes favoriserait le développement de facteurs de risque et inhiberait le développement des facteurs de protection :
- elle véhicule l’idée que le suicide est plus acceptable chez les hommes que chez les femmes
- la socialisation masculine tolère et encourage l’agressivité et l’impulsivité de même que la consommation d’alcool et de drogue chez les hommes
- favorise également une plus grande accessibilité aux armes à feu
- la socialisation masculine augmente la vulnérabilité des hommes face à la perte d’emploi et à la rupture amoureuse
Masculinité traditionnelle et suicide : pourquoi le suicide serait plus “acceptable” chez les hommes?
Les ‘tentatives’ de suicide = plus féminines
Suicide complété = considéré comme un comportement masculin, les gestes suicidaires fatals sont donc tolérés, voire encouragés chez les hommes dans certaines circonstances (les hommes reçoivent moins de sympathie que les femmes à l’égard de leur tentative de suicide)
Pourquoi les hommes ont tendance à utiliser davantage de moyens létaux?
Pour éviter de “rater” leur suicide (scripts culturels) ils vont davantage planifier l’usage de moyens létaux.
(en somme, les hommes et les femmes utilisent les méthodes qui leur sont accessibles, familières et acceptables en tant qu’homme et femme dans leur commmunauté)
En quoi l’agressivité et l’impulsivité sont un facteur de risque important chez les hommes?
En raison de la façon dont ils sont socialisés = l’agressivité et l’impulsivité dont font preuve les hommes contribuent à favoriser chez eux une plus grande vulnérabilité au suicide
Aussi, parce que l’impulsivité va inhiber le désir de vivre (concept d’ambivalence).
En quoi la consommation de drogue et d’alcool est un facteur de risque important chez les hommes?
- Les hommes sont près de 3x plus nombreux que les femmes à présenter un risque élevé d’abus d’alcool
- Conso d’alcool = fortement associé à la détresse psychologique, aux idéations suicidaires et aux tentatives de suicide
- les troubles d’abus et de dépendance à l’alcool et aux drogues sont présents dans 30 à 50 % des cas de suicide
- Induit un état dépressif après une période de consommation chronique
En quoi le chômage et surinvestissement dans les sphères du travail sont un facteur de risque important chez les hommes?
Traditionnellement, l’homme occidental se valorise par son travail.
L’échec dans le domaine du travail et les impacts du chômage seront plus dévastateurs pour les hommes que pour les femmes puisque celles-ci dépendent moins de leur statut d’emploi pour se valoriser et s’accomplir
En quoi le statut matrimonial et la rupture amoureuse sont un facteur de risque important chez les hommes?
F = ont souvent la garde des enfants, liens + forts avec famille et amies, satisfaction des besoins émotifs.
H = dépendent largement de leur conjointe pour satisfaire besoins affectifs, physique et psychologique. Soutien social défaillant.
Qu’est-ce qui explique la sous-utilisation des services en santé mentale chez les hommes (le “paradoxe de l’intervention”)?
Approches thérapeutiques = exigent des clients certaines capacités qui entrent en contradiction avec les exigences de la masculinité.
Le monde thérapeutique demande aux hommes de renoncer à certains comportements et mécanismes d’adaptation, pour en adopter de nouveaux (ex : renoncer au contrôle versus le maintenir, dévoiler vie privée versus cacher, être vulnérable versus être invincible, etc).
Pourquoi la socialisation masculine est en contradiction avec la demande d’aide?
- la socialisation masculine limite l’expression émotionnelle des hommes (en exigeant stoïcisme, indépendance et invulnérabilité)
- expression de la souffrance : non dite ou mal exprimée (ex: agir compulsif et colérique) est plus difficilement reconnue (donc + difficile à soulager)
- difficulté à demander de l’aide pcq incompatibilité de ce comportement avec les attributs masculins de la compétence, du succès et de la réalisation de soi (aide = faiblesse)
- Demande aide en dernier recours
- Malaise avec thérapies de la parole (privilégient l’action)
Comment réconcilier les contraintes de la masculinité et la demande d’aide ?
- Mobiliser les valeurs associées à la masculinité pour valoriser la demande d’aide
- Rendre les services pertinents à leurs yeux
- Ne pas tenter de “rééduquer” les hommes
- Éviter de présenter les hommes comme des victimes
Quelles sont les recommandations de la recherche dans les milieux de pratique pour favoriser la prévention du suicide chez les hommes?
- Former les intervenants à reconnaître la souffrance derrière la colère et à gérer l’agressivité
- Impliquer les proches et les milieux de vie dans les programmes de prévention, car ils jouent un rôle clé dans l’orientation vers l’aide
- Intégrer la problématique de l’abus de substances dans les interventions, en collaborant avec les organismes spécialisés
- Impliquer les proches dans le suivi des hommes suicidaires
- Offrir une réponse rapide et adaptée dès le premier contact
- Privilégier des approches axées sur l’action et les solutions (pragmatique) & fixer des objectifs clairs avec des résultats à court terme
- Éviter les stéréotypes masculins dans la prévention du suicide, car il n’existe pas de profil type d’homme suicidaire
Quels sont les facteurs de risque liés au contexte policier (ou premiers répondants)? 5 principaux :
- Stress chronique lié au travail
- Horaires de travail atypiques :
- Sommeil
- Impact sur contexte familial - Exposition à des événements potentiellement traumatiques (EPT) :
- Dépression
- Trouble Stress Post-traumatique
- Abus de substances - Accès à l’arme à feu de service :
- Méthode de suicide privilégiée
- Léthalité et rapidité élevée
- Plus difficile de changer d’idée, d’appeler à l’aide ou d’être secouru une fois le geste posé - Mise en investigation, suspension ou échec professionnel
- Souvent facteur précipitant le suicide
Quelles sont les barrières à la recherche d’aide chez les policiers?
- Craintes de brèches de la confidentialité
- Crainte que l’utilisation du service d’aide entraîne des conséquences sur la carrière
- Perception négative des collègues qui ont un problème de santé psychologique (= faible, pas fiable, etc)
- Impression d’être jugé par les collègues et supérieurs en allant consulter
- Méconnaissance réelle ou perçue de la réalité policière par les services professionnels (“ce que je vis, le professionnel ne pourra jamais le comprendre”)
Quels sont les facteurs de protection liés au contexte policier?
- Sentiment d’appartenance (à l’équipe, à l’organisation, à la profession)
*chez personnel policier, la notion de groupe est centrale à l’identité - Soutien des collègues et des gestionnaires
(Ils préfèrent ne pas parler de leurs expériences difficiles à leur entourage, plus facile d’en parler entre eux - vécu similaire)
Quels sont les principaux éléments qu’on relève des analyses des rapports du coroner sur 51 suicides de policiers au Québec?
- Majoritairement des hommes
- Moyen le plus fréquemment utilisé: arme de service
- Consommation d’alcool ou de drogue, contexte de séparation, difficultés liées au travail
- La plupart des suicides n’étaient pas sur les lieux de travail
Impac du programme du SPVM « Ensemble pour la vie »?
Une baisse du taux de suicide de près de 80% maintenue sur un période de 22 ans
En quoi la modernisation du secteur agricole est un facteur de risque lié au contexte agricole?
- Endettement (équipements, machinerie, technologies)
- Isolement social et professionnel
- Mondialisation et politiques économiques
- Fluctuations des marchés
- Réglementations gouvernementales et « paperasse »
- Image de la profession
Quels autres facteurs de risque sont liés au contexte agricole?
- Pertes de rendements liées aux conditions climatiques
- Épuisement professionnel = conditions de travail (longues heures), culture du travail intense, pénurie de main d’œuvre
- Blessures et accidents de travail
- Enjeux familiaux (assurer la relève dans l’entreprise familiale, conciliation travail-famille)
- Accès aux moyens létaux
Quelles stratégies d’intervention pour soutenir les agriculteurs en matière de santé mentale ?
Travailleurs de “rangs” : vont sur les fermes, en viennent à se faire connaître des communautés et se font accepter des familles.
Idée → ne pas attendre que les agriculteurs aillent vers les services, mais que les services viennent à eux (“outreach)
Quel est le programme en prévention sélective du suicide au Québec mis de l’avant depuis les années 2000?
Agir en sentinelle pour la prévention du suicide
Qu’est-ce qu’une sentinelle?
- Personnes (citoyennes) susceptibles d’être en contact avec des personnes suicidaires dans leurs milieux (ex.: enseignants, administrateurs, animateurs, etc.).
- Elles établissent le contact et assurent le lien avec les ressources d’aide
- Pas des intervenants; formation de 7h (similaire à des premiers soins psychologiques).
**Tout citoyen peut devenir sentinelle; une organisation peut créer un réseau de sentinelles
Quels sont les 1) critères de sélection et les 2) qualités requises pour devenir une Sentinelle?
1) souvent choisies pour leurs liens étroits avec des groupes à risque dans des milieux ciblés / ne doivent pas avoir été récemment touchées par le suicide
2) entretenir des liens de confiance avec les personnes de son milieu / être volontaire et souhaiter jouer un rôle proactif dans la prévention du suicide
Quel(s) sont le(s) rôle(s) d’une sentinelle?
- Repérer et entrer en contact avec les personnes vulnérables au suicide
- Vérifier la présence d’idées suicidaires
- Recueillir les infos sur la planification du suicide
- Favoriser la demande d’aide
- Transmettre les informations à un intervenant désigné
- Respecter ses limites en tant que sentinelle
Quel est le rôle des CISSS/CIUSS et Centres de prévention du suicide? (1)
- Soutien aux sentinelles
- accès à un intervenant désigné disponible en tout temps
- suivi post-formation pour maintenir et améliorer les compétences des sentinelles
- activité d’échange et de partage pour discuter du rôle et briser l’isolement
- possibilité d’une intervention de postvention après un suicide dans un milieu
Quel est le rôle des CISSS/CIUSS et Centres de prévention du suicide? (2)
- Gestion des réseaux de sentinelles
- Sensibilisation des milieux à l’importance des sentinelles et recrutement ciblé.
- Formation des sentinelles par des formateurs désignés.
- Répertoire des intervenants et services d’aide dans les milieux.
- Élaborer des lignes directrices claires pour l’orientation des personnes en détresse vers les services appropriés
Impact des sentinelles : environ 2/3 ont repéré une personne en détresse depuis leur formation. Toutefois, le __________ n’est pas constant, car se sent souvent __________.
1) Recours à l’intervenant désigné
2) responsables de la personne en détresse et ne veulent pas l’abandonner à elle-même
Quels sont les facteurs pouvant générer du stress chez les proches de la personne suicidaire?
- Surveillance et gestion du risque suicidaire
- Prise en charge de diverses responsabilités: soutien émotionnel, conseils, finances, déplacements, naviguer le système de santé, etc.
- Perturbation de la dynamique familiale, conflits relationnels
- Réduction du temps disponible pour le travail et les loisirs
Quels sont les risques pour la santé chez les proches de la personne suicidaire?
- Hypervigilance (état d’alerte constant → angoisse, épuisement)
- Stress chronique
- Anxiété
- Dépression
- Sentiment d’échec ou de rejet
- Problèmes de santé physique
Quels sont les besoins principaux des proches de la personne suicidaire?
- Formations pour reconnaître les signes avant-coureurs, gérer le risque suicidaire & soutenir leur proche
- Soutien psychologique & services en santé mentale
- Aide pour naviguer le système de santé
- Être davantage impliqué dans les décisions liées au traitement de leur proche (compréhension, communication, coordination)
- Meilleure accessibilité et prise en charge de leur proche