Chapitre 3 Flashcards
LES DÉFIS ET LES ENJEUX DE LA GOP
La complexification et la gestion du cycle de vie des produits : multiplicité des technologies intégrées dans un produit et multiplication des compétences
requises pour supporter le cycle de vie du produit, depuis les activités de conception jusqu’à la fin de vie utile.
• Le cycle de vie des produits de plus en plus court : l’accroissement du nombre de compétiteurs sur le marché crée un rythme constant d’innovation et
des lancements continuels de nouveaux produits. Le temps de réponse est toujours plus court et cela crée de la pression sur les entreprises et les réseaux d’affaires, et ce, à tous les niveaux de la chaîne de valeur (conception, design, ingénierie, approvisionnement, fabrication, distribution, etc.).
• La volatilité de la demande : l’internationalisation et l’interconnexion des marchés de plus en plus exposés aux secousses et aux perturbations mondiales
ainsi que le comportement des clients qui est imprévisible dans le temps.
• Les exigences pour une personnalisation des produits : l’explosion de la diversité des produits et l’offre de produits de plus en plus personnalisée
ont des répercussions directes sur la gestion des entreprises. Cela requiert une flexibilité des opérations afin de concilier le « sur mesure » et l’atteinte
de la productivité (notion abordée à la section 3.3).
• L’augmentation et la diversification de la concurrence : l’accroissement de nouveaux acteurs originaires de pays émergents (Chine, Inde, Brésil, etc.)
sur tous les marchés oblige les entreprises à se différencier constamment.
• La mondialisation des marchés et la diversification des modes de production : les multinationales et les filiales étrangères ont décuplé au cours de la dernière décennie.
• La délocalisation et l’augmentation constante de la sous-traitance et de l’impartition visent non seulement les activités de soutien, mais aussi de plus en plus d’activités clés comme la recherche et le développement, les services d’ingénierie, les projets de conception de produits, etc.
LA COMPÉTITIVITÉ DANS L’ENTREPRISE MODERNE
L’entreprise compétitive se mesure par la proposition de produits (biens et services) à valeur ajoutée qui lui permettent de répondre adéquatement aux besoins
des clients afin d’affronter la concurrence de façon constante. Afin de demeurer rentable et viable à long terme, l’organisation doit conserver ses acquis, mais aussi :
• innover continuellement ;
• constamment remettre en question le positionnement de son offre de produits et son système opérationnel
• adapter son approche managériale qui découle de sa stratégie organisationnelle et opérationnelle.
Ces différents éléments sont abordés plus en détail dans les prochaines sections de ce chapitre.;
L’innovation au service de la compétitivité
- Les innovations sur le plan des produits permettent à l’entreprise de renouveler son offre de produits et de suivre la durée du cycle de vie de ceux-ci de façon plus stratégique. Cela se fait par l’intégration continue d’innovations incrémentales ou encore par la proposition de nouveaux produits basés sur l’adoption de nouvelles technologies radicales ou révolutionnaires
(Abernathy et Clark, 1985 ; Henderson et Clark, 1990).
Les innovations sur le plan opérationnel mettent l’accent sur les processus opérationnels et de soutien de l’entreprise ainsi que sur ses processus de transformation. Le potentiel de redéfinition de la performance opérationnelle de l’entreprise passe par la remise en question de ceux-ci.
Les innovations sur le plan managérial et les modèles d’affaires proposés, dont la planification stratégique, la gestion des savoirs, la gestion des relations, etc., altèrent de manière importante les pratiques de gestion des entreprises, leur permettant ainsi d’atteindre des performances inégalées (Hamel, 2006).
La compétitivité : compétences de base
Les compétences de base sont les compétences organisationnelles minimales requises dans toute organisation afin d’être en mesure d’assurer la gestion de ses opérations dans un secteur d’activités déterminé. Elles qualifient l’entreprise dans le secteur, sans pour autant différencier son offre (de biens et de services)
de celle de ses concurrents. Terry Hill (1999), professeur à l’université d’Oxford, a proposé la notion de qualificateurs de commande pour identifier les caractéristiques de base des produits. Les clients potentiels les perçoivent comme des normes minimales d’acceptabilité.
La compétitivité : compétences distinctives
La notion de compétence distinctive, quant à elle, fait référence aux caractéristiques propres à une organisation et qui lui confèrent un avantage concurrentiel qui se traduit par une offre de produits à valeur ajoutée supérieure à celle de ses
concurrents. Terry Hill (1999) fait référence à la notion de gagnants de commande pour identifier les caractéristiques distinctives des produits offerts qui font en sorte que les consommateurs les valorisent davantage que ceux de la concurrence.
La compétitivité : de la mission aux opérations
Au cours de la section suivante, nous explorerons différents concepts utiles en GOP afin de faire le lien entre les objectifs de haut niveau de l’organisation et
les opérations. Pour ce faire, nous présentons dans la figure 3.2 : 1) la mission, 2) les objectifs, 3) les stratégies, 4) les tactiques et 5) les opérations.
Dimensions SMA2RTI des objectifs
• Spécifique : être précis en fait de portée et avoir une finalité compréhensible (ne pas essayer de tout mettre dans un seul objectif) ;
• mesurable : pouvoir le relier à des indicateurs de résultats et permettre une évaluation quantifiée pour mesurer la performance des actions entreprises
et l’état d’avancement réalisé (utilisation d’un verbe d’action approprié pour que l’objectif soit orienté vers un résultat précis) ;
• adressé : cibler un auditoire particulier et s’assurer qu’il est compris par tous ;
• ambitieux : viser à se dépasser (tout en étant réaliste)
• réalisable : être envisageable en fait d’étapes clés et compte tenu des contraintes et de l’accessibilité des ressources ;
• temporel : être défini dans le temps en fait de délais et d’échéances ;
• interdépendant : s’assurer que les objectifs de différents niveaux décisionnels (stratégique, tactique, opérationnel) sont reliés entre eux et alignés sur un
objectif commun. L’atteinte d’un objectif ne doit pas se faire au détriment d’un autre. ;
Les stratégies de l’entreprise (organisationnelle, fonctionnelle et opérationnelle)Les stratégies de l’entreprise (organisationnelle, fonctionnelle
et opérationnelle)
La stratégie organisationnelle est définie comme un plan à long terme, ancré dans la mission et conçu en vue de l’atteinte des objectifs de l’organisation.
Elle répond à la question « Quoi faire ? ». Par exemple, pour « augmenter ses parts de marché de 10 % au cours de la prochaine année », l’organisation doit axer ses
actions sur différentes approches telles qu’une différenciation de ses produits, une réduction de ses prix de vente (et par conséquent une amélioration de sa
productivité pour soutenir cette initiative), etc.
La stratégie fonctionnelle, quant à elle, est spécifique aux différentes fonctions de l’organisation, dont le marketing, la R-D, les RH, etc. Par rapport à la
fonction opérations, il s’agit de la stratégie opérationnelle, qui consiste à définir,
planifier, mettre en oeuvre et optimiser l’utilisation du système opérationnel afin de permettre à l’entreprise d’atteindre les objectifs fonctionnels visés.
Elle s’intéresse ainsi à tous les aspects relatifs à la gestion des opérations de l’entreprise ; par exemple :
• aux produits (de meilleure qualité, personnalisés en fonction de la demande, etc.) ;
• aux processus de transformation (plus efficients, plus flexibles) ;
• aux ressources (plus performantes) ;
• aux intrants (de meilleure qualité, à moindres coûts, renouvelables, renouvelés, recyclés) ;
• etc.
Modèle QVALITÉ-IF
Interrelations Flexibilité Temps Qualité Économie Lieu
Volume Innovation Administration
Cet acronyme permet de retenir les principaux objectifs opérationnels à atteindre pour satisfaire les attentes des clients sur le plan de la qualité exigée, en volume suffisant, selon des méthodes administratives adéquates, au lieu de livraison convenu, avec des interrelations efficaces, dans les temps promis, de la façon la plus économique, pour des produits toujours innovants, tout en ayant un système opérationnel flexible, afin de permettre à l’entreprise de s’ajuster
aux changements du marché.Cette notion de QVALITÉ-IF est fondamentale en GOP dans la mesure où
tout système opérationnel doit tout d’abord prioriser certaines dimensions et ensuite viser l’excellence de celles-ci ; sans quoi, la compétitivité de l’entreprise
pourrait être remise en cause.
LA PRODUCTIVITÉ DANS L’ENTREPRISE MODERNE
La productivité est un concept fondamental en GOP. Quelles que soient les fonctions
de l’organisation (RH, marketing, finances, opérations, etc.), les gestionnaires sont toujours évalués en lien avec la productivité de leurs activités. Il existe de
multiples mesures de productivité, aussi appelées ratios de productivité et de manière plus générale indicateurs de performance ou KPIs (Key Performance Indicators). Prenons quelques exemples pour illustrer la mesure de la productivité dans différents contextes avant d’aborder une définition formelle de celle-ci.
LA PRODUCTIVITÉ DANS L’ENTREPRISE MODERNE
La productivité est un concept fondamental en GOP. Quelles que soient les fonctions
de l’organisation (RH, marketing, finances, opérations, etc.), les gestionnaires sont toujours évalués en lien avec la productivité de leurs activités. Il existe de
multiples mesures de productivité, aussi appelées ratios de productivité et de manière plus générale indicateurs de performance ou KPIs (Key Performance Indicators). Prenons quelques exemples pour illustrer la mesure de la productivité dans différents contextes avant d’aborder une définition formelle de celle-ci.
La productivité et la performance
La productivité est le caractère productif d’une activité, soit le rapport entre les résultats (extrants) et les facteurs de production (intrants directs et ressources
associées). C’est une des mesures de la compétitivité. La compétitivité est la capacité d’une entreprise de se distinguer de ses concurrents en offrant des produits de
façon plus efficace et efficiente tout en rencontrant les dimensions QVALITÉ-IF. Productivité = Résultats
Facteur de production L’indicateur de performance « productivité » se calcule donc comme le ratio des résultats (quantités de biens et de services livrables provenant du résultat de la transformation – extrants) par rapport aux intrants directs tels que les matières premières, les composants, les biens, les informations ou les individus destinés à être transformés et aux ressources associées comme les heures de
main-d’oeuvre, les heures-machines, l’énergie requise pour la transformation, etc. Certaines de ces notions ont été abordées dans le chapitre 2.
La mesure de productivité la plus utilisée
travail, soit la quantité de biens produits ou de services livrés par heure travaillée (p. ex., nombre d’unités/heure de travail). Ainsi, une productivité plus élevée indique que chaque heure travaillée permet de produire plus d’extrants ou que pour obtenir un extrant, cela prend moins d’intrants directs et de ressources associées.
La productivité doit être mesurée et gérée en fonction des objectifs de l’entreprise. Il existe différentes mesures de productivité, qui varient en fonction
du nombre de facteurs de production qu’on veut prendre en compte : 1. sur tous les facteurs de production : productivité globale ;
2. sur plus d’un facteur de production : productivité multifactorielle ;
3. sur un seul facteur de production : productivité partielle.
La mesure de productivité devient un indicateur de performance lorsqu’elle est utilisée pour constater le degré d’accomplissement des objectifs définis par
l’entreprise. On établit alors une valeur initiale de la productivité (repère chiffré et temporel) et on compare l’évolution de la mesure afin de valider l’amélioration de l’entreprise.
Productivité globale
- Productivité globale (sur tous les facteurs de production)
Productivité globale =Extrants / Intrants directs et ressources associées
Ce ratio mesure l’utilisation efficiente des facteurs de production dans l’entreprise.Une mesure globale serait, par exemple, la valeur des unités produites (extrants) par rapport à la valeur de tous les intrants (c’est-à-dire l’ensemble des facteurs de production : méthode, monnaie, main-d’oeuvre, machine, milieu, etc.).
Cette mesure de productivité globale ne peut être considérée que d’un point de vue financier, par exemple, les revenus totaux / montants investis.
Cela devrait donner un ratio absolu supérieur à 1, car l’inverse indiquerait aux gestionnaires que leur entreprise n’est pas productive. Bien que cette mesure
soit intéressante, il est très rare que les gestionnaires l’utilisent au quotidien.
Puisqu’elle incorpore tous les facteurs de production, il devient difficile d’utiliserce ratio comme un outil de performance et de diagnostic.
- Productivité multifactorielle
- Productivité multifactorielle (sur plus d’un facteur de production)
Productivité multifactorielle = Extrants / Combinaison d’intrants directs ou de ressources associées
Ce ratio mesure l’utilisation efficiente d’une combinaison de facteurs de production. Cette mesure a l’avantage d’être plus précise que la mesure globale et
donne un meilleur aperçu de l’efficience du système opérationnel. Les gestionnaires aiment parfois combiner des facteurs de production tels qu’heures-machines,
heures-employés, employés-mètre carré, etc. Une mesure multifactorielle serait, par exemple, le nombre de clients servis par table par heure.
