3. Catégorisation Sociale Flashcards
3-2 CATÉGORISATION SOCIALE
Lorsque la psychologie sociale reprend cette notion de catégorisation et lui accole le qualificatif “sociale”, elle apporte une vision plus complexe du processus. Développez.
En portant son attention sur des objets sociaux, elle rend nécessaire la prise en compte de la valeur sociale de l’objet traité. D’autre part, cette valeur sociale est très souvent liée à la relation que l’individu entretient avec cet objet. Cela pose donc la question de l’identité sociale de l’individu (Tajfel, 1981) comme un élément important dans la catégorisation. Par exemple, un étudiant qui va rencontrer un de ses enseignants dans les couloirs de l’université va le catégoriser en tant que “professeur”, et va se positionner dans un rapport social dissymétrique. Mais ce rapport social peut évoluer. De la même manière que nous pouvons réaffecter un objet de la vie quotidienne dans plusieurs catégories selon l’usage que l’on en a (par ex. un livre pour lire, mais qui peut aussi être détourné de sa fonction initiale et servir de cale dans une bibliothèque), cet étudiant pourra dans une situation extérieure à l’université, avoir un rapport social égalitaire avec son enseignant (si par exemple l’étudiant et le professeur se retrouvent côte à côte dans les tribunes d’un stade pour supporter leur équipe de football).
3-3 CATÉGORISATION SOCIALE
A. Comment la catégorisation se déroule-t-elle ?
Deux processus majeurs ont été étudiés. Lesquels ?
1) la création de catégories
2) l’assimilation
3-4 CATÉGORISATION SOCIALE
A. Comment la catégorisation se déroule-t-elle ?
En quoi consiste la création de catégories ?
La création de catégories consiste à repérer des critères d’identification, puis à les assembler de manière à aboutir à la création d’une nouvelle catégorie. Par exemple on peut imaginer que dans un passé très proche, nous avons élaboré une catégorie que l’on pourrait nommer “moyens d’accès à internet”, en regroupant les smartphones (issus d’une catégorie plus ancienne “téléphone”), les ordinateurs fixes, les ordinateurs portables, les tablettes numériques, les TV connectées.
3-5 CATÉGORISATION SOCIALE
A. Comment la catégorisation se déroule-t-elle ?
En quoi consiste l’assimilation ?
L’assimilation consiste à attribuer une catégorie existante à un nouvel objet (un nouveau collègue sera associé à la catégorie “collègues”), ou bien à réattribuer une nouvelle catégorie à un objet avec lequel nous avons une antériorité de relation (un collègue qui obtient une promotion et qui devient notre supérieur change de catégorie “collègue” vers “supérieur”).
3-6 CATÉGORISATION SOCIALE
A. Comment la catégorisation se déroule-t-elle ?
Que ce soit pour la création de catégorie, ou bien pour l’assimilation, les questions qui se posent sont :
- Comment sont choisis les critères d’affectation ?
- Quelles sont les stratégies activées ?
Citez trois modèles disponibles.
1) La comparaison au prototype
2) La prise en compte de la fréquence des traits
3) Le calcul de la distance moyenne aux autres éléments de la catégorie
3-7 CATÉGORISATION SOCIALE
A. Comment la catégorisation se déroule-t-elle ?
Décrivez le modèle de comparaison au prototype.
*La comparaison au prototype.
Un prototype est un exemplaire représentatif de tous ceux de sa catégorie. C’est l’exemplaire qui possède le plus de traits communs aux objets de cette catégorie. L’objet à catégoriser est comparé au prototype de la catégorie. S’il lui ressemble suffisamment, et s’il est assez différent d’autres prototypes de catégories proches, alors il est affecté à cette catégorie. La principale limite identifiée dans ce modèle est qu’il ne peut fonctionner que si le prototype n’est associé qu’à un nombre limité de traits. Dans le cas contraire, cette stratégie se révèlerait trop coûteuse cognitivement et donc inopérante.
3-8 CATÉGORISATION SOCIALE
A. Comment la catégorisation se déroule-t-elle ?
Décrivez le modèle de prise en compte de la fréquence des traits.
*La prise en compte de la fréquence des traits. Selon ce modèle, l’élément à catégoriser n’est pas comparé au prototype. La stratégie consisterait à repérer les traits de cet élément, puis tenter de repérer la catégorie dans laquelle on retrouve, sur l’ensemble des éléments qui la composent, la plus grande partie des traits possédés par l’élément en question.
3-9 CATÉGORISATION SOCIALE
A. Comment la catégorisation se déroule-t-elle ?
Décrivez le modèle du calcul de la distance moyenne aux autres éléments de la catégorie.
*Le calcul de la distance moyenne aux autres éléments de la catégorie.
Selon ce modèle, l’élément à catégoriser serait comparé à chacun des éléments présents dans la catégorie, pour déboucher sur un score moyen de distance, ou similarité. L’élément cible serait au final orienté vers la catégorie dans laquelle la distance moyenne serait la plus faible (ou la similarité la plus forte).
3-10 CATÉGORISATION SOCIALE
A. Comment la catégorisation se déroule-t-elle ?
Ces trois stratégies présentent chacune des qualités et des limites spécifiques. Précisez.
Ces trois stratégies présentent en effet chacune des qualités que les autres n’ont pas (précision de la comparaison et donc du choix d’affectation), mais aussi des limites (par exemple le coût cognitif associé à des opérations de comparaison systématique).
3-11 CATÉGORISATION SOCIALE
A. Comment la catégorisation se déroule-t-elle ?
Décrivez la tâche imaginée par Reed (1972) dans le but de mieux cerner la fréquence d’utilisation de ces différentes stratégies.
Dans le but de mieux cerner la fréquence d’utilisation de ces différentes stratégies, Reed (1972) a proposé à des participants une tâche de classification de visages qui avaient été sélectionnés sur la base de 4 indicateurs objectifs : hauteur, séparation des yeux, longueur du nez et hauteur de la bouche. Reed a ensuite demandé aux participants de verbaliser la stratégie qu’ils avaient utilisée. Il apparaît que plus de la moitié des participants a suivi la stratégie de comparaison au prototype ; un quart des sujets a opté pour la fréquence des traits ; enfin une minorité a suivi la solution la plus coûteuse cognitivement : le calcul de la distance moyenne. L’étude de Reed donne des bases d’analyse intéressantes, mais ses conclusions ne peuvent en aucun cas être généralisées. Enormément de paramètres doivent être pris en compte lorsqu’il s’agit d’identifier les stratégies préférentielles de catégorisation : délai temporel, enjeux de la catégorisation (social, affectif…), contexte global de la situation, pour n’en citer que quelques-uns.
3-12 CATÉGORISATION SOCIALE
A. Comment la catégorisation se déroule-t-elle ?
Énormément de paramètres doivent être pris en compte lorsqu’il s’agit d’identifier les stratégies préférentielles de catégorisation. L’importance de ces paramètres va ainsi fluctuer, selon les enjeux et les contraintes sociales :
- certains seront plus […] que les autres. Par exemple, la [… de …] sera un élément de catégorisation plus opérant que la tenue vestimentaire dans beaucoup de situations.
- certains seront plus […] : il est plus facile de […] et […] un individu issu de son propre [… …] que d’un groupe différent du sien.
- certains seront plus […], ou […], dans les théories […] (ou quotidiennes) que nous employons parfois. Par exemple, les notes en […] seront perçues comme reflétant beaucoup mieux les capacités d’un élève, que ses notes en histoire ou en français.
- certains seront plus [… …] avec les attentes de “valeur sociale” portées par la situation. La tenue vestimentaire d’un vendeur dans l’automobile sera plus […] que celle d’un vendeur en boulangerie.
Les processus conduisant à la catégorisation sont […] et […], et leur activation dépend étroitement du [… …] dans lequel se situe l’individu.
- certains seront plus [saillants] que les autres. Par exemple, la [couleur de peau] sera un élément de catégorisation plus opérant que la tenue vestimentaire dans beaucoup de situations.
- certains seront plus [familiers] : il est plus facile de [repérer] et [mémoriser] un individu issu de son propre [groupe ethnoculturel] que d’un groupe différent du sien.
- certains seront plus [importants], ou [centraux], dans les théories [naïves] (ou quotidiennes) que nous employons parfois. Par exemple, les notes en [mathématiques] seront perçues comme reflétant beaucoup mieux les capacités d’un élève, que ses notes en histoire ou en français.
- certains seront plus [en phase] avec les attentes de “valeur sociale” portées par la situation. La tenue vestimentaire d’un vendeur dans l’automobile sera plus [discriminante] que celle d’un vendeur en boulangerie.
Les processus conduisant à la catégorisation sont [riches] et [complexes], et leur activation dépend étroitement du [contexte social] dans lequel se situe l’individu.
Nous allons maintenant aborder les effets de la catégorisation, au niveau de la perception intergroupes…
3-13 CATÉGORISATION SOCIALE
B. Les effets de la catégorisation sur la perception intergroupes
Les effets de la catégorisation sont appréhendés sous l’angle de la […] de la perception : on parle ainsi de [… …].
Les effets de la catégorisation sont appréhendés sous l’angle de la [distorsion] de la perception : on parle ainsi de [biais perceptifs].
3-14 CATÉGORISATION SOCIALE
B. Les effets de la catégorisation sur la perception intergroupes
Qu’est-ce que le Biais d’accentuation ?
Biais d’accentuation : contraste (dans le cas des différences entre groupes), et assimilation (dans le cas de la ressemblance entre éléments d’un même groupe). Le biais d’accentuation consiste à percevoir des éléments issus de groupes différents, comme étant beaucoup plus différents qu’ils ne le sont en réalité. Pour résumer : deux individus issus de deux groupes seront perçus comme beaucoup plus différents qu’en réalité (contraste), alors que deux individus d’un même groupe seront perçus comme étant beaucoup plus semblables qu’en réalité (assimilation).
Les travaux sur le biais d’accentuation ont d’abord été menés dans le cadre de recherches en psychologie cognitive, et même si l’on y retrouve des auteurs ancrés dans la psychologie sociale (Tajfel et Wilkes, 1963), les objets sur lesquels était analysé ce biais d’accentuation n’avaient pas une connotation sociale très forte. Ainsi, dans leur étude Tajfel et Wilkes (1963) demandaient aux participants de catégoriser des lignes de longueurs différentes, selon plusieurs conditions expérimentales : lignes associées à des lettres, ou sans association de lettres. La valeur sociale des éléments perceptifs (lignes et lettres) est dans ce cas toute relative. Mais les apports théoriques de ces travaux vont permettre de développer des recherches mobilisant des éléments ayant une dimension sociale plus évidente.
Ainsi le biais d’accentuation va être également mobilisé pour comprendre les biais de perception, selon qu’ils concernent notre propre groupe (endogroupe), ou un groupe auquel nous n’appartenons pas (exogroupe).
3-1 CATÉGORISATION SOCIALE
Le concept de catégorisation a d’abord été étudié par la [psychologie cognitive], dans le cadre des travaux sur la [perception]. Dans cette perspective, catégoriser revient à [percevoir], puis [traiter] et [organiser] les données issues de notre environnement (par exemple une chaise) en les affectant à des [catégories] (meuble).
3-15 CATÉGORISATION SOCIALE
B. Les effets de la catégorisation sur la perception intergroupes
Qu’est-ce que le Biais de perception d’homogénéité exogroupe et d’hétérogénéité endogroupe ?
Lorsque l’on s’intéresse aux relations intergroupes, il est une évidence à ne pas négliger : l’individu qui est étudié fait nécessairement partie de l’un de ces groupes. Il appartient donc à un groupe, quand l’autre, ou les autres groupes, ne sont pas le ou les siens. On parle d’endogroupe (le groupe de l’individu) et d’exogroupe (l’autre groupe). De fait, la perception de son propre groupe, et des autres groupes, va nécessairement être déterminée par la nature des relations sociales que ces groupes entretiennent (concurrence, coopération, liens hiérarchiques, domination…).
Le biais d’homogénéité exogroupe consiste à décrire les membres de l’exogroupe comme étant beaucoup plus semblables, ou identiques, qu’ils ne le sont en réalité.
À l’inverse, le biais d’hétérogénéité endogroupe conduit à décrire les membres de l’endogroupe comme étant beaucoup plus différents les uns des autres qu’ils ne le sont en réalité.
Les premières études à mettre en évidence ces biais ont été réalisées dans le prolongement des travaux de Tajfel et Wilkes (1963), dans le but de situer dans un environnement avec une dimension sociale plus forte, les effets d’assimilation et de contraste (Park et Rothbart, 1982 ; Ostrom et Sedikides, 1992). Mais une étape supplémentaire va être franchie lorsque les chercheurs vont constater que ces biais d’homogénéité et d’hétérogénéité sont d’autant plus marqués que les groupes en présence sont dans des rapports dissymétriques. Le chercheur qui a fourni la plus grande contribution à ce champ d’investigation est Lorenzi Cioldi (1988, 2002). Ses travaux sur les groupes dominants vs groupes dominés sont déterminants.