Chapitre 4 Gouverner l’empire, contrôler la société Flashcards
Le pouvoir impérial du Haut-Empire disposait d’une administration très…
… limitée. Sous les Julio-Claudiens, les empereurs se reposaient essentiellement sur leurs esclaves et
affranchis, comme le faisaient les grands aristocrates avec la gestion de leurs domaines. Une fonction publique s’est peu à peu développée sous les Flaviens et les Antonins, composée notamment de chevaliers, mais elle restait numériquement faible.
Ces quatre ministres faisaient partie du conseil de l’empereur, qu’on appelait jusqu’à Constantin le …
… consilium principis, puis qu’on appelle ensuite le consistoire ou parfois le sacrarium, car tout ce qui touche à l’empereur est sacré. On l’appelait aussi
parfois le silentium, car le silence devait régner dans tout le palais lors des séances du consistoire : un corps de gardes spécialisés, appelés les silentiaires.
Les maîtres des milices, qui sont les …
… commandants suprêmes des armées (souvent
au nombre de deux, l’un chargé de l’infanterie – le magister peditum – et l’autre de la cavalerie – le magister equitum), participent aussi au consistoire. Il y avait également des notaires impériaux, qui prenaient en notes les séances et étaient eux aussi organisés en corps militaires : c’étaient eux aussi des agents du souverain, qui pouvaient réaliser des missions secrètes pour lui, comme des arrestations, notamment dans le domaine de la politique religieuse.
La justice est la mission principale de l’empereur et de ses représentants dans les provinces de l’empire. Dès l’époque républicaine, le gouverneur de province avait
essentiellement des fonctions…
…judiciaires : il faisait office de cour d’appel pour certainslitiges particuliers. Ses missions judiciaires se sont étendues durant le principat, mais surtout à partir de l’époque tétrarchique. La démultiplication des provinces voulues par Dioclétien, qui entraîné l’accroissement du nombre de gouverneurs, eux-mêmes chapeautés par des vicaires, sous les ordres d’un préfet du prétoire, avait pour objectif de rapprocher les juridictions impériales des citoyens de l’empire. Ainsi, dans les textes juridiques, les vicaires, les gouverneurs et certains autres fonctionnaires font partie de la catégorie générale des iudices (singulier iudex), les « juges ».
Les historiens modernes ont longtemps considéré que la justice impériale était devenue plus violente au IVe siècle. Il est vrai que de nombreux crimes punis jusque-là d’une amende sont devenus passibles de châtiments physiques et que la peine capitale, y compris la catégorie des summa supplicia (comme le bûcher), a vu sa sphère d’application considérablement étendue. R. McMullen parle ainsi de
« sauvagerie judiciaire ».