1. INTRODUCTION Flashcards
Pour poser immédiatement et clairement les termes du débat autour de la pensée sociale, je citerais l’un de mes enseignants en psychologie sociale, lorsque j’étais étudiant : « Parler de pensée sociale, c’est énoncer un pléonasme ». On peut aisément parvenir au constat que la totalité des outils cognitifs qui sous-tendent nos pensées, sont d’essence sociale. Nous en avons hérité, nous les avons appris, nous les avons maîtrisés, nous les transmettons. Il ne s’agit pas ici de réactiver le débat initié il y a bien longtemps, avec force, par Piaget et Vygotsky, sur l’origine de la pensée, qui pour l’un serait une potentialité déployée au cours de la socialisation, et pour l’autre serait d’essence sociale et communicative, puis ensuite intériorisée par l’individu. Notre ambition n’est donc pas de distinguer des processus de pensée sociale, et d’autres d’essence non sociale, distinction que nous considérons comme injustifiable théoriquement. Nous souhaitons ici développer l’idée que les modèles théoriques, et plus largement encore, que les principaux paradigmes sont articulés, et en concurrence, autour d’une question initiale majeure : le fonctionnement individuel est-il biaisé par son environnement social ? Pour le dire autrement : quel modèle du fonctionnement individuel idéal se cache derrière les paradigmes théoriques majeurs ? Celui d’un individu, par essence isolé de ses congénères, qui a pour fonction, voire destin ultime, la compréhension et la maitrîse d’un optimum de paramètres du monde dans lequel il évolue ? Celui d’un individu inséré dans un maillage de liens sociaux, qui doit d’abord composer avec les contraintes et opportunités découlant de ces liens ? La voie que nous emprunterons dans ce cours est clairement issue de la [première/seconde] option.
seconde