5- Théories du capital humain et institutionnalisme Flashcards
Expliquez comment la théorie du capital humain explique les choix individuels.
La théorie du capital humain encadre la notion du retour sur l’investissement en scolarisation et en formation.
Les présomptions de cette théorie sont :
- La quantité d’investissement en scolarisation et en formation d’une personne a une relation positive sur l’augmentation salariale.
- Les individus évaluent le retour sur l’investissement en scolarisation et en formation par les augmentations salariales qu’ils pourront obtenir.
- Des employés plus scolarisés apportent des gains de productivité à l’entreprise, lesquels mènent à des augmentations salariales.
Ex: chaque fois qu’investit dans le capital humain, le savoir-faire, le savoir-être, on est plus performant et on sera récompensé par un meilleur salaire. Une entreprise plus productive explique le choix des gens d’aller vers une scolarisation plus élevée, car le retour sur l’investissement en scolarisation se traduit par un meilleur salaire.
Quelles sont les 4 hypothèses de la théorie du capital humain sur le choix du niveau de scolarisation?
- La scolarité est une décision d’investissement purement économique, et non pas une décision de consommation.
- La quantité de loisirs est la même pour tout le monde, peu importe les revenus des individus et leur situation personnelle (on est tous égaux, on a le temps de se préparer pour en tirer des bénéfices). Le nombre d’heures de travail est fixe et le même pour tout le monde peu importe le niveau de scolarité ; les trajectoires sont donc comparées sur l’unique base du revenu
- La théorie ignore les complications dues au risque et à l’incertitude du parcours de la scolarité.
- L’individu peut baser sa décision d’investissement en scolarité et en formation sur le revenu total qu’il gagnera dans sa vie, sans se soucier de l’échéancier des revenus et des dépenses à court et à moyen terme (pendant les études ou dans les années qui suivent).
Quelles sont les présomptions de la théorie du capital humain sur la formation générale?
L’entreprise n’assume pas les coûts de la formation générale, car il y a un trop grand risque que les employés quittent l’entreprise pour des emplois ayant un meilleur salaire
Les coûts de formation doivent être assumés par les employés, à condition que les coûts n’excèdent pas les avantages qu’apporte la formation
- Les employés obtiendront un retour sur l’investissement par de meilleurs salaires
- L’employeur assume le taux roulement des employés qui quitteront l’entreprise afin d’obtenir de meilleurs salaires dans d’autres entreprises
Pour les entreprises qui offriraient de la formation générale, il y aura un coût. Le coût de la formation et le taux de roulement des employés
S’il y avait de la formation générale à grande échelle dans un secteur donnée, il y aurait une augmentation salariale dans toutes les entreprises de ce secteur donné. Il n’y aurait donc pas (ou peu) de taux de roulement.
–> Si tous les employeurs offraient de la formation générale, tous les employés auraient les compétences de base et comblerait les attentes, mais ça ne se passe pas comme ça.
Quelles sont les présomptions de la théorie du capital humain sur la formation spécifique?
Les entreprises assument les coûts de la formation spécifique, car elles en retirent le retour sur l’investissement, à condition que les coûts n’excèdent pas les avantages qu’apporte la formation
Les employés formés spécifiquement pour une entreprise ne sont pas sollicités (par des salaires plus élevés) par d’autres entreprises
La quantité d’investissement en formation spécifique est inversement proportionnelle au taux de roulement dans l’entreprise
- Plus investi dans la formation spécifique (spécialiste dans cette entreprise) ; compétences pas sollicités ailleurs, donc pas d’intérêt à quitter, car salaire a augmenté suite à cette formation. Moins d’incitatifs à quitter l’entreprise.
Lorsqu’il y a beaucoup d’incertitude externe et/ou interne quant au maintien de la relation d’emploi, les coûts de formation peuvent être partagés entre les employés et l’employeur, ce qui peut solidifier la relation d’emploi.
Quels sont les paradoxes et anomalies du rôle de la théorie du capital humain et du marché du travail concernant la formation? (moins important, car pas nommé dans la séance de révision)
- L’Incertitude au sujet des compétences requises dans le futur favorise des politiques publiques de formation générale pour des compétences et employés peu qualifiée
- Un système de formation public (politiques publiques) axé sur les emplois peu qualifiés résulte en une réduction de la formation
- Les entreprises sont portées vers la formation spécifique
- Les individus et employés sont laissés pour compte
Quelles sont les conséquences de la formation sur le marché du travail selon la théorie du capital humain? (moins important, pas spécifié dans la révision)
La formation est une responsabilité individuelle des employés ou des employeurs ; (autant pour l’employeur et l’employé qui n’a pas ou très peu de soutien)
Peu de soutien, peu d’intervention des institutions publiques concernant la formation ;
- Plutôt promotionnel et informatif
Pas de forum public pour coordonner l’efficacité des acteurs du marché du travail à promouvoir, à offrir ou à recevoir de la formation
Logique du marché, théorie du capital humain, est prédominante
Pourquoi les PP évoluent-elles comme elles évoluent (en fonction des théories alternatives des PP)?
La théorie fonctionnaliste/managériale :
- Capacité à résoudre des problèmes
- Permets aux acteurs de réaliser des gains conjoints grâce à la coopération, aux échanges
- Évolution des politiques publiques suite à des interactions répétées des acteurs et des effets apprentissages
- Critique : présume que les effets des politiques publiques sont le résultat des intentions initiales des acteurs
- Cependant : il n’y a pas de lien entre les intentions initiales et les effets actuels des politiques
La théorie libérale/radicale :
- Politique publique émerge d’un conflit (souvent entre des classes sociales), de négociation stratégique
–> État représenté par l’Élite, donc souvent classe ouvrière VS l’Élite. Conflit pour que les ressources soient mieux distribuées vers ceux qui ont besoin. Mais ne s’entend pas sur la situation
- Pas de gain conjoint, des gains inégaux entre acteurs
- Évolution des politiques publiques est une compétition entre acteurs pour établir des règles qui leur sont favorables
- Critique : politiques publiques reflètent les asymétries du pouvoir, car les acteurs puissants imposent leurs préférences
- Cependant : il n’y a pas de lien entre la structure du pouvoir et les effets actuels des politiques
Comment évoluent les politiques publiques?
Pour comprendre et donner sens aux formes et aux fonctions qu’ont adoptées les politiques publiques au fil du temps, il faut les replacer dans le contexte d’un horizon temporel – large – qui inclut la séquence historique des évènements + les processus qui ont structuré leur développement.
Au-delà des grandes modifications de politiques publiques plus notoires, il faut éclaircir, notamment la continuité des politiques publiques pendant des périodes de changements historiques + les modifications des politiques publiques plus subtils, mais hautement significatives durant des périodes d’apparence de stabilité institutionnelle.
- Apparence de continuité ; peut y avoir des changements qui ne sont pas apparents, mais qui ont pris place. Va aussi toujours avoir des opposants.
Pour y arriver, il faut chercher à identifier quels aspects de la politique publique peuvent être négociés ou non ? à quelles conditions ?
Quels sont les outils d’analyse de l’évolution des politiques publiques?
La sédimentation institutionnelle et la conversion institutionnelle.
Qu’est-ce que la sédimentation institutionnelle (layering)?
C’est la renégociation partielle de quelques éléments d’une PP laissant les autres aspects de la politique inchangés
De nouvelles coalitions d’acteurs peuvent définir de nouveaux arrangements institutionnels, mais manque de soutien, ou même de volonté, pour remplacer les institutions préexistantes, créées pour poursuivre d’autres fins
Les nouvelles coalitions d’acteurs peuvent s’accommoder et s’adapter à la logique du système préexistant, en contournant les éléments qu’ils ne peuvent pas changer, par exemple dans le système de santé, le système de retraite
Les politiques publiques évoluent souvent à travers un processus de sédimentation qui préserve beaucoup l’aspect central, tout en y ajoutant des amendements, grâce, auxquels les * règles * structures, héritées du passé, peuvent être synchronisé avec des changements actuels de l’environnement normatif, social et politique.
- Exemple : création de la Constitution + Charte = individu peuvent aller faire valoir des droits devant la Cour, plus de ressources.
1. Formation accélérée des préposés aux bénéficiaires dans les CHSLD
Ex : Avant, employeurs payent pour formation dans les grandes entreprises. Aujourd’hui, gouvernement intervient pour payer des gens pour qu’ils suivent formation, car pénurie de main d’œuvre. Ce n’est plus l’individu qui paye pour certaine formation.
2. Bourses d’études par secteur d’activité en pénurie de main-d’œuvre
Ex : infirmières, enseignement
Layering soit de scolarisation ou de formation afin de répondre à des besoins particuliers de main-d’oeuvre.
Par exemple, l’adjonction du système privé en santé au-dessus du système public existant peut affecter les intérêts d’éléments clés du système public, avec d’énormes implications pour la trajectoire d’ensemble d’un système de santé dans un pays donné : Canada
- Système de santé privé financé par le gouvernement
Qu’est-ce que la conversion institutionnelle?
C’est quand des politiques publiques existantes sont réorientées vers de nouveaux objectifs conduisant à des modifications dans le rôle qu’elles jouent et/ou des fonctions qu’elles assument.
Ce processus peut être mis en mouvement par un changement dans l’environnement (par exemple la pandémie, la démographie, une récession économique), qui confronte les acteurs à de nouveaux problèmes (par exemple la pénurie de main-d’œuvre) qu’ils traitent en utilisant différemment des politiques publiques ou au service de nouveaux objectifs de politiques publiques existantes. Ex : L’assurance-emploi (création de l’assurance-chômage, a ensuite changé d’objectif pour devenir assurance-emploi qui incite les gens à retourner sur le marché du travail et non plus pour soutenir les gens sans emploi), la PCU.
Il peut s’agir d’une conséquence de l’incorporation de groupes d’acteurs, antérieurement marginaux dans le soutien à la politique publique, qui réoriente les politiques publiques existantes ou héritées, vers de nouvelles finalités.
Par exemple, les politiques d’emploi et de lutte contre la pauvreté aux États-Unis dans les années 1960 ont subi une conversion institutionnelle, en raison de la situation des Afro-Américains (mouvements des droits civiques, émeutes) qui ont réorienté ces politiques publiques pour leurs objectifs/fins.
- PP pour tous, qui est devenu visée pour les afro-américains afin qu’ils se sortent de leur pauvreté et les soutenir dans leur lutte pour leurs droits civiques.
Qu’est-ce que les avantages de ces outils d’analyse?
Ils permettent de comprendre :
- Les raisons pour lesquelles au fil du temps, des PP peuvent en venir à remplir des fonctions qui sont très éloignées de celles conçues par leurs promoteurs initiaux
- La manière dont des politiques publiques peuvent affecter l’équilibre des pouvoirs prévalant au sein des groupes sociaux;
- La manière dont des politiques publiques peuvent devenir des ressources de contestation, plutôt que de simples contraintes, pour des acteurs qui contestent les types de pratiques considérés comme appropriés ou souhaitables.
- La notion de conversion institutionnelle, en fait, fournit un point de départ analytique pour comprendre comment des institutions créées pour un ensemble d’objectifs peuvent être tournées vers d’autres objectifs avec le temps.
- Les concepts sédimentation et conversion attirent spécifiquement l’attention sur les façons dont l’adaptation à d’autres processus en cours contribue à la continuité de politiques publiques au cours de longues périodes de temps.
–> Ces deux concepts permettent d’expliquer l’évolution non linéaire des PP et démontrent que les PP ne sont pas aussi stables qu’on le pense, ça peut se produire à tout moment. Permet de comprendre les raisons du changement, comment ça s’est transformé et qui est impliqué.