Conséquentialisme / Utilitarisme Flashcards
Qu’est-ce que le conséquentialisme ? Son principe clé ?
- La valeur morale d’une action dépend de ses conséquences bonnes ou mauvaises
- Ce qui compte est de maximiser les meilleures conséquences pour l’ensemble des individus affectés (maximiser le bonheur du plus grand nombre)
Par quel dilemme pouvons nous illustrer cette approche ?
Dilemme du chauffeur de Tramway
Quels sont les éléments clés ressortis du dilemme du chauffeur de Tramway ?
- L’intention n’a pas de pertinence, mais plutôt les conséquences
- Le fait d’agir (prendre une décision) ou omettre d’agir (laisser libre à son court) restent tout les deux des choix et ont donc des conséquences
- Dans ce dilemme, le choix devrait être fait en fonction de sauver un maximum d’individu (dévier de sa trajectoire pour frapper une personne plutôt que 5)
Deux auteurs phares de l’utilitarisme ?
- Bentham
- Mill
Comment Bentham concoit-il l’utilitarisme ?
- Utilitarisme est la science de la moralité
- Il avait une conception naturaliste de l’humain : l’homme est un être sensible par sa capacité de ressentir la souffrance et le plaisir (il n’est donc pas un être rationnel)
- Réduction des actions humaines au plaisir et la peine qui deviennent les états quantifiables et mesurables
- L’humaine et les animaux sont donc au même pied d’estale
Comment se décrit le principe de l’utilitarisme selon Bentham ?
L’utilité de nos actions s’observent dans les conséquences permettant de maximiser le bonheur et de minimiser la souffrance
3 sous éléments complètent ce principe :
1. Téléologique : But universel étant la recherche du bonheur
2. Eudénomiste : Le bonheur est la fin désirable (conception morale universelle)
3. Hédoniste : Le bonheur est la satisfaction des plaisirs
Autrement dit, le but principal est la recherche du bonheur qui se traduit par la satisfaction des plaisirs
Quels sont les 3 principes décrivant l’utilitarisme selon Mill ?
- Hiérarchie qualitative des plaisirs et peines
- Principe d’impartialité
- Utilitarisme indirect
Quels sont les différences principales entre les visions de Bentham et de Mill ?
- Mill conçoit l’humain comme une espèce sensible supérieure, car douée de raison (supériorité des facultés intellectuelles de l’humain)
- L’humaine est le seul à avoir une dimension morale
- Les plaisirs intellectuels sont supérieurs aux plaisirs corporels
- Le bonheur ne devrait pas être limité qu’à une conception hédoniste (maximiser la satisfaction des plaisirs), mais plutôt miser sur le plein développement de l’humain (son bien-être)
- Le bonheur n’est donc pas la fin désirable pour tous (nous pouvons avoir une vie difficile, mais qui est digne d’être vécue)
- Mill mise sur un utilitarisme de la règle plutôt qu’un utilitarisme de l’acte
Explique le principe de la «hiérarchie qualitative des plaisirs et des peines»
- Mill va privilégier la dimension intellectuelle plutôt que corporelle : les plaisirs de l’esprit sont supérieurs aux plaisirs corporels (plus animal)
- Le but n’est pas de satisfaire à tout prix les plaisirs, mais bien de maximise le plein développement de l’humain ; sont bien-être
- Certaines dimensions ne procurent pas de plaisirs, mais demeurent essentielles, car elles apportent des éléments au niveau intellectuel/accomplissement de soi, etc.
- Homme est un être rationel et doté de faculté intellectuelle supérieure lui conférant une moralité
- Ce concept permet de mieux répondre à la dimension psychologique de la médecine, car nous y intégrons la notion de qualité de vie
Quel est le message de l’écrit «La machine de réalité virtuelle» de Nozick ?
La satisfaction des plaisirs n’est pas le but ultime ; une vie imparfaite permet d’apprécier les choses
Explique le principe d’impartialité de Mill
- Tout comme Bentham, il stipule que l’utilitarisme n’est pas un égoïsme moral
- L’utilitarisme doit avoir une portée universelle, démocratique et progressiste (ex.: faire reconnaître l’égalité morale et politique des femmes)
- Nous devons jamais accorder de faveur à soi-même ni aux autres
- Nous devons traiter les individus égaux dans la balance morale (tous valent pour 1)
Explique le principe d’utilitarisme indirect (de la règle) selon Mill
On applique le calcul de conséquence au niveau de grandes règles morales pour ensuite appliquer les règles aux dilemmes éthiques présents
* Approche généraliste
* Présence de règles générales guidant nos actions ; ces règles sont dans l’intêret du bien-être commun
Explique le concept d’utilitarisme de l’acte (direct) de Bentham
On applique le calcul des conséquences à chacunes de nos actions, à chaque dilemme, à chaque problème
* Approche casuistique et donc pas de règles généralisables à tous les cas
* Il n’y a pas de règles morales prédestinées
Quelles sont les 3 objections classiques à l’utilitarisme ?
- Objectivisation de la notion subjective du bonheur
- La fin justifie-t-elle réellement les moyens ?
- Impossibilité du postulat d’impartialité
Qu’entendons-nous par «objectivation de la notion subjective du bonheur» ?
- Bonheur est fondamentalement un élément subjectif, mais on tente de l’objectiver
- Cela ne donne pas de point de repères précis revenant à dire que l’on se base sur des préférences
- Ces préférences peuvent être irrationnelles !
Quelle est la réponse de l’utilitarisme face à la critique de l’objectivation de la notion subjective du bonheur ?
- Introduction d’une notion de préférences informées provenant d’un individu bien informé et rationnel
- Cette notion va se muer avec la notion d’intérêts fondamentaux menant à la théorie du bien-être
Qu’est-ce que la théorie du bien-être ?
Approche plus objective «du bonheur» avec une liste d’intérêts fondamentaux favorisant un bien-être maximal
Ex.: La démocratie est un régime qui maximise les préférences électorales des citoyens
Qu’entendons-nous par «la fin justifie-t-elle réellement les moyens» ?
- Utilitarisme évalue les actions en fonctions de l’utilité extrinsèque et ne repose donc pas sur une valeur morale intrinsèque (donc peu importe les moyens qu’on entreprend, ce n’est pas grave en autant qu’on maximise le bien-être du plus grand nombre)
* La critique est donc que les moyens ne devraient pas toujours être acceptés pour arriver à nos fins
Ex.: Torture - utilitarisme pourrait se dire pour la torture, car cela permettrait de repérer les activités de tortures clandestines ou encore le fait de torturer permettrait de sauver de nombreuses vies…
Cependant, fondamentalement, la torture est prohibée au nom de considération morale intrinsèque, et ce peu importe les circonstances
Quelle est la critique à l’égard du postulat d’impartialité ?
- Il est impossible de demander une impartialité absolue
- Nous avons une partialité morale et nous sommes pris en faveur de nos proches (ex.: obligations parentales)
- Si tous les individus sont réellement égaux = problème de majorité vs. minorité pouvant entraîner une sorte de «sacrifice des droits de la minorité au détriment de la majorité»
- Une égalité (impartialité) suppose une non-différenciation des personnes au niveau moral ; perte de la valeur morale individuelle (et leur droits individuels) –>génère une forte critique au niveau des droits individuels
Quel approche médicale découle de l’utilitarisme ?
Paternalisme médical
Quel est le but de la profession médicale selon le paternalisme médical ?
- Maximiser le bien-être (santé) et de minimiser les souffrances du PT
Comment pourrions nous caractériser le paternalisme médical ?
Dans l’optique de maximiser le bien-être et minimiser les souffrances :
* Le médecin avait le pouvoir décisionnel dans la décision thérapeutique et donc une position subordonnée du patient
* Les interventions thérapeutiques priment sur l’inégalité dans la relation cliniquemédecin-PT
* Le but de la médecine n’est donc pas de démocratiser la relation, mais plutôt de démocratiser les conséquences (maximisation du bien-être) – La relation ajd devient de plus en plus démocratiser (TCLE)
* Cette approche mène donc au concept de macrodécision avec par exemple la mise en place de la santé publique
* La macrodécision permet d’avoir une approche conséquentialiste quand on ne peut pas faire du cas par cas
Exemple d’application de la macrodécision en lien avec le paternalisme médical.
Vaccination pour la variole à New-York
* Mise en place d’un programme vaccination
* On ne demande pas l’avis de la population
* Mis en place d’un calcul conséquentialiste justifiant la mise en place de ce programme
* Ici, il y a utilitarisme de la règle, car si nous faisions de l’utilitarisme de l’acte, nous nous serions arrêté aux 4 cas d’encéphalites pour juger de la validité de cette décision
Qu’est-ce que les QALYs?
- Métrique pour les budgets de santé et pour mieux gérer l’allocation des ressources limitées
- On cherche à maximiser le nombre d’interventions permettant de générer le plus de QALYs
- Application troublant : Oregon plan où on a décider de privilégier les soins dentaires plutôt que la greffe de moelle osseuse pour sauver des enfants atteints de leucémie (budget + limité, car moins de QALYs)
Le libéralisme déontologique répondrait quoi à l’application des QALYs (notamment dans l’exemple de l’Oregon Plan) ?
Il aurait préconiser les droits et libertés inviolables de l’individu plutôt que de «maximiser le nombre de QALYs»
Que faut-il retenir de l’approche conséquentialiste (utilitariste) ?
- Il ne faut pas démoniser ni idéaliser cette approche
- Il faut viser le juste milieu
- L’approche du libéralisme déontologique pourrait peut-être être une alternative/complément