CM 1 - Grandes caractéristiques de la Religion romaine Flashcards
Religion publique =/= Religion privée
La religion publique, ou civique, est contrôlée par l’Etat. Il n’y a aucun contrôle de l’Etat sur la religion privée.
L’Etat n’intervient que si la religion privée remet en question l’ordre publique.
Festus, auteur du IIe siècle, auteur de la signification des mots :
“Les cultes publics sont ceux que l’on accomplit aux frais de l’Etat, au nom du peuple (…). Par opposition, les cultes privés sont ceux que l’on accomplit pour des particuliers, des familles, des gentes.”
Dans la religion civique, l’Etat finance les rites des cultes.
Le terme de peuple, populus, renvoie à l’ensemble des citoyens romains. La notion de peuple est donc très restrictive. Ne font pas partie du peuple les femme,s les enfants, les esclaves et les étrangers.
La religion civique n’est pas une religion du salut individuel. Seul compte la communauté des citoyens, la survie de Rome.
Une religion polythéiste sans révélation
On retrouve dans la religion romaine une multitude de dieu avec un panthéon évolutif.
Cette religion n’est pas initiatique. On peut contacter directement les dieux, c’est inné.
Ce n’est pas une religion révélée.
La religion romaine est codifiée par le respect de procédures religieuses, de gestes et de rituels.
John Scheid : “Quand faire, c’est croire” : ce sont les actes rituels qui comptent.
La religion est pragmatique, à visée utilitaire. Valère Maxime : “les dieux sont vénérés pour en tirer avantage”
Une religion contractuelle pour assurer la survie de la cité
La religion romaine est fondée sur un contrat entre les hommes et les dieux.
Principes du don et du contre-don.
Selon la tradition romaine, le contrat a été établit à l’époque royale par le deuxième roi de Rome, Numa Pompilius. C’est lui qui établit les fondements de la religion publique. C’est lui qui passe un contrat avec Jupiter pour que celui-ci devienne le dieu protecteur des romains.
Comme dans tous les contrats, il y a du marchandage. Il faut que les termes du contrat sont explicitement énoncés,d e manière très précise.
Les romains mènent des rites pour entretenir leur relation avec les dieux.
Si les dieux ne respectent pas leur part du contrat, les romains vont chercher de nouveaux dieux.
Théodore Mommsen : “Religion d’épicier”
Le panthéon composite de la religion romaine
Le panthéon romaine s’apparente à un mille feuille.
Les romains ont une multitude de Jupiter, de Venus, de Minerve, avec différentes épiclèses.
L’épiclèse, c’est l’épithète accolé au nom d’un dieu. Ex: Jupiter Capitolin, alias Jupiter Optimus Maximus, très bon, très grand.
Jupiter Ammon, protecteur de l’armée romaine, avec des cornes et des oreilles de boucs.
Jupiter Feretrius est le témoin des contrats et des mariages.
Jupiter Victor est celui qui apporte la victoire aux romains.
Chacun de ces dieux sont différents. Les plus grands dieux du panthéon ont des attributs qui permettent de les identifier.
Jupiter et la triade capitoline
Il s’agit des divinités les plus importantes à Rome.
Jean-Pierre Martin, la triade capitoline est la triade poliade de Rome, protectrice de la cité. Cette triade est le symbole de l’état romain lui même.
Cette triade a été importée par les étrusques.
Cette triade est composée de Jupiter, son épouse Junon et sa fille Minerve. Sur les productions iconographiques, Jupiter est toujours représenté au centre, accompagné d’un aigle, torse nu, avec une barde et des cheveux bouclés. Junon est à sa gauche avec un voile de mariée et un paon, Minerve se tient à sa gauche, casquée et avec une chouette.
Le temple du capitole
La triade capitoline est honorée dans un temple construit sur la colline du capitole, une haute colline aux flancs très abruptes.
Selon la tradition, c’est le roi Tarquin l’Ancien qui commence la construction du temple. Il est inauguré en 509 avant J.-C., date de la fondation de la République. On sait qu’il était déjà en fonction avant, mais cette date symbolique permet de lier la triade à la République.
Pour les romains, ce temple était la seconde demeure de Jupiter, juste après le ciel.
Ce temple est un symbole extrêmement puissant. Il est au cœur de la vie politique et religieuse romaine. Lorsque les consuls entrent en fonction, la première chose qu’ils font est de rendre au temple pour y faire des offrandes. Leur imperium vient en effet de Jupiter.
Un panthéon complexe et évolutif
Le Panthéon romain comporte de milliers de dieux, et les romains y agrègent de nouvelles divinités issues du même substrat indo-européen. On y trouve aussi des héros divinisés, comme Quirinus (Romulus).
Les romains étant latins, ils vont d’abord récupérer les divinités latines au cours de leurs conquêtes. Ex: Vesta et Janus. Ensuite, ils vont intégrer les divinités latines, Ex: Cérès, puis grecques, comme les Dioscures.
Le Panthéon contient aussi des abstractions divinisées, comme des qualités morales jugées indispensables. Ces divinités sont toujours féminines.
Janus
Janus est un dieux bicéphale (bifront). Selon Varron, cité par Saint-Aguste, Janus est le dieu des débuts et des passages. Une de ses têtes est tournée vers l’avenir, l’autre vers le passé. Il patronne les calendes, le premier jour de tous les mois. Il donne son nom à janvier, premier mois de l’année et mois des passages. Les consuls entrent en fonctions le 1er janvier.
Janus possède un temple sur le forum doté d’une grande portée symbolique. Lorsque les portes de ce temple sont ouvertes, cela veut dire que Rome est en guerre. Elles sont la plupart du temps ouvertes.
Dioscures
Les Dioscures sont Castor et Pollux. Dans la mythologie grecque, il s’agit des jumeaux nés de Zeus et de Léda. Dioscure se traduit par “fils de Zues”. Ils sont le symbole de la jeunesse guerrière, toujours représentés sur leur chevaux Xanthe et Cyllare. Ils font partie de la constellation des Gémeaux, ils sont donc représentés avec des étoiles au dessus de la tête. Au tout début de la République, en 499-496 avant Jésus Christ, les romains sont en guerre contre les latins au bord du lac Régille. Le sort de la batille est indécis. Seraient alors apparus deux cavaliers, venus de nul part : Castor et Pollux, qui passant dans le cas romain seraient venus annoncer eux même la nouvelle à Rome.
Les romains construisent un temple en leur honneur sur le forum.
Il s’agit de l’un des plus ancien temple de Rome.
Castor et Pollux deviennent les divinités protectrices de la jeunesse romaine.
Cérès
Divinité italique de l’agriculture, de la fertilité et des moissons. Souvent représentée avec des épis de blés ou une corne d’abondance. Sous l’empire, les impératrices sont représentées avec les attributs de Cérès.
L’interpretatio romana
Moyen simple de faire entrer un nouveau dieu dans le panthéon romain. Les romains prennent un dieu étranger et l’adoptent en lui donnant un nom romain pour lui conférer un vernis de romanité.
Par exemple, au début de la deuxième Guerre punique, l’Etat romain est à la recherche d’e nouvelles divinités pour les aider. En Sicile, il est existe une Aphrodite honorée sur le Mont Eryx, qui aurait déjà aidé les romains pendant la première Guerre punique en -244.
Quintus Fabius Maxiumus “Cuntator”, dictateur en -217, passe un contrat avec cette divinité. Il lui voue un temple, qui est inauguré en 215. Il fait l’interpretatio romana, et cette Aphrodite devient Venus Erycine.
Autre exemple, celui Apollon. Au Ve siècle avant JC, une très grave épidémie frappe Rome. Les romains pensent que les dieux les ont abandonnés. Ils appellent Apollon, qui a la médecine pour aspect. Ils ne changent pas son nom, mais ajoutent une épiclèse : Apollon Medicus. Il est honoré dans un très ancien temple.
Euocatio
Autre moyen de faire venir de nouveaux dieux.
On ne connait que deux usages de l’euocatio. La première fois contre Vélès, la deuxième fois en 146 lors de la dernière guerre contre Carthage.
Formule rituelle prononcée dans un contexte militaire. Permet d’affaiblir l’ennemi en lui retirant ses dieux. La formule employée durant la dernière guerre punique a été conservée par Macrobe dans les Saturnales.
La dernière guerre punique a lieu en 149-146. Les romains veulent anéantir complètement Carthage et sa civilisation. Il faut donc lui retirer ses dieux protecteurs. La formule de l’euocatio s’adresse directement aux dieux, leur promettant la construction d’un temple et l’instauration de jeux en leur honneur s’ils se retournent contre Carthage. La formule, si elle parmet de débaucher plusieurs dieux, s’adresse en particulier à Baal Hammon. En 146, Carthage est complètement rasé.