Cardiovasculaire Flashcards
2 types de circulation
circulation systémique : perfuse tous les organes à l’exception du poumon (de l’aorte aux veines caves)
circulation pulmonaire : limité aux poumons (de l’artère pulmonaire aux veines pulmonaires)
au niveau du coeur droit sang bleu sans oxygène qui va au poumon (devient rouge) puis au coeur gauche puis aux tissus.
définition débit cardiaque
Quantité de sang pompée par chaque ventricule par minute en L/min. C’est aussi le volume éjecté par chaque ventricule (70-80 ml) à chaque contraction ventriculaire x fréquence cardiaque
Valeur de référence normale = 5.4L/min. La même quantité de sang est pompée par chaque ventricule dans les deux circuits.
fonction de base du systeme cardiovasculaire
L’objectif fonctionnel du système cardiovasculaire est d’assurer les échanges entre les tissus et le compartiment vasculaire dans le but de:
- Transporter et distribuer les substances essentielles à toutes les cellules en fonction de leurs besoins.
- Éliminer de ces mêmes tissus et cellules les produits résiduels du métabolisme.
En somme, c’est de créer les conditions de pression et de débit qui permettent les échanges entre le compartiment vasculaire, le milieu interstitiel et les cellules. Cette fonction essentielle se réalise au niveau des vaisseaux capillaires de la microcirculation. Leur taille, leur nombre, leur surface et les conditions d’écoulement sanguin sont tous favorables à la réalisation d’échanges efficaces.
localisation et description du coeur
Organe excentrique de 250-350g et d’un volume externe d’environ 600 cm3. Une partie importante de la masse ventriculaire (ventricule gauche) se trouve à gauche de la ligne médiane. Occupe une espace correspondant à la deuxième côte jusqu’au 5ième espace intercostal au centre de la cavité thoracique dans le médiastin (cœur, trachée, œsophage, gros vaisseaux artériels et veineux, nerfs phréniques et vagues, thymus). De la base à l’apex, il est de 12-14 cm et sa base est large de 9 cm. Constitué de 4 cavités, 2 oreillettes et 2 ventricules. Aucune communication entre les 2 oreillettes et les 2 ventricules. Les valves auriculo- ventriculaires permettent le passage unidirectionnel du sang des oreillettes aux ventricules et empêchent tout reflux. Le passage du sang des ventricules à l’aorte ou à l’artère pulmonaire s’effectue au travers des valves aortique et pulmonaire, respectivement. Il n’y a pas de valve entre les oreillettes et les veines caves ou pulmonaires.
Notez que la paroi ventriculaire gauche est de 12-15 mm d’épaisseur alors que celle du ventricule droit est de 5-7 mm. Ceci est en relation avec un travail mécanique plus important effectué par le ventricule gauche que par le droit.
Ventricule droit vs. gauche
gauche est de forme circulaire
quest ce que le péricarde
Sac fibro-séreux isolant le cœur des autres structures intra-thoraciques. Rattaché aux gros vaisseaux à la base et fusionné au diaphragme dans sa portion inférieure. La portion externe visible à l’ouverture du thorax est le péricarde pariétal, composé d’une couche externe fibreuse tapissée sur sa face interne de cellules séreuses. Cette couche séreuse se replie à la base du cœur et tapisse la surface externe du cœur (péricarde viscéral ou épicarde). Entre le péricarde viscéral et pariétal, il y a la cavité péricardique contenant »10 ml de liquide péricardique.
- Rôle : Isoler le cœur des autres structures intra-thoraciques. Peu élastique, il limite la dilatation aigue du cœur mais ne peut la prévenir lors de dilatations chroniques des cavités cardiaques. Son absence congénitale, n’a pas de conséquence significative sur la fonction cardiaque.
péricardite
inflammation du péricarde, fréquemment d’origine virale. Le rétrécissement du péricarde secondaire à l’inflammation comprime la masse cardiaque et peut limiter la fonction cardiaque. Douleurs thoraciques associées à la péricardite.
Tamponnade cardiaque =
accumulation (épanchement) de liquide dans la cavité péricardique secondaire à un saignement ou à un processus infectieux. Lorsque le volume de l’épanchement péricardique devient important (»150 ml), il occupe une fraction significative de l’espace intra-péricardique et de ce fait limite le volume que peut occuper le cœur (réduit le volume cardiaque). Ceci compromet la capacité de pompage du ventricule. L’évacuation du contenu péricardique est un correctif efficace.
squelette fibreux cardiaque
Structure architecturale de base, quatre anneaux fibreux fusionnés constituent le squelette cardiaque. Ces anneaux localisés autour des valves cardiaques sont fusionnés entre eux et forment la charpente cardiaque de base. Ce dispositif assure la cohésion mécanique des éléments en empêchant des déformations importantes de compromettre le fonctionnement valvulaire en particulier. Cette structure de base sert de point d’insertion aux valves, aux gros vaisseaux, aux oreillettes et aux ventricules. Elle sert également de point d’insertion du muscle cardiaque. La nature fibreuse de ces anneaux fait en sorte qu’ils isolent électriquement les oreillettes des ventricules. Le passage de l’onde d’activation (potentiel d’action) ne sera possible qu’en empruntant des voies spécialisées dans la conduction qui permettent de franchir ces anneaux fibreux.
couches fonctionnelles cardiaque
Épicarde (couche superficielle externe) comprend: feuillet viscéral du péricarde, tissu adipeux, artères coronaires, fibres nerveuses.
Endocarde (couche interne) : cellules endothéliales tapissant les cavités cardiaques, valves cardiaques (feuillets valvulaires, cordelettes tendineuses et muscles papillaires), tissu de conduction.
Myocarde (couche intermédiaire) : cellules musculaires striées qui sont responsables de la contraction cardiaque, micro-vaisseaux de la circulation coronaire. Présence d’une cloison musculaire (septum) entre les deux ventricules dont la base comporte une partie fibreuse au travers de laquelle passent des fibres de conduction.
Structure et fonction des valves cardiaques
- Mitrale et tricuspide
Les valves auriculo-ventriculaires sont constituées de feuillets très minces (2 mitrale et 3 tricuspide) rattachés par l’intermédiaire de cordelettes tendineuses à des muscles faisant saillie à l’intérieur des ventricules, les muscles papillaires. L’apposition des feuillets assure l’étanchéité de la valve. Le dispositif muscles papillaires-cordelettes tendineuses n’intervient pas directement dans la fermeture ou l’ouverture de la valve. C’est plutôt un système d’appoint qui maintient les feuillets accolés une fois la fermeture effectuée et empêche leur déplacement vers l’oreillette lorsque la pression ventriculaire s’élève.
-Aortique et pulmonaire
Ces valves sont constituées de trois cupules renforcées à leur marge ce qui assure une apposition optimale et prévient les fuites. Immédiatement au-dessus de la valve aortique, on trouve des orifices (ostiums) qui constituent le point de branchement des vaisseaux coronaires à l’aorte. Cette spécialisation ne se retrouve pas pour la valve pulmonaire.
fonctionnement de la mécanique valvulaire
Ce qui commande l’ouverture des valves, c’est la création d’un gradient de pression de chaque côté de la valve. Ce qui détermine leur fermeture, c’est le profil d’écoulement sanguin au travers de la valve lorsque la vitesse d’écoulement ralentit. L’inversion du gradient de pression maintient la valve fermée.
Pathologies valvulaires : insuffisance (régurgitation) et sténoses.
Mises à part les pathologies malformatives (congénitales), 2 types de pathologies valvulaires sont acquises. L’insuffisance valvulaire (ou régurgitation) est liée à une mauvaise fermeture de la valve. L’insuffisance mitrale peut être liée à une dilatation de l’anneau mitral, à des lésions des feuillets valvulaires ou des muscles papillaires. Des lésions des cupules valvulaires mènent à des insuffisances aortiques. A cause du défaut de fermeture,l’insuffisance valvulaire amène le ventricule à pomper une plus grande quantité de sang pour maintenir un débit cardiaque normal. La sténose valvulaire vient de l’épaississement et de la fusion des feuillets valvulaires ce qui limite l’ouverture valvulaire. Dans la sténose aortique, le ventricule doit générer des pressions plus importantes afin de surmonter la résistance que représente la sténose valvulaire.
-Cette surcharge de travail mécanique (pression) conduit à un affaiblissement progressif de la fonction ventriculaire et à sa défaillance. Le remplacement des valves par des prothèses, la valvuloplastie ou encore la correction chirurgicale de l’anomalie valvulaire sont utilisés cliniquement.
fibres cardiaque
Les myocytes cardiaques sont des fibres musculaires striées contenant des protéines contractiles, actine et myosine. Ces fibres ont un diamètre de ~15-20 μm et une longueur de 100 μm. Leur taille est plus faible que celle des fibres musculaires squelettiques. Elles sont mono ou binucléées, ramifiées et ont moins de filaments contractiles (actine/myosine) que les fibres squelettiques.
Jonctions intercellulaires et disques intercalaires
Les contacts spécialisés entre les cellules (disques intercalaires) permettent la transmission de potentiels d’action d’une cellule à l’autre. Ces jonctions intercellulaires sont très perméables aux ions. Ainsi une dépolarisation régionale envahira de proche en proche toutes les cellules ventriculaires. Un tel dispositif n’existe pas dans les cellules du muscle squelettique. Un autre dispositif facilitera l’envahissement de l’intérieur de la cellule par le potentiel d’action, les tubules transverses (invagination de la membrane plasmique vers l’intérieur de la cellule).
systeme parasympathique VS sympayhique action sur le coeur
Le système parasympathique
est issu des centres bulbaires. Les fibres pré-ganglionnaires qui cheminent dans le nerf vague (nerf crânien X) sont longues et se synapsent dans le cœur. La fibre post-ganglionnaire est courte et libère de l’acétylcholine qui ralentit le cœur et diminue sa force de contraction (surtout les oreillettes). Lorsque la fréquence cardiaque chute sous les 60b/min on parle de bradycardie. On bloque les effets de l’activation parasympathique avec de l’atropine, un antagoniste des récepteurs muscariniques.
Le système sympathique
est issu de la moelle épinière. Les fibres préganglionnaires se synapsent dans une chaine de ganglions (paravertébraux). Les fibres post-ganglionnaires se terminent dans le cœur où elles libèrent de la norépinéphrine (noradrénaline). Ce neurotransmetteur accélère la fréquence cardiaque et augmente la force de contraction cardiaque. On parle de tachycardie lorsque la fréquence est ≥ 100b/min. Ces effets sont bloqués par des β-bloqueurs (propranolol, timolol, atenolol…).
quest ce que le réseau coronaire
Le myocarde a besoin d’un apport sanguin continu qu’il ne peut obtenir à partir du sang contenu dans ses cavités. Il a donc du élaborer un système vasculaire qui lui est propre, c’est le réseau coronaire. Les vaisseaux coronaires visibles en superficie du cœur ont des branches qui plongent dans la paroi, perpendiculairement à la surface cardiaque, et se ramifient formant le réseau de la microcirculation coronaire.
artères coronaires et Sinus de Valsalva
Deux artères coronaires principales sont présentes : l’artère coronaire droite et gauche. Toutes deux sont issues de l’aorte à laquelle elles s’abouchent. Les orifices coronaires sont situés dans une cavité de la paroi aortique (sinus de Valsalva) au-dessus de la valve aortique. Ceci permet à la valve aortique de s’ouvrir sans que les cupules valvulaires ne viennent obstruer les ostiums coronaires et ainsi limiter la perfusion de la paroi cardiaque.
L’artère coronaire gauche se divise rapidement en deux branches: l’artère interventriculaire antérieure qui court à la jonction antérieure des deux ventricules au-dessus du septum interventriculaire et l’artère circonflexe qui chemine dans le sillon auriculo- ventriculaire et irrigue la portion latérale et postérieure du ventricule gauche.
L’artère coronaire droite court dans le sillon auriculo-ventriculaire droit et irrigue surtout le ventricule droit.
réseau veineux du coeur (systeme coronaire)
Le cœur dispose aussi d’un réseau veineux organisé, en particulier pour le ventricule gauche. Sur la face antérieure du ventricule, parallèlement à l’artère interventriculaire antérieure court la veine interventriculaire antérieure. Lorsqu’elle atteint le sillon auriculo- ventriculaire, cette veine devient la grande veine cardiaque qui contourne la paroi latérale du ventricule gauche et atteint la face postérieure du cœur. Dans sa portion terminale, cette veine prend l’allure d’un système collecteur de gros calibre, le sinus coronaire qui s’abouche directement à l’oreillette droite. Le système veineux du ventricule droit est constitué de vaisseaux qui se drainent directement dans l’oreillette droite.
Pathologies coronariennes obstructives et thrombotiques.
La maladie coronarienne est un processus d’étiologie mal comprise qui mène d’abord à la formation de lésions de l’endothélium des artères coronaires. Il en résulte un phénomène prolifératif de la paroi qui provoque l’apparition de lésions faisant saillie dans la lumière du vaisseau. Ces obstructions limitent l’irrigation de la paroi du ventricule et créent un déficit de perfusion qui devient manifeste plus particulièrement lorsque les besoins du cœur en oxygène augmentent (à l’exercice).
Dans ces conditions apparait l’angine de poitrine (douleur thoracique). Il arrive que ces lésions coronariennes s’érodent exposant du collagène et d’autres protéines qui favorisent l’agrégation plaquettaire. La formation d’un caillot mène à l’obstruction complète ou partielle de l’artère coronaire. Si le territoire d’aval est presque complètement privé de sang (ischémie) pendant une période suffisante alors le myocarde meurt, c’est l’infarctus du myocarde. Cette destruction du myocarde compromet la fonction globale du ventricule et place une surcharge sur le myocarde survivant. A long terme, cette situation entraine une perte graduelle de la capacité de pompage du ventricule, c’est la défaillance cardiaque.
infarctus du myocarde
obstruction d’une artère coronaire qui a provoqué une rupture de la paroi ventriculaire et un épanchement péricardique (tamponnade cardiaque) entrainant la mort (nécrose)
potentiel de repos du coeur
- Distribution ionique et perméabilité sélective
Toutes les cellules manifestent un potentiel de repos qui atteste d’une distribution hétérogène d’ions de part et d’autre de la membrane cellulaire et d’une perméabilité sélective à certains ions. Le potentiel de membrane au repos des fibres cardiaques ventriculaires est de –90 mV. Au repos, la membrane est davantage perméable au K+ qui est plus abondant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la cellule. La perméabilité au Na+ et au Ca2+ est faible. Tout comme chez le muscle squelettique, l’atteinte d’un seuil de dépolarisation provoque l’ouverture de canaux ioniques et entraîne l’apparition d’un potentiel d’action qui se propage à l’ensemble du muscle cardiaque. - Gradient de concentration et charge électrostatique
Comme le potassium est plus abondant à l’intérieur de la cellule qu’à l’extérieur, le gradient de diffusion sera tel que le potassium aura tendance à sortir de la cellule. En quittant la cellule, le potassium appauvrit la cellule en charges positives et laisse derrière lui des charges négatives de sa contrepartie chlore. À l’équilibre, la sortie de potassium selon son gradient de concentration sera contrebalancée par les charges négatives qui auront tendance à entraver la sortie additionnelle de charges positives. Ce gradient électrostatique contrebalance la diffusion du potassium, c’est le potentiel d’équilibre du potassium (–95 mV). En pratique, le potentiel de repos est tout près de cette valeur à –90 mV car d’autres ions ont une perméabilité membranaire qui n’est pas complètement nulle au repos (Cl-, Ca2+, Na+).
dépolarisation et hyperpolarisation
Si le potentiel de membrane devient plus négatif que sa valeur de repos, il y a hyperpolarisation. S’il devient moins négatif, il y a dépolarisation.
Si au potentiel de repos, on fait sortir des charges positives de la cellule, du potassium par exemple, en augmentant la perméabilité membranaire, on crée une hyperpolarisation.
Inversement, si on limite la sortie de potassium (diminution de la perméabilité au potassium) ou si on fait entrer des charges positives (Na+ ou Ca2+), on dépolarise la membrane.
La perméabilité de la membrane à divers ions dépend de son potentiel. Ainsi, lorsque le potentiel membranaire atteint –70 mV, la perméabilité au sodium augmente rapidement (entrée de sodium, plus abondant à l’extérieur de la cellule qu’à l’intérieur) ce qui dépolarise la cellule. Lorsque le potentiel membranaire atteint –35 à –40 mV, la perméabilité au calcium augmente mais cet effet se manifeste de façon retardée et contribue surtout au plateau du potentiel d’action (canaux calciques lents).
potentiel d’action du coeur
Ce qui distingue le potentiel d’action cardiaque de celui du muscle squelettique, c’est la présence d’un plateau qui provient de l’ouverture de canaux calciques et qui prolonge la durée du potentiel d’action. Alors que sa durée est de 1-5 ms environ chez le muscle squelettique, elle est de 200-250 ms chez le muscle cardiaque.
Dépolarisation
Les événements qui président à l’apparition du potentiel d’action sont les suivants: Ouverture rapide (ms) des canaux sodiques, suivie de leur fermeture presqu’immédiate. Ceci explique la montée rapide du PA (dépolarisation qui s’approche du potentiel d’équilibre au Na, +81 mV). Paradoxalement, la fermeture des canaux sodiques ne s’accompagne pas d’une repolarisation. Lorsque le potentiel atteint –35 mV, les canaux calciques sont activés mais leur ouverture est retardée. Ce sont des canaux calciques lents. Après la montée rapide initiale, le potentiel de membrane se stabilise autour de 0 mV. Le maintien du potentiel autour de 0 mV s’explique par un bilan net des mouvements de charge de part et d’autre de la membrane qui est nul. L’entrée de calcium est contrebalancée par la sortie de potassium et l’entrée de chlore.
Repolarisation
La repolarisation de la cellule se produit grâce à la diminution du courant calcique et le retour de la perméabilité au potassium.
retour de l’équilibre ionique (suivant la repolarisation)
Une fois le potentiel d’action complété et que le potentiel de membrane a retrouvé sa valeur de repos, l’équilibre ionique reste perturbé à cause des mouvements ioniques impliqués lors du potentiel d’action. L’activation de pompes et d’échangeurs rétablit l’équilibre ionique. Par exemple, la Na/K ATPase pompe 3 sodiums vers l’extérieur de la cellule en retour d’une entrée de 2 potassiums.
couplage excitation / contraction
Contribution limitée du Ca2+ extracellulaire
L’ouverture des canaux calciques lents localisés sur les tubules en T provoque l’entrée de calcium dans la cellule. Cependant, cette entrée de calcium d’origine extracellulaire ne contribue qu’à environ 25% de l’élévation globale du calcium libre qui passe de 10-7 M à 10-5 M.
- Libération de Ca2+ par le réticulum sarcoplasmique
Le calcium qui pénètre dans la cellule se lie à des récepteurs localisés sur le réticulum sarcoplasmique, les récepteurs à la ryanodine. Cette liaison de calcium provoque la libération additionnelle de calcium stocké dans le réticulum sarcoplasmique. Ce processus est déterminant en vue d’élever la [Ca2+] intracellulaire à un niveau suffisant à déclencher la contraction musculaire.
- Liaison du Ca2+ à la troponine C et contraction musculaire
L’augmentation de la [Ca2+] intracellulaire amène la liaison du calcium à une sous-unité (troponine C) du complexe protéique troponine/tropomyosine associé à l’actine. Ceci a pour effet de démasquer les sites d’interaction entre actine et myosine et de provoquer le raccourcissement (contraction) des fibres musculaires.
- Relaxation et réduction du Ca2+ intracellulaire
Le calcium libre dans la cellule sera re-pompé activement dans le réticulum sarcoplasmique. L’excès de calcium intracellulaire sera expulsé de la cellule à l’aide de pompes calciques et d’échangeurs.
automatisme cardiaque
De façon intrinsèque, le cœur est capable de battre sans influence externe. Cette propriété est liée à la génération spontanée de potentiels d’action qui se propagent à l’ensemble du cœur. On la nomme automaticité. Des cellules spécialisées sont responsables de cet automatisme cardiaque. C’est le NOEUD SINUSAL qui normalement a la commande cardiaque et d’où est initiée l’activité de dépolarisation cardiaque. Il est localisé à la jonction de la veine cave supérieure et de l’oreillette droite. C’est une structure de quelques mm2 de surface.
La propriété d’automaticité n’est pas exclusive au nœud sinusal. Cependant comme sa fréquence est plus élevée que les autres cellules automatiques c’est lui qui aura normalement la commande du cœur.
On rencontre des foyers d’automaticité dans les structures qui composent le système de conduction cardiaque, tel que le nœud auriculo-ventriculaire et le réseau de Purkinje. Puisque la fréquence de dépolarisation spontanée est généralement la plus élevée dans le nœud sinusal, il a la commande du cœur (nœud sinusal = 70-80 dépol/min; nœud auriculo- ventriculaire = 40-60 dépol/min; réseau de Purkinje <40 dépol/min). Les cellules responsables de la génération spontanée de potentiels d’action sont dites cellules automatiques ou cellules pacemaker.
Instabilité du potentiel de repos des cellules automatiques
Ce qui caractérise les cellules automatiques, c’est la présence d’un potentiel de repos (Phase 4 du PA à ~ –60 mV) moins négatif (dépolarisé) que les cellules ventriculaires (–90 mV). Par ailleurs, ce potentiel est instable car la cellule se dépolarise lentement. Lorsque le potentiel de membrane atteint environ –40 mV, le seuil de déclenchement d’un potentiel d’action est atteint. Des caractéristiques similaires sont présentes chez toutes les cellules dites automatiques. Grâce au couplage électrique étroit entre les cellules cardiaques, ce potentiel peut se propager à l’ensemble des fibres cardiaques, les dépolariser et entraîner leur contraction.
Contributions ioniques à la dépolarisation durant la phase 4 (diastole)
Trois courants ioniques principaux sont responsables de la dépolarisation spontanée des cellules automatiques :
Un courant sodique responsable de l’augmentation de la perméabilité au sodium. Ce courant est différent de celui responsable de la montée rapide du potentiel d’action des cellules ventriculaires.
Réduction de la perméabilité au potassium
Un courant calcique transitoire (à ne pas confondre avec le courant calcique lent) qui intervient dans la phase finale de la dépolarisation des cellules automatiques.
Lorsque le potentiel des cellules automatiques atteint –35 à –40 mV, un potentiel d’action est alors déclenché.
- Contributions ioniques au potentiel d’action des cellules automatiques
Puisque les cellules automatiques ont un potentiel de repos moins négatif que celui nécessaire à activer le courant sodique (–70 mV), ce courant sera inactivé, i.e., ne pourra participer au potentiel d’action. La dépolarisation (la montée du potentiel d’action) sera alors due à l’ouverture des canaux calciques lents. La repolarisation sera attribuable à une augmentation de la perméabilité au potassium.
Mécanismes ioniques modulant la fréquence cardiaque
Les changements de la fréquence cardiaque sont dus à des modifications de la phase de dépolarisation spontanée du potentiel de repos.
La chute de la fréquence cardiaque causée par l’acétylcholine implique une augmentation de la perméabilité au potassium ce qui hyperpolarise la cellule pacemaker. L’atteinte du potentiel seuil sera donc retardée puisque le point de départ est plus électronégatif. De plus, la vitesse de montée du potentiel de repos vers le seuil est réduite (diminution de la pente de dépolarisation spontanée).
Inversement, la norépinéphrine augmente la fréquence cardiaque en diminuant la perméabilité au potassium au repos. L’atteinte du potentiel seuil sera donc plus rapide puisque l’on débute avec un potentiel moins électronégatif. De plus, la vitesse de montée du potentiel de repos vers le seuil est augmentée (augmentation de la pente de dépolarisation spontanée).
Système de conduction
- Nœud sinusal et voies internodales
Le potentiel d’action qui naît dans le nœud sinusal se propage d’abord aux oreillettes à une vitesse de 0.3 m/sec. Cette dépolarisation se propage de cellule en cellule. Par ailleurs, des voies dites internodales permettent au potentiel d’action d’être acheminé vers le nœud auriculo-ventriculaire à une vitesse plus rapide (1.0 m/sec) que dans le reste du tissu auriculaire
systeme de conduction
Nœud auriculo-ventriculaire
Situé à la jonction des oreillettes et des ventricules à la base de l’oreillette droite (derrière le sinus coronaire), le nœud auriculo-ventriculaire constitue normalement la seule voie de propagation entre les oreillettes et les ventricules. En traversant le nœud auriculo- ventriculaire, le potentiel d’action subit un retard considérable de conduction (120-160msec) puisque la vitesse de conduction y est lente en raison du faible couplage électrique (peu de disques intercalaires, présence de tissu fibreux). De plus, le nœud auriculo- ventriculaire agit comme un filtre empêchant certains des potentiels d’action naissant dans les oreillettes de se propager aux ventricules. Il prévient aussi la conduction dans le sens ventricule-oreillette.
- Faisceau de His et réseau de Purkinje. (système de conduction)
Constitué de fibres de gros diamètre, le faisceau de His émerge du nœud auriculo- ventriculaire en un tronc commun qui rapidement se divise en branche droite et gauche. La branche droite court à la surface du septum interventriculaire alors que la branche gauche traverse le sommet du septum (près de la jonction auriculo-ventriculaire) dans sa portion membraneuse (fibreuse) et court le long du septum interventriculaire à l’intérieur du ventricule gauche. Lorsqu’elles atteignent l’apex ventriculaire, les fibres de conduction remontent vers la base ventriculaire. Ces fibres ont pour fonction de distribuer le potentiel d’action à une vitesse de 4.0 m/sec à toutes les portions du ventricule. L’arborisation terminale des fibres du faisceau de His constitue le réseau de Purkinje. Trente msecs sont nécessaires à l’activation de tout le ventricule une fois franchi le nœud auriculo-ventriculaire. Sans le système de conduction spécialisé, l’activation ventriculaire serait 6 x plus lente. Ce système permet donc l’activation synchrone de toute la masse ventriculaire, condition essentielle à une contraction ventriculaire efficace.
Les délais d’activation cardiaque
Au temps 0.00, le potentiel d’action naît dans le nœud sinusal. Il se propage à l’ensemble des oreillettes sur environ 90 msec. Il atteint cependant le nœud auriculo-ventriculaire en 40 msec grâce aux voies de conduction internodales. 120-160 msec sont nécessaires au potentiel d’action pour franchir le nœud auriculo-ventriculaire. D’un point de vue mécanique, ce délai permet aux oreillettes de se dépolariser et de se contracter avant l’activation et la contraction ventriculaire. Par la suite, l’onde de dépolarisation qui émerge du nœud auriculo-ventriculaire prend environ 30 msec à se propager vers les régions les plus distales de l’endocarde ventriculaire. Un délai additionnel de 20-30 msec est nécessaire à compléter la dépolarisation de tout le ventricule, i.e., propagation de cellule à cellule de l’endocarde vers l’épicarde.
arythmie cardiaque
Rythmicité et conduction
Il existe deux types de problèmes liés à l’activation cardiaque : ceux de rythmicité et de conduction.
Rythmicité: Tous les foyers normaux d’automaticité peuvent dans certains cas pathologiques avoir une activité irrégulière, trop rapide ou trop lente ou absente. Des foyers d’automatisme peuvent aussi apparaître en-dehors des sites normaux, on parle alors de foyers ectopiques localisés dans les oreillettes ou les ventricules. Des foyers ectopiques peuvent aussi avoir une activité irrégulière qui provoque des potentiels d’action sporadiques (extrasystoles).
Conduction : Le potentiel d’action qui naît dans le nœud sinusal peut être bloqué ou ralenti dans sa progression intra-auriculaire. Il peut aussi être bloqué ou ralenti au niveau du nœud auriculo-ventriculaire ou encore du faisceau de His (branche gauche ou droite). Des blocs et des ralentissements de conduction dans les oreillettes ou les ventricules peuvent survenir et favoriser l’apparition de phénomènes d’activation rapide mais désynchronisée des oreillettes et des ventricules. On parle alors de fibrillation auriculaire ou ventriculaire.
Électrocardiogramme - Origine et manifestations
Lors de la dépolarisation cardiaque, l’extérieur des cellules dépolarisées devient électronégatif en regard du tissu non-dépolarisé. Ceci crée un dipôle, analogue à celui que formerait une pile électrique plongée dans un milieu conducteur. Un courant circulerait alors de la zone négative à la zone positive. Le champ électrique qui en résulte fait en sorte qu’autour du dipôle chaque point de l’espace est à un certain niveau de potentiel électrique qui dépend de sa distance et de sa position par rapport au dipôle. Dans le processus de dépolarisation cardiaque, des états intermédiaires où une portion du cœur est dépolarisée tandis que le reste a une polarité normale créent des dipôles dont l’influence se manifeste sous forme de potentiel électrique qui peut être enregistré au niveau de la peau. Cependant, lorsque le cœur est entièrement polarisé ou entièrement dépolarisé aucune différence de potentiel n’existe (potentiel 0 ou isoélectrique) et aucune manifestation n’est décelable à la surface de la peau. Par ailleurs, l’amplitude et le sens des différences de potentiel captées au niveau de la peau dépendront de la masse de tissu impliquée et de l’orientation du dipôle qui varie selon l’évolution temporelle de la dépolarisation et de la repolarisation cardiaque.
En résumé, l’électrocardiogramme permet de capter l’évolution de différences de potentiel au niveau de la peau qui résultent de changements de la polarisation des cellules cardiaques.
Caractérisation des ondes P, QRS, T de l’électrocardiogramme (ECG)
La première onde apparaissant sur l’ECG est l’onde P qui correspond à la dépolarisation auriculaire. Sa faible amplitude atteste d’une masse auriculaire modeste. La repolarisation auriculaire n’est pas visible puisqu’elle est masquée par la dépolarisation ventriculaire. Après un délai correspondant au temps de conduction au travers du nœud auriculo-ventriculaire, apparaît le complexe QRS qui atteste de la dépolarisation ventriculaire. Par la suite survient l’onde T qui témoigne de la repolarisation ventriculaire. Notez que le potentiel revient à sa ligne de base entre l’onde QRS et T puisque le ventricule est alors complètement dépolarisé. L’intervalle P-R (début de P - début de QRS) correspond au temps de conduction auriculo- ventriculaire et est d’environ 160msec. L’intervalle Q-T (début de QRS - fin onde T, 300- 350msec) correspond en gros à la durée du potentiel d’action ventriculaire et à la durée de la contraction ventriculaire.
La forme des ondes dépend des sites de mesure (dérivations) à partir desquels l’ECG est enregistré.
Manifestations à l’ECG de l’ischémie ventriculaire
élévation du segment ST
systole
Systole : phase de contraction active des ventricules pendant laquelle la pression intra- cavitaire augmente et le sang est expulsé du ventricule.
diastole
Diastole : phase de relaxation des ventricules pendant laquelle la pression intra-cavitaire chute et s’effectue le remplissage des ventricules.
Volume ventriculaire en fin de diastole
C’est la quantité de sang (»130 ml) contenue dans chaque ventricule à la fin du remplissage ventriculaire, immédiatement avant le début de la systole.
Volume ventriculaire en fin de systole
A chaque systole ventriculaire, une partie seulement du contenu ventriculaire est expulsée. Il y aura donc un volume résiduel à la fin de la systole d’environ 50-60 ml.
Volume d’éjection systolique
C’est la quantité de sang expulsée par CHAQUE ventricule au cours de chaque systole (70- 80 ml).
Volume d’éjection systolique = Volume fin de diastole – Volume fin de systole Ex : 80 = 130 – 50
Fraction d’éjection systolique
Fraction du contenu ventriculaire diastolique expulsée durant la systole en %. Fraction d’éjection = (Volume éjection systolique/Volume en fin de diastole) x 100
Ex : 80/130 x 100 = 62%.
cycle cardiaque: Couplage électro-mécanique
Les phénomènes électriques se manifestant sur l’ECG déclenchent la contraction cardiaque rythmique par le processus de couplage excitation/contraction. Il existe un délai d’environ 20 msec entre le début de la dépolarisation et le début de la contraction.
fonctions des oreillettes et ventricules pendant le cycle cardiaque
Les oreillettes servent d’antichambre aux ventricules qui sont responsables de la propulsion sanguine dans les deux circuits. Comme la fonction ventriculaire alterne entre une phase de contraction (systole) et de relaxation (diastole), le sang qui continue d’affluer au cœur durant la phase de contraction ventriculaire sera emmagasiné dans les oreillettes jusqu’au début de la prochaine phase de remplissage ventriculaire. Les oreillettes en se contractant contribuent à compléter le remplissage ventriculaire. En conditions normales, lorsque la durée de la phase de remplissage diastolique est longue (fréquence cardiaque basse), cette contribution est modeste (15%) alors qu’elle devient plus importante lorsque s’élève la fréquence cardiaque (diminution de la durée de la diastole ventriculaire).