Complications de l'immobilité et du décubitus Flashcards
Définition d’un escarre ?
= nécrose ischémique des tissus cutanés ou sous-cutanés liée à une pression prolongée des parties molles, supérieure à la pression de perfusion capillaire (33 mmHg), en regard d’un relief osseux
- fréquent, potentiellement grave
- sujet sain : escarre possible en 2h
- en position assise : escarre possible en 3h
- en position couchée : escarre possible en 4h
FdR d’escarre ?
- hypoxie : fièvre, athérosclérose, diabète, hypotension, vascularite, anémie, pathologie respiratoire
- dénutrition, déshydratation
- maladie neurologique : tb vigilance, sensitif, moteur
- corticoïdes, ergotamine, a-bloquant..
- facteur mécanique : hyperpression, cisaillement, frottement et macération, soins locaux
Stades d’escarre ?
Stade 0 = menace d’escarre : hyperhémie réactionnelle disparaissant à la pression
Stade 1 = érythème permanent : hyperhémie ne disparaissant pas à la pression, érythème avec oedème périphérique persistant à la levée de l’appui, douleur, prurit => mise en décharge, prévention
Stade 2 = désépidermisation : perte cutanée superficielle pouvant s’étendre au derme : abrasion, phlycène pouvant s’aggraver en collection séro-hématique = plaque de désepidermisation avec réaction inflammatoire et surinfection bactérienne possible
Stade 3 = escarre : perte cutanée profonde incluant l’épiderme, le derme et l’hypoderme : plaque de nécrose ne dépassant pas les fascias musculaires avec réaction inflammatoire et surinfection associée => non spontanément douloureuse, mais douleur à l’appui et aux soins
Stade 4 = ulcère profond avec perte cutanée profonde touchant les 3 couches de la peau et s’étendant à l’os, aux tendons et aux articulations sous-jacentes
/!\ L’aspect apparent ne reflète pas toujours la gravité : le derme résiste mieux à l’ischémie, la nécrose superficielle est généralement moins étendue que la nécrose sous-jacente
Complications d’escarre ?
- surinfection : érythème, chaleur locale, oedème, suppuration, odeur
- abcès profond, cellulite, fistule, ostéite, ostéo-arthrite voire septicémie
- extension de l’escarre
- retard/absence de cicatrisation
- bourgeonnement exubérant
- transformation cancéreuse tardive
- lié à l’hospitalisation : infection nosocomiale, perte d’autonomie, troubles psychiques..
Echelle d’évaluation du risque d’escarre ?
- échelle de Waterlow : très haut risque > 20, haut risque 15-19, moyen risque 10-14, risque faible < 10
- échelle de Norton : risque < 14 : faible 13-16, modéré 12-13, élevé 11-12, très élevé < 11
- échelle de Braden : risque si < 15
Prévention des escarres ?
- changement de position toutes les 2-3h
- prévention de toute macération
- assurer des apports nutritionnels suffisants
- éducation du patient et de son entourage
- supports adaptés
Supports adaptés à la prévention des escarres ?
- risque faible : lit normal ou matelas à insert
- risque modéré : matelas à insert ou matelas en mousse composite
- risque élevé : matelas à pression alternante ou lit à gros modules
- risque très élevé : matelas à pression alternante, lit fluidisé, lit à aéro-suspension
- supports de fauteuil : coussin de siège
Choix du matelas en fonction du risque d’escarre ?
- surmatelas statique : absence d’escarre, risque peu élevé = patient pouvant se mouvoir dans le lit et passant < 12h/jour au lit
- matelas statique : absence d’escarre, risque moyen = patient pouvant se mouvoir dans le lit et passant < 15h/jour au lit
- surmatelas dynamique : antécédents d’escarre, escarre peu profonde ou risque élevé = patient incapable de bouger seul et passant > 15h/jour au lit
- matelas dynamique : plusieurs escarres de stade élevé ou risque très élevé = patient incapable de changer seul de position et passant > 20h/jour au lit
TTT escarre phase de nécrose ?
- détersion = favoriser le décollement de la zone nécrotique par ramollissement puis excision pour permettre une détersion complète : mécanique (débridement à la curette ou au bistouri) et/ou chimique (enzyme protéolytique)
- pansement pro-bourgeonnant gras quotidiens ou biquotidiens ou hydrogels sous forme liquide ou en plaque
TTT escarre phase exsudative ?
= plaie recouverte de débirs fibrineux
- nettoyage à l’eau non stérile ou au sérump phy
- pansement absorbants : alginate de calcium, hydrocellulaire, pansement au charbon ou hydrocolloïdes
TTT escarre phase de bourgeonnement ?
Cicatrisation en milieu humide : pansements protecteurs et humides
- hydrocolloïdes si la plaie encore exsudative
- pansement gras si plaie bourgeonnante sèche et superficielle
=> changement selon l’état du pansement, le moins souvent possible (tous les 2-4 jours)
TTT escarre phase d’épidermisation ?
- protection de la peau : pansement occlusif hydrocolloïde ou pansement gras
- pansements corticoïdes ou nitrate d’argent en application si épidermisation excessive
TTT chirurgical d’un escarre ?
= exérèse chirurgicale des tissus nécrosés et couverture par lambeaux cutanés ou musculo-cutanés (si exposition osseuse ou tendineuse) ou greffe de peau mince (si bourgeonnement satisfaisant)
- nécrose tissulaire étendue
- perte de substance étendue associée ou non à un décollement
- échec de détersion médicale ou sepsis
Stratégie thérapeutique escarre stade 0 et 1 ?
- suppression de l’appui jusqu’au retour à un aspect normal de la peau
- interdiction des massages, frictions et de l’application de la glace ou d’air chaud
- utiliser un film semi-perméable ou un hydrocolloïde transparent en cas de risque de macération
Stratégie thérapeutique escarre stade 2 ?
- évacuation du contenu des phlyctènes par ponction ou ouverture au bistouri, en maintenant si possible l’épiderme décollé
- pansement hydrocolloïde ou gras
Stratégie thérapeutique escarre stade 3 et 4 ?
- nettoyage au sérum physiologique => PAS d’antiseptique ou d’ATB locaux
- cicatrisation dirigée : détersion, pansement adapta
- avis chirurgical
- surveillance : surface, profondeur, topographie, douleur
Prévention de la MTEV lors du décubitus ?
- contention veineuse des MI 24h/24
- contraction musculaire régulière des MI, voire séances d’électromyostimulation (efficace aussi sur les oédèmesà
- drainage manuel par massafe
- apprentissage d’une respiration abdomino-diaphragmatique
- verticalisation précoce
- HBPM dose préventive 1 injection/j
Complications cardio-vasculaire du décubitus ?
- MTEV
- hypotension orthostatique
- désadaptation cardiaque
- oedèmes
Complications respiratoire du décubitus ?
= syndrome restrictif par effet gravitationnel, altération de la cinétique mucociliaire et de la course diaphragmatique
- risque encombrement, atélectasie, infection
=> kiné respiratoire quotidienne chez les patients à risque
Complications locomotrices du décubitus ?
- ostéoporose dès 3 semaines => travail musuclaire actif, verticalisation précoce +/- biphosphonate IV
- enraidissement articulaire = rétraction capsulo-ligamentaire et tendineuse, réversible puis irréversible (ankylose)
- désadaptation posturale : rétropulsion au 1er levern difficulté de la marche et transfert, risque de chute
- complication musculaire : amyotrophie rapide, chute de la force de contraction, réduction de l’endurance => installation correcte, mobilisation et étirement musculaire passifs et actifs voire séances d’électromyostimulation
Complications neurologiques et psychique du décubitus ?
- compression des nerfs périphériques
- douleurs
- angoisse
- dépendance
- déconditionnement sensoriel : favorise la survenue d’une confusion et d’hallucinations
Localisations des nerfs vulnérables lors du décubitus ?
- nerf ulnaire dans la gouttière épitrochléo-olécranienne
- nerf radial dans la gouttière humérale
- nerf sciatique derrière l’extrémité supérieur du fémur
- nerf fibulaire commun au col de la fibula
Complications digestives du décubitus ?
- RGO
- fausses routes : prévention = adaptation diététique, position demi-assise tête en légère antéflexion, prise de repas par le patient, verre à encoche nasale
- constipation
Complication urinaire du décubitus ?
= diminution de la vidange vésicale : favorise la persistance d’un résidu post-mictionnel
- risque d’infection urinaire; lithiase
Désadaptation cardiaque ?
= modification cardiaque en quelques semaines : augmentation de la FC de repos
- moindre tolérance à l’effort : tachycardie, dyspnée, inadaptation tensionnelle
- PEC : ré-entraînement à l’effort