TITRE 1 RISQUE D’EXPLOSION Flashcards
Le risque d’explosion est généré par la présence :
- d’un gaz combustible ou de vapeurs de liquides inflammables dont la concentration se situe dans leur
plage d’explosibilité1 - de poussières en suspension dans l’air
- de produits explosifs par nature
- d’un récipient ou d’une conduite sous pression
L’explosion peut être déclenchée par :
- une source externe (étincelle, flamme)
- un échauffement trop important (surpression)
- un refroidissement trop rapide (choc thermique)
- un choc mécanique
- un apport brusque de comburant
Dans tous les cas, l’intervention, qui est avant tout une mission de sauvegarde, consiste à :
- RECONNAÎTRE le risque
- PROTÉGER l’environnement
- SUPPRIMER le risque
RECONNAISSANCE DU RISQUE / Elle consiste à :
- dentifier la nature du produit générateur du risque (gaz, poussières, explosifs)
- déterminer la source du risque (origine de la fuite de gaz, du liquide répandu, etc.)
- délimiter la zone dans laquelle le risque s’étend, à l’intérieur et à l’extérieur de tous les locaux et
bâtiments concernés. Cette recherche se fait de manière concentrique, en partant de la source du risque - rechercher les causes externes de déclenchement possible de l’explosion (appareils électriques à
déclenchement automatique, contacteurs, sources de courant, de chaleur, de friction, etc.)
PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT / Elle consiste à :
- évaluer l’étendue des dommages et dégâts possibles en cas de survenance de l’explosion (dommages
humains et matériels) - établir un large périmètre de sécurité, dont les limites sont surveillées par des détecteurs multigaz en
fonction « balise » - mettre en place des moyens d’intervention proportionnés aux dommages évalués
- localiser les différents barrages possibles lorsqu’il s’agit de fuites de gaz ou de liquide
- s’il est décidé de procéder à une coupure de courant, la réaliser le plus loin possible de la zone dans
laquelle le risque a été délimité. Une telle décision est impérativement précédée par l’évacuation
TOTALE de la zone. D’une façon générale, si l’atmosphère explosible est considérée comme devant se
maintenir longtemps, il peut être préférable de prendre le risque de couper le courant. Si au contraire il
est possible de supprimer rapidement la cause, mieux vaut maintenir l’alimentation et ne pas prendre le
risque de perturber l’équilibre existant - éviter de faire subir à la situation des modifications brusques par des courants d’air involontaires, par la
manoeuvre d’appareils électriques, par la création d’étincelles lors de chocs ou de frictions en déplaçant
des objets, etc. Si des outils sont utilisés, il convient de faire particulièrement attention aux étincelles.
Les outils de sécurité « peu étincelants » peuvent être utilisés, sous réserve d’en respecter les conditions
d’emploi
SUPPRESSION DU RISQUE / 3. SUPPRESSION DU RISQUE
Elle consiste à :
- demander l’intervention des services publics (ErDF, GrDF, LCPP, CPCU, voirie, égouts…) et des
responsables de l’établissement - arrêter la fuite. Pour les gaz et les liquides, il suffit généralement de manoeuvrer le robinet de barrage.
Sinon, il convient (excepté le gaz de ville) de colmater ou d’obstruer la fuite, voire d’aplatir la conduite.
Dans le cas du gaz de ville, seuls les robinets de branchement peuvent être manoeuvrés par les sapeurspompiers.
En aucun cas il ne faudra essayer d’obstruer ou d’écraser une conduite de gaz de ville,
celle-ci pouvant être doublée par une conduite en polyéthylène susceptible de propager le gaz loin de la
fuite initiale. Au-delà (robinets de distribution), la manoeuvre est du ressort du GrDF, conformément au
BSP 350 - procéder à l’absorption du produit lorsqu’il s’est répandu en faible quantité et en dégageant des vapeurs
explosibles. Sinon, recouvrir la nappe d’un tapis de mousse pour éviter les évaporations - ventiler jusqu’à disparition complète du danger dans tous les locaux et immeubles concernés. Si la
ventilation est mécanique, l’opération ne doit être entreprise qu’après la suppression de toute cause de
déclenchement possible d’une explosion avec des moyens antidéflagrants, utilisés généralement en
aspiration afin de maîtriser les flux. Lorsque l’atmosphère initiale est non explosive car saturée en gaz
(au-delà de la LSE), la ventilation fera systématiquement repasser le mélange gazeux par la plage
d’explosibilité - dans tous les cas, il convient de se maintenir informé en permanence de l’évolution de la situation
Dans certains cas qui doivent rester très exceptionnels et après concertation entre le COS et le responsable
du Gaz de France sur place, il peut être nécessaire de procéder à l’extinction alors même que la fuite n’est
pas encore arrêtée
Pour ce faire, la conjonction des quatre facteurs suivants est nécessaire :
- urgence absolue (personne en danger, risque d’explosion, risque d’extension grave, etc.)
- impossibilité d’effectuer le barrage (ex : fuite sur le barrage lui-même) ou délais trop longs
- possibilité d’effectuer la neutralisation directement au niveau de la fuite
- absence de matière en ignition aux abords immédiats susceptible de provoquer une ré-inflammation
spontanée
Des bouteilles qui ont été soumises au rayonnement d’un incendie sont susceptibles d’exploser au-delà
d’une certaine température.
Dans ce cas, il faut :
- éviter toute action mécanique ou thermique brutale
- ne pas négliger le risque de « BLEVE » pour les bouteilles de GPL
- ne pas négliger le risque de combustion interne qui existe avec l’acétylène
Avant tout déplacement de la bouteille, le chef de détachement doit alors :
- en mesurer la température externe au moyen d’un thermomètre infrarouge (en dotation dans les VRCH)
ou bien au moyen d’une caméra thermique dotée d’une zone de mesure de point chaud
-la refroidir en jet diffusé d’attaque en maintenant le porte-lance hors d’atteinte, jusqu’à ce que la
température redescende en-dessous du seuil de rupture (acétylène : 65°C – CO2 et GPL : 100°C –
oxygène : 350°C) - dans le cas d’une bouteille d’acétylène, demander l’intervention du LCPP si la température externe a
dépassé celle du seuil de rupture
En présence d’engins suspects et plus strictement sur les engins et colis déposés, les mesures suivantes
sont à prendre :
- demander l’intervention de la police
- ne pas toucher, ne pas déplacer, ni provoquer de vibrations dans les environs immédiats de l’objet
même s’il a été initialement déplacé - prêter son concours à la police pour la réalisation d’un périmètre de sécurité initial de 100 m
- au minimum en zones dégagées, en l’absence de la police, prendre les premières mesures nécessaires à
la mise en place de ce périmètre - demander les moyens supplémentaires jugés nécessaires pour lutter contre les dommages que
provoquerait l’explosion