Sujet - La gouvernance mondiale peut-elle mettre en ordre la planète ? Flashcards
“Devons-nous nous préparer à vivre une époque où des forces échappant au contrôle de toute espèce d’ordre détermineront l’avenir ? “
Henry KISSINGER, World Order (2014).
- -> Conseiller sécurité US (1969-75), puis Secrétaire d’Etat (1973-79) et prix Nobel de la Paix (1973)
- -> Dans World Order, Kissinger explique quatre systèmes d’ordre mondial historique : la paix westphalienne née de l’Europe du XVIIe siècle, la philosophie de l’imperium central de la Chine, la suprématie religieuse de l’Islam politique et l’idéalisme démocratique des États-Unis. Kissinger vise à offrir une fenêtre sur le cadre actuel de l’ordre international, en difficulté.
“L’ordre international est bousculé de manière inédite (…) dans tous les domaines, avec une magnitude profondément historique.”
« Le système multilatéral est la cible d’attaques sans précédents. »
Discours du Président de la République et du ministre MEAE, Conférence des ambassadeurs (27 août 2019).
–> 27e édition de la Conférence des ambassadeurs et des ambassadrices, qui s’est tenue dans la foulée du G7 de Biarritz (“Lutte contre les inégalités”), et avait pour thème : « Relever les défis mondiaux : responsabilités françaises et européennes ».
« La gouvernance couvre l’ensemble des actions par lesquelles individus et institutions, tant privées que publiques, gèrent leurs affaires communes. C’est un processus continu par lequel les intérêts en présence, les conflits qui en résultent sont harmonisés, donnant naissance à des coopérations. Ce processus repose aussi bien sur des institutions établies, des régimes juridiquement contraignants que sur des arrangements informels… »
Définition de “gouvernance globale” issue du rapport Our global neighborhood, de la Commission sur la gouvernance globale (1995).
« La gouvernance mondiale est d’abord une fonction, répondant au besoin d’adapter la gestion de la scène internationale aux données nouvelles issues de la mondialisation. »
Bertrand BADIE et Michel FOUCHER, Vers un monde néo-national ? (2017).
- -> Enseignant-chercheur en relations internationales et géographe
- -> Pour Bertrand Badie, au néo-nationalisme qui a provoqué la décolonisation s’ajoute maintenant un deuxième moment néo-nationaliste né d’un réflexe de peur face à la mondialisation. Michel Foucher, qui préfère le terme néo-national, estime qu’il y a deux formes distinctes de protestation face à ce phénomène : l’une, qualifiée de « dénaturée » qui « repose davantage sur l’affirmation collective d’un peuple que sur sa prétention à exercer des droits politiques » ; l’autre « déprogrammée » qui remet en cause les clivages politiques traditionnels, et « s’incarne aussi bien dans des programmes libéraux que dans des manifestes socialistes ». Quel que soit le terme utilisé, les auteurs sont d’accord pour considérer qu’il est porteur de xénophobie et de racisme.
Exemples de structures de gouvernance (XIXème - XXème siècles)
- Union Télégraphique Internationale (1865)
- Union Postale Universelle (1878)
- SDN et Organisation Internationale du Travail (1919)
- ONU (1945)
- OCDE (1961)
- G7 / G8 (1975)
- G20 (1999)
« Ce système de « concert » est marqué dès l’origine par deux taches de naissance qui ne se sont jamais effacées, deux déficiences fondamentales qui sont l’expression de son conservatisme foncier. La première tient à l’exclusion, voire l’ignorance, des sociétés. (…) La seconde déficience est liée à la nature même de la gouvernance oligarchique : par définition, elle crée des exclus. »
Bertrand BADIE, Nous ne sommes plus seuls au monde (2016).
Congrès de Vienne (1815) et “concert européen”
Période post-Révolution FR –> L’ordre monarchique se voit doté d’un nouveau régime républicain.
1) Une réaffirmation des valeurs monarchiques. La G-B, la Prusse, l’Autriche et la Russie vont instituer un nouvel ordre, sous la forme d’une restauration de l’ordre ancien, où une possible réintégration de la FR a été envisagée si elle redevenait monarchique. Il s’agit d’une conférence multilatérale mais non institutionnalisée.
2) Le principe de cogestion des peuples. Le Concert vise à la prospérité des peuples. Il s’agit donc d’un dispositif pour maintenir les valeurs monarchiques. Qques grandes puissances s’accaparant le mode de régulation du système.
Traité de Westphalie (1648)
1) Osnabrück le 6 août 1648 entre l’empereur d’Allemagne, la Suède et les puissances occidentales.
2) Münster le 8 septembre 1648 entre l’empereur et la France.
- -> Puis le 24 octobre 1648 sont publiés les traités négociés dans les semaines précédentes en Westphalie (province occidentale de l’Allemagne).
Ces traités mettent fin à l’interminable guerre de Trente Ans qui a saigné à blanc l’Allemagne. Ils se soldent par l’émiettement politique de celle-ci. Les deux grands vainqueurs du conflit sont la Suède, devenue la principale puissance de la mer Baltique, et la France, son alliée, désormais sans rivale en Europe occidentale.
La conférence réunie en Westphalie à la fin de l’été 1648 a un caractère inédit sinon révolutionnaire. C’est en effet la première fois que se retrouvent autour d’une table de négociation les grands États d’Europe. Et c’est la première fois aussi que sont définies les relations entre les États dans le respect de la souveraineté de chacun.
Traité de non-prolifération nucléaire (TNP, 1968)
Traité international conclu en 1968 et signé par un grand nombre de pays :
- 191 Etats signataires
- 4 Etats non-signataires : Inde, Israël, Pakistan et Soudan du Sud
- 1 Etat s’est rétracté : Corée du Nord (2003)
- 9 Etats ont interrompu un programme de dvlpmt
Il vise à réduire le risque que l’arme nucléaire se répande à travers le monde, et son application est garantie par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
Article VI : clause relative au désarmement.
« Le système multilatéral hérité́ du siècle passé est remis en cause par des acteurs majeurs et des puissances autoritaires qui parfois fascinent de plus en plus. »
Discours du Président de la République, Conférence des ambassadeurs (27 août 2018).
“diplomatie de club”
Il s’agit d’abord du G6 (1975) puis du G7 sur inspiration de VGE. Au départ, réunion de puissances industrialisées (FR-ALL-USA-GB- ITA-JAP). De plus, transformation du taux de change fixe en taux de change flottant dans les années 1980.
Absence de cadre institutionnel : diplomatie de conférence entre puissances dominantes sur le plan économique. Elle regroupe également 95% des richesses mondiales.
Trois caractéristiques :
1) un cadre informel,
2) la flexibilité de la décision (déclaration conjointes qui ne lient pas les décideurs qui y participent, « diplomatie publique » qui cherche à toucher les opinions),
3) sélectivité de la composition car tous les Etats n’y participent pas. Prestige associé au statut de membre. Donc perspective d’exclusion et sujet de désaccord.
