Tuto 03: Douleur persistante Flashcards
Expliquez les mécanismes périphériques associés à la douleur nociplastique
- Pathologie mineure périphérique du muscle (changement de pH, changement de la composition des fibres musculaires, point de déclenchement latent ou actif).
- Sensibilisation périphérique (expansion du champ des récepteurs, élévation de la concentration de cytokines et de chimiokines).
- Hyperalgésie, dyesthésie et allodynie
- Sensibilité localisée ou diffuse
Expliquez les mécanismes spinaux associés à la douleur nociceptive
- Regroupement régional et convergence des signaux provenant de différentes localisations de la douleur.
- Réorganisation de la moelle épinière
- Transmission réflexe spinale augmentée
- Diminution de l’inhition spinale
- Wind-up et sommation temporelle
- Activation des cellules gliales
Expliquez les mécanismes supra-spinal associés à la douleur nociceptive.
- Hyper-réactivité aux stimulus de douleur
- Hyperactivité et connectivité entre les régions du cerveau impliquant la douleur.
- Diminution de l’activité des régions du cerveau impliquées dans l’inhibition de la douleur (CIDN)
- Concentrations élevées de substance P et de glutamate dans le liquide céphalo-rachidien. Diminution de la transmission GABAergique.
- Changements dans la taille et la forme des régions de matière grise et blanche impliquées dans le traitement de la douleur
- Activation des cellules gliales
Expliquez le processus de sensibilisation centrale dans la douleur nociceptive
Phase aigüe :
Stimulées, les fibres nociceptives (dont les fibres C) vont donc :
Libérer des acides aminés excitateurs (AAE) et des neuropeptides : Glutamate + Substance P + CGRP.
Ces neurotransmetteurs vont :
- Phosphoryler et donc activer les récepteurs glutaminergiques postsynaptiques : NMDA + AMPA.
- Activer les récepteurs de la substance P : NK1 (il augmente l’activité du récepteur NMDA).
- Activer les récepteurs du CGRP : CGRPr (il ralentit la dégradation de la substance P).
Cette augmentation d’activité va :
- Permettre l’influx de Na+ qui dépolarise le neurone de projection.
- Permettre au bouchon de Mg2+ de se retirer et augmenter l’influx d’ions (entré de Na+ qui fait sauter le bouchon)
- Permettre au Ca2+ et Na+ d’entrer dans le neurone postsynaptique.
- Permettre le phénomène Wind up (le Wind up est une étape de la phase aigüe)
Les cellules gliales participent également dans la réponse : suite à l’atteinte nerveuse, elles sont surexprimées, amenant ainsi une sécrétion excessive de médiateurs excitateurs participant à la dysesthésie.
Si le wind up continue, il va :
- Aider à phosphoryler les Protéines Kinases.
Ces protéines Kinases vont :
Phosphoryler les récepteurs NMDA et AMPA (modifie la conformation de ces récepteurs, donc ils sont plus sensibles = ++dépolarisation)
Ces récepteurs vont alors :
AUGMENTER encore plus l’entrée d’ions dans le neurone postsynaptique.
Phase tardive :
Une stimulation prolongée des récepteurs NMDA produira une sensibilisation cellulaire de longue durée par l’activation de facteurs de transcription génétique
Cette augmentation d’activité ionique va permettre :
Activer la protéine Dynorphine.
La protéine Dynorphine va ensuite :
Activer la COX-2 et le NO.
La COX-2 et le NO vont ensuite :
Stimuler la production de Prostaglandines (PGE).
Les PGE permettent :
Activer les facteurs de transcription génique C-Fos et C-Jun.
Les C-Fos et C-Jun permettent :
Induire la lecture de certains gènes nucléaires à expression rapide qui vont conduire à une restructuration neuronale qui va conduire à une sensibilisation des nocicepteurs en réduisant leur seuil de recrutement.
Les nocicepteurs sensibilisés vont donc :
Produire une hyperalgésie ou une allodynie qui pourront persister même une fois la blessure disparue.
Quelles sont les causes de la douleur nociplastique, nociceptive ou neuropathique?
NOCIPLASTIQUE
Changements maladaptés qui affectent le processus nociceptif et la modulation de la douleur sans qu’il y ait lésion ou dommages aux nerfs
NOCICEPTIVE
Lésions des tissus
NEUROPATHIQUE
Maladie ou affection du SN
Quels sont les déficits sensoriels ou moteurs observés dans la douleur
- Nociplastique
- Nociceptive
- Neuropathique
NOCIPLASTIQUE
Déficits sensoriels: si présents, pas selon les dermatomes ni les nerfs
Déficits moteurs: fatigue généralisée, faiblesse pouvant être due au déconditionnement.
NOCICEPTIVE
Déficits sensoriels: Pas fréquents et non distribués selon les dermatomes
Déficits moteurs: Douleur due à la faiblesse
NEUROPATHIQUE
Déficits sensoriels: fourmillements, pincements
Déficits moteurs: faiblesse neurologique présente si le nerf moteur est affecté.
Discutez de l’hypersensibilité selon le type de douleur:
- Nociplastique
- Nociceptive
- Neuropathique
NOCIPLASTIQUE
Commun, souvent diffus, hyperalgésie et sensibilité aux stresseurs mécaniques plus commune que l’allodynie.
NOCICEPTIVE
Peu commune sauf pour l’hypersensibilité dans la zone de la blessure.
NEUROPATHIQUE
Douleur fréquemment rapportée avec un toucher non-douloureux (allodynie) ou une douleur exagérée (hyperalgésie).
Discutez des facteurs prédisposants et précipitants des différents types de douleur:
- Nociceptive
- Neuropathique
- Nociplastique
NOCICEPTIVE
Exacerbations moins communes et souvent associées à l’activité
NEUROPATHIQUE
Exacerbations communes et non-prédictibles
NOCIPLASTIQUE
Communes, souvent reliés aux stress psychosociaux.
Discutez des symptômes observés selon les différents types de douleur:
- Nociceptive
- Neuropathique
- Nociplastique
NOCICEPTIVE
Plus de risque de psychopathologies incluant la dépression et l’anxiété
NEUROPATHIQUE
Plus grande détresse psychologique et incapacités concomittantes que dans la douleur nociceptive.
NOCIPLASTIQUE
Détresse psychologique atteint la majorité des individus. Symptômes cognitifs, inscomnie, fatigue. Plaintes de douleurs gastrointestinales et sensibilité aux autres stimulis. Multiple sensibilité aux produits chimiques.
Comment les facteurs individuels peuvent-ils influencer la perception de la douleur et le risque de chronicisation?
Les facteurs génétiques
- Des différences de polymorphisme peuvent influencer nos réponses aux traitements pharmacologiques et nos mécanismes endogène de contrôle de la douleur.
- Exemple : un certain enzyme est nécessaire à la conversion de codéine en morphine. Hors, 15% de la population caucasienne n’arrive pas à métaboliser la codéine en morphine, ce qui la laisserait inactive et le patient ne sera pas soulagé.*
- C’est notamment le cas avec d’autres médicaments tels que les anti-inflammatoire, les opioïdes et les antidépresseurs.*
- D’un autre côté, on peut aussi penser aux individus qui présentent une absence congénitale de réponse à la douleur.
- Pas un seul gène pour la prédisposition à la douleur MAIS un ensemble de facteur physiologiques, environnementaux et psychosociaux.
Le sexe
- On soupçonnerait l’implication des hormones sexuelles dans l’expérience douloureuse, particulièrement l’œstrogène (femmes sont plus fréquemment atteintes de douleurs chroniques que les hommes)
- Rôle des hormones dans l’apparition et le maintien de la douleur chronique
- Cependant, les différences de réponse face à la douleur entre les hommes et les femmes apparaissent seulement après la puberté, pour ensuite disparaître après la ménopause ou l’andropause.
- Différences avec les réponses dans la perception de la douleur
L’âge
- L’âge à un rôle dans la perception et le traitement de la douleur
- La plus grande prévalence de douleur chez les personnes âgées est en partie due à une dégénérescence musculosquelettique.
- On remarque aussi que l’efficacité des mécanismes endogènes de contrôle de la douleur (CIDN) semble diminuer avec l’âge.
- Risque accru de développer des douleurs chroniques
- Plus grande prévalence des douleurs chroniques chez les personnes âgées
- Il y aurait une diminution significative de ces mécanismes dès 50 ans.
Les mécanismes endogènes de contrôle de la douleur
- Leur efficacité semble être un bon facteur pour prédire la chronicité de la douleur.
- Ex : une moindre efficacité des CIDN (Contrôles inhibiteurs diffus de la nociception) est corrélé avec une augmentation des douleurs chroniques.
- De plus, il est connu que les personnes atteintes de fibromyalgie présentent un déficit des CIDN, phénomène qui n’est pas observé chez les lombalgiques.
Comment les facteurs environnementaux influencent-ils la perception de la douleur et le risque de chronicisation?
Bons prédicteurs de développement de douleur chronique :
- Stress externe
- Histoire antécédente de dlr
- Un abus
- L’éducation
Ex : un enfant qui voit parent lui porter une attention particulière lorsqu’il se blesse est plus susceptible de développer une sensibilisation à la douleur
- Enfants nés prématurément et étant exposés à des stimulations nociceptives pendant leur prise en charge médicale sont sensibilisés à la douleur
Déficits des CIDN plus tard à l’enfance
Comment influencent les facteurs psychologiques la perception de la douleur et le risque de chronicisation?
La douleur est une perception et son interprétation est influencée par les expériences passées et les émotions du sujet.
Les facteurs psychologiques (ex : anxiété, dépression, pensées catastrophique) prédisent non seulement les réactions à l’expérience douloureuse ou la capacité à faire face à la douleur, mais ils ont également une incidence sur l’évolution des symptômes de la douleur chronique.
Dans les facteurs psychologiques, on retrouve l’attention. Expliquez ce qu’il en est.
- La douleur nécessite notre attention.
- L’attention est sous le contrôle de quelques processus cérébraux de base dans le but de motiver le comportement.
- L’attention est un préalable important pour la perception de la douleur.
- Une des fonctions de la douleur est d’attirer l’attention.
La douleur agit comme signal d’alarme, et l’attention devrait amener la personne à choisir le bon traitement.
C’est pourquoi il est difficile d’ignorer la douleur
Plus la menace est grande, plus il y aura d’attention donné au stimulus nociceptifs.
- Le dilemme est que parfois, nous portons attention à la douleur où il nous est impossible d’apporter un changement (ex : douleur chronique), mais n’y portons pas attention quand c’est un signal d’alarme (ex : durant un accident)
- L’attention à la douleur peut être en lien avec la peur et l’anxiété et le besoin de prendre action:
Vigilance : attention anormale (focus) sur des signaux possibles de douleur qui peuvent expliquer qu’une petite blessure résulte en une douleur intense et grande.
Les distractions peuvent diminuer l’intensité de la douleur.
Dans les facteurs psychologiques, on retrouve l’interprétation. Expliquez ce qu’il en est.
Discutez de:
- Croyances et attitudes
- Attentes
- Cognition
- Émotions et leur régulation
- L’interprétation est un ensemble des processus cognitifs qui s’enclenchent pour interpréter les stimuli reçus et qui est entrelacé des processus émotionnels (aspects cognitifs et émotionnels).
- C’est influencé par nos expériences précédentes.
- Essayer de supprimer les pensées sur la douleur augmente en fait l’expérience de la douleur.
- C’est le processus d’interprétation qui fait que parfois, un simple stimulus est perçu comme une pression légère, ou une douleur sévère.
> Les croyances et attitudes
- Les croyances permettent une sorte d’interprétation automatique des stimuli.
- Les personnes ont certaines croyances à propos de comment fonctionne la douleur.
- Les croyances amènent un raccourcit du cerveau pour analyser toutes l’information entourant la douleur.
Cela amène une interprétation automatique du stimulus sans laisser de temps à la douleur de faire son chemin dans le cerveau pour une bonne interprétation.
- Les croyances et attitudes sont influencées par l’environnement social de sorte que la cause de la douleur ainsi que les actions à porter pour la diminuer reflètent une représentation sociale large.
> Les attentes
- Nos idées ou perceptions à propos de notre douleur sont reflétés dans nos attentes et peuvent voir un impact considérable sur notre expérience de la douleur.
- Habituellement nous avons des idées sur ce qui cause la douleur, comment la traiter et combien de temps elle va durer.
- Nos attentes dirigent notre coping.
- Ce qui prédispose à la chronicité : est-ce que nos attentes sont réalisables et réalisées?
- Si les attentes ne sont pas atteintes, cela peut générer des cognitions négatives et entraîner des comportements qui ne sont pas particulièrement aidant.
> La cognition
La cognition implique les façons dont on pense à la douleur.
- Processus normal, mais qui, chez certains patients, peut faire en sorte qu’ils créent des modèles cognitifs qui dénaturent des évènements réels ou futurs probables. Le patient peut tomber dans un piège cognitif où l’interprétation est alléchante et bien connectée avec l’état émotionnel, mais où il y a une erreur dans cette interprétation.
- Serait comme une lentille qui déforme la vision du monde et semble fonctionner comme notre réponse au stress.
- Ce qui va augmenter la douleur et les incapacités sont les schémas cognitifs représentant mal l’événement :
- L’interprétation et les croyances.
- Pensées catastrophiques.
- Les pensées et les croyances négatives.
- Les attentes.
L’état cognitif peut réduire la flexibilité dans la gestion de la douleur et des incapacités.
- Nous pouvons avoir des distorsions cognitives (erreur de schéma)
> Les émotions et leur régulation
- Les émotions influencent directement la motivation des comportements et facilitent des connexions neuronales.
- La douleur génère souvent des sentiments négatifs (peuvent influencer ensuite la douleur).
- Anxiété, peur (limité dans le temps), colère, culpabilité, frustration et dépression, ce sont toutes des réactions normales à la douleur.
- La régulation de ces émotions à un impact sur la douleur.
- Une des caractéristiques qui vient perturber la douleur est la détresse émotionnelle.
- L’affect négatif est lié à un mauvais pronostic et à de mauvais résultats de traitement.
- Dépression : facteur de risques pour le développement d’incapacité et diminution du taux de sérotonine et noradrénaline.
- À l’inverse, des émotions positives peuvent réduire la douleur.
Quelles sont les 3 croyances qui prédisposent à la chronicité?
Il y a 3 croyances qui prédisposent à la chronicité :
- Le repos est la meilleure médecine.
- Si ça fait mal c’est que c’est sérieux.
- Si quelque chose me fait mal, je dois arrêter de le faire.
Quels sont les moyens pour minimiser l’effet négatif des différents facteurs psychologiques?
- Utiliser de meilleures méthodes de dépistage et des interventions plus précoces afin d’améliorer la faisabilité et l’utilité des soins habituels de douleur chronique.
- Faire preuve d’empathie et de support, sans renforcer le comportement associé à la douleur.
- Inclure l’évaluation des symptômes relatifs à l’humeur dans la routine thérapeutique.
- Éviter les messages d’évitement de la douleur.
- Prendre en considération les croyances/attitudes individuelles face à la douleur dans l’évaluation et le traitement.
- Fournir des attentes/buts réalistes.
- Être attentif à l’expression de pensée catastrophique et offrir des alternatives de pensée moins exagérées.
- Réduire l’attention portée aux détails diagnostics, afin de ne pas renforcer les recherches futiles de traitements de la part du patient.
- Prendre en considération le support organisationnel, le stress lié à l’emploi et la communication du lieu de travail lors de la planification du retour au travail.
- Inclure des approches psychologiques aux méthodes conventionnelles de traitement.