Thème 9 (manque les textes) Flashcards

1
Q

En quoi consiste la discrétion?

A

La discrétion est un concept fondamentalement lié à l’éthique, car la délibération éthique est l’une des prémisses qui orientent la discrétion.

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2
Q

Quelles sont les 2 raisons pour lesquelles la discrétion est un concept litigieux?

A
  1. Ce sont des décisions qui bouleversent la vie d’autrui
  2. Ce sont les actions discrétionnaires quotidiennes qui composent la «justice»
    - Les praticiens sont tous, un jour, obligés de faire des choix de nature discrétionnaire notamment pour assurer le bon fonctionnement de la justice pénale.
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3
Q

Qu’est-ce que sont les processus de filtrage?

A

Ce sont des processus décisionnels qui permettent de pousser quelqu’un en dedans ou en dehors de l’appareil de justice pénale. Le filtrage est essentiel en justice pénale, car il empêche l’appareil de se surcharger et de stagner.

La discrétion est particulièrement complexe dans ces processus.

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4
Q

De quoi est composée la justice pénale?

A

De multiples espaces informels à l’intérieur desquels peut avoir lieu des activités discriminatoires ou un renversement de certaines politiques pénales par un professionnel qui serait en désaccord avec elles.

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5
Q

Vrai ou faux. La discrétion est synonyme d’abus.

A

Faux, malgré la croyance populaire, la discrétion n’est pas nécessairement synonyme d’abus, elle peut générer des espaces positifs de liberté surtout si elle est encadrée par un raisonnement éthique.

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6
Q

Quelle est l’origine de la discrétion?

A

La discrétion est un concept qui s’est développé durant la période classique, la même période historique dans laquelle les notions de bien et de mal ont été intégrées dans le droit et où est née la notion d’éthique.

La discrétion se développa dans la rhétorique de Platon.

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7
Q

Comment est la discrétion depuis Platon (428-348 av. J.C.)?

A

Selon Platon (philosophe grecque), la discrétion équivaut à ce qui reste une fois que l’on a élucidé ce que devrait être la loi.

La discrétion est flou, très large et périphérique au droit écrit. En définissant la discrétion ainsi, Platon concède son inéluctabilité en droit et dans les pratiques de justices.
-Le caractère inéluctable de la discrétion justifie en partie qu’on si attarde dans le but de développer des manières éthiques de juger et d’utiliser la discrétion dans l’espoir de ne pas verser dans l’injustice.

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8
Q

Vrai ou faux. La discrétion est un concept ancien qui a toujours eu ce nom.

A

Faux, malgré le fait que la discrétion soit un concept ancien, elle n’a pas toujours été nommée comme ça, elle a longtemps porté des épithètes autres que «discrétion».

Au temps de la Cour du Roi, la discrétion était appelée «équité» alors que dans d’autres époques, elle était plutôt appelé «pardon royal» ou «clémence royale».

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9
Q

Qu’est-ce que les dirigeants de plusieurs pays possèdent encore aujourd’hui?

A

Ils possèdent toujours le pouvoir de gracier une personne et d’annuler sa peine ou de la commuer, ce qui veut dire de la convertir à une peine différente, mais estimée être équivalente, c’est le cas notamment des peines de mort qui peuvent être commuées en peine d’incarcération à perpétuité.

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10
Q

En quoi consiste le bénéfice du clergé?

A

C’est l’une des premières méthodes de pratique de la discrétion. Il s’agit d’une exemption absolue de certaines peines, comme la peine capitale que se sont accordés les ecclésiastiques pendant leur puissance sociale et la profonde ignorance des peuples.

C’est une forme de protection et d’immunité accordé aux membres du clergé qui ont longtemps été les seuls à savoir lire, donc les seuls à pratiquer la science. Cette discrétion leur permettait d’être punis moins sévèrement que le reste de la population.

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11
Q

En quoi consiste le «plaidoyer de l’utérus»?

A

C’est l’une des premières méthodes de pratique de la discrétion, selon cet argument, les acteurs de la justice pénale ont pu user de discrétion envers des femmes accusées de crimes, en plaidant l’absence de rationalité complète chez les femmes et leur rôle de reproductrice de la race humaine, pour justifier l’imposition de peines plus clémentes.

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12
Q

En quoi consiste l’annulation des inculpations?

A

C’est l’une des premières méthodes de pratique de la discrétion qui est toujours utilisée de nos jours en droit anglo-saxon notamment.

Il s’agit de supprimer les accusations dont fait l’objet une personne judiciarisée soit sur une formalité de langage ou une erreur commise dans les procédures policières par exemple.

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13
Q

Est-ce que les études historiques et contemporaines qui se sont intéressées à l’usage de la discrétion par les acteurs de la justice pénale, contredisent l’image d’un système absolue, austère et inflexible?

A

Oui, elles suggèrent qu’au-delà de la mise en scène entendu de la justice pénale, son fonctionnement quotidien est plutôt constitué d’une interconnexion entre plusieurs espaces de pratique dans lesquels des décisions profondément discrétionnaires sont effectués.

Il existe une certaine flexibilité dans les pratiques quotidiennes de la justice pénale ainsi qu’une certaine ambiguïté ou discrétion dans la manière de comprendre et d’appliquer les lois.

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14
Q

Qu’est-ce que les espaces de pratique dans lesquels des décisions profondément discrétionnaires sont effectués englobent?

A

Ces espaces s’étendent à l’entièreté du processus pénal, ils englobent tous les pivots décisionnels, toutes les procédures formelles et toutes les méthodes de travail des professionnels.

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15
Q

Puisqu’il y a une interconnexion entre les espaces de pratique, comment circule la discrétion?

A

La discrétion circule aller-retour, de manière continuelle dans toutes les parties de toutes les agences de la justice pénale incluant les agences de contrôle qui sont périphériques à la justice pénale peu importe le degré de précision des lois, des théories ou des politiques pénales.

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16
Q

Quelle est la définition générale de la discrétion qui s’applique à toutes les sphères de la vie sociale et qui n’est pas propre à la justice pénale?

A

La discrétion générale est la liberté ou le pouvoir de décider en fonction de son propre jugement.

  • Les jugements peuvent être de nature morale ou être le résultat d’un raisonnement éthique, donc dans l’usage de la discrétion, il y a toujours un risque de glisser dans le jugement moral et de l’éloigner du jugement éthique.
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17
Q

Quelle est la définition spécifique à la pratique de la discrétion en justice pénale?

A

La discrétion est la liberté, le pouvoir, l’autorité ou la marge de manœuvre d’un officiel (organisme ou individu) de décider, de discerner ou de déterminer de porter un jugement, de faire un choix ou de prendre une décision relativement à un plan d’action alternatif de la justice pénale ou tout simplement de ne pas agir (inaction).

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18
Q

Vrai ou faux. L’espace discrétionnaire est exorbitant.

A

Faux, malgré le fait que la discrétion se pratique dans une variété de pivots, d’agences et de procédures en justice pénale, l’espace discrétionnaire n’est toutefois pas très grand.

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19
Q

Quelles sont les deux contingences qui balisent la discrétion et qui sont d’une importance capitale?

A
  1. Les règles formelles
    - La présence de règles formelles, comme les lois marquent les contours et les limites de la discrétion, ce qui fait qu’elle ne peut jamais tomber dans l’illégalité.
  2. Les contraintes sociales, économiques, politiques, etc.
    - Exemple : Un professionnel veut loger son client dans une maison d’hébergement surveillé au lieu d’un centre sans supervision, mais qu’il est déjà plein par manque de financement, cette contrainte économique limitera la discrétion dont pourra faire usage ce professionnel à l’égard de son client.
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20
Q

Quels sont les 4 grands types de variables qui influencent et modulent l’usage de la discrétion?

A
  1. Variables liées au processus pénal
  2. Variables liées à l’environnement et à la culture
  3. Variables liées au contexte
  4. Variables liées à des «considérations illicites»
21
Q

En quoi consistent les variables liées au processus pénal?

A

Le processus de justice pénale offre plusieurs occasions de déjudiciarisation des affaires à l’extérieur de l’appareil formel.

La déjudiciarisation : comprend l’ensemble des activités et des programmes qui offrent une solution de rechange à la poursuite judiciaire. Elle permet de ne pas faire entrer une personne dans le processus judiciaire, d’éviter qu’elle ne s’enfonce plus ou de la faire sortir de l’appareil pénal. Elle comprend l’ensemble des tentatives qui canalisent les personnes criminalisées en dehors de l’appareil pénal.

22
Q

En ce qui concerne les variables liées au processus pénal, quel est le principe sous-jacent à la mise en place de la déjudiciarisation?

A

C’est le principe selon lequel la justice pénale cause plus de torts que de biens notamment en raison du stigmate pénale qui accompagne les personnes criminalisées tout au long de leur vie.

23
Q

En ce qui concerne les variables liées au processus pénal, quels sont les types de déjudiciarisation? (2)

A
  • Les occasions formelles : sont inscrites directement dans les lois.
  • Les occasions informelles : elles ne sont pas inscrites ou mandatées dans la loi. Elles se rencontrent dans les interstices de la justice pénale, qui sont des petits espaces moins visibles, moins balisés qui relient les principales parties de la justice pénale.
24
Q

Donnez un exemple d’occasions formelles.

A

Dans la loi sur le système de justice pénale pour les adolescents, les modes d’évitement ou de déviation de la voie judiciaire sont juridiquement prévue, il s’agit dans ces cas d’une flexibilité mandatée.

25
Q

Donnez des exemples d’occasions informelles.

A
  • La diversion policière : Il peut s’agir d’une occasion que le policier choisira de réprimander ou de mettre en garde la personne au lieu de l’assigner à comparaitre.
  • Négociation de plaidoyer : échanges dans le cadre desquelles un plaidoyer de culpabilité est enregistré en échange ex: d’une absolution inconditionnelle, ce qui est une sanction qui déclare la personne coupable, mais ne la condamne pas.
    •La négociation évite un procès long et coûteux.
    •L’absolution favorise la réinsertion sociale de la personne criminalisée.
  • Négociations discrétionnaires chez les agents correctionnels : les lois et règles sont des ressources utilisées ou pas dans les négociations discrétionnaires entre agents correctionnels et prisonniers. En prison, le but est surtout d’atteindre et maintenir l’ordre plutôt que l’application stricte des lois et règles.
26
Q

En ce qui concerne les variables liées à l’environnement et à la culture, quelles sont les 2 manières distinctes de comprendre ces concepts?

A

Sociétal
- De manière sociétale, comme représentant l’ensemble du système socio-politique d’un pays. Ainsi nous dirions que le Québec se caractérise par un environnement politique et une culture qui lui sont propres.

Local

  • De manière locale, communautaire, nous dirions que les communautés entretiennent des visions différentielles et hétérogènes du crime et du traitement approprié des personnes criminalisées
  • L’environnement et la culture d’une communauté peuvent être une influence puissante sur l’appareil pénal, la communauté peut avoir un réel pouvoir sur l’usage de la discrétion.
27
Q

En ce qui concerne les variables liées à l’environnement et à la culture, donnez des exemples de variables communautaire (culture). (3)

A
  • L’emplacement de prisons ou maisons de transition dans la communauté : Un organisme peut choisir, de manière discrétionnaire, un site avantageux, mais si la communauté locale s’y oppose, ça peut la forcer à bâtir sa maison de transition dans un site moins avantageux pour sa clientèle qui subirait les contre coups de l’influence communautaire.
  • Pratiques de renvoi pénal par communautés : certaines, particulièrement les communautés ethnoculturelles et autochtones sont moins enclines à rapporter les crimes à la police, ce qui affecte les taux de dénonciation et la pratique locale de la justice.
  • La culture politique locale peut affecter les «styles» de police : Suite à l’implantation d’un site d’injection supervisée, la police locale a dû modifier son style de patrouille en conformité avec les exigences des autorités municipale. Elle a dû cesser d’arrêter les consommateurs de drogues pour les amener plutôt au site d’injection supervisé. Aujourd’hui, l’attitude de la police dans ce quartier est toujours différente des autres quartiers.
28
Q

Quelles sont les 3 catégories de variables liées au contexte de travail qui peuvent influencer l’usage de la discrétion?

A
  1. Facteurs organisationnels : ils comprennent les règles de fonctionnement propres à chaque agence qui affectent la manière dont les acteurs pratique la discrétion.
    - Indicateurs de performance
    - Système de promotion
  2. Facteurs occupationnels: spécifiques à chaque profession.
    - Les philosophies de travail sont distinctes selon les groupes de professionnels et influencent l’usage de discrétion.
  3. Facteurs situationnels : spécifiques à chaque situation d’intervention.
29
Q

Vrai ou faux. Les facteurs organisationnels et occupationnels sont aussi importants que les lois pour guider les actions des professionnels de la justice pénale.

A

Vrai.

30
Q

En quoi consiste les variables liées aux «considérations illicites»?

A

En justice pénale, les professionnels ne peuvent fonder leurs décisions sur des normes arbitraires, ils doivent appliquer les règles et lois de façon équitable, objective et impartiale, ce qui exclu la possibilité (en théorie) de fonder des décisions sur des caractéristiques propres aux individus. Par contre, il y a quand même des décisions fondées sur ce genre de caractéristiques prisent en justice pénale.

  • «Considération illicites» : Caractéristiques propres aux individus.
31
Q

Donnez des exemples qui illustrent certaines manières dont les considérations illicites peuvent jouer dans l’usage de la discrétion en justice pénale. (3)

A

Police = il y a des caractéristiques personnelles qui influencent l’interpellation et la fouille.
- Les origines ethnoculturelles, certains types d’habillement et des modèles de voitures particuliers augmentent les chances d’être interpelé par la police.

Tribunaux = comportements genrés = peines genrées
- Certains comportements ou habillements jugés inappropriés peuvent influencer les décisions des magistrats.

Prison = surreprésentation des Autochtones en isolement.
- Les autochtones sont surreprésentées dans les unités d’isolement et les femmes autochtones sont plus surreprésentées que les hommes autochtones dans les unités d’isolement.

32
Q

Quelle est la différence entre l’éthique et l’usage de la discrétion en justice pénale ?

A

La délibération éthique est en réalité une pratique qui devrait sous-tendre l’usage de la discrétion. C’est à partir d’une délibération éthique qu’un professionnel de la justice pénale devrait idéalement décider 1) d’utiliser ou non son pouvoir discrétionnaire, c’est qui est son autorité ou marge manœuvre qui lui permet de prendre une décision relativement à un plan d’action alternatif et 2) de le faire pour des raisons non sexistes, racistes, classistes,
homophobiques, etc.

33
Q

En quoi consiste la discrimination?

A

La discrimination peut s’avérer autant positive que négative. Parfois, discriminer peut refléter le bon jugement du professionnel. Certaines décisions discriminatoires peuvent être positive.
- Ex: La politique de discrimination positive envers les femmes de Jean Charest.

En justice pénale, la discrimination est souvent employée de manière négative. Dans l’appareil pénal, elle réfère au traitement défavorable basé sur le genre, classe sociale, langue, origine ethnoculturelle, etc.
- Forme de discrimination basée sur la présomption selon laquelle certains groupes sociaux sont inférieurs ou particulièrement difficiles.

34
Q

Les études de la justice pénale suggèrent que dans son acception dévalorisante, la discrimination peut survenir dans certaines situations particulières. Quelles sont-elles? (4)

A
  1. Les situations où les lois sont permissives
  2. Les lignes directrices à l’égard du processus de prise de décisions sont absentes
  3. Une formation éthique déficiente : dans ce type de situation, les jugements, les décisions et les actions des acteurs peuvent être plus basés sur la moralité, donc sur les émotions, valeurs et instincts ce qui peut entraîner un glissement vers la discrimination.
  4. La discrétion individuelle est grande : plus l’espace discrétionnaire est grand, plus la possibilité d’une décision discriminatoire est grande.
35
Q

Quelle est la conclusion sur la discrétion et la discrimination?

A

Il est possible d’utiliser la discrétion sans tomber dans la discrimination, mais l’inverse n’est pas vrai. Une décision discriminatoire est nécessairement discrétionnaire.

36
Q

Quelles sont les 2 définitions de la disparité en justice pénale?

A
  1. Peines différentes pour infractions similaires :
    - Elle est associée à la détermination de la peine, en pratique, il s’agit de donner des peines différentes pour des crimes considérablement similaires.
  2. Traitement inégal entre les contrevenants et les victimes :
    - D’un côté, les contrevenants attirent plus d’attention alors que de l’autre, les victimes tendent à en attirer moins.

-Bien que les 2 définitions soient différentes et quelles illustrent un phénomène différent de la disparité, chacune d’entre-elle est le contre coup d’une décision discrétionnaire.

37
Q

Comment se nomme la conception selon laquelle la «justice» est un concept abstrait qui suppose que pour parvenir à une véritable justice, on doit forcément traiter les cas semblables de manière semblable, et ce, peu importe l’issue?

A

C’est la «justice procédurale» selon laquelle les règles et les lois doivent être appliquées d’une manière impartiale, rigide et inflexible, et ce, peu importe les caractéristiques de la personne accusé du crime et peu importe que l’issu de la détermination de la peine soit humaine et éthique.

38
Q

En quoi consiste la «justice substantive»?

A

Elle consiste à percevoir toutes les politiques et procédures ayant pour effet de punir ou de contrôler une plus grande proportion d’un groupe social de façon injuste. Selon cette conception, il faut voir au-delà de la procédure pure.

Pour être réellement juste et équitable, il faut que les lois, politiques et leur application soient ajustées au positionnement social particulier de la personne accusée pour essayer de parvenir à une issue plus égalitaire.
- Exemple: la surreprésentation des autochtones dans les prisons causé par le fait que le système de justice ne prend pas en considération les facteurs historiques et systémiques.

39
Q

En quoi la discrétion peut-elle être négative et positive?

A

La discrétion peut être négative si elle conduit à des décisions arbitraires ou injustifiées, comme dans le cas de la discrimination ou à des oppositions comme dans le cas de la disparité non fondée sur un souci d’équité.

La discrétion peut être positive si elle offre des mécanismes de compassion.

40
Q

Que doit faire la discrétion pour être positive?

A

Elle doit prodiguer de la compassion, conserver une sensibilité à la dignité inhérente de l’être humain et offrir des mécanismes de clémence. Articulée et balisée d’une manière positive, la discrétion est essentielle dans le maintien d’une justice juste et équitable.

41
Q

Comment faire pour que la discrétion positive soit équitable?

A

Il faut toujours en faire une évaluation minutieuse à l’aide d’un raisonnement éthique, car l’expression d’une compassion envers une personne peut se révéler être une discrimination négative à l’égard d’une autre personne.

42
Q

Il convient de toujours se rappeler que toutes les décisions en justice pénale se prennent dans une culture bien particulière et unique à la justice pénale, soit une culture de prudence et une culture de blâme. En quoi consistent ces cultures?

A
  • La culture de prudence : univers socioprofessionnel qui incite les professionnels de la JP à prêcher par excès de prudence en toutes circonstances et donc, à éviter de prendre trop de risques et à agir avec un haut degré de précaution et de vigilance.
  • La culture de blâme : univers socioprofessionnel qui incite les professionnels de la JP à porter des jugements défavorables envers les personnes criminalisées et à les accabler de sanctions disciplinaires. Elle relève de la nature même de la JP canadienne.
43
Q

Quelle est la pertinence du texte de Ballucci?

Ballucci, Dale (2008) « Risk in Action. The Practical Effects of the Youth Management Assessment », Social & Legal Studies, vol. 17(2): pp. 175-197.

A

Dale Ballucci présente, dans cet article, les résultats d’une recherche portant sur le fossé prononcé pouvant exister entre les discours sur le “risque” et la pratique quotidienne des intervenants et ce, en raison de leur utilisation de pouvoirs discrétionnaires.

44
Q

Quelle est la pertinence du texte de Liebling?

Liebling, Alison (2000) « Prison officers, policing and the use of discretion », Theoretical Criminology, vol. 4(3): pp. 333-357.

A

Le texte d’Alison Liebling est une bel exemple de l’utilisation positive de la discrétion, celui des agents correctionnels dans les prisons. Cet article permet d’éviter le piège qui suppose, à tort, que l’usage de la discrétion est nécessairement négatif et conduit à de la discrimination, de l’abus, etc.

45
Q

Donnez un exemple de situation où les lois sont permissives et peuvent causer de la discrimination.

A

Si la Charte ne garantissait pas une protection constitutionnelle contre la discrimination, la discrétion exercée par les employés de la justice pénale occuperait plus d’espace, ce qui pourrait augmenter le risque de glissement vers une décision discriminatoire.

46
Q

Donnez un exemple de situation où les lignes directrices à l’égard du processus de prise de décision sont absentes et peuvent causer de la discrimination.

A

Les jeunes arrivent au centre de détention sans leur dossier, donc les conseillés doivent trouver des moyens de récolter des informations sur eux pour compléter (en 72h) les questionnaires actuariels d’évaluation de risque. Ils doivent donc se fier à leur expérience et c’est en l’absence de telles lignes directrices que la discrimination risque d’émerger.

47
Q

Quels sont les éléments importants de la politique relative à l’IEP (Incentives and Earned Privileges) mise en place en Angleterre et aux pays de Galles, dans texte de Liebling «Prison officers»?

Liebling, Alison (2000) « Prison officers, policing and the use of discretion », Theoretical Criminology, vol. 4(3): pp. 333-357.

A

La politique discrétionnaire relative à l’IEP instaurée en 1995, cherchait à faire en sorte que les détenus obtiennent des privilèges en étant responsables, en travaillant et en participant à toutes autres activités constructives.

Les 5 méthodes à suivre pour distribuer les privilèges de manière discrétionnaire:

  1. Les détenus obtiennent généralement des privilèges s’ils ont un bon comportement et sont performants, mais ils peuvent aussi être retirés si les détenus ne respectent pas des normes acceptables.
  2. Encourager les détenus à adopter un comportement responsable
  3. Encourager les prisonniers à travailler dur et à mener toutes autres activités constructives
  4. Encourager les détenus condamnés à progresser dans le système pénitentiaire
  5. Créer un environnement plus discipliné, mieux contrôlé et plus sûr pour les prisonniers et le personnel.

Le IEP donne plus de pouvoir et de discrétion au personnel pénitentiaire de déterminer les nouveaux niveaux de privilèges. Les agents de prison devaient formuler des jugements sur le comportement du détenu, qui constituent à leur tour le fondement d’une décision prise pour déterminer le niveau de privilège auquel il a droit.

48
Q

Qu’est-ce qui est présenté dans la section «Discrétion, politique et maintien de la paix en prison», dans texte de Liebling «Prison officers»?

Liebling, Alison (2000) « Prison officers, policing and the use of discretion », Theoretical Criminology, vol. 4(3): pp. 333-357.

A

Les auteurs ont tirés 2 conclusions importantes sur la manière dont les gardiens de prison font leur travail.

  1. Ils utilisent beaucoup la discrétion
  2. Ils négligent d’une certaine façon l’aspect de leur travail qui concerne le maintien de la paix. Cette négligence est considérablement liée à l’utilisation de la discrétion.

Au sujet de la discrétion, les gardiens de prison ont plus tendance à renforcer leur autorité que le respect des règles. Ils doivent user de discrétion pour identifier les situations qui ne peuvent pas être réglées par des règles générales.

Les relations entre gardiens et prisonniers sont importantes, car les décisions quotidiennes sont prises en fonction du «bon sens» (common sens).
- Exemple de décision du «bon sens» qui montre un sous-renforcement des règles pour atteindre le résultat escompté, mais aussi pour préserver la relation: un détenu avait fait une remarque raciste concernant un autre détenu et le gardien a usé de discrétion et en a conclu qu’il n’était pas nécessaire de l’inscrire à son dossier, qu’une simple conversation avec lui serait peut-être suffisante. C’est ce qu’il a fait et ça c’est avéré efficace et la relation a été préservée tout en maintenant son autorité.

Par le maniement des relations, le gardien s’assure de la conformité et du maintien de l’ordre. Il intervient auprès des détenus de façon plus légitime, donc il ne suit pas les règles à la lettre. Il préfère utiliser ses connaissances qu’il possède sur le prisonnier et son jugement pour arriver à de vrais résultats. En ce sens, en prison, les règles et les relations sont utilisées comme des ressources que les gardiens utilisent selon leur jugement, et ce, pour atteindre l’ordre plus que pour faire appliquer la loi.