unique_responses_eczéma_de_contact_anki_cleaned Flashcards
01/ Comment rechercher l’allergène responsable de l’eczéma de contact ?
La recherche de l’allergène responsable est indispensable. Elle repose sur : l’interrogatoire +++ ;l’examen clinique ;les tests épicutanés (ou patch tests ou épidermotests) et leur pertinence.
01/ Quel est l’aspect clinique de la dermatite atopique ?
Aspect clinique différent en fonction du stade : en phase aiguë : eczéma. Lésions érythémateuses et vésiculeuses (mais vésicules rarement visibles macroscopiquement). Rupture : érosions, suintement puis croûtes ; en phase chronique : lésions érythémateuses et squameuses. Si grattage chronique : modification de la peau avec épaississement, caractère quadrillé, pigmentation : lichénification ; lésions sont mal limitées.
01/ Quelle est l’histoire la dermatite atopique ?
Début habituel dans la première année de vie. Évolution :par poussées ;aggravation classique l’hiver ;formes sévères de la maladie : évolution continue ;amélioration voire « guérison » fréquente dans l’enfance ;forme de l’adulte : 3 à 5 % des enfants évoluent vers une forme de l’adulte, notamment les formes sévères d’emblée. Début tardif à l’âge adulte possible mais rare : doit faire éliminer d’autres diagnostics (gale, eczéma de contact, lymphome cutané T…).
01/ Quelle est l’évolution de l’eczéma de contact ?
L’éviction de l’allergène est suivie de la guérison sans cicatrice de l’eczéma en 7 à 15 jours. Si le contact avec l’allergène persiste, les lésions deviennent chroniques. Les complications sont peu fréquentes.
02/ Comment orienter le diagnostic de l’eczéma de contact à l’interrogatoire ?
Il permet parfois de suspecter un ou plusieurs allergènes et oriente les tests épicutanés en précisant. La topographie initialeLésions d’abord localisées à la zone de contact avec l’allergène, pouvant ensuite diffuser à distance (figure 183.27) Les circonstances d’apparitionActivités ayant pu conduire à un contact avec un allergène particulier 24 heures à quelques jours avant le début des lésions : profession, jardinage, bricolage, peinture, port de gants, chaussures ou vêtements particuliers, application d’un cosmétique, d’un parfum ou d’un médicament. La chronologieÉvolution des lésions au cours du temps : leur amélioration ou leur aggravation pendant les week-ends, les vacances ou d’éventuels arrêts de travail. Les traitements locaux utilisésTraitements locaux utilisés et leur action sur l’eczéma avant et après l’apparition de la dermatose (y compris les dermocorticoïdes), produits d’hygiène, parfums et cosmétiques. FIG. 183.27 Eczéma de contact à un constituant des chaussures.
02/ Quelle est la physiopathologie de l’eczema de contact ?
L’eczéma de contact est dû à une réaction d’hypersensibilité retardée à médiation cellulaire de type Th1 évoluant en deux phases. Phase de sensibilisation Le produit sensibilisant : l’haptène pénètre la peau et s’associe à une protéine (antigène/allergène) qui est prise en charge par les cellules de Langerhans qui migrent par voie lymphatique vers la zone paracorticale des ganglions lymphatiques. Pendant cette migration, elles subissent une maturation qui les rend capables de présenter l’antigène aux lymphocytes T naïfs exprimant un récepteur spécifique pour l’antigène. Ces lymphocytes T activés prolifèrent et se différencient alors en lymphocytes « mémoires » circulants. Cette première phase, cliniquement asymptomatique, dure de quelques jours à plusieurs années. L’exposition à des irritants qui altèrent la fonction barrière de la peau (eau, occlusion sous les gants, détergents, solvants…) facilite la pénétration des allergènes et le développement de la réaction allergique. Phase de révélation Elle survient chez un sujet sensibilisé, 24 à 48 heures après un nouveau contact avec le même allergène. Les lymphocytes T mémoires spécifiques reconnaissent l’allergène présenté par les cellules de Langerhans. Les lymphocytes T effecteurs prolifèrent et sécrètent des cytokines pro-inflammatoires (IL-2, IL-17, TNFβ, interféron γ) qui recrutent des cellules mononucléées responsables de la réaction clinique et histologique (spongiose et exocytose épidermiques) d’eczéma. Les kératinocytes produisent aussi des cytokines inflammatoires qui vont majorer les lésions cliniques et histologiques (IL-1, IL-6, GM-CSF et TNFβ).
02/ Quelles sont les complications de l’eczéma de contact ?
Surinfection Impétiginisation des lésions suspectée devant la présence de pus et croûtes jaunâtres, parfois associées à des adénopathies et de la fièvre devant être distinguée des croûtes succédant à la phase suintante. Érythrodermie (item 112) Érythème diffus, squameux ou vésiculeux, prurigineux, associé à de la fièvre, des frissons, une altération de l’état général, atteignant plus de 90 % de la surface corporelle et à caractère chronique (> 6 semaines). Retentissement socioprofessionnel Le retentissement socioprofessionnel peut être important en particulier pour les eczémas de contact chroniques et professionnels, et notamment l’atteinte des mains, pouvant conduire en collaboration avec le médecin du travail à une adaptation ou à un changement du poste de travail, à des mesures de protection vestimentaire, et/ou à une déclaration de maladie professionnelle indemnisable.
02/ Quelles sont les formes topographiques de l’eczéma de contact ?
Aspect œdémateux sur le visage, en particulier sur les paupières, les extrémités des membres, les organes génitaux.Sur les paumes et les plantes, vésicules dures, enchâssées, dues à l’épaisseur de la couche cornée (dysidrose).Eczéma des zones photo-exposées évoquant un mécanisme de photosensibilisation (figure 183.23). FIG. 183.23 Eczéma des zones photo-exposées.
02/ Quelles sont les mesures pour évincer l’allergène ?
Éviction de l’allergène indispensable à la guérison car il n’y a pas de possibilité de désensibilisation dans l’eczéma de contact ; l’éviction est parfois difficile pour certains allergènes ubiquitaires. En cas d’allergie de contact à un dermocorticoïde, contre-indication de la classe chimique concernée à la fois pour les corticoïdes locaux et systémiques (risque de toxidermie parfois sévère). Information orale et écrite (remise des listes des produits à éviter). Protection vestimentaire pour éviter le contact si éviction impossible. En milieu professionnel, mesures de prévention primaire et secondaire, individuelle et collective.
03/ Qu’est-ce que dermatite de contact ?
Suite à une sensibilisation (ex : composants des produits topiques appliqués sur la peau).Mesures « préventives » : éviter les allergènes fréquents (exemple : parfum, produits « bio » à base de plantes).
03/ Quelles sont les problématiques de l’association d’un eczéma de contact à un eczéma atopique ?
Eczéma de contact et eczéma atopique peuvent s’associer, expliquant l’efficacité relative des mesures d’éviction, par exemple pour les dermatites des mains.
04/ Qu’est-ce que la photo-allergie ?
Certains allergènes n’induisent un eczéma de contact qu’après irradiation par les rayons ultraviolets (photo-allergie).
04/ Quelles sont les indications de la biopsie de l’eczéma de contact ? Que montre-t-elle ?
La biopsie cutanée n’est réalisée qu’en cas de doute diagnostique (figure 183.26). Elle montre : une spongiose (œdème dissociant les kératinocytes et aboutissant à la formation de vésicules intra-épidermiques) ;une exocytose (infiltrat de cellules mononucléées entre les kératinocytes) ;un œdème dermique et un infiltrat riche en lymphocytes à prédominance périvasculaire. FIG. 183.26 Histologie d’un eczéma : spongiose marquée et exocytose.
05/ Quand réaliser des tests épicutanés ?
La réalisation des tests épicutanés doit être orientée par l’interrogatoire et l’examen clinique.. La sensibilisation à un allergène de contact peut persister longtemps : la pertinence des tests épicutanés positifs doit être discutée (la sensibilisation est-elle actuelle ou ancienne ?).
05/ Que sont les tests épicutanés ?
Ils sont indispensables pour confirmer l’allergène en cause et en faire si possible l’éviction. Orientés par l’interrogatoire et l’examen clinique, ils sont réalisés à distance de la poussée d’eczéma (1 mois) en milieu spécialisé. Application des allergènes sous occlusion sur le dos pendant 48 heures.Première lecture à 48 heures, 30 minutes après avoir enlevé les tests, seconde lecture à 72 ou 96 heures, parfois 3e lecture à 7 jours pour certains allergènes (corticoïdes).Test négatif : peau normale ;Test positif : reproduisant la lésion d’eczéma, à distinguer d’une simple réaction d’irritation :+ : érythème, papule ;++ : érythème, papule et vésicules ;+++ : érythème, papule, nombreuses vésicules confluentes, vésiculo-bulles. Le résultat des tests doit être confronté aux données de l’interrogatoire pour s’assurer de la responsabilité de ces allergènes dans l’épisode actuel et non d’une sensibilisation ancienne sans rapport avec les lésions récentes. Un résultat négatif n’élimine pas formellement une allergie de contact. D’autres tests peuvent alors être réalisés (applications répétées au pli du coude). FIG. 183.28 Tests épicutanés (patch-tests).
06/ Quelles sont les causes d’échec du traitement de la dermatite atopique ?
Causes à évoquer : mauvaise application du traitement et notamment des dermocorticoïdes : quantités insuffisantes, arrêt avant disparition totale de l’inflammation cutanée, dermocorticoïde trop faible niveau d’activitédiagnostic erroné ;complications : infection, eczéma de contact (possible avec les dermocorticoïdes) ;corticophobie ou fausses croyances :très répandue chez les patients et les professionnels de santé,doit toujours être recherchée (non abordée spontanément),fausses croyances diverses, ex : « les dermocorticoïdes ont les mêmes effets indésirables que les corticoïdes par voie orale, ils abîment la peau, ils font sortir l’asthme »,conduit à une mauvaise observance.
06/ Quels sont les allergènes les plus fréquents pour l’eczéma de contact ?
Les allergènes les plus fréquents sont les métaux, en particulier le nickel.
06/ Quels sont les allergènes testés lors des tests épicutanés ? (rang C)
Batterie standard européenne comprenant les 29 substances les plus fréquemment en cause (encadré 183.2). Encadré 183.2 Batterie standard européenne des allergènes Baume du Pérou (ou Myroxylon pereirae dans les cosmétiques, topiques médicamenteux, cicatrisants).Benzocaïne (anesthésique local).Budésonide (marqueur des allergies aux corticoïdes).Chrome (bichromate de potassium) (ciment, cuir).Clioquinol (antiseptique).Cobalt (chlorure de cobalt) (ciment, métaux, colorants bleus).Colophane (adhésifs, vernis, peintures).Formaldéhyde (conservateur).Fragrance Mix I (mélange de composants des parfums).Fragrance Mix II (mélange de composants des parfums).Kathon® CG (chlorométhyl isothiazolinone et méthylisothiazolinone) (conservateur, cosmétiques, industrie).Lactone Sesquiterpène Mix (plantes « composées » : artichauts, dahlias, chrysanthèmes…).Lanoline (alcools de laine : cosmétiques, topiques médicamenteux).Mercaptobenzothiazole (caoutchoucs, sans rapport avec l’allergie immédiate au latex).Mercapto Mix (caoutchoucs, sans rapport avec l’allergie immédiate au latex).Méthyldibromoglutaronitrile (conservateur, biocide présent dans savons, huile de coupe, encres).Nickel (sulfate de nickel) (bijoux fantaisie, objets métalliques).Néomycine (sulfate de néomycine) (topiques médicamenteux).N-isopropyl-N’-phényl paraphénylènediamine (IPPD) (caoutchoucs noirs).Parabens Mix (conservateurs).Paraphénylènediamine (PPD) (colorants foncés, teintures, tatouages éphémères).Pivalate de tixocortol (marqueur des allergies aux corticoïdes).Primine (primevères).Quaternium 15 (c’est un libérateur de formaldéhyde utilisé comme conservateur).Résine époxy (résines, colles, plastiques).Résine paratertiaire butylphénol formaldéhyde (colle des cuirs).Thiuram Mix (caoutchoucs, sans rapport avec l’allergie immédiate au latex).Lyral® (parfums).Méthylisothiazolinone (cosmétiques, lingettes, industrie, peintures).Produits personnels (cosmétiques, vêtements…).Batteries spécialisées orientées (coiffure, cosmétiques, plastiques, colles, peintures…) si nécessaire.
08/ Quelle est la condition indispensable à la guérison de l’eczéma ?
L’éviction de l’allergène est une condition indispensable à la guérison. L’ubiquité de certains allergènes rend leur éviction difficile et rend compte de la chronicité de certains eczémas de contact. L’information du patient est indispensable pour qu’il parvienne à se protéger de tout contact ultérieur avec l’allergène.
08/ Quels sont les principaux allergènes professionnels ?
La batterie standard européenne comprend les allergènes les plus fréquemment en cause dans les pays européens (encadré 183.2, à titre indicatif). Allergènes professionnels Eczémas de contact de cause professionnelle parmi les plus fréquentes des maladies professionnelles indemnisables (tableau général 65 des maladies professionnelles). Début et prédominance aux mains le plus souvent, amélioration pendant les congés. Professions :métiers du bâtiment : sels de chrome (ciment), cobalt (peinture, émail), résines époxy (colle, vernis, peinture), formaldéhyde (colle, textile), térébenthine (menuiserie, peinture), caoutchouc (gants, pneus)… ;coiffeurs : paraphénylènediamine (teintures), thioglycolate (permanentes), ammonium persulfate (décolorants), caoutchouc (gants), conservateurs et agents moussants (shampooings), nickel (instruments)… ;professions de santé : antiseptiques, antibiotiques, AINS, anesthésiques locaux, caoutchouc (gants), acrylates des résines composites (prothésistes)… ;horticulteurs : lactones sesquiterpéniques (par exemple, chrysanthèmes), primevères, pesticides, gants…
12/ Quels sont les principaux photo-allergènes ?
Eczéma dû au contact avec des photo-allergènes et apparaissant après irradiation par les rayons ultraviolets (exposition solaire). Prédisposition dans les zones photo-exposées (visage, oreilles, dos des mains, décolleté…). Produits le plus souvent responsables : kétoprofène et autres AINS, phénothiazines, filtres solaires chimiques, certains végétaux. Diagnostic confirmé par les photo-patch tests : patch tests suivis d’une irradiation par des rayons ultraviolets A.
Aspect histologique de la dermatite atopique
“ExocytoseSpongioseVésicules microscopiques