Vieillissement, mobilisation et guérison - Cours 3 Flashcards
Sur quel principe se base l’application des exercices thérapeutiques?
le principe que l’organisme
possède des capacités d’adaptation face aux contraintes
Compare la régénération et la réparation
- Régénération : capacité d’un tissu à se renouveler et à
revenir à son état normal pré-blessure. Capacité plutôt faible chez l’humain - Réparation : la capacité d’un tissu à restaurer partiellement son architecture et sa fonction, souvent au moyen d’un tissu cicatriciel. Fonction majeure chez l’humain (souvent accompagnée d’un peu de régénération
Compare la capacité de régénération des tissus du corps humain (forte-moyenne-faible)
- Forte : peau, intestins, foie
- Moyenne : muscles et os
- Faible : tendons, ligaments, cartilage, coeur, cerveau
Nomme les trois étapes principales du processus de guérison ainsi que leurs délais approximatifs depuis l’atteinte. Comment varient l’intensité et la durée de ces phases?
1- Réponse inflammatoire aigue : quelques jours
2- Phase de prolifération : de quelques jours à quelques semaines
3- Phase de remodelage : à partir de 3 semaines jusqu’à quelques mois/années
- variation : type de lésion, du type de tissu et du type d’intervention.
Décris la présentation clinique de la réponse inflammatoire aigue.
- débute immédiatement après la lésion et dure environ 5-10 jours.
- intensité maximale à 2-3 jours après la blessure
- Signes cliniques : une chaleur locale, un œdème, de la rougeur et de la douleur. réduction des amplitudes articulaires
Décris les étapes de la réponse inflammatoire aigue (6) en détaillant les acteurs principaux et les délais associés aux étapes
1- Plaquettes
- dès la blessure à 12-24h
- l’activité cellulaire des plaquettes (réformation des vaisseaux sanguins et arrêter le saignement) est déclenchée par le saignement et le stress physique
2- Cellules résidentes (ex. mastocytes)
- jusqu’à 24h post-blessure
- activées par les substances chimiques (alarmines, prostaglandines, bradykinines) dues à la lésion tissulaire
- favorisent la vasodilatation/la perméabilité et le recrutement des cellules inflammatoires circulantes (sang)
3- Neutrophiles
- de 12h à +/- 3 jours
- cellule inflammatoire circulante recrutée par mastocytes et saignement
- infiltrent rapidement les tissus
4- Macrophages pro-inflammatoires
- de 1 jour à 5 jours
- monocytes deviennent des macrophages inflammatoires et infiltrent en suivant la voie du neutrophile.
- permettent premier nettoyage du tissu (enlever les débris cellulaires)
5- Macrophages anti-inflammatoires
- de 3 jours à 7 jours +
- résolution de l’inflammation : transition des macrophages vers le phénotype anti-inflammatoire (pas de nouvelles cellules)
- interactions complexes
6- Lymphocytes
- de 4-5 jours à 11 jours +/-
- surveillance immunitaire (s’assurer de la stérilité de la blessure)
Définis les mécanismes bio-chimiques utilisés par les cellules inflammatoires (4) pour nettoyer les tissus lésés
1- Rolling
- les cellules des vaisseaux sanguins roulent sur la paroi des tissus pour se déplacer
2- Migration
- déplacement vers le site de la blessure
3- Phagocytose
- absorption des pathogènes (pac-man)
4- Adhésion
- attrapent les pathogènes sur leur paroi pour les guider hors du tissu
Quels sont les rôles (5) des cellules inflammatoires?
1- Sécrétion de réactifs oxidatifs (ex: H2O2, HOCl)
- tuer les pathogènes, dégrader les cellules mortes
2- Phagocytose
- manger les débris
3- Sécrétion d’enzymes (ex: métalloprotéinases)
- permet la dégradation du collagène détruit
4- Promeut l’angiogenèse
- se produit en activant les cellules endothéliales des vaisseaux
- ce qui permet d’augmenter le flux sanguin et accélérer la réponse des cellules inflammatoires
5- Activation cellulaire (ex: fibroblastes)
- permet le début de la phase de prolifération en activant les cellules réparatrices
Pourquoi la suppression spécifique des macrophages à la fin de la phase d’inflammation aigue est-elle si importante?
– La suppression spécifique des macrophages nuit à
l’initiation de la phase de prolifération
Compare les risques et les bénéfices associés à la réponse inflammatoire aigue.
- risques : Dommage secondaire au tissu non blessé et risque de
chronicisation (nécessite plus d’interventions) - bénéfices : nettoie le tissu et active la phase de prolifération
Quels facteurs peuvent entrainer la chronicisation de la réponse inflammatoire?
le retour trop rapide à l’activité, la présence d’une infection, la mauvaise
vascularisation du tissu (ex : chez les fumeurs), etc.
Décris le processus d’auto-régulation de la phase d’inflammation aigue
1- Apoptose : mort cellulaire pré-programmée des neutrophiles.
2- Phagocytose des neutrophiles par les macrophages pro-inflammatoires
3- Cette phagocytose entraine la conversion des macrophages vers leur phénotype anti-inflammatoire
Quels seraient les vrais effets des AINS sur la guérison des tissus conjonctifs post-blessure? Sont-ils à recommander?
1- effets : dépendent du type de blessure, de tissu, du temps post-blessure, du type AI, du dosage
- effets réels limité sur l’inflammation
- effet anti-douleur
- effet très faible sur la récupération de la force musculaire ou endolorissement
- pourrait être néfaste pour le processus de guérison : on devrait laisser le processus inflammatoire fonctionner par lui-même
2- Recommandation
- seulement à plus long terme, si le processus inflammatoire perdure trop
- généralement : non
Quelles sont les modalités (4) de la conduite générale à tenir en phase d’inflammation aigue?
1- Repos de la zone lésée
2- Entretiens des articulations adjacentes
-pas perdre d’autre amplitude
3- Mobilité active et passive faible
- surtout pour la mobilité dans les directions opposées au mécanisme de blessure
4- Intervention « contre » l’inflammation
- Oui : décharge, compression, inclinaison
- Non (+/-) : froid
Quels seraient les vrais effets de la glace sur la guérison des tissus conjonctifs post-blessure? Sont-ils à recommander?
1- Effets : dépendent de type de cryothérapie, de la durée et fréquence, du type de lésion, du temps (aigü vs chronique)
- effet léger sur la douleur à court terme
- aucun effet : amplitude de
mouvement, le gonflement, la fonction et le retour au jeu.
2- Recommandation
- recommandé au besoin post-rehab s’il aide à la douleur et que la douleur retarde la guérison en empêchant la mobilisation
Explique les modalités de traitement à suivre post-blessure selon l’acronyme peace & love
1- Inflammation aigue
P : protection (éviter activités qui augmentent la douleur les premiers jours)
E : élévation (plus haut que le coeur)
A : avoid taking anti-inflammatories (meds and icing)
C : compression (réduire le gonflement avec bandages)
E : éducation du patient (avoid passive treatments and let nature play its role)
2- Sub aigu et réadapt
L : load (minimiser la phase de protection, laisser la douleur guider le retour aux avq)
O : optimisme (garder la motivation du pt)
V : vascularisation (activités qui augmentent la fréquence cardiaque : augmentation flux sanguin aux tissus en guérison)
E : exercice (mobilité, force et proprioception)
À quoi correspond la phase de prolifération (durée et définition)?
- Def : réparation des tissus lésés par du tissu cicatriciel.
- Durée : 48 heures après la lésion et jusqu’à 6 à 8
semaines selon les tissus (3 semaines pour les tendons).
Décris la phase de prolifération en nommant les acteurs principaux de ce processus.
1- Cellules réparatrices résidentes (fibroblastes, chondrocytes, ostéoblastes)
- activation et prolifération
- permettent synthèse de collagène (augmentation de
la proportion de collagène de type III)
- formation d’une matrice temporaire désorganisée
et mal orientée, tissu moins dense qui tient en place pendant la guérison
2- Glycoaminoglycanes (GAG)
- augmentation du contenu et donc de l’eau aussi
- organisation du nouveau tissu conjonctif
Le phase de prolifération est-elle identique dans le tissu conjonctif et dans le tissu musculaire?
non!
- Tissu musculaire : la régénération est plus rapide et efficace que dans les tissus conjonctifs pcq elle dépend des cellules satellites c-a-d les cellules souches musculaires
Explique la conduite générale à tenir pour le pt dans la phase de prolifération (6)
1- Regain de mobilité (passif ou actif)
- c’est à ce stade que la mobilisation articulaire favorise le plus l’organisation du nouveau tissu conjonctif
- avec des étirements : diminution chaleur/oedeme et augmentation douleur
2- Mise en charge partielle à complète (selon douleur)
- effectuer un stress léger
- selon douleur : La douleur devient un signal important concernant le niveau de
contrainte appliqué au tissu.
3- Exercices actifs
- graduellement recommencer à bouger
- attention! activité physique trop intense peut léser à nouveau ce tissu.
4- Contractions contre résistance faible
- Des contractions de faible intensité permettent l’entretien des capacités de contraction.
5- Modalités antalgiques au besoin
- à appliquer surtout après ajout d’exercices
6- Attention au retour de la douleur, chaleur,
rougeur
- signes cliniques qu’on pousse trop loin
Qu’est-ce qui devrait être possible pour le patient à la fin de la phase de prolifération?
- Le patient devrait avoir
récupéré une mobilité adéquate, et une force suffisante pour réaliser les activités de base à la
fin de cette phase.
Pourquoi faut-il être particulièrement conscient des autres articulations du patient lorsqu’il reprend ses activités de base (mobilisation)?
- Des compensations ou des altérations des patrons normaux de mouvements
apparaissent souvent à la reprise limitée des activités lors de la phase de prolifération - Il faut être attentif aux mouvements des articulations adjacentes (des postures ou des réactions de protection contre la douleur) et du membre controlatéral (compense la réduction d’activité du côté opposé)
Décris la phase de remodelage et de maturation en nommant les acteurs principaux de ce processus.
1- Cellules résidentes et autres
- diminution de la densité cellulaire (cellules = nettoyées) et du métabolisme cellulaire
- diminution de la vascularisation (angiogénèse n’est plus promue, retour à l’état normal)
- diminution de la synthèse de collagène (d’autres types que I) et de GAG
2- Fibres de collagène
- augmentation de la
proportion de collagène de type I
- réorientation des fibres de collagène selon la direction du stress mécanique (intense jusqu’à 4 mois, peut durer jusqu’à 1 à 2 ans après la blessure)
Qu’est-ce qui favorise la réorientation des fibres de collagène dans la phase de remodelage?
Contraintes émises par de la MEC et de l’exercice :
- elles peuvent être provoquées par des contractions musculaires
intenses et la mise en charge complète, en s’approchant le plus possible des contraintes
habituelles du patient avant la lésion.
Explique la conduite générale à tenir pour le pt dans la phase de remodelage (4)
1- Exercices fonctionnels
2- Renforcement progressif
3- Proprioception
4- Retour graduel aux activités sportives/activités qui étaient limitées
Quels facteurs font varier la réponse des tissus conjonctifs à un traumatisme?
1- Type de tissus conjonctifs (ex: os versus cartilage)
2- Type de traumatisme
– traumatique vs sur utilisation
– Intensité (ex: entorse grade I vs grade III)
3- Sujet
– Âge (ex: enfant en croissance, jeune adulte, personne âgée)
– Sexe biologique (masculin, féminin)
– Conditions associées (ex: diabète, maladies pulmonaires, etc
Le tendon est-il un tissu bien vascularisé? D’où vient son apport sanguin?
- Tissu peu vascularisé
- Apport sanguin :
a- jonction myotendineuse
b- jonction ostéotendineuse
c- paraténon (couche externe)
d- gaine synoviale (si présente)
Quelle est l’influence de la vascularisation du tendon sur son temps de guérison?
- Le processus de
réparation du tendon suite à une blessure traumatique est long.
Ex : rupture du tendon d’Achilles, la composition du tendon et ses propriétés biomécaniques ne sont
habituellement pas de retour au stade pré-lésionnel 12 mois après la chirurgie.
Quel type de blessure est assez commun au niveau du tendon? Explique le mécanisme et nomme des exemples
- Blessures de sur-utilisation : contraintes répétitives sur les tendons qui n’arrive pas à s’adapter à ces contraintes ce qui entraine un processus de réparation inefficace
- Tendinopathies :
a- tendinoses (dégénératif, sur-utilisation, âge)
b- Tendinites (inflammation, plus rare)
c- Paraténonite (inflammation, seule ou surajoutée)
Quels facteurs intrinsèques ou extrinsèques conduiraient potentiellement à l’apparition de tendinopathies? (4)
1- Mauvais alignement des structures osseuses
2- Charge excessive et/ou répétitives dépassant la
capacité physiologique du tendon
3- microtraumatismes répétés ne permettant pas la
récupération des tissus
4- Changement soudain des habitudes de vie (nouveau sport/activité)
Quel est le débat concernant l’origine des tendinopathies?
- Initialement décrit comme une pathologie inflammatoire
- Mesures histologiques ont révélé la faible infiltration de
cellules inflammatoires - Avec le développement des technologies, de nouvelles évidences démontrent la présence de facteurs inflammatoires au niveau moléculaire. Plus les méthodes sont précises plus il y a signes inflammatoires.
- Donc, ça serait pas très inflammatoire mais il y aurait quand même des signes
Quels sont les mécanismes biologiques des tendons associées aux tendinopathies (5)?
- Augmentation du contenu cellulaire (inflammatoires et fibroblastes)
- Désorganisation du collagène (longitudinale et diamètre)
- Augmentation de la substance fondamentale (augmentation GAG et eau = tendon apparait plus large)
- Augmentation désordonnée de la vascularisation
- Changement de type de collagène (I vers III)
Quels sont les signes cliniques des tendinopathies?
- La douleur (activité physique)
- œdème moins diffus, restreint à certaines parties du tendon.
- Le tendon est en général plus fragile. (risques de rupture pour des forces appliquées progressivement restent faibles en général)