Anesthésie locale, locorégionale et générale Flashcards
Quelles sont les différentes étapes de l’anesthésie générale ?
- Induction :
- administration rapide des agents anesthésiques par voie IV (sauf pédiatrie), selon une séquence adaptée à leur cinétique
- IOT pour protection des VAS si curarisation ou mise en place d’un masque laryngé permettant la ventilation sans assurer la protection des VAS
- patient non à jeun : induction à séquence rapide pour éviter l’inhalation du contenu gastrique, pas de ventilation au masque, compression cricoïdienne (manœuvre de Sellick) et curare rapide (succinylcholine)
- Entretien :
- administration des hypnotiques par voie pulmonaire via le circuit du respirateur ou par voie IV en perfusion continue (système AIVOC rendant l’administration plus précise)
- administration des morphiniques par voie IV en bolus ou en perfusion continue
- doses adaptées aux paramètres cliniques, HD et parfois à un monitorage particulier de l’EEG
- si nécessaire, administration de curares tout au long de l’intervention
- Réveil :
- dès la fin de l’intervention, interruption de l’administration des agents anesthésiques
- si curarisation : vérification de l’absence de bloc neuromusculaire résiduel
- retrait de la sonde endotrachéale ou du masque laryngé après apparition des critères d’extubation standards
- accueil en salle de réveil des patients ayant retrouvé un état de conscience et une autonomie ventilatoire
NB : présence nécessaire d’un médecin anesthésiste lors des phases de induction et de réveil, présence recommandée d’une 2ème personne notamment dans les situations à risque (IADE ou autre personne qualifiée)
Quelles sont les principales complications possibles liées à la procédure anesthésique ou chirurgicale au cours d’une anesthésie générale ?
- Complications CV :
- hTA : baisse de la précharge (hypovolémie, hémorragie), diminution de la contractilité myocardique (médicaments inotropes négatifs) ou diminution des résistances vasculaires périphériques (hypnotiques) -> vasopresseurs (éphédrine, néosynéphrine, noradrénaline) ou remplissage vasculaire rapide
- HTA peropératoire
- hémorragie -> perfusion de solutés, transfusion de CGR homologues/autologues ou de sang provenant d’un circuit de récupération (CELL-SAVER)
- arythmies peropératoires : bradycardie modérée bénigne, troubles du rythme ventriculaire graves
- EP fibrino-cruorique, gazeuse (cœlioscopie), de ciment (orthopédie), amniotique
- Complications respiratoires :
- pneumopathie d’inhalation (risque ++ si jeun < 6h, obésité, femme enceinte,…) -> prévention par induction en séquence rapide («crush induction»)
- hypoxémie peropératoire : obstruction de la sonde, intubation sélective, bronchospasme, EP, pneumothorax,…
- Autres :
- complications liées au terrain : ischémie myocardique, hypoglycémie,…
- complications liées à la position : compression du nerf ulnaire ++
- infections périopératoires -> ATB prophylaxie pour certains gestes
- hypothermie peropératoire
- hyperthermie maligne (halogénés)
- réactions anaphylactiques (curares > latex > ATB), des signes cutanéomuqueux isolés à l’ACR
- mémorisation peropératoire
- nausées et vomissements postopératoires
Quels sont les différents types d’anesthésie loco-régionale ?
- Anesthésie médullaire = bloc central :
- rachianesthésie : injection intrathécale dans le LCR, ponction entre les vertèbres L4 et L5 ; bloc d’installation rapide, profond et de durée ~ 4h ; chirurgie des MI, chirurgie abdominale basse, césarienne
- péridurale : injection dans l’espace péridural (entre la dure-mère et le ligament jaune) +/- cathéter laissé en place plusieurs jours, ponction au niveau lombaire ou thoracique ; bloc modulable dans sa profondeur, son niveau et sa durée selon les anesthésiques utilisés ; obstétrique et analgésie postopératoire en chirurgie thoracique, abdominale et des MI
- périrachianesthésie combinée : combinaison des deux types précédents pour assurer l’analgésie postopératoire
- anesthésie caudale (pédiatrie)
- Blocs nerveux périphériques : injection au contact des plexus ou des troncs nerveux, après repérage à l’aide d’un neurostimulateur ou par échoguidage +/- mise en place d’un cathéter périnerveux pour analgésie prolongée ; chirurgie des membres, à visée analgésique +/- anesthésique
Quelles sont les principales complications possibles des anesthésies médullaires ?
- hTA et bradycardie (bloc sympathique)
- Rétention urinaire
- Céphalées (brèche dure-mérienne lors de la péri-durale)
- ACR (rachianesthésie totale)
- Infection
- Lésions neurologiques
- Hématome épidural ou sous-dural (péri-durale ++)
Quels sont les différents objectifs de la consultation préanesthésique ?
- Évaluation du risque péropératoire :
- anamnèse : âge, habitudes, ATCD médicaux (CV, asthme, diabète,…), ATCD chirurgicaux et anesthésiques (intubation difficile, nausées et vomissements postopératoires,…), allergies médicamenteuses, TTT en cours
- examen clinique avec de manière systématique : mesure des constantes (PA, FC, SpO2), du poids et de la taille, auscultation cardiopulmonaire, recherche des facteurs prédictifs d’intubation difficile (score de Mallampati, ouverture de la bouche, distance thyro-mentonnière, raideur de la nuque)
- classification ASA (cf. question spécifique)
- examens complémentaires en fonction des données cliniques et du type de chirurgie prévue, recommandés uniquement s’ils conduisent à un changement de PEC
- consultation spécialisée demandée en fonction du contexte
- Information pertinente et personnalisée du patient concernant :
- les techniques anesthésiques envisageables et leurs risques prévisibles
- la possibilité de transfusion sanguine en cas de chirurgie à risque hémorragique
- les éventuelles modifications du TTT habituel (principalement antithrombotiques et antiHTA)
- les modalités du jeûne préopératoire (y compris pour ALR)
- la possibilité d’un médecin anesthésiste différent le jour de l’intervention
- les conditions de surveillance postanesthésique et les techniques d’analgésie postopératoire
- Recueil du consentement éclairé du patient ou du représentant légal si mineur (sauf situations d’urgence vitale)
- Choix de la stratégie anesthésique en fonction du rapport bénéfice-risque, du souhait du patient et du site opératoire
NB : obligatoire plusieurs jours avant l’intervention et ne se substitue pas à la visite préanesthésique effectuée dans les heures précédant le moment prévu pour l’intervention
Décrire la classification ASA du risque anesthésique
- ASA 1 : absence de maladie
- ASA 2 : maladie sans atteinte systémique ni répercussion fonctionnelle
- ASA 3 : maladie avec atteinte systémique ou répercussion fonctionnelle
- ASA 4 : pronostic vital engagé
Quels sont les objectifs de la visite préanesthésique ?
- Vérifier les résultats des investigations complémentaires demandées lors de la CPA +/- modifications de la technique anesthésique prévue en fonction de ces résultats
- Vérifier l’absence de nouvelles pathologies ou de nouveaux TTT depuis la CPA
- Confirmer l’arrêt de certains médicaments le cas échéant
- Prescrire une prémédication anxiolytique PO le matin de l’intervention et parfois la veille (généralement hydroxyzine)
Quels sont les critères indispensables à la sortie de salle de surveillance post-interventionnelle vers le secteur d’hospitalisation ?
- Patient conscient et orienté
- Ventilation régulière
- État HD stable, sans saignement actif
- Récupération des réflexes des VAS
- Contrôle analgésique acceptable
- Normothermie
- Absence de nausées ou vomissements et de rétention urinaire
À quel moment faut-il débuter l’administration des antalgiques pour optimiser l’analgésie postopératoire ?
Au bloc opératoire, 30 min à 1h avant la fin de l’intervention