Chapitre 3: la firme évolutionniste Flashcards
La firme évolutionniste ou la firme comme organisation Nelson et Winter (1982),An evolutionnary theory of economic change, ouvrage de référence de l’approche évolutionniste. Origines : le retour à Schumpeter opéré par Freeman (SPRU, années 1970 et 1980), retour sur le rôle de l’innovation et le temps
La théorie évolutionniste comme théorie du changement technique, avant d’être une théorie de la firme
Introduction – Les précurseurs : l’approche behaviouriste de la firme Deux ouvrages de base:
A behavioural theory of the firm, Cyert & March (1963, 2ème éd. 1992) Organizations, March & Simon, (1958)
L’apport des behaviouristes
Sur la base de la révolution initiée par Simon, la firme est vue comme « une organisation mettant aux prises des groupes aux intérêts multiples » L’analyse comportementale (ou « behaviouriste ») de la firme
Trois points importants soulignés par Coriat et Weinstein
La firme est une organisation complexe Des objectifs différents La firme est le lieu de processus de prise de décision et d’apprentissages collectifs Arbitrage et procédures Biais managérial et budget discrétionnaire Coût bureaucratique
Augier & March fournissent une rétrospective de ces analyses en 2008 (JEBO) La base est constituée par les deux ouvrages, complémentaires (A behavioural theory of the firm et Organizations). Des concepts et des méthodes communs:
Le coeur de l’analyse behaviouriste : Le principe de satisficing, le « relâchement organisationnel» et le conflit
Les deux ouvrages sont complémentaires : Organizations (1958) insiste plus sur A behavioural theory of the firm (1963-1992) insiste sur
La firme comme contournement de l’incertitude et la rationalité procédurale - L’importance du satisficing A behavioural theory of the firm (1963-1992) insiste sur : - Conflits d’intérêt et apprentissage organisationnel - relâchement organisationnel (coût de la bureaucratie)
a) A behavioural theory of the firm La firme est une coalition politique (adaptative) destinée à gérer les conflits. 4 concepts
La quasi-résolution des conflits. L’organisation gère les conflits, sans forcément les résoudre. Le contournement (avoidance) de l’incertitude. Les décisions sont repoussées dans l’attente d’évènements nouveaux. La résolution de problèmes. Procédure de recherche de solutions aux problèmes rencontrés, biaisée par les objectifs et l’expérience antérieure. L’apprentissage organisationnel. Les objectifs sont adaptés en fonction de l’expérience propre et de celle des autres.
b) Organisations (1958) Synthèse et actualité de l’ouvrage par March & Simon (1993, ICC)
Ce dont traite l’approche de March & Simon « La théorie des organisations décrit la délicate conversion du conflit en coopération, la mobilisation des ressources et la coordination d’efforts qui facilitent la survie de l’organisation et de ses membres” Ceci est accompli au travers du contrôle de l’information, des « histoires » et des incitations. Ce contrôle effectif est limité par l’incertitude
Les agents au sein des organisations composent avec ces limites informationnelles en utilisant ….
leur expérience (apprentissage), en créant des règles et procédures de comportement
L’analyse de March & Simon ne porte pas sur les questions de hiérarchie, mais
mais le processus de prise de décision, et les flux d’information qui l’accompagne.
L’analyse de March & Simon: Tout cela repose sur deux idées centrales
le satisficing (sélection de quelques objectifs), « l’attention » (aux activités qui ne correspondent pas aux objectifs fixés).
L’actualité des thèses développées March & Simon reconnaissent que certains éléments seraient développés de façon différente aujourd’hui 3 thèmes :
Les logiques de l’action, L’autonomie des préférences, Les contextes sociaux et historiques
Les logiques de l’action 2 types :
action logique (analysis-based, basée sur l’arbitrage en fonction des conséquences), action routinière (rule-based)
L’action basée sur la « logique » est l’entrée principale de l’ouvrage de March & Simon
Les alternatives sont classées en fonction des conséquences attendues. =base des approches en terme de rationalité “substantive” L’approche développée est bien entendu dans un cadre de rationalité limitée.
Aujourd’hui, March & Simon accorderaient plus d’importance à:
l’action basée sur les règles = extension du domaine des décisions prises par analogie de contexte (une situation reconnue implique une action connue). Exemple de l’intuition et du jeu d’échecs
Cette logique d’action est complémentaire de celle de l’évaluation des conséquences:
processus de reconnaissance des situations et l’application de solutions « habituelles »
L’autonomie des préférences Vision traditionnelle : les préférences précèdent (justifient) les choix. Vision March & Simon : (1993, p310)
Les comportements et les préférences sont orientés par l’organisation, et les choix en découlent. Vision initialement statique du lien entre préférences et choix, la relation allant dans les deux sens (exemple de la justification a posteriori)
M&S reconnaissent avoir sous-estimé l’inverse:
en expérimentant des choix, les préférences évoluent, et cela permet l’évolution de l’organisation par exemple.
L’importance du contexte social et historique Vision traditionnelle :
une modification de l’environnement induit une modification « optimale » de comportement (cf SCP).
L’importance du contexte social et historique Vision de M&S:
l’adaptation à l’environnement se fait au travers d’un processus de décision conflictuel et en rationalité limitée (diversité des réponses). Lien complexe entre les structures et les comportements (hétérogénéité).
Vision de M&S: Aujourd’hui, ils insisteraient plus sur l’origine des attentes et des préférences
L’organisation agit comme un filtre interprétatif de l’environnement. ET L’environnement génère des processus de décision (et des décisions) variés, les décisions influencent aussi l’environnement. Dynamique jugée essentielle aujourd’hui qui nécessite de réintroduire l’histoire (contextes historique, social et interprétatif selon M&S)