Syndicalisme cours 2 Flashcards
Dans le cas des États-Unis, on ne saurait parler de l’opposition patronale aux syndicats comme d’une nouveauté. Qu’est-ce qui a changé au cours des quarante dernières années dans la forme et les avenues que prend cette opposition historique ?
d’une part, l’ampleur de l’opposition depuis une quarantaine d’années, d’autre part, le recours systématique à des firmes d’experts pour contrer les syndicats et enfin, le rôle de l’organisme fédéral du National Labor Relations Board créé à l’époque du New Deal pour protéger les syndicats et qui aujourd’hui contribue à les affaiblir.
Bref, l’innovation consiste à détourner le légalisme afin de défier les lois concernant l’activité syndicale.
- En schématisant quelque peu, il est possible de distinguer trois méthodes utilisées par le patronat pour éviter qu’un syndicat ne s’implante dans un établissement ou pour faire en sorte de la désyndicaliser. Décrivez respectivement la « méthode dure », la « méthode paternaliste » et la « méthode scientifique ».
1- la méthode dure : consiste à violer le droit du travail et à utiliser des méthodes de rétorsions à l’encontre des salariés soupçonnés d’activisme syndical
2- la méthode paternaliste : consiste à engager un dialogue direct avec les salariés et à augmenter leurs salaires, mais rarement leurs avantages sociaux afin de rendre inutile tout médiation syndicale
3- la méthode syndicale : consiste à utiliser les services de consultants/techniciens spécialisés dans l’évitement syndical (union avoidance), ou lutte antisyndicale, les maueux union busteurs ou briseurs de grèves, afin de préserver un union free environment, un milieu aseptisé et libéré de tout syndicat.
Quels a été l’impact de la pléthore d’actions des « casseurs de syndicats » sur les élections d’accréditation et sur l’activité de grève aux États-Unis ?
le nombre d’élécetions d’accréditation, non seulement tenues mais aussi remportées par les syndicats, a diminué de façons drastiques aux USA par rapport aux années 1960 et 1970 et 42% des plaintes déposées devant le NLRB en 2006 concernaient des pratiques déloyales des employeurs vis-à-vis de l’activité syndicale.
ensuite, ils ont engagé une politique de réduction massive des effectifs, remettant en cause la relation d’emploi stable et de long terme qui prévalait depuis la Seconde Guerre mondiale dans la plupart des grandes entreprises et on eu de plus en plus recours à des travailleurs précaires, en particulier ceux qui ne relèvent pas de la catégorie juridique d’employee comme les independent contractors, ce qui leur permet ainsi de contourner les obligations issues de la loi Wagner.
Enfin, ils ont rendu l’arme de la grève progressivement inopérante, en activant le droit issu de la loi TAFT-HARTLEY de remplacer de façon permanente les travailleurs grévistes par de nouvelles recrues non syndiquées, comme lors de la grève des aiguilleurs du ciel en 1981.
- Selon les études disponibles, des consultants seraient présents au côté de l’employeur dans 71 % à 87 % des campagnes d’implantation d’un syndicat au sein d’une entreprise. Lors de certaines campagnes de recrutement ces acteurs semblent toutefois absents car c’est avant tout le premier échelon de l’encadrement (first level supervisors) qui mène quotidiennement l’opposition de l’employeur à l’effort de syndicalisation. Quel rôle la plupart des manuels d’évitement du syndicalisme donnent-ils à ce premier échelon de l’encadrement ? En quoi consiste le travail des consultants en ce qui concerne ces supervisors ?
ce sont eux qui entretiennent des contacts quotidiens avec les salariés (remaining union-free). ils sont la pièce maîtresse garantissant l,échec des campagnes de recrutement syndical. l’essentiel du travail des consultants est donc de former les supervisors, généralement au moment de la campagne de syndicalisation.
Les campagnes d’implantation d’un syndicat aux États-Unis sont orchestrées des deux côtés par des professionnels extérieurs à l’entreprise : les consultants et les recruteurs syndicaux. Décrivez ce en quoi consiste essentiellement leur travail respectif.
les consultants : cherchent à remédier aux différends qui existent entre les salariés et l’encadrement et parfois proposer à l’entreprise d’offrir des augmentations de salaire ponctuelles ou de modifier l’organisation du travail.
les recruteurs : construire et de protéger des soutiens au syndicat en déjouant la campagne antisyndicale
Au travers d’un ensemble de techniques ou de stratégies, les recruteurs syndicaux cherchent des moyens de susciter certains comportements tant chez les salariés qu’ils souhaitent recruter que du côté de l’encadrement. Décrivez deux de ces techniques ou stratégies.
- provoquer les infractions de l’employeur : entre stratégie juridique et mesure de la vigueur de la campagne
- faire pression publiquement sur l’entreprise pour accéder aux salariés : les corporate campaigns.
Plusieurs faits illustrent le déclin de l’influence des syndicats américains. Énumérez-en trois illustrations distinctes.
- la baisse continue des effectifs membres ou représentés par un syndicat depuis le milieu des années 1950 de même que la chute du nombre de grèves
- l’industrie manufacturière, secteur traditionnellement syndiqué ne cesse de perdre des emplois au profit du tertiaire, dont les salariés sont en général peu syndiqués a l’exception de quelques secteurs comme les transports ou les communications.
- les résultats de la négociation collective, de moins en moins favorables aux syndicats et qui profitent èa un nombre de plus en plus restreint de travailleurs.
Énumérez des facteurs qui expliquent les évolutions différentes des effectifs syndicaux entre secteurs privé et public.
- la dynamique différenciée de l’emploi au sein des deux secteurs
- leur degré contrasté d’exposition a la concurrence
- le rôle plus ou moins étendu joué par le syndicat
- les contraintes de compétitivité quasiment nulles dans le public et fortes dans le privé.
Quels phénomènes incarnent la perte d’efficacité de la négociation collective aux États-Unis depuis 1979 ?
le système de négociation collective présente aux USA un caractère fortement décentralisés. ce sont les accords d’entreprise qui prévalent (single employeur), les employeurs n’étant pas organisés au niveau interprofessionnel et négociant peu au niveau de la branche (multi employer), sauf dans les secteurs fortement concurrentiels ou prédomnie une multitude de petites entreprises.
Le nombre d’arrêts de travail et de grévistes impliqués à l’occasion du renouvellement des conventions collectives d’entreprise a diminué de façon importante, autre indicateur du déclin du pouvoir syndical aux États-Unis. Les quelques cas de regains de conflictualité dans le secteur privé ne sauraient en la matière masquer une double réalité. Quelle est-elle ?
1- les grèves les plus importantes ont eu lieu principalement dans les secteurs les plus fortement syndiqués (télécommunications, transport et automobile), ce qui montre que la syndicalisation au sein d’une entreprise conditionne très directement la capacité de faire grève aux USA.
2- ce sont des grèves défensives qui débouchent moins sur de véritables avancées que sur le maintient des acquis contractuels en termes de sécurité des emploi et des avantages sociaux.
Aux yeux de certains, les caractéristiques des services font que les travailleurs sont confrontés à des difficultés particulières. Décrivez certains obstacles particuliers que rencontre la syndicalisation dans les services privés ?
- Les travailleurs des services ne sont pas souvent concentrés sur leur lieu de travail comme dans l’industrie.
- Dans certains secteurs comme la santé, des syndicats multiples sont en concurrence
- L’introduction de nouvelles technologies dans les emplois de bureau et bancaires a eu des effets contrastés : elles ont créé des emplois plus qualifiés mais en ont déqualifié d’autres, rendant plus vulnérables ceux et celles qui les occupent.
Malgré les obstacles particuliers qu’y rencontre la syndicalisation de grands espoirs ont été mis dans les travailleurs des services privés. Deux groupes étaient particulièrement porteurs d’espoirs : les immigrés et les femmes. Citez deux exemples de campagne de syndicalisation ayant impliqués ces deux groupes aux États-Unis dans les années 1990.
1- La lutte du personnel de nettoyage et d’entretien de Los Angeles. Lancée par le syndicat des employés de service SEIU (Service employees international union) en 1985, Justice for Janitors fit de la cause des janitors un mouvement pour les droits civiques et une croisade culturelle.
2- Campagne de sydicalisation des Hotel and restaurant employees pour obtenir la reconnaissance du syndicat HERE.
Pour syndicaliser de nouveaux groupes, il faut élaborer de nouveaux modes d’organisation. Décrivez deux types ou stratégies d’organisation ayant fait surface au cours des trente dernières années.
1- Workers centers : qui alors même que l’AFL-CIO ne manifestait aucune volonté de syndicaliser les travailleurs immigrés non qualifiés, surgirent dans une multitude de ‘’communautés’’
2- Mouvement ‘’jobs with justice’’, impulsé par des syndicalistes, rejoints par des groupes communautaires, féministes, des écologistes et des organisations de consommateurs