Chapitre 1 : ensemble des enjeux épistémologiques Flashcards
Diagnostiquer?
=art de reconnaitre, de distinguer
Clinique pragmatique?
= tout ce que l’on nous enseigne, n’a de service que si cela continue à nous permettre de donner un surplus d’infos à notre écoute clinique –> doit servir notre clinique
épistémologie?
= avoir une compréhension du modèle qui fonde notre compréhension
Spécificité de l’appareil psychique?
le psychisme existe dans l’interstice entre sa réalité irréductible (le Réel) et la façon dont il est repris
–> structure dynamique régie par des lois spécifiques
Quelles sont les spécificités de l’appareil psychique qui en font une structure dynamique?
Rapport à la jouissance, aux pulsions, au langage, à la réalité psychique, aux fantasmes, à l’autre, à la loi,…
Quel est le paradoxe des lois spécifiques au sujet?
c’est que l’on ne peut espérer y accéder que si on a accès à l’autre –> clinique structurellement intersubjective
Le sujet se constitue àpd l’autre et l’accompagnement clinique se fait à partir d’un autre (clinicien)
“L’autre est au coeur de la constitution du soi et du regard que l’on peut porter sur soi-même” (Gauthier, 2002)
Espèce naturelle?
ça permet de penser qqch qui a une existence propre
Prenons l’exemple de l’eau : l’eau, même si composée de molécules d’hydrogène et d’oxygène a une existence propre, c’est-à-dire que c’est une espèce que nous pouvons considérer comme naturelle parce que la molécule d’eau a une existence, des propriétés et lois qui répondent à une logique qui sera toujours la même. Non seulement elle a des spécificités spécifiques, nous la faisons bouillir à 100°, elle s’évapore, nous la mettons en dessous de 0°, elle se congèle, etc
Donc ça présuppose une vérité objective sur le monde lui-même. Cela veut donc dire que si, selon notre exemple, nous sommes en face de l’eau, celle-ci à une vérité objective pour elle-même, peu importe les conditions dans lesquelles elle se trouve, peu importe le regard que l’on pose sur elle, et à la limite peu importe l’histoire que l’on a sur elle
Quelles sont les 7 préoccupations?
1) Les membres d’une même espèce naturelle sont censés partager un grand nombre de propriétés en commun
2) Les distinctions entre types de troubles peuvent être « naturelles » plutôt « qu’arbitraires » lorsqu’elles se fondent sur des différences réelles.
3) Diagnostiquer un type particulier de trouble mental chez une personne se justifie sur le plan épistémique si cela aide à expliquer les problèmes ou le comportement de la personne en question.
4) Le concept d’espèce naturelle pourrait également faire référence à la supposition que les propriétés distinguées par les catégories psychiatriques ont des causes biologiques.
5) Les distinctions entre espèces ne peuvent être que « naturelles », puisque dans ce cas, aucune décision subjective ne doit être prise concernant le seuil de diagnostic d’un trouble particulier
6) Les critères de diagnostic reposeraient uniquement sur des considérations épistémiques basées sur la connaissance des similitudes et différences réelles et des causes spécifiques
7) Impact exercé par la pratique classificatoire elle-même sur les personnes classées
1) Les membres d’une même espèce naturelle sont censés partager un grand nombre de propriétés en commun
Explique
Or, la CIM et le DSM sont tous les deux des manuels qui fonctionnent de façon polythétique, ce qui veut dire que la façon dont les critères diagnostiques sont établis impliquent eux-mêmes un nombre de symptômes multiples qui sont des symptômes pouvant appartenir à plusieurs catégories en même temps. Si nous prenons un critère descriptif/sémiologique, par
exemple l’agitation, nous voyons que ça peut s’apparenter à un déficit de l’attention et hyperactivité, un trouble anxieux généralisé, un trouble bipolaire, un trouble dépressif, un PTSD, une intoxication alimentaire, …
Il n’est donc pas évident de faire un diagnostic sur base d’une catégorisation aussi large
2) Les distinctions entre types de troubles peuvent être « naturelles » plutôt « qu’arbitraires » lorsqu’elles se fondent sur des différences réelles.
Explique
La question de la réalité est quand même difficile lorsqu’il s’agit de parler de structure psychique et de symptôme psychique. C’est très compliqué de considérer que déjà l’agitation est une catégorie sur laquelle on peut tous et toutes être d’accord que ceci est de l’agitation ou n’en est pas, et il s’agit ensuite, même si l’on était tous d’accord, d’arriver à savoir à quoi c’est associé.
3) Diagnostiquer un type particulier de trouble mental chez une personne se justifie sur le plan épistémique si cela aide à expliquer les problèmes ou le comportement de la personne en question.
Explique
On glisse de la simple logique de « est-ce que c’est une espèce naturelle ou non ? » à « faisons l’hypothèse que ça ne le soit pas tout à fait mais disons que ça l’est pour avoir un point duquel partir tous ensemble ». Encore faudrait-il que de donner ce diagnostic soit un réel surplus d’avantage pour le patient. Or, comme ça a été dit, le diagnostic n’est certainement pas qu’une mauvaise chose, loin de là, ça peut avoir un nombre d’effets très importants et intéressants pour le sujet, mais il est évident que ça n’est pas un avantage systématique, ça ne permet pas tout de suite d’y apporter un traitement.
4) Le concept d’espèce naturelle pourrait également faire référence à la supposition que les propriétés distinguées par les catégories psychiatriques ont des causes biologiques.
Explique
Bien sûr, on peut ne pas être tous et toutes d’accord mais il se fait que dans les études que
l’on met en évidence sur la façon dont les physiciens et l’environnement médical,
paramédical d’un ou d’une patiente se modifie en fonction du diagnostic posé, on voit qu’il y
a une congruence de réponse qui font que les professionnels ont tendance a justifier le
fonctionnement du patient par des compréhensions naturalisantes, c’est-à-dire des
compréhensions qui considèrent que si la personne est schizophrène, c’est biologique.
Il y a une croyance massive implicite qui agit sur chacun et chacune d’entre nous et qui dès
lors qu’un ou une patient(e) est diagnostiqué(e) avec un diagnostic psychiatrique, on a
tendance à le rattacher à une logique biologique. On le voit particulièrement en France que la
question de considérer un diagnostic qui est posé et qui donc est considéré comme
biologique et génétique ne doit pas être accompagné par une orientation clinique qui n’est
pas evident-based (le raccourcis est très vite fait).
–> on essentialise à la biologie… comme si c’était ancré en nous
5) Les distinctions entre espèces ne peuvent être que « naturelles », puisque dans ce cas, aucune décision subjective ne doit être prise concernant le seuil de diagnostic d’un trouble particulier
Explique
De nouveau, ça suit la logique qu’un trouble psychiatrique, psychique ou qu’une catégorie
psychiatrique est une espèce naturelle et que l’on devrait donc être capables de poser un
seuil à partir duquel c’est quelque chose, ou à partir duquel ça ne l’est pas. De nouveau, si
nous prenons l’eau il y a un moment donné où n’importe qui est capable de dire que c’est de
l’eau ou que ça ne l’est pas.
On sait aujourd’hui par exemple que le DSM, parmi les différents biais dont il souffre, c’est
aussi, on le relit aujourd’hui à la lumière des études de genres, c’est aussi un manuel criblé de
biais de genre implicites dans la façon dont les catégories sont construites.
Exemple : On sait qu’en Europe et particulièrement en Belgique, les femmes sont beaucoup
plus médiquées pour la dépression que les hommes. Ça s’explique par pleins de facteurs, en
ce compris les trajets de vie des femmes qui font qu’elles sont plus sujettes à la dépression
que les hommes, mais ça s’explique en partie aussi par les critères diagnostiques permettant
de distinguer une dépression d’une autre forme d’affection, de trouble ou de souffrance.
L’image que l’on se fait de la dépression (quelqu’un qui a du mal à sortir de chez lui, qui a plus
d’appétit pour rien, qui n’est pas motivé, qui a des idées noires, qui ne trouve plus de sens
dans rien, etc.), dans les faits, si l’on rajoute ou que l’on regarde aussi dans les critères positifs
(agressivité, passage à l’acte, consommation de substance) qui sont en fait des modalités de
réponse à la souffrance psychique, qui sont genrées, et qui sont majoritairement masculins,
les chiffres explosent pour les hommes en termes de dépression. Or, ils sont sous
diagnostiqués et sous-accompagnés du coup puisque leur façon de manifester leur souffrance
est plus valorisée dans la société (même si pas forcément rentable). De plus, ça n’est
probablement pas sans lien avec le fait que les suicides sont davantage « réussis » chez les
hommes que chez les femmes. Les hommes sont beaucoup moins accompagnés pour
souffrances psychiques → risques de passage à l’acte sont beaucoup plus élevés que pour les
femmes.
Effectivement, les bais sociaux, d’attentes, de croyances, de cultures, de représentations et
d’épistémologie (de manière dont un moment donné une société donnée, dans une culture
donnée, découpe le monde) va organiser la manière dont ses symptômes vont exister, être
validés dans un cadre diagnostique.
6) Les critères de diagnostic reposeraient uniquement sur des considérations épistémiques basées sur la connaissance des similitudes et différences réelles et des causes spécifiques
Explique
De nouveau, il s’agit de la façon dont on considère qu’un élément est une espèce naturelle,
c’est que l’on peut lui donner du coup des causes spécifiques, des lois spécifiques et des
critères spécifiques. Cela voudrait donc dire que pour la dépression, et en disant même qu’on
a réussi à distinguer la version des hommes et la version des femmes et donc qu’on a
vraiment juste le package de toutes les personnes dépressives (hommes, femmes, ni l’un ni
l’autre), ce n’est pas pour autant que l’on pourra en établir des causes spécifiques en termes
de causalité et de direction, ni de thérapeutique spécifique, ni de similitudes qui seraient
réelles.
7) Impact exercé par la pratique classificatoire elle-même sur les personnes classées
Explique
(FAIRE LIEN AVEC FUTURE PARTIE D’IAN HACKING ???)
Nous verrons comment les catégories psychiques, psychiatriques sont des catégories
totalement interdépendantes de la manière dont les sujets vont recevoir la catégorie et vont
la modifier en retour, ce que l’on appelle le nominalisme dynamique (= le fait de nommer les
choses produit une dynamique circulaire dans laquelle par retour les sujets s’organisent en
fonction de la manière dont ils ont été nommés).
Nominalisme dynamique?
=le fait de nommer les choses produit une dynamique circulaire dans laquelle en retour les sujets s’organisent en fonction de la manière dont ils ont été nommés
La façon dont les structures de soins et notre conception du normal et du pathologique s’exercent sont ______________ et ________________ organisés
historiquement
culturellement
à partir de quand (quoi) les structures asilaires ont été construites?
à partir du moment où on voyait que qqun qui ne répondait pas à une norme sociale (permettant d’organiser la société) était rationnalisé comme un sujet qui était fou (car désorganisait la société)
“Je pense donc je suis”
Le fait même d’être doté d’une pensée qui nous permet d’avoir un retour sur nos propres questionnements suppose qu’il y a un appareil psychique qui existerait
–> doute = expérience propre sur le fait d’exister en tant qu’entité rationnelle
Quel est le paradoxe de l’idée de Descartes ? (“je pense donc je suis”)
Cette théorisation de la philosophie fonde donc le doute comme expérience propre sur le fait d’exister en tant qu’entité rationnelle. Il y a un paradoxe là-dedans puisque ça veut donc dire que l’on considère qu’il faut douter pour pouvoir rationnellement considérer que l’on existe.
Foucault produit une première façon de penser l’historiographie de la psychologie et de la psychiatrie, càd ?
càd l’étude de la façon dont on construit les faits historiques
Par l’historiographie, Foucault nous dit que la question n’est pas de savoir si un trouble mental existe, donc est vrai ou faux, mais il s’intéresse aux …, càd …
conditions de véridictions, càd les conditions qui ont permis de produire un discours qui dirait vrai sur qqch
Qu’est-ce que la norme pour Foucault?
La norme pour Foucault est pensée comme un lieu d’étalonnage virtuel qui n’existe pas (un lieu vide) autour duquel se décline toutes les formes d’anormalités, permettant en retour de comprendre ce que serait la norme.
Pq on dit que la figure de la norme est vide?
Vide parce qu’elle n’existe pas en tant que tel, elle ne cesse d’évoluer dans le temps, mais les anormalités et décalages par rapport à cette norme sont ce qui permet de les comprendre (les normes de la société).
Ce qui fait qu’à un moment on se dise « je ne suis pas normale, je ne suis pas comme les autres », c’est précisément parce que nous supposerions qu’il y a quelqu’un en face de nous qui serait normal, pas comme nous, etc.
La norme, qu’on y réponde ou pas, a un effet sur …
la manière dont on se positionne
Transfuge de classes?
=quand on appartient à une catégorie sociale (svt défavorable) et qu’on passe à une catégorie sociale + élevée (émancipation) –> ça réorganise de façon majeure la manière dont on va appréhender le monde
La question du diagnostic ne se fait qu’en fonction …
d’une certaine référence ç une norme ou à des critères supposés normaux ou anormaux
La norme permet d’agir sur … des gens (…) et, par ce biais, de contrôler leurs …
les actions
les inciter, les détourner de
actions possibles
à tout écart, une norme corrige, … et … un nouvel …
normalise
produit
écart
ce qui compte c’est l’… à la norme, pas le …
écart
contenu
conscience morbide?
le sujet conserve la conscience de ses troubles et de leur caractère morbide
capacité du sujet à percevoir ses propres problèmes / à reconnaitre sa propre problématique