2. Les Labels Flashcards
Création d’Atlantic Records :
1947 à New York, par Ahmet Ertegün associé à Herb Abramson. Ahmet vient de travailler 18 mois dans un disk shop. Ils montent l’entreprise avec $10k. La compagnie produit d’abord du jazz (Errol Garner) et du blues.
réf : Stick McGhee “Drinkin’ Wine Spo-Dee-O-Dee”, 1 des premiers succès de la firme.
Jerry Wexler, ancien journaliste au Billboard, est engagé comme producteur, puis devient directeur en 1953, à l’origine de l’expression “Rythm And Blues” créée pour remplacer le terme péjoratif “Race Music”.
Ahmet Ertegün et le Montreux Jazz Festival ?
Il était assisté à la direction du groupe Atlantic par son frère Nesuhi qui favorisait surtout l’essor du catalogue Jazz. Les 2 frères seront, par leur influence et leurs relations, les plus précieux soutiens de Claude Nobs lorsqu’il fonde le festival en 1967.
Atlantic Records [1950-60] :
L’un des acteurs majeurs dans l’édition de disques de rhythm and blues, de musique soul et de jazz avec des artistes tels que : Ray Charles, Roberta Flack, Aretha Franklin, Errol Garner, Ben E. King, Booker T. & The MG’s, Percy Sledge, Wilson Pickett, Bobby Darin, Thelonious Monk, Duke Ellington, Gil Evans, Dizzy Gillespie, Keith Jarret, John Coltrane, Charles Mingus.
Aussi, la firme distribue les disques du petit label de Memphis, Stax Records, où l’on trouve notamment Otis Redding et Sam & Dave.
Wexler débute aussi une collaboration avec les studios de Fame de Muscle Shoals, Alabama.
Atlantic Records s’ouvre au Rock et à la Pop…
…avec Sonny & Cher, Vanilla Fudge, Iron Butterfly, Buffalo Springfield,
ou Crosby, Stills, Nash and Young,
puis The Pointer Sisters, Led Zeppelin, King Crimson en 1969, Yes Emerson, Lake & Palmer, AC/DC, Foreigner, Ringo Starr (qu’aux USA, Polydor en Europe), Billy Cobham,
et Dire Straits dans les 1970’s.
En 1971, la compagnie distribue dans le monde entier les disques des Rolling Stones et des Cream.
Depuis 1981, Phil Collins est un des plus fameux artistes à publier des disques sous le label.
Création de Motown :
1959 à Detroit, Berry Gordy Jr (1929) emprunte 800$ à sa famille et créé Gordy, qui s’appellera ensuite Tamla, rebaptisé Motown en 1960 (contraction de Motor Town, “la ville moteur”, le surnom de Détroit qui était alors la capitale de la production automobile).
En lançant sa maison de disque, Gordy avait pour objectif de séduire à la fois le public noir et le grand public blanc avec des chansons de soul et rhythm and blues (R’n’B) plus accessibles que la production de labels concurrents tels que Stax. Gordy veut une “usine à tubes” et s’entoure des meilleurs compositeurs et interprètes. Il voulait faire “the sound of young americans” et non de la musique noire.
Détroit sera surnommée Hitsville U.S.A. en référence au succès de Motown. La firme investi aussi dans les films…
Motown [1959-2003] :
1959, son premier tube sous Tamla, “Money (That’s What I Want)” de Barrett Strong.
1er groupe signé, Smokey Robinson & The Miracles. Robinson sera Vice Président de Motown.
Ont marqué Motown : Michael Jackson & The Jackson Five, Diana Ross & The Supremes, The Four Tops, Martha and The Vandellas, Gladys Knight, Marvin Gaye, Stevie Wonder, The Pointer Sisters, Edwin Starr & The Temptations.
> 1972, le groupe de musiciens de studio The Funk Brothers enregistra la majeure partie des disques de la firme et participera à façonner le “son Motown” : une musique soul mâtinée de pop, chant et claquements de mains inspirés du gospel.
2003 : le documentaire Standing In The Shadows Of Motown (“la Véritable Histoire de Motown”) rend hommage à ces artisans de l’ombre.
Création de Stax Records :
1958, Memphis, Jim Stewart et sa soeur Estelle Axton créent Satellite Records, rebaptisé Stax en 1960 quand elle devient une des maisons de production les plus importantes de Southern Soul (Motown son principal concurrent).
Au départ spécialisé dans la Country, Satellite se lance en 1959 sur le marché de la musique noire en enregistrant The Veltones. La société poursuit dans cette veine Rhythm and Blues en produisant “Cause I Love You” de Rufus Thomas et sa fille Carla Thomas. Sorti en 1960, le single sera le premier succès de Satellite.
Fermeture en 1975 puis relance en 2007 à l’initiative du label Concord.
Jim Stewart :
Né en 1930 à MiddleTon (Tennesse), arrive en ville après la WWII pour y tenter sa chance comme musicien country. Peinant à s’imposer sur la scène locale il renonce pour travailler dans une banque.
Mais en 1958, le succès remporté par un enfant du pays, Elvis Presley, le pousse à créer sa propre maison de disques, baptisée Satellite, un terme particulièrement à la mode peu après le lancement du Spoutnik.
Le son Stax :
La musique Stax, par opposition à celle de Chicago ou Detroit, est généralement désignée sous le nom de “Southern Soul” ou “Deep Soul” (en référence au “Deep South”). La soul de Memphis est issue du Blues et du Gospel, mais également influencée par la musique Country.
Le “son Stax”, aussi appelé “Memphis Sound”, est l’oeuvre des collaborateurs de la société, souvent compositeurs et interprètes des morceaux : Isaac Hayes, David Porter (en) ou encore Steve Cropper.
Parmi les principaux interprètes de l’écurie Stax, on trouve alors Wilson Pickett, Sam & Dave et surtout Otis Redding, son artiste le plus réputé.
Le quartier général de Stax se situe…
… dans les bâtiments désaffectés du cinéma Capitol de Memphis, en plein milieu du ghetto noir de la ville. On y trouve les bureaux du label, son studio d’enregistrement et une boutique pour tester les nouveautés.
Cherchant à se rapprocher du public noir en ces temps de tension raciale, Jim Stewart recrute en 1965 un jeune DJ, Al Bell, qui deviendra 7 ans plus tard copropriétaire de la marque. Sous son influence, Stax diversifie.
Stax avait un groupe de musiciens :
Booker T. and The MG’s, orchestre “maison” du label qui a accompagné pratiquement toutes les vedettes de ce label, en particulier Otis Redding, et a connu le succès grâce au titre “Green Onions”.
Création de Philadelphia International Records (PIR) :
1971, par Kenny Gamble et Leon Huff. Label indépendant américain de musique soul, emblématique du “Philadelphia Sound”.
Gamble jouait dans le groupe The Romeos. Huff était musicien de studio à New York et enregistre notamment pour des groupes produits par Phil Spector comme les Ronettes.
Au début de leur collaboration, Huff et Gamble travaillent avec des groupes soul de la région de Philadelphia, tels The Three Degrees et The Intruders. Pour ces derniers ils écrivent “Cowboys to Girls”, classé 1er du hit-parade Rhythm and Blues en 1968.
Le son Philadelphia International Records :
Les disques de PIR ont un son identifiable grâce aux musiciens de session des studios Stigma Sound, qui jouent sur la plupart des productions du label, et dont le rôle est comparable à celui de The Funk Brothers à la Motown.
Les musiciens enregistrent leurs propres disques sous le nom de MFSB. Les productions de PIR sont souvent agrémentées d’instruments classiques. Le groupe est alors accompagné par une section de cordes, issue de l’orchestre de Philadelphia.
Les grands noms de PIR :
Huff et Gamble collaborent avec l’arrangeur musical et réalisateur artistique Thom Bell, qui a produit plusieurs hits des Delfonics avant de rejoindre PIR. Le labels compte dans ses rangs des artistes comme Harold Melvin and the Blue Notes, The O’Jays, le groupe vocal féminin The Three Degrees, ainsi que Teddy Pendergrass, Patti Labelle ou encore Billy Paul.
Les succès de PIR :
PIR bénéficie d’un contrat de distribution avec la branche musique du réseau CBS, présidée par le producteur Clive Davis. Celui-ci laisse Huff et Gamble diriger le label de manière autonome.
Durant les 1970’s, PIR figure parmi les cinq plus importantes sociétés contrôlées par des entrepreneurs noirs américains et est considéré comme le successeur de la Motown. Le label obtient 175 disques d’or ou de platine.
MFSB enregistre en tant qu’orchestre une musique instrumentale pré-disco qui sera utilisée comme thème musical de l’émission TV de variétés, Soul Train (1971) : TSOP (The Sound of Philadelphia). MFSB quittera PIR et se reforme en Salsoul Orchestra et signe chez Salsoul, l’un des plus grands labels pour la musique disco (terme jamais apparu dans le Billboard).