Cours 01 La justice réparatrice et la médiation Flashcards
Quels sont les trois façons de répondre au crime?
- De manière punitive (sanction et isolement)
- ici, c’est le délit qui est important et la peine doit être juste par rapport au contexte sociale et aux valeurs sociétales - De manière clinique (conformité du comportement, personne a un problème)… c’est plutôt un droit réhabilitatif
- ici, c’est l’individu qui est important, ce qu’il ressent. On veut le traiter/guérir afin que la personne soit meilleure en société - De manière réparatrice, plutôt du droit réparateur
- ici, on cherche la réparation du préjudice de la victime, la resocialisation de l’infracteur et la reconstruction du lien social brisé
Quels sont les objectifs de la JR?
- Réparer les dommages causés aux victimes ou réparer le déficit symbolique de l’acte
- Resocialiser le délinquant (NE SERT PAS à Réinsérer, prévenir la récidive)
- Réparer ou restaurer le lien social brisé
Qui a émit la première théorisation de la JR?
Howard Zehr en 1990
Quels sont les trois acteurs obligatoires de la JR?
- La victime
- L’infracteur
- La communauté (n’est pas l’État, mais une partie à part entière… n’inclut pas les acteurs judiciaires)
La JR emploi plusieurs techniques, lesquelles?
Le cercle de discussion ou la conférence (groupe)
Le face à face à deux
L’«engagement» auprès de la communauté
La mesure destinée à la réparation des victimes
La mesure de soutien social à l’infracteur (à ne pas confondre avec une mesure carcérale douce!)
Pourquoi la JR revient à la mode dans les 70-80-90, trois raisons?
1- La contestation des institutions répressives
→ Universités américaines (École de Chicago, Université Berkeley dans les années 60)
→ En Europe: M. Foucault, R. Castel, N. Christie, L. Hulsman ― 4 piliers du mouvement abolitionniste
- Institutions répressives: Auto-alimentation, Échec, Rôle dans la définition criminelle de l’acte, Crime = caractéristique universelle et non une déviation
→ Mais aussi le cas particulier de la justice des mineurs…
2- La redécouverte de la victime (le système de justice brise les victimes)
→ Naissance de la victimologie à la fin de la seconde guerre mondiale
→ Reconnaissance des droits et besoins des victimes à partir des années 1970
→ Popularisation de la notion de réparation
→ Exclusion au sein du système pénal
3- L’«exaltation de la communauté»
→ Redécouverte des pratiques traditionnelles de règlement des conflits
→ Les conflits sont moins nombreux et mieux gérés dans des sociétés traditionnelles prônant la «négociation»
En pratique, que sest-il passé dans les années 70-80-90 pour que la JR revienne à la mode?
1- De la théorie à la réalité…
→ Belgique, Canada, États-Unis, Australie, Nouvelle Zélande, Samoa… (surtout) ― ce sont les pays colonisateurs qui se sont installés sur des territoires des premières nations (Poussée du mouvement en faveur de la reconnaissance des peuples autochtones)
→ Aux États-Unis en particulier… (Poussée des mouvements confessionnels et particulièrement des Mennonites contre la peine de mort et la surpopulation pénale ― une communauté protestante ayant des valeurs très ouvertes ― lutte contre le port d’armes et la peine de mort, d’où pourquoi ils sont très présents aux États-Unis)
→ En Belgique, au Canada… (Poussée pour la reconnaissance d’une justice des mineurs différente de la justice pour adultes)
2- L’expérience de Kitchener (ON) en 1974
→ L’affaire de 1974: implication du Comité central Mennonite
→ La même année: Conseil des églises pour la justice et la criminologie (11 églises fondatrices) fait de la JR l’élément central de leur travail
→ Années 1980: Juge Barry Stuart, premiers cercles de détermination de la peine dans le Yukon
→ 1996: le Code Criminel change les objectifs de détermination de la peine :
Art. 718 e) et f): prendre en considération la «réparation des torts causés aux victimes et à la collectivité», «susciter la conscience de leurs responsabilités chez les délinquants, notamment par la reconnaissance des torts causés aux victimes et à la collectivité»
Que s’est-il passé dans le tournant de 1999?
En milieu autochtone: Arrêt R.c.Gladue (1999) – La Cour Suprême reconnaît la «guérison» comme valeur normative en matière de détermination de la peine
Discours du trône : engagement pris par le gouvernement de se lancer dans un programme de JR
Commission du droit du Canada l’appuie en 1999 dans un document «De la justice à la justice transformatrice»
Que s’est-il passé dans le tournant des années 2000?
ONU – 2002: Principes fondamentaux concernant le recours à des programmes de JR en matière pénale
Justice Canada (Min. Just. Can.) publie «Valeurs et principes de la justice réparatrice en matière pénale»
Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents adoptée en 2003:
la justice réparatrice est présentée dans 3 paragraphes à l’article 5…
Et plus encore…
Pourquoi une telle explosion de la JR dans les années 2000/2010 (6) ?
- Augmentation massive de la répression (peines planchers, sentences longues, registres des délinquants sexuels, assujetissement…)
→ Avec le gouvernement Harper… Loi C-10 - Déclin massif de la légitimité des institutions pénales, période de doute généralisé (justice, police, aide aux victimes, système correctionnel
→ Hésitations à dénoncer – beaucoup de crimes intrafamiliaux ― les agressions sexuelles = environ 90-95% ne sont pas dénoncées.
→ Impuissance du système de justice (preuves)
→ «Pas assez important»
→ Déceptions ou frustrations - Déclin massif de la capacité de maintien du contrôle social par les autres institutions
→ Familles (rôle parental)
→ Écoles et milieux scolaires
→ Médecin, maire, curé, notaire… - Baisse record des taux de violence et entrée dans une période de sur-visibilité de cette dernière («tolérance zéro)
→ Violence à l’école
→ Violence dans les institutions (milieux hospitaliers, centres jeunesse…) - Intolérance au pouvoir et aux abus de pouvoir (avocats, juges, ministres du culte, direction des écoles et enseignants)
- Crises financières et économiques affaiblissant les capacités de dépenses personnelles
Qu’est-ce la disparition de la vengeance?
C’est une vengeance symbolique, dite vindicatoire
Il y a un discrédit très fort de la vengeance dans notre société moderne, qui tient à son refoulement et à sa dénaturation par l’État : avec l’étatisation de la justice, la vengeance est devenue une justice privée, désocialisée et dé-ritualisée ; vengeance sauvage, que les historiens du droit pénal ont utilisée comme « notion repoussoir » pour mieux asseoir la rationalité de la peine. (Verdier, 1984 : 150)
- On apprend que la vengeance violente est mal dès notre plus jeune âge
Comment reconnaître une mesure de JR?
- Optique sur la manière de faire justice
- Centrée sur un désir de réparation des torts sur un événement vécu personnellement (et précis)
- Impliquant (de manière volontaire) un auteur, une victime (ou deux parties) et ou plusieurs membres de la communauté
- Objectif: organiser l’avenir et/ou renouer des liens sociaux brisés; obtenir des explications, des réponses
Qu’est-ce que n’est pas la JR?
Lutter contre la récidive, éduquer (un auteur, une victime ou un citoyen), guérison ou thérapie, se faire du bien, faire en sorte que ce que j’ai vécu «serve à quelque chose», se réconcilier (avec ses proches, sa victime etc.)
Programmes conseillés, programmes semi-imposés, choix
Démarche vertueuse ou bienpensante
Pourquoi la JR a une telle popularité auprès des victimes?
Seul modèle à les considérer et les mettre au centre du processus
Garantie de retour à une situation non-victimogène
Forme de justice personnalisée (rythme, temps, coûts…)
Pourquoi la JR a une telle popularité auprès des infracteurs?
-Besoin de réparer
-Même besoin de comprendre ce qui s’est passé que les victimes
-Besoin d’être responsabilisé dans une démarche d’engagement
-Projet d’avenir et travailler à changer sa vie
-Mettre fin à l’isolement (intérieur comme social)
Etc…