5. STÉRÉOTYPE Flashcards

1
Q

5-1 STÉRÉOTYPE

Citez la définition du stéréotype de Leyens, Yzerbyt et Schadron (1996).

A

“Les stéréotypes sont des croyances partagées concernant les caractéristiques personnelles, généralement des traits de personnalité, mais souvent aussi des comportements, d’un groupe de personnes”.

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2
Q

5-2 STÉRÉOTYPE
On peut distinguer les stéréotypes portant sur son propre groupe ([…-…]) et ceux portant sur l’exogroupe ([…-…]). En règle générale, les premiers ont une connotation […], quand les seconds sont plutôt […]. La littérature scientifique est en grande majorité centrée sur les […-…].

A

On peut distinguer les stéréotypes portant sur son propre groupe ([auto-stéréotype]) et ceux portant sur l’exogroupe ([hétéro-stéréotype]). En règle générale, les premiers ont une connotation [positive], quand les seconds sont plutôt [négatifs]. La littérature scientifique est en grande majorité centrée sur les [hétéro-stéréotypes].

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3
Q

5-3 STÉRÉOTYPE
A. Quel est le contenu d’un stéréotype ?
Un stéréotype est une association de [… …] appliqués à [l’… des … d’un …]. Les études montrent depuis longtemps la puissance de stéréotypes liés, par exemple, au […], à la [… de …], au [type d’…], à la […].

A

A. Quel est le contenu d’un stéréotype ?
Un stéréotype est une association de [traits caractéristiques] appliqués à [l’ensemble des membres d’un groupe]. Les études montrent depuis longtemps la puissance de stéréotypes liés, par exemple, au [sexe], à la [couleur de peau], au [type d’emploi], à la [nationalité].

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4
Q

5-4 STÉRÉOTYPE
A. Quel est le contenu d’un stéréotype ?
Les exemples de groupes stéréotypés ne manquent pas, et les spécialistes de la question (Fiske, Xu, Cuddy, & Glick, 1999) proposent un modèle théorique de la construction des stéréotypes qui serait articulé autour de deux dimensions majeures. Lesquelles ?

A

la chaleur et la compétence.

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5
Q

5-5 STÉRÉOTYPE
A. Quel est le contenu d’un stéréotype ?
Comment s’appelle le modèle théorique de la construction des stéréotypes de Fiske, Xu, Cuddy, & Glick, 1999 ?

A

Le modèle du contenu du stéréotype ou Stereotype content model : SCM

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6
Q

5-6 STÉRÉOTYPE
A. Quel est le contenu d’un stéréotype ?
Le modèle du contenu du stéréotype ou Stereotype content model : SCM
Le SCM décrit comment certaines [… …] influencent la construction du stéréotype, et comment le […] du stéréotype conduit à ressentir certaines […] à l’égard du groupe-cible.

A

Le SCM décrit comment certaines [variables sociales] influencent la construction du stéréotype, et comment le [contenu] du stéréotype conduit à ressentir certaines [émotions] à l’égard du groupe-cible.

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7
Q

5-7 STÉRÉOTYPE
A. Quel est le contenu d’un stéréotype ?
Le modèle du contenu du stéréotype ou Stereotype content model : SCM
Au coeur du modèle SCM on trouve les deux dimensions citées : la chaleur et la compétence.
La chaleur renvoie à quelle question ?

A

“Quelles sont les intentions de ce groupe ?”

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8
Q

5-8 STÉRÉOTYPE
A. Quel est le contenu d’un stéréotype ?
Le modèle du contenu du stéréotype ou Stereotype content model : SCM
Au coeur du modèle SCM on trouve les deux dimensions citées : la chaleur et la compétence.
La compétence renvoie à quelle question ?

A

“Ce groupe a-t-il les moyens de réaliser ses intentions ?”

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9
Q

5-9 STÉRÉOTYPE
A. Quel est le contenu d’un stéréotype ?
Le modèle du contenu du stéréotype ou Stereotype content model : SCM - Chaleur et Compétence
À quoi est liée la chaleur ?

A

La chaleur est liée à la sincérité, la confiance, la convivialité.

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10
Q

5-10 STÉRÉOTYPE
A. Quel est le contenu d’un stéréotype ?
Le modèle du contenu du stéréotype ou Stereotype content model : SCM - Chaleur et Compétence
À quoi est liée la compétence ?

A

La compétence est liée à l’efficience, la conscience, l’intelligence et l’habileté.

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11
Q

5-11 STÉRÉOTYPE
A. Quel est le contenu d’un stéréotype ?
Le modèle du contenu du stéréotype ou Stereotype content model : SCM - Chaleur et Compétence
VRAI ou FAUX ?
Fiske et ses collègues (1999, 2002) ont montré que ces deux dimensions organisent le contenu de beaucoup de stéréotypes.

A

VRAI

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12
Q

5-12 STÉRÉOTYPE
A. Quel est le contenu d’un stéréotype ?
Le modèle du contenu du stéréotype ou Stereotype content model : SCM - Chaleur et Compétence
En croisant ces deux dimensions, le SCM propose quatre prototypes de stéréotypes.
1) Le premier groupe est caractérisé par [la … et la …] ; on y retrouve [les … …, …].
2) Le second groupe est marqué par [la … et l’…] ; il concerne [les … …, les … … …, les …].
3) Le troisième groupe est marqué par [la … et l’…] ; on y retrouve [les …, les … au …] et d’autres groupes perçus comme ayant besoin d’être [… de façon …].
4) Enfin, le quatrième groupe est marqué par [la … et la …] ; on y trouve [les …, les … qui ont … … …]).

A

Le modèle du contenu du stéréotype ou Stereotype content model : SCM - Chaleur et Compétence
En croisant ces deux dimensions, le SCM propose quatre prototypes de stéréotypes.
1) Le premier groupe est caractérisé par [la chaleur et la compétence] ; on y retrouve [les classes moyennes, blanches].
2) Le second groupe est marqué par [la froideur et l’incompétence] ; il concerne [les populations pauvres, les sans domicile fixe, les migrants].
3) Le troisième groupe est marqué par [la chaleur et l’incompétence] ; on y retrouve [les handicapés, les femmes au foyer] et d’autres groupes perçus comme ayant besoin d’être [encadrés de façon paternaliste].
4) Enfin, le quatrième groupe est marqué par [la froideur et la compétence] ; on y trouve [les riches, les gens qui ont très bien réussi]).
NB. Il est important de rappeler ici que cette typologie n’est pas basée sur les caractéristiques objectives de ces groupes, mais sur le contenu des stéréotypes dont ils sont les cibles. Il est intéressant que cette classification prétend à un niveau de validité important, car ces résultats ont été observés dans plus de trente pays (Durante, Fiske, Cuddy, Kervyn, Akande, Adetoun et al., 2013).

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13
Q

5-13 STÉRÉOTYPE
A. Quel est le contenu d’un stéréotype ?
Parallèlement à de la description du contenu de ces stéréotypes, il est primordial de s’interroger sur les causes de la construction et de la pérennisation des stéréotypes. Plusieurs hypothèses ont été formulées et ce dans quel but ?

A

Plusieurs hypothèses ont été formulées pour expliquer pourquoi, et comment, les stéréotypes, qui donnent une image aussi réduite et biaisée de la réalité, se propagent et se maintiennent dans les esprits. Pourquoi les stéréotypes se construisent ?
Quelle est leur fonction ?

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14
Q

5-14 STÉRÉOTYPE
B. Fonction des stéréotypes
Une première hypothèse propose que les stéréotypes ont une fonction essentiellement […] : ils permettraient de […] la [… de la …]. Ainsi un stéréotype ne serait pas nécessairement faux, ou tout du moins certains de ces composants reflèteraient une [… …]. Mais bien sûr, cette simplification aurait comme limite de ne représenter finalement aucun des individus du groupe stéréotypé, mais plutôt un […] caractérisé par quelques [… …] qui, après analyse individuelle, ne pourront que très rarement s’appliquer simultanément à […] de ces individus. Une conséquence de ce processus de simplification se manifesterait lors du jugement que l’on porte sur un individu du groupe-cible : on parle ici de [“… ….”] (S…, 2005).

A

Une première hypothèse propose que les stéréotypes ont une fonction essentiellement [cognitive] : ils permettraient de [simplifier] la [perception de la réalité]. Ainsi un stéréotype ne serait pas nécessairement faux, ou tout du moins certains de ces composants reflèteraient une [réalité objective]. Mais bien sûr, cette simplification aurait comme limite de ne représenter finalement aucun des individus du groupe stéréotypé, mais plutôt un [prototype] caractérisé par quelques [traits majeurs] qui, après analyse individuelle, ne pourront que très rarement s’appliquer simultanément à [chacun] de ces individus. Une conséquence de ce processus de simplification se manifesterait lors du jugement que l’on porte sur un individu du groupe-cible : on parle ici de [“jugeabilité sociale.”] (Schadron, 2005).

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15
Q

5-15 STÉRÉOTYPE
B. Fonction des stéréotypes
La jugeabilité sociale concerne quel lien ?

A

La jugeabilité sociale concerne le lien entre l’individu qui porte un jugement à l’égard d’un membre d’un groupe-cible, et son propre jugement.

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15
Q

5-16 STÉRÉOTYPE
B. Fonction des stéréotypes
La jugeabilité sociale permet de déterminer les […] qui mènent un observateur à émettre ou non un […] concernant une autre personne. Cette approche insiste sur la distinction qu’il convient d’opérer entre le fait de [… d’une …, d’un …] d’une part et [la … d’… ce …] d’autre part.

A

La jugeabilité sociale permet de déterminer les [conditions] qui mènent un observateur à émettre ou non un [jugement] concernant une autre personne. Cette approche insiste sur la distinction qu’il convient d’opérer entre le fait de [disposer d’une impression, d’un jugement] d’une part et [la décision d’émettre ce jugement] d’autre part.

16
Q

5-17 STÉRÉOTYPE
B. Fonction des stéréotypes
La jugeabilité sociale considère que deux conditions doivent être remplies pour qu’un jugement soit exprimé. Lesquelles ?

A

1) Il faut que le juge dispose d’une impression, d’un contenu de jugement ;
2) Il est aussi nécessaire qu’il estime que cette impression peut être émise en tant que jugement valide.

17
Q

5-18 STÉRÉOTYPE
B. Fonction des stéréotypes
À quoi l’observateur a donc recours pour décider si une impression dont il dispose à l’égard d’une personne est fondée ou non ?

A

Pour décider si une impression dont il dispose à l’égard d’une personne est fondée ou non, l’observateur a donc recours à une lecture largement automatique, non consciente, de la situation de jugement qui le renseigne de façon indirecte sur la qualité de son jugement.

18
Q

5-19 STÉRÉOTYPE
B. Fonction des stéréotypes
Pour émettre un jugement, l’observateur social doit donc disposer de deux éléments. Lesquels ?

A

1) Du contenu d’un jugement (niveau informationnel) ;
2) D’une estimation des paramètres de la situation de jugement qui lui permette de penser que les critères de « jugeabilité » y sont remplis (niveau méta-informationnel). Une telle méta-information peut être simplement constituée par la connaissance de la quantité d’information que le sujet sait avoir eue à sa disposition, ou par la nature de cette information, ou encore par sa source.

19
Q

5-20 STÉRÉOTYPE
B. Fonction des stéréotypes
Les études expérimentales ont notamment montré qu’une personne paraît plus facile à juger lorsqu’elle est présentée comme [… d’un …] que si elle est définie comme […].
Les observateurs émettent alors des jugements plus […], et éprouvent une plus grande […] dans ce jugement (Schadron et Yzerbyt, 1999). De même, un ensemble de personnes paraît plus [« … »] et fait l’objet de jugements plus tranchés lorsqu’il est présenté comme [un … …] que lorsqu’il est présenté comme [un simple … d’… …] (Morchain et Schadron, 1999).

A

Les études expérimentales ont notamment montré qu’une personne paraît plus facile à juger lorsqu’elle est présentée comme [membre d’un groupe] que si elle est définie comme [individu].
Les observateurs émettent alors des jugements plus [extrêmes], et éprouvent une plus grande [confiance] dans ce jugement (Schadron et Yzerbyt, 1999). De même, un ensemble de personnes paraît plus [« jugeable »] et fait l’objet de jugements plus tranchés lorsqu’il est présenté comme [un groupe homogène] que lorsqu’il est présenté comme [un simple agrégat d’individus hétérogènes] (Morchain et Schadron, 1999).

20
Q

5-21 STÉRÉOTYPE
B. Fonction des stéréotypes
La deuxième hypothèse renvoie aux […] que les groupes entretiennent entre eux.
Ainsi les stéréotypes seraient une illustration de [l’… des … …] : [c…, d…, c…]. Pour être plus précis, il s’agirait d’une […], ou […], de ces relations.

A

La deuxième hypothèse renvoie aux [relations] que les groupes entretiennent entre eux.
Ainsi les stéréotypes seraient une illustration de [l’état des relations intergroupes] : [coopération, domination, compétition]. Pour être plus précis, il s’agirait d’une [justification], ou [rationalisation], de ces relations.
N.B. Il est intéressant de noter ici que cette hypothèse sur la fonction de justification de l’état des relations intergroupes est très proche de ce que l’on peut retrouver dans d’autres modèles théoriques (on peut penser par exemple à la Théorie de la Justification du Système).

21
Q

5-22 STÉRÉOTYPE
B. Fonction des stéréotypes
Quel est le postulat de l’hypothèse sur la fonction de justification de l’état des relations intergroupes ?

A

Le postulat est le suivant : les groupes sociaux occupent leurs places dans la hiérarchie sociale parce que leurs caractéristiques “intrinsèques” les conduisent “naturellement” à occuper ces places, et à avoir des attitudes et des comportements en phase avec cette “nature”. De fait, les stéréotypes vont se nourrir de la nature des relations entretenues par les groupes.

22
Q

5-23 STÉRÉOTYPE
B. Fonction des stéréotypes
Pour mettre en évidence le fait que les stéréotypes se nourrissent de la nature des relations entretenues par les groupes, Hurtig et Pichevin (2000) se sont intéressés aux relations entre hommes et femmes. Quel était le but de leur étude et en quoi consistait l’expérience ?

A

Le but de leur étude était de montrer que les jugements portés sur les individus sont plus influencés par les stéréotypes lorsqu’il s’agit de femmes que lorsqu’il s’agit d’hommes. L’expérience consistait à demander aux participants de choisir un livre qu’ils pourraient offrir à un ou une amie. Trois types de livres étaient à disposition : orientation “masculine” (par ex. policier), orientation “féminine” (par ex. Roman sentimental), et orientation non sexuée (par ex. Livre historique). Les résultats montrent que les participants choisissent beaucoup plus souvent des livres en lien avec le groupe d’appartenance lorsqu’il s’agit d’une amie, et moins lorsqu’il s’agit d’un ami. Pour résumer : les livres offerts sont plus variés lorsqu’il s’agit d’un ami, et plus “féminin” lorsqu’il s’agit d’une amie. Ce résultat est en phase avec le statut social des groupes en question : les hommes sont perçus comme dominants, et donc comme des groupes “collections” et ont donc une plus grande hétérogénéité, alors que les femmes, du fait de leur statut plus “dominés”, sont perçues comme composant des groupes plus “agrégats”, caractérisés par une plus forte homogénéité.

23
Q

5-24 STÉRÉOTYPE
C. Comment un stéréotype se construit ?
Salès-Wuillemin (2006) a repéré trois mécanismes majeurs dans l’élaboration du stéréotype.
Lesquels ?

A

1) Surgénéralisation à l’ensemble de l’exogroupe.
2) Biais de souvenir.
3) Corrélation illusoire.

24
Q

5-25 STÉRÉOTYPE
C. Comment un stéréotype se construit ?
Décrivez ce mécanisme majeur dans l’élaboration du stéréotype repéré par Salès-Wuillemin (2006) :
- Surgénéralisation à l’ensemble de l’exogroupe.

A

Ce processus consiste à généraliser le comportement d’un individu du groupe, à l’ensemble du groupe. Ce mécanisme répond notamment à une logique d’économie cognitive.

25
Q

5-26 STÉRÉOTYPE
C. Comment un stéréotype se construit ?
Décrivez ce mécanisme majeur dans l’élaboration du stéréotype repéré par Salès-Wuillemin (2006) :
- Biais de souvenir.

A

Le biais de mémorisation découle du lien entre préjugé et stéréotype. Ce biais reflète la tendance que nous avons à ne garder en mémoire que les éléments qui confortent le préjugé (la valeur associée au stéréotype). Pour illustrer ce processus, Salès-Wuillemin (2006) évoque l’étude réalisée par Allport et Postman (1947) sur les rumeurs. Dans cette étude les participants sont exposés à une scène qui se déroule dans le métro. Cette scène met en présence un homme Noir face à un homme Blanc. Le sujet Noir est habillé d’un costume, et le sujet Blanc est vêtu d’un bleu de travail, et tient un rasoir à la main. Six participants sont impliqués dans l’expérience, selon le principe suivant : seul le premier participant voit la photo de la scène, et doit ensuite la décrire au second participant, qui fera ensuite de même, et ce jusqu’au sixième participant. Tous les participants sont Blancs. Lorsque les auteurs recueillent la description établie par le sixième sujet, ils constatent que les éléments objectifs de la photo initiale ont totalement été modifiés, pour devenir “conformes” au stéréotype racial : le sujet Noir est agressif, et menace le sujet Blanc avec un rasoir.

26
Q

5-27 STÉRÉOTYPE
C. Comment un stéréotype se construit ?
Décrivez ce mécanisme majeur dans l’élaboration du stéréotype repéré par Salès-Wuillemin (2006) :
- Corrélation illusoire.

A

La corrélation illusoire renvoie à la tendance à percevoir une corrélation entre deux classes d’événements qui en réalité ne sont pas corrélés, ou d’une façon moins importante que ce que l’on perçoit. Une des études les plus évocatrices est celle menée par Chapman et Chapman (1967).
Les chercheurs ont présentés à des étudiants en psychologie des cas fictifs de patients présentant des problématiques diverses, accompagnés d’un diagnostic (problème d’impuissance, paranoïa …), et d’un dessin de bonhomme sensé avoir été fait par ces soi-disant patients. Les résultats de l’étude ont mis en évidence que les participants surestimaient les fréquences des signes présents dans le dessin en fonction du diagnostic du patient.
En effet, les bonhommes présentés comme ayant été dessinés par une personne avec des problèmes sexuels étaient considérés comme ayant de plus larges épaules, et une musculature développée. A l’inverse, les bonhommes “réalisés” par des personnes souffrant de paranoïa sont jugés comme ayant de gros yeux.

27
Q

5-28 STÉRÉOTYPE
D. Comment un stéréotype se renforce ?
Parmi les explications pouvant rendre compte de l’entretien et de la pérennisation du stéréotype, quels sont les deux ensembles de processus majeurs décrits dans ce cours ?

A

1) l’exposition et la mémorisation sélectives,

2) la distorsion de perception et de mémorisation.

28
Q

5-29 STÉRÉOTYPE
D. Comment un stéréotype se renforce ?
Décrivez cet ensemble de processus majeurs qui rend compte de l’entretien et de la pérennisation du stéréotype :
Exposition et mémorisation sélectives.

A

L’exposition sélective consiste à éviter les informations venant contredire notre équilibre cognitif (croyances, stéréotypes…). Par exemple, au quotidien, un fumeur pourra être tenté d’éteindre la radio au moment du passage d’une annonce médicale sur les risques associés au tabac. Si l’individu ne peut pas se soustraire à l’exposition à l’information contradictoire avec le stéréotype, il va peut-être pouvoir chercher à ne pas mémoriser ces informations dissonantes. C’est la mémorisation sélective. Si je possède le stéréotype du citoyen Autrichien comme étant “blanc”, “ayant un très bon niveau de vie”, “possédant une grosse voiture”, et “ayant une forte propension à l’organisation et aux respects des traditions”, et que je rencontre au cours des hasards de la vie un Autrichien blanc, ayant un très bon niveau de vie, possédant une grosse voiture, amateur de punk-rock et militant altermondialiste, la mémorisation sélective pourra me conduire à évacuer de ma mémoire ces deux dernières informations, qui sont en contradiction avec le stéréotype initial. Je pourrai aussi argumenter en considérant que le sujet que j’ai rencontré est une exception à la règle.

29
Q

5-30 STÉRÉOTYPE
D. Comment un stéréotype se renforce ?
Décrivez cet ensemble de processus majeurs qui rend compte de l’entretien et de la pérennisation du stéréotype :
Distorsion de perception et de mémorisation.

A

A ce niveau, on observe que la perception et la mémorisation modifient certaines caractéristiques de la cible qui sont non conformes au stéréotype. L’étude la plus communément évoquée pour évoquer ces deux processus est celle menée par Duncan (1976). Duncan a fait visionner, à des participants Blancs, une courte vidéo dans laquelle deux hommes sont en train de discuter. Puis l’on voit que le ton de la discussion s’échauffe et que l’un des deux (“l’assaillant”) bouscule légèrement l’autre (la “victime”). La couleur de peau des deux hommes variait selon les conditions expérimentales (assaillant Noir ou Blanc, victime Noire ou Blanche). Les participants devaient ensuite évaluer les comportements des deux personnages, et tenter d’expliquer les causes de ces comportements. Les résultats indiquent que lorsque l’assaillant est Noir (quel que soit la couleur de la victime), les participants jugent que son comportement est beaucoup plus violent que lorsque l’assaillant est Blanc (là aussi quel que soit la couleur de la victime). Enfin, les participants attribuent beaucoup plus souvent à l’assaillant Noir une responsabilité majeure dans l’incident (de par sa personnalité…), alors que lorsque l’assaillant est Blanc, sa responsabilité est minimisée, au profit d’explications plus contextuelles, voire accidentelles.