Chapitre 9: Emploi et chômage Flashcards
Qui compte au nombre des personnes occupées selon Statistique Canada? Et qui compte au nombre des chômeurs?
Selon Statistique Canada, une personne occupée est une personne qui travaille à temps plein ou à temps partiel, contre rémunération. Un travailleur est officiellement considéré comme un chômeur s’il n’a pas d’emploi rémunéré, qu’il est disponible pour travailler et qu’il satisfait au moins à une des conditions suivantes : avoir activement cherché un emploi dans les quatre semaines précédentes; être en mise à pied temporaire, mais s’attendre à reprendre le même emploi; avoir un nouvel emploi qui doit débuter dans quatre semaines ou moins.
Que signifient les termes suivants et comment ces taux sont-ils calculés?
i. Taux de chômage
ii. Taux d’activité
i. Le taux de chômage se définit comme le pourcentage de la population active qui est sans emploi :
Taux de chômage=100 % ×Chômeurs/”Population active”
ii. Le taux d’activité se définit comme le pourcentage de la population en âge de travailler qui est active : Taux d'activité=100 % ×(Population active)/"Population en âge de travailler"
Dites si chacune de ces personnes sera comptée parmi la population active et pourquoi.
a) Jade travaille à temps plein à son doctorat de philosophie et fait du bénévolat dans un CHSLD.
b) Valérie a quitté son emploi à temps plein de journaliste pour passer plus de temps avec ses enfants. Elle travaille maintenant à temps partiel pour un magazine destiné aux enfants, ce qui lui assure un petit revenu
c) Dans les quatre dernières semaines, Harry n’a pas rappelé le directeur des ressources humaines d’une entreprise qui voulait l’interviewer pour un poste à pourvoir. Par contre, il a posé sa candidature pour un autre poste qui lui semble mieux correspondre à ses qualifications.
a) Jade ne sera pas comptée dans la population active parce qu’elle est étudiante et qu’elle fait un travail qui n’est pas rémunéré.
b) Valérie sera comptée dans la population active parce qu’elle travaille à temps partiel et qu’elle tire un revenu de son travail.
c) Même s’il n’a pas répondu à la demande d’entrevue, Harry sera compté dans la population active parce qu’il continue ses démarches de recherche d’emploi.
Comment expliquer le fait que le taux de chômage est plus faible chez les travailleurs dont le niveau de scolarité est relativement élevé?
Réponse : De multiples facteurs expliquent pourquoi le taux de chômage tend à être plus faible chez les travailleurs plus instruits. Un de ces facteurs est le fait que le taux de chômage plus faible chez les travailleurs plus instruits est compatible avec le principe d’optimisation. Les travailleurs plus instruits gagnent généralement des salaires plus élevés que les travailleurs moins instruits lorsqu’ils travaillent à l’extérieur de la maison. Les travailleurs plus instruits, par conséquent, ont un coût d’opportunité plus élevé. Un travailleur moins qualifié qui est au chômage est plus susceptible d’être indifférent au fait de rester à la maison ou d’occuper un emploi peu rémunéré. Pour un travailleur qualifié, toutefois, le coût d’opportunité de rester à la maison est beaucoup plus élevé. Il sera donc plus judicieux pour ce travailleur de retourner rapidement au travail, parce que les salaires plus élevés des travailleurs plus instruits rendent le coût du chômage plus élevé pour ces derniers.
- Quelle est la valeur du produit marginal du travail? Expliquez par un exemple comment on la calcule.
Réponse : La valeur du produit marginal du travail correspond aux recettes supplémentaires qu’un travailleur générera pour une entreprise. Dans un marché concurrentiel, elle est calculée comme le produit marginal du travail multiplié par le prix du marché du produit. Dans un équilibre concurrentiel, une entreprise qui maximise son profit versera à un travailleur un salaire égal à la valeur de son produit marginal.
Prenons l’exemple d’un tailleur qui gagne un revenu de 4 000 $ lorsqu’il travaille seul. Supposons que ce tailleur engage un employé et que ses recettes totales passent ainsi à 5 300 $. Il engage ensuite un second employé et voit ses recettes augmenter à 6 000 $. La valeur du produit marginal du travail du premier employé est donc de 1 300 $, et celle du second, 700 $.
Nommez deux facteurs qui peuvent déplacer la courbe de demande de travail et expliquez pourquoi chacun peut conduire à un tel déplacement.
- Une variation du prix du bien ou du service : Lorsque le prix d’un produit final augmente, la valeur du produit marginal du travail augmente également pour toute quantité demandée de travail. Cela déplace la courbe de demande de travail vers la droite. De la même façon, lorsque le prix d’un bien final baisse, la courbe de demande de travail se déplace vers la gauche.
- Le progrès technologique et une variation de la productivité : L’utilisation de la technologie dans la production peut accroître la productivité et le produit marginal du travail, ce qui fait augmenter la valeur du produit marginal et déplacer la courbe de demande de travail vers la droite. De la même façon, une baisse de la productivité peut déplacer la courbe de demande de travail vers la gauche.
- Une variation des coûts de production : Les entreprises utilisent le travail et d’autres facteurs de production, comme des machines et des outils, pour produire des biens et des services. Lorsque le coût de ces autres facteurs baisse, les entreprises en achètent davantage. Généralement, cela augmente le produit marginal du travail et déplace donc la courbe de demande de travail vers la droite. Inversement, si le coût des facteurs augmente, alors le produit marginal du travail diminue, et déplace la courbe de demande du travail vers la gauche.
- Une variation de la demande du bien ou du service : Une baisse de la demande d’un produit ou d’un service réduit la valeur du produit marginal du travail, ce qui déplace la courbe de demande du travail vers la gauche.
Pourquoi la pente de la courbe d’offre de travail est-elle positive? Qu’est-ce qui pourrait entraîner son déplacement?
Réponse : La pente de la courbe d’offre de travail représente le lien entre la quantité offerte de travail et le salaire. Plus le salaire augmente, et plus la quantité offerte (en heures) de travail augmente. Le coût d’opportunité d’activités autres qu’un emploi rémunéré augmente lorsque le salaire augmente. Ainsi, lorsque le salaire augmente, les travailleurs ont un incitatif à travailler plus d’heures. C’est la raison pour laquelle la pente de la courbe d’offre de travail est positive (ascendante).
Chacun des facteurs suivants a un effet sur le lien entre la quantité offerte de travail et le salaire, et déplace la courbe d’offre de travail.
* L’évolution des goûts et des normes sociales : L’évolution des normes sociales influe sur le désir des gens de prendre un emploi rémunéré. Par exemple, le travail en usine pendant la Deuxième Guerre mondiale a été la première étape d’une transition mondiale vers l’acceptation de la participation des femmes au marché du travail. Cette augmentation du nombre de travailleurs déplace la courbe d’offre de travail vers la droite.
* Une variation du coût d’opportunité : Les appareils électroménagers, comme les aspirateurs et les lave-vaisselle, réduisent le coût d’opportunité du travail rémunéré. Ce changement encourage les gens à consacrer plus de temps au travail rémunéré, ce qui déplace la courbe d’offre de travail vers la droite.
* Les changements démographiques : L’afflux d’immigrants dans un pays, par exemple, fait augmenter la population d’un pays et déplace la courbe d’offre de travail vers la droite.
Un pays dont l’économie est saine doit-il avoir un taux de chômage nul?
Réponse : Tenter d’apparier les emplois et les travailleurs est un processus chronophage — c’est-à-dire un processus consommateur de temps —, qui engendre un chômage frictionnel qui caractérise n’importe quelle économie, à n’importe quel moment. Un taux de chômage nul n’est donc pas du tout réalisable et ne devrait pas être l’objectif des politiques économiques d’un pays.
Que signifie l’expression « recherche d’emploi » pour les économistes? Comment la recherche d’emploi peut-elle entraîner un chômage frictionnel?
Réponse : Il n’est pas facile de trouver le « bon » emploi; la personne qui cherche un emploi doit déterminer où sont les entreprises qui ont des postes à pourvoir, puis essayer d’apprendre comment la rémunération, les avantages et les autres caractéristiques des emplois qu’elles proposent diffèrent. Elle doit trouver des personnes qui lui donneront des références, rédiger des lettres de motivation et envoyer des curriculum vitae. Elle doit passer des entrevues et se préparer à ce que, dans la plupart des cas, un autre candidat soit choisi, et puis tout recommencer le processus. On parle de recherche d’emploi pour désigner ces activités menées dans le but de trouver un emploi. Le chômage frictionnel se produit parce qu’il faut du temps pour qu’un travailleur au chômage trouve une entreprise offrant un poste à pourvoir qui lui convient.
Expliquez la différence entre le chômage frictionnel et le chômage structurel, et nommez les facteurs susceptibles de faire varier chacun de ces types de chômage.
Réponse : Lorsque les entreprises et les travailleurs ne disposent pas de toutes les informations nécessaires sur le marché du travail, il n’est pas toujours possible de trouver les travailleurs adéquats pour les postes vacants, ce qui cause le chômage. On appelle ce type de chômage le « chômage frictionnel ». Le chômage structurel, lui, se produit lorsque la quantité offerte de travail dépasse la quantité demandée de manière persistante. Cette situation est souvent causée par des facteurs institutionnels (par exemple, les lois sur le salaire minimum) qui entraînent la rigidité des salaires, laquelle empêche le salaire du marché de descendre jusqu’au salaire d’équilibre.
Parfois, l’utilisation des nouvelles technologies dans la production réduit le temps de travail nécessaire pour accomplir une tâche. Les innovations technologiques peuvent même remplacer complètement un ou plusieurs travailleurs. Le progrès technologique entraînera-t-il un chômage à grande échelle? Expliquez votre réponse.
Réponse : Les nouvelles technologies peuvent remplacer les travailleurs et rendre des emplois inutiles dans certains secteurs. Cependant, les données historiques montrent qu’elles ne produisent pas de chômage dans l’ensemble d’un pays. Le progrès technologique accroît en fait la productivité et les revenus dans l’ensemble de l’économie. Les revenus plus élevés font augmenter la demande de biens et services. Par conséquent, les travailleurs qui perdent leur emploi dans une industrie pourront trouver du travail dans un autre, bien que pour beaucoup d’entre eux cela puisse prendre du temps, et que certains risquent de devoir accepter un emploi dont le salaire est moindre.
Qu’est-ce que la rigidité des salaires? Nommez et expliquez deux facteurs qui peuvent accroître la rigidité des salaires sur le marché du travail.
Réponse : On parle de rigidité des salaires lorsque les salaires sont fixés au-dessus du niveau d’équilibre concurrentiel qui égalise l’offre et la demande de travail. Parce que les entreprises ne seront pas capables d’embaucher des travailleurs qui auraient été prêts à travailler au salaire d’équilibre, la rigidité des salaires donne lieu au chômage. Certains des facteurs qui accroissent la rigidité des salaires sont les suivants :
- La législation sur le salaire minimum : Le salaire minimum est un plancher salarial imposé par la loi qui empêche le salaire du marché de descendre jusqu’au salaire d’équilibre du marché. La législation sur le salaire minimum empêche les employeurs d’embaucher ces travailleurs au salaire qui égaliserait la quantité offerte et la quantité demandée de travail, donnant lieu à du chômage sur le marché.
- La négociation collective : On appelle « négociation collective » les négociations de contrats entre les entreprises et les syndicats. La convention collective conclue par un syndicat et un employeur donne souvent lieu à des salaires plus élevés que le salaire d’équilibre.
- Le salaire d’efficience : Le salaire d’efficience est un salaire supérieur à celui du marché qui vise à accroître la productivité des travailleurs. Les entreprises peuvent se rendre compte qu’il est rentable de payer un salaire plus élevé que le salaire d’équilibre du marché dans le but d’augmenter la productivité, de diminuer l’absentéisme et le roulement de personnel, d’accroître le moral de ses membres, etc. De plus, le fait de verser un salaire d’efficience peut attirer les meilleurs candidats pour les postes à pourvoir.
- La rigidité des salaires à la baisse : Les travailleurs ont tendance à s’opposer à toute diminution de salaire. Pour maintenir la productivité et le moral des travailleurs, les entreprises préfèrent souvent congédier certains travailleurs plutôt que de réduire les salaires de tous les membres du personnel. Cette pratique entraîne une baisse de la rigidité des salaires.
Utilisez les données fournies dans les trois premières colonnes de ce tableau pour calculer le taux d’emploi, le taux de chômage, le taux d’activité et la population en âge de travailler au Canada de 2001 à 2011. Cela fait, répondez aux questions qui suivent.
Année Nb de chômeurs Personnes occupées Taux d’activité
(en milliers) (en milliers) (en %)
2005 1 169 16 123 67,1
2006 1 106 16 396 67,0
2007 1 077 16 769 67,4
2008 1 112 17 010 67,6
2009 1 523 16 728 67,1
2010 1 486 16 964 66,9
2011 1 399 17 221 66,7
2012 1 372 17 438 66,5
2013 1 347 17 691 66,5
2014 1 322 17 802 66,0
Trouvez le taux d’emploi (en%)
Trouvez le taux de chomage (%)
Trouvez la population active (en milliers)
Trouvez la population de 15 ans et plus (en milliers)
a) En quelle année l’économie a-t-elle connu la plus forte variation du chômage? Qu’est-ce qui pourrait l’expliquer?
b) Quelles tendances générales observez-vous dans ces données?
Pour pouvoir calculer le taux d’emploi et le taux de chômage, il faut calculer la taille de la population active. La population active regroupe le nombre total des adultes qui ont un emploi et des chômeurs. La population active exprimée en pourcentage de la population adulte totale donne le taux d’activité. On peut calculer la population âgée de 15 ans et plus au moyen des données sur le taux d’activité et la taille de la population active. Le nombre de chômeurs exprimé en pourcentage de la population active donne le taux de chômage. De même, le nombre de personnes occupées exprimé en pourcentage de la population active donne le taux d’emploi. Une méthode plus simple dans ce cas serait de soustraire le taux de chômage de 100 pour obtenir le taux d’emploi.
a) L’économie a enregistré la plus forte variation du chômage en 2009, car le taux de chômage est passé de 6,1 % en 2008 à 8,3 % en 2009. La crise financière, qui a commencé à la fin de 2007 et a mené à une récession en 2008, explique en grande partie la forte hausse du chômage. b) Les réponses peuvent varier. Voici certaines des tendances générales pouvant être observées :
- La population de 15 ans et plus a augmenté de façon constante au cours des 10 dernières années.
- Même si la population âgée de 15 ans et plus a augmenté de façon constante, le taux d’activité n’a pas beaucoup augmenté au cours des 10 dernières années.
- Les données pour 2008-2011 diffèrent des tendances générales observées avant cette période. Le taux de chômage est alors à son apogée, tandis que le taux d’activité est à son plus bas.
- De 2008 à 2010, le taux d’activité a diminué, peut-être en partie à cause d’une augmentation du nombre de travailleurs découragés.
En avril 2012, le Quotidien basanéen, le plus important journal du Basania, publiait un article intitulé « 20 000 emplois créés au dernier trimestre; le taux de chômage grimpe de 5 % à 6,7 % ». Comment le taux de chômage du Basania a-t-il pu augmenter alors que des dizaines de milliers de nouveaux emplois ont été créés dans ce pays fictif?
Réponse : Le taux de chômage d’un pays correspond à la proportion de la population active qui est au chômage. Le taux de chômage peut augmenter lorsque des gens entrent dans la population active, mais que seulement certains d’entre eux trouvent un travail. On pourrait supposer, par exemple, que les données antérieures aux résultats du dernier trimestre sont les suivantes : la population active compte 1 000 000 de travailleurs, soit 950 000 employés et 50 000 chômeurs, pour un taux de chômage de 5 %, et celles pour le dernier trimestre : la population active compte 1 040 000 travailleurs, soit 970 000 employés (20 000 de plus qu’auparavant) et 70 000 chômeurs, pour un taux de chômage de 6,7 %.
Dans une étude récente du National Bureau of Economic Research (NBER), quatre chercheurs américains ont étudié l’effet de généreuses prestations de chômage sur le taux de chômage local. Ils ont comparé la situation du chômage dans des comtés voisins situés dans d’autres États où les législations différaient quant au montant et à la durée des prestations de chômage. Les auteurs de l’étude ont constaté que, durant la récession de 2008-2009, les taux de chômage « ont augmenté de façon spectaculaire dans les comtés appartenant à des États où les prestations de chômage étaient de longue durée ». Comment expliquez-vous ce résultat? (Source : Hagedorn, Karahan et collab. Unemployment Benefits and Unemployment in the Great Recession: The Role of Macro Effects, National Bureau of Economic Research, document de travail no 19 499, octobre 2013.).
Réponse : Les chercheurs ont constaté que les prestations de chômage de longue durée donnaient aux travailleurs un incitatif à attendre de trouver un emploi mieux payé et augmentaient la durée du chômage dans les comtés voisins situés dans des États qui avaient prolongé la durée des prestations.