Chapitre 7: Les Droits Fondamentaux Flashcards
Définis les droits fondamentaux! Pourquoi dit-on qu’ils sont considérés comme doublement fondamentaux?
(1 définition et 2 points)
Les droits fondamentaux sont des droits reconnus par la loi fondamentale d’un Etat aux sujets de droits soummis à la puissance de cet Etat (à l’encontre de de la puissance de l’état)pour les protéger dans leurs intérêts fondamentaux.
Ils sont doublement fondamentaux:
- En raison du caractère fondamental des intérêts qu’ils protègent.
- En raison du caractère fondamental de la loi de protection.
(Ex: CEDH, Cst, etc. Source de droit la plus haute)
Quelles sont les caractéristiques principales des droits fondamentaux?
(4 points)
- Ils figurent dans la loi fondamentale d’un Etat
- Ils appartiennent aux particulier
- Ils sont garantis contre l’Etat
- Il s’agit d’intérêts fondamentaux
Quelles sont les trois catégories de droits fondamentaux ?
3 points
- Les droits de la première génération ( droit civils et politiques): droits traditionnels qui imposent à l’Etat de respecter les conditions essentielles de l’existence individuelle et collective de ses sujets en s’abstenant ou en tenant un certain comportement.
- Les droits de la deuxième génération ( droit économiques et sociaux): droits qui imposent à l’Etat de fournir certaines prestations et de légiférer dans ce sens.
- Les droits de la troisième génération: droits environnementaux et droits culturels ou collectifs.
Les droits fondamentaux ont-il un effet horizontal et si oui, dans quelle mesure?
(1 principe et 2 exceptions)
En principe, les droits fondamentaux sont des obligations à respecter par les autorités (art 35 Cst) et non pour les particuliers.
Exceptions:
- Effet horizontal direct: une disposition prévoit que le droit est applicable entre particuliers. C’est une question d’interprétation.
-> Art. 8 al. 3 Cst : égalité salariale entre hommes et femmes.
-> Art. 10 Cst.: droit à être protégé par la police.
- Effet horizontal indirect: d’après l’art 35 al. 3 cst, les autorités veillent à ce que les droits fondamentaux soient respectés entre particuliers. Lorsqu’elles prennent une mesure (législative, administrative ou judiciaire), elles doivent veiller aux droits fondamentaux.
Ex: la grève ne peut être comprise comme un juste motif de licenciment.
Quelles sont les sources des droits de l’homme applicable en Suisse?
(3 points et 2 sous-points)
- Les art. 7 à 34 de la Constitution fédérale fixent les droits fondamentaux.
- En droit international, trois traités principaux garantissent des droits de l’homme justiciables en Suisse:
—> La CEDH
—> Les 2 Pactes de l’ONU : le pacte relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques. - Les constitutions cantonales prévoient parfois des droits fondamentaux plus étendus que la Cst. Le particulier particulier pourra alors faire valoir ces droits à l’intérieur du canton seulement.
Quels sont les problèmes d’effectivité des deux pactes de l’ONU?
(3 points et 4 sous-points)
Procédure de contrôle sur rapport: les comités de l’ONU peuvent demander à un pays de faire un rapport et émettre des communications (pour le pacte I) et des recommandations (pour le pacte II).
—> Ces critiques ne sont pas contraignantes: l’acte étatique reste en vigueur. Il n’y a donc pas de portée directe.
—> Il n’y a pas de tribunal indépendant qui jouit d’une pleine compétence (ex: sanctions).
- Le citoyen ne peut pas invoquer ces droits auprès de l’ONU:
—> Le recours individuel pour le pacte I reste un projet.
—> La Suisse n’a pas ratifié le protocole relatif au pacte II.
- La Suisse émet beaucoup de réserves.
De quelle portée jouissent les deux Pactes de l’ONU?
- Portée politique: les rapports sont rendus publics. La pression internationale en découlant confère aux Pactes une portée indirecte.
- Obligations conventionnelles: les pays ont ratifié les Pactes. Les obligations ne sont donc pas seulement déclaratives ou unilatérales.
- Dans le système suisse, les traités internationaux sont inclus dans l’ordre juridique suisse (monisme).
- D’après l’interprétation des deux pactes:
—> Le pacte I n’est pas justiciable sur le plan interne. Il s’agit de normes d’obligations pour l’Etat.
—> Le pacte II est justiciable sur le plan interne: les normes sont considérées comme des normes d’effet direct.
Quels sont les problèmes d’effectivité de la CEDH?
3 points et 2 sous-points
- La CEDH est submergée par les requêtes.
- Les décisions de la CEDH sont obligatoires ( le pays doit se conformer à la décision), mais elles ne sont pas cassatoires : elles ne peuvent pas annuler la décision définitive interne.
- Une marge d’appréciation est laisée dans certains cas.
Exemple: Les états membres peuvent définir certaines notions juridiques indéterminées comme la notion de la «morale».
-Le droit à la vie peut être restreint pour la sûreté du pays, pour la protection des droits d’autrui, etc.
En quoi la CEDH a-t-elle une grande effectivité?
6 points
- La CEDH est un véritable tribunal: Il peut condamner un Etat ( effet obligatoire des décisions de la CEDH)
- Possibilité pour l’individu de saisir directement la CEDH.
- Possibilité de satisfaction équitable.
- Plus de réserve ni de déclaration interprétative de la Suisse.
- Interprétation autonome de la Cour.
- Les lois fédérales n’ont pas d’immunité envers la CEDH.
A quelles conditions un individus peut-il saisir directement la CEDH?
- Invocatio d’un droit de la CEDH (puisque tous les droits de la CEDH sont justiciables)
- Epuisement des voies de recours internes: il faut pour cela avoir invoqué le même grief à tous les niveaux.
- Décision nationale définitive.
- Délais de 6 mois.
Qu’est-ce que la satisfaction équitable et quand s’applique-t-elle?
(2 points)
- La satisfaction équitable est un montant que l’Etat peut être astreint à payer ou une décision qu’il peut être tenu de rendre si la violation de la CEDH a donné lieu à des conséquences irrémédiables pour la partie lésée.
- Elle ne s’applique que si le droit interne ne permet pas d’effacer la violation de la CEDH (art. 41 CEDH).
Qu’est ce que l’interprétation autonome de la CEDH? Donne deux exemples!
(1 def. et 2 exemples)
Grâce au principe de l’interprétation autonome, la signification d’une notion de la CEDH est déterminée en toute autonomie par la CEDH, indépendamment de sa signification en droit national.
Exemple:
—> La signification du mot «civil» (art. 6 CEDH) pour la CEDH n’est pas la mème qui le signification qu’on lui donne en droit suisse. Le mot «civil» signifie «patrimonial» pour la CEDH. Une mesure de droit public suisse peut ainsi entrer dans le champ d’application de l’art.6 CEDH si elle a un effet patrimonial.
—> Pour la CEDH le terme «mariage» comprend aussi le «remariage».
Quelles est la portée juridique de l’interprétation autonome?
(3 points)
- Lorsque la CEDH use de sa compétence d’interprétation autonome, la décision y relative aura effet pour tous les pays membres, même pour ceux qui ne sont pas parties à l’affaire.
- Les lois des états membres devront être modifiées afin d’être conforme à la décision.
- La décision devra être respectée par les tribunaux nationaux (même par la 1ère instance), indépendamment de l’existence d’une loi.
Quel est le frein à l’interprétation autonome?
1 point et 1 précision
- Une certaine marge d’appréciation est laisée aux états membres quant à l’interprétation de notions juridiques inderterminles.
—> Certaines notions ne sont cependant sujettes à aucune marge d’appréciation. Ex: le droit à la vie, l’interdiction de la torture.
Explique comment régler un conflit entre lois fédérales et CEDH en te référant à deux arrêts suisses!
(3 points)
- Arrêt Schubert: une loi nationale postérieure volontairement contraire au droit international public prime sur ce dernier.
- Arrêt PKK (postérieur à l’arrêt Schubert): les droits de l’homme priment toute disposition nationale.
- Ainsi, les lois fédérales (même postérieures) ne bénéficient d’aucune immunité face à la CEDH. Celle-ci garantissant des droits de l’homme, elle prime
Quelles sont les conséquences sur le plan national de l’effet obligatoire des décisions de la CEDH?
(4 points et 2 sous-points)
- Le cas échant, il faut modifier la loi.
- En cas de décision administrative, il faut révoquer la décision.
- En cas de décision judiciaire, une révision n’est acceptable qu’à trois conditions fixées à l’art. 122LTF:
—> Existence d’un arrêt de la CEDH pour violation de la CEDH
—> Une indemnité n’est pas de nature à remédier aux effets de la violation. Ainsi, si la cour a octroyé une satisfaction équitable, la révision est exclue. - La révision est nécessaire pour remédier aux effets de la violation.
Qu’est ce que le contrôle de conventionalité?
1 définition
Par un contrôle de conventionalité, on s’assure qu’une disposition nationale est conforme à la CEDH.
Quels actes normatifs suisses peuvent faire l’objet d’un contrôle de conventionalité?
(4 points et 1 précision)
- Les actes normatifs cantonaux.
- Les constitutions cantonales: le contrôle de conventionalité est effectué ipso facto avant de leur accorder la garantie.
- Les actes normatifs fédéraux .
- Les lois fédérales (l’art. 190 Cst. n’est pas applicable).
—> La constitution ne peut cependant pas faire l’objet d’un contrôle de conventionalité.
Comment justifier le contrôle de conventionalité des lois fédérales malgré leur immunité de l’art. 190 Cst. ?
(4 points)
- L’art 190 Cst., selon lequel les autorités sont tenues d’appliquer les LF et le droit international, ne règle pas le conflit qui pourrait éventuellement apparaitre entre ces deux types de normes.
- Il faut donc procéder à une interprétation conforme à la CEDH, plus précisément à son art. 46 fixe l’effet obligatoire des décisions de la CEDH.
- L’art. 5 al.4 Cst, qui stipule que la confédération et les cantons doivent respecter le droit international, peut être interprété comme fixant la supériorité du droit international.
- La convention de Vienne, que la Suisse a ratifié, fixe la supériorité du droit international.
Lorsqu’on veut invoquer un droit fondamental qui se trouve aussi bien dans la Cst. que dans la CEDH, lequel invoquer?
(2points)
Il convient d’invoquer le droit de la CEDH dans deux situations:
—> Si l’on pense recourir jusqu’à la CEDH: en effet, pour pouvoir invoquer un grief devant la CEDH, il faut l’avoir invoqué dans toutes les instances nationales.
—> Si une LF va à l’encontre d’un droit fondamental.
Quelles sont les cinq questions à se poser pour pouvoir invoquer un droit fondamental?
(5 points)
- L’état de fait entre-t-il dans le champs de protection du droit fondamental?
- Le droit constitutionnel est-il justiciable?
- Le particulier en question est-il titulaire du droit fondamental?
- En cas de concours de droits fondamentaux, quelle méthode choisir?
- Une restriction est-elle permise d’après l’art. 36. Cst. ?
Qu’est-ce que le domaine de protection d’un droit fondamental ?
(1 definition et 1 point)
Le domaine de protection d’un droit fondamental correspond à l’ensemble des comportements que ce droit permet à son titulaire d’adopter respectivement d’imposer à l’Etat.
- Il s’agit donc de la liste que le destinataire d’un DF peut faire valoir en vertu de ce droit, car cela se justifie au regard de l’intérêt sous-jacent que ce droit protège.
Définis le concours et le conflit de droit fondamentaux
2 definitions
- Il y a concours de DF lorsque deux ou plusieurs droits fondamentaux accordent à la même personne titulaire une position jurdiquement protégée.
- Il y a conflit de DF lorsque deux ou plusieurs personnes-titulaires disposent chacune d’une position juridiquement protégée par un droit fondamental.
—>Ex.: L’interdiction d’une exposition peut se justifier par l’atteinte de la personnalité d’un tiers (art.10 al. 2 Cst.) mais peut violer la liberté artistique du peintre (art. 21 Cst)
Distinguer le concours de DF proprement dit et improprement dit!
(2 points et 2 exemples)
- Le concours de DF proprement dit: cas dans lequel les domaines de protection de plusieurs DF ne se recoupent que de manière circonstancielle.
—> Ex: Une législation encadre la prostitution et atteint le droit au respect de la sphère privée et de la liberté économique. - Le concours de DF improprement dit: le fait que le domaine de protection de deux ou plusieurs DF se chevauchent de manière inhérente en raison de la définition générale et abstraite de leur objet.
—> Ex: Une restriction de la liberté de parole d’un journaliste porte atteinte à sa liberté d’opinion et à la liberté des médias.