Chapitre 2: La firme et les couts de transaction Flashcards
Analyse néoclassique standard :
ressources, technologie et prix sont donnés, firme point, firme automate
Extensions par la théorie de l’agence
minimisation des coûts,
mais la firme ne diffère pas du marché,
rien n’est dit sur sa logique de constitution et de croissance
Pourtant, SCP rappelle l’importance des questions de taille et de pouvoir de marché
recherche de
situations de monopoles,
barrières à l’entrée et
marchés contestables
Dans les faits : fusions/acquisitions, mécanismes d’intégration (verticale ou horizontale)
Quelles explications :
- technologie,
- économies d’échelles ou de variété,
- dimension stratégique de l’approvisionnement ou de la distribution etc
L’économie des coûts de transaction
comprendre
la coexistence de la firme et du marché à partir d’une analyse des coûts
1937 : R. Coase, “The nature of the firm”
Pourquoi la firme émerge-t-elle dans une économie d’échanges ?
Pourquoi se soustraire à un mécanisme de prix pour fonctionner dans un système hiérarchique ?
Réponse :
le recours au marché est coûteux. (resorting to the market is costly)
Le système walrassien ne se réduit pas à une main invisible (l’equilibre generale est plus complexe,
Trois types de coûts d’utilisation du marché
analyse coasienne
-
Découverte des prix adéquats
- la recherche des prix satisfaisants
-
Coûts de négociation des contrats (un seul plutôt que plusieurs)
- des contrats long-terme ou flexible, pour reduire les couts?
-
Coûts de surveillance et d’exécution
- assurer la fiabilité
Exemple du contrat de travail
analyse coasienne
se substituer: se mettre à la place de quelqu’un
Réduction de l’incertitude
« Relation de firme » évitant la spécification détaillée du contrat
*L’autorité (gouvernement, audit de tiers, etc.) se substitue au marché pour régler les problèmes de coûts des transactions marchandes
Quelle limite à l’accroissement de la taille de la firme ? analyse coasienne
un accroissement = une augmentation
un rendement = un produit, un gain
Rendements décroissants de la fonction d’entrepreneur
Affectation des ressources et nombre de transactions = rendements décroissants de direction
1975 - 1985 : OE Williamson,
“Market and hierarchies – The economic institutions of capitalism”
C’es quoi en gros?
- Extension de l’analyse coasienne
- Entrée par les transactions
- Les hypothèses comportementales
- Rationalité limitée
- L’opportunisme
La firme permet de réduire les coûts de transaction : les structures de gouvernance
Ambition : analyse OE williamson
???
définir un cadre rigoureux permettant d’expliquer pourquoi et comment ces structures émergent
Les attributs des transactions
3 attributs principaux (version 1985) analyse Williamson
1) La spécificité des actifs
2) Risque et incertitude
3) La fréquence des transactions
1) La spécificité des actifs DEFINITION
Un actif est un élément identifiable du patrimoine ayant une valeur économique positive pour l’entité,
-c’est-à-dire un élément générant une ressource que l’entité contrôle du fait d’événements passés et dont elle attend des avantages économiques futurs.
Un actif est spécifique lorsque sa valeur pour une transaction donnée est supérieure à celle que lui confère toute autre utilisation alternative
-un actif spécifique est considèré comme specialiste dans son domaine, et donc capable d’offrir plus de valeur avec ses services ou produits
1) La spécificité des actifs specificités?
- Spécificité de site (coûts de déloc ou de transports)
- Spécificité des actifs physiques (équipements pour une application particulière)
- Spécificité des actifs dédiés= dedicated actives (redéployables, mais aucune demande)
- Spécificité des actifs humains (caractère collectif ou dédié du savoir)
- Spécificité des actifs incorporels (marques, brevets…)
1) La spécificité des actifs
**notion de coûts irrécouvrables
Implications:
les détenteurs (=actionnaires) de ces actifs risquent des pertes
- les utilisateurs n’ont que peu d’alternatives
1) La spécificité des actifs
**notion de coûts irrécouvrables
Implications: et donc?
les détenteurs de ces actifs risquent des pertes - les utilisateurs n’ont que peu d’alternatives
Et donc : - enfermement dans la transaction - risque d’opportunisme [une transaction verouillée avec aucun autre chemin, enfin le risque opportuniste]
Le grand nombre ne permet plus de se prémunir (se protéger) contre l’opportunisme.
**D’où l’intérêt de la hiérarchie
2) Risque et incertitude
Risque non probabilisable (rationalité limitée): états de la nature non prévisibles.
- I_ncertitude sur les comportements_ :
le temps peut conférer un avantage non anticipé à la signature du contrat.
**Flexibilité de l’organisation par rapport à ces comportements
3) La fréquence des transactions
Incertitude + spécificité = opportunisme
=coûts de transactions.
Besoin d’une structure « sur mesure » pour limiter ces coûts. L’investissement dans cette structure a un coût qu’il convient de comparer à celui de transaction.
*******Arbitrage dépend de la fréquence de la transaction
Les arbitrages entre structures de gouvernance (le modèle de Riordan-Williamson, 1985)
Prolongement de Coase:
approfondissement de la notion de coûts de transaction,
-comparaison
des coûts du marché et
des coûts d’organisation
Les arbitrages entre structures de gouvernance (le modèle de Riordan-Williamson, 1985)
1) Les coûts de transaction et de gouvernance
2) Les coûts de production (CFirme - CMarché = ΔC)
1) Les coûts de transaction et de gouvernance **(GFirme-TMarché = ΔG)**
Riordan-Williamson, 1985
Supériorité de la hiérarchie à partir du niveau k (plus dégre de spécificité –> moins coûts degouvernance CONCAVE)
2 types de coûts:
- Ex ante : négociation, rédaction et garantie
- Ex post : adaptation des termes initiaux (dans une relation de dépendance)
Difficulté à évaluer, mais raisonnement par différence coûts internes, coût du marché, écart de coût lié aux attributs des transactions.
Comparaison : coûts de transaction et coûts de gouvernance d’un côté, coûts de production de l’autre
2) Les coûts de production (CFirme - CMarché = ΔC)
(plus dégre de spécificité des actifs–> atteindre un plateau de coûts CONVEX)
Avantage du marché
La sélection des structures de gouvernance selon Williamson
Hiérarchie ou marché, faire ou faire-faire : entre spécificité des actifs et fréquence des transactions
Réintroduction des autres attributs des transactions : les structures hybrides
Marché, firme et structures hypbrides chez williamson
L’incertitude et les formes de gouvernance
- Gouvernance de marché : produits génériques
- Gouvernance unifiée : risque d’opportunisme réglé par la hiérarchie (autorité)
- Les formes hybrides : gestion de l’opportunisme en dehors des coûts de bureaucratie
du marché pur à la hiérarchie pure
La portée de la TCT
Autrement dit :
la firme néoclassique n’est que technologique (application d’une règle de combinaison des facteurs), la firme transactionnelle a une épaisseur qui légitime la question de la strétégie (internalisation vs externalisation)
Apport 1 : justification de l’existence de la firme : légitimité par rapport au marché (croissance historique des firmes, structures hybrides…)
Apport 2 : elle s’écarte du cadre restrictif de la théorie des contrats, la firme diffère du marché
La TCT pose la question du choix optimal de la structure de gouvernance
A – La variété des formes d’organisation
La question de la forme organisationnelle
La forme organisationnelle influence le comportement et la performance de la firme.
Définition de la hiérarchie (williamson 1975)
les détenteurs de ressources acceptent une restriction de leur droit usage auprès d’une autorité qui décide de l’affectation.
Hiérarchie efficace car elle économise sur la circulation de l’information nécessaire à une négociation et aussi délègue le pouvoir de décision à ceux qui en ont la compétence (Williamson, 1975).
Une variété des formes d’organisation
L’intégration verticale est une application directe du modèle :
risque de renégociation une fois la dépendance établie
(test empirique : le niveau d’intégration augmente avec celui des dépenses d’ingénierie dans l’automobile)
Formes de quasi-intégration
- contrats d’exclusivité,
- contrats d’achats,
- prise en charge du développement par les DO…)
La diversification conglomérale :
Il ne s’agit plus d’étapes de production ou de produits liés entre eux, mais d’affectation des ressources :
- coût de transactions dans les choix d’affectation des capitaux sur les marché,
- supériorité de l’organisation hiérarchique
Les formes hiérarchiques
Reprise par Williamson de l’analyse historique de Chandler des formes U et M.
L’approche de Chandler
1962 Strategy and Structure (la stratégie suppose une structure adaptée, Unitaire et Multidivisionelle)
1978 The Visible Hand (la firme comme substitut au marché)
1989 Scale and scope (économies d’échelle et de variété)
Approche historique de l’évolution des firmes américaines
Mais : Williamson met l’accent sur les incitations et le
contrôle plus que sur la circulation de l’information
La forme U : hiérarchie fonctionnelle, l’exécutif planifie et coordonne
Forme dominante des firmes américaines verticalement intégrées
- Mais avec la diversification des activités, complexification de l’information à traiter par l’exécutif : la coordination opérationnelle.
- l’emporte sur la stratégie, perte de contrôle avec l’augmentation du nombre de niveaux hiérarchiques
Montée des managers intermédiaires et risque d’opportunisme
———> Évolution vers la forme multidivisionnelle
La forme M :
- hiérarchie multidivisionnelle,
- l’exécutif planifie,
- les divisions coordonnent
Evolution vers une division en plusieurs formes U : l’exécutif conserve la planification stratégique, chaque division assure la coordination fonctionnelle
La firme multidivisionnelle permet de résoudre la question de la complexité de l’information à traiter
- Structure permettant d’économiser sur la rationalité limitée et les comportements opportunistes qui en résultent
******Cette forme constitue aussi une alternative aux marchés des capitaux (décision d’allocation des ressources et des investissements en interne).
La TCT et le changement technique : la critique d’Englander
(1988)
Selon Englander, O. Williamson (OW) remplace un déterminisme (technologique) par un autre (les transactions)
La TCT et le changement technique: la critique d’Englander
(1988)
3 étapes de raisonnement
Etape 1 – 1975: , market failure
Etape 2 : la définition des coûts de transaction
Etape 3 – 1985 : attributs des transactions et spécificité
des actifs
Etape 1 : 1975, market failure
OW insiste dans ses premiers écrits sur les imperfections du marché à partir de la prise en compte de facteurs environnementaux et humains
La combinaison de ces facteurs justifie l’existence
de la firme (hiérarchie) par rapport au marché.
Les facteurs humains :
- rationalité limitée,
- opportunisme
Les facteurs environnementaux :
- complexité et incertitude,
- faible nombre de contractants possibles
Etape 2 : la définition des coûts de transaction
Concentration sur les transactions au détriment
des facteurs environnementaux : introduction de la
structure de gouvernance
OW introduit une approche comparative entre coûts de production et de transaction en améliorant la définition des coûts de transaction qui sont liés à :
- l’opportunisme
- La spécificité
- le problème du traitement de l’information (rationalité limitée)
\*\*l’évaluation des coûts de transaction se fait par comparaison institutionnelle (firme vs marché)
Etape 3 – 1985 : attributs des transactions et spécificité
des actifs
Les coûts de transaction sont assimilables à des
frictions en physique.
Bilan : au fur et à mesure du raffinement de son analyse, OW oublie les caractéristiques environnementales initiales et raisonne à technologie donnée
L’analyse par les coûts de transaction dépasse l’analyse
traditionnelle en comparant les coûts de planification,
adaptation et organisation des tâches selon la structure de gouvernance.
Pour cela, les transactions sont définies autour de 3
attributs : la fréquence, l’incertitude et la spécificité des
investissements.
Mais la spécificité devient déterminante puisque la
fréquence et l’incertitude sont données dans le modèle.
Une vision limitée de la technologie ?
Williamson lui-même reconnaît que son raisonnement ne
s’applique qu’à des situations productives stabilisées et non à des situations de changement technique
Raisonnement de base de la TCE
Raisonnement de base de la TCE : dans un état donné du monde (technologie et préférences), l’efficacité est maximisée sous contrainte de coûts de production, de transaction et d’organisation.
DONC : des exigences théoriques (car le régime actuel
correspond à une accélération du changement technique) et empirique : malgré l’augmentation de l’incertitude et de la spécificité, on observe un développement de l’externalisation.
Pour conclure : une vision « limitée » de la rationalité ?
La spécificité est-elle donnée ?
Elle peut être :
- Donnée (connue a priori)
- Construite (apparaître au fur et à mesure)
- Stratégique (manipulée)
La rationalité du choix des formes de
gouvernance
Une myopie sur la nature des transactions
Une rationalité « substantielle » sur la sélection de la forme de gouvernance (reprendre US / Jap sur intégration)
Coopération vs transactions : l’approche de GB Richardson (1972)
- Point de départ : la firme comme îlot de coordination planifiée dans un océan de relations de marché
- Le problème : firme, marché mais aussi relations inter-firmes
L’approche de Coase?
L’approche de Williamson?
L’approche de Coase :
transaction internalisée pour des raisons productives
L’approche de Williamson :
degré intermédiaire de spécificité des actifs, structures hybrides
= nécessité de définir des formes intermédiaires (OW) ou de faire appel au processus de production (RC).
Coopération vs transactions : l’approche de GB Richardson (1972)
G.B. Richardson insiste sur ce problème de processus de production.
Opposition planification consciente / mécanisme de prix non recevable
selon GBR : les formes « intermédiaires » sont des formes à part entière.
A – Les formes intermédiaires comme objet théorique
pertinent : la coopération
Selon GBR, d’un point de vue théorique, la théorie
standard n’explique pas la division des tâches entre firme
et marché.
D’un point de vue empirique, la dichotomie firme-marché
oublie l’essentiel de l’activité industrielle.
La coopération inter-firmes est un fait généralisé
Approche traditionnelle :
« quoi produire », question de firme ;
« combien produire », question de marché
Selon GBR, approche insuffisante, la coopération doit être
au centre de l’analyse.
B – La logique de l’organisation industrielle
GBR propose une approche de l’organisation industrielle
qui l’éloigne de la distinction entre marché et hiérarchie.
1) Les concepts de base
et puis 2) les formes d’organisation
- L’industrie exerce un grand nombre d’activités
- Les organisations disposent de capacités appropriées
- Le processus de production comporte différentes phases
- Les activités similaires. Différentes activités supportées par les mêmes capacités sont qualifiées de similaires
- Les activités complémentaires. Différentes activités représentant les phases d’un même processus de production sont dites complémentaires
2) Les formes d’organisation
Hypothèse de similitude
Hypothèse de complémentarité
- Hypothèse de similitude : les firmes ont tendance à regrouper des activités similaires
-
Hypothèse de complémentarité : les activités complémentaires doivent être coordonnées qualitativement et quantitativement
*
PUIS
La question de la coordination des activités complémentaires
La question de la coordination des activités complémentaires
- La direction : utilisée lorsque contrôle unique et plan cohérent
- La coopération : harmonisation ex ante des plans d’organisations indépendantes
- La transaction de marché : coordination spontanée résultant de décision itératives en réponse aux opportunités de profit
2) Les formes d’organisation
Ces formes de coordination ne définissent pas le partage entre firme et marché, elles permettent d’insister sur l’existence d’une troisième forme (la coopération).
Le principe du partage
-
Le principe du partage
- Il existe une forme de partage approprié des activités : la complémentarité ne suffit pas (sinon une seule firme)
- Activités complémentaires et similaires : coordination par la direction
- Activités complémentaires et non similaires : coopération (coordination qualitative et quantitative)
- Autres activités : le marché
2) les formes d’organisation
remarques
Remarques
La distinction entre coordination et marché n’est qu’une question de degré : éventail large des modalités de coopération (étroite, large), le marché comme « résidu » de la coopération
Donc pas de séparation tranchée entre les différentes formes de coordination
activités complémentaires
activités non complémentaires
C – La vision de la technologie
« Il est plus simple d’envisager la coordination en termes de biens
intermédiaires et finals, mais j’ai choisi de me référer aux activités plutôt
qu’aux biens pour montrer que mon approche est plus large » (que celle des
biens, ie transactions ?)
L’application à la technologie
Il existe un lien étroit entre conception, production et distribution :
Lien de complémentarité (du processus)
Lien de similitude (lorsque production ou distribution sont associées à la conception)
Firme innovante : similitude + complémentarité = intégration des fonctions
La coopération est la forme de coordination la plus souvent retenue en matière de technologie
Conclusion : Des transactions à la coopération,
la question des compétences
La TCT reste une analyse de la configuration optimale :
rationalité limitée, mais minimisation des coûts
La transaction s’accompagne d’une réflexion sur les
caractéristiques des biens échangés, mais la logique est-elle généralisable à l’ensemble des transactions ?
L’approche par les compétences : capacités mobilisées pour un ensemble de transactions (GBR raisonne sur l’activité et non sur les biens).
L’entrée par les compétences apporte une autre vision de la firme. Mais le conflit est absent de l’approche de GBR : vision très « technologique » de la firme.