SSPP : Psychologie de la vision Flashcards
Définition de la perception
Mécanisme actif de prélèvement d’informations
Définition du percept
Le percept est une construction de l’esprit : un ensemble d’informations sélectionnées et structurées en fonction de l’expérience antérieure, des besoins et des intentions de l’individu impliqué activement dans une situation donnée.
La construction perceptive des représentations mentales des objets repose sur deux types d’opérations :
1) Opérations de sélection des informations provenant de l’extérieur et véhiculées par nos sens
2) Opérations d’organisation des informations sélectionnées afin d’aboutir à une représentation de l’objet qui permette de lui donner une signification
Qu’est ce que le postulat de l’extraction invariant ?
Processus qui permet une représentation cohérente et organisée de notre environnement, par lequel on base notre perception sur des éléments invariants qui ont été perçues dans différentes conditions et qui peuvent donc servir de repères.
Qu’est-ce que la notion d’affordance ?
Capacité d’évaluer les conséquences que vont avoir nos actions. Grandement aidé par l’extraction d’invariants.
Stratégie d’exploration des stimuli, points de fixation prioritaires
1) De deux points inégalement éloignés du point de fixation initial, c’est le plus proche qui attire d’abord le regard (permet une économie de temps par rapport à la quantité de traitement)
2) De deux points situées sur un même axe vertical, le point le plus haut est prioritaire. Une hypothèse suppose que ça serait liée à la gravité (axe haut/bas)
Stratégie d’exploration :
quelles sont les zones informatives d’une figure ?
- Frontières
- Intersections de lignes
- Angles
Expérience sur les zones informatives et les stratégies innées
Salapatek (1968)
Des nouveaux nés de 2/3 jours fixent leur regard plus de temps sur les sommets que sur les côtés d’un triangle
Montre que certaines stratégies d’exploration visuelle sont innées
Expérience sur les stratégies acquises ou modifiées par l’apprentissage
Vurpillot (1974)
Des enfants de 4 à 9 ans comparent deux séries de dessins, présentées soit verticalement (côte à côte), soit horizontalement (l’une au-dessus de l’autre)
La stratégie optimale est de comparer chaque élément d’une série à l’élément homologue de l’autre série.
Les enfants les plus jeunes effectuent systématiquement des mouvements horizontaux, même pour une présentation horizontale.
La stratégie d’exploration horizontale est universelle chez les petits (peut-être innée). Elle se modifie ensuite pour laisser place à une stratégie apprise, plus adaptée aux besoins que doit effectuer le sujet.
Définition d’une illusion visuelle
Configuration ou figure dont la perception conduit l’observateur à une représentation erronée de la réalité, lorsque cette réalité est vérifiable par ailleurs
Elles démontrent que les représentations du Monde ne sont pas des copies de la réalité physique,
elles servent à démontrer l’existence d’une construction perceptive
Définition d’une illusion primaire
Illusion dont l’amplitude diminue avec l’âge
D’après Piaget, lié au phénomène de centration
Définition d’une illusion secondaire
Illusion dont l’amplitude augmente avec l’âge
D’après Piaget, lié au phénomène de décentration
Phénomène de centration
Les objets qui sont au centre de notre champ visuelle sont surestimés (notamment en taille)
Phénomène de décentration
Notre perception d’un objet intègre de multiples points de vue
Théorie du traitement de la profondeur
Illusion de Ponzo (illusion secondaire)
Elements inducteurs : deux droite verticales qui convergent, conventionnellement interprétés comme parallèles
Elements tests : deux segments parallèles horizontaux
Loi d’Emmert : 2 images rétiniennes de même taille sembleront de taille différente si les objets qu’elles représentent sont ou semblent être situés à des distances différentes (explication psycho-physique)
Théorie du traitement de la profondeur :
Notre cerveau est habitué à traiter la profondeur d’une image, et le fait donc de manière irrépressible
Lebowitz et al. ont montré que plus une scène est réaliste, plus l’illusion est forte
Critique de la théorie du traitement de la profondeur
La théorie implique que nous ressentons l’illusion car la figure donne une impression de profondeur, or elle ne marche pas si on positionne entre les traits inducteurs des lignes de longueur inégale (qui devraient donc paraître de longueur égale)
Théorie du contraste et de l’assimilation
Autre explication possible de l’illusion de Ponzo
Contraste = tendance à percevoir les propriétés d’un objet en les comparant aux propriétés de l’arrière-plan ou du contexte en exagérant les différences (même gris sur un gradient noir-blanc paraît différent ; petite taille d’un segment exagéré)
Assimilation (effet inverse) : tendance à percevoir les objets comme incluant ou incorporant les propriétés des éléments de fond qui les entourent.
=> exemple : Cercles de Delboeuf
Ces deux effets peuvent être couplés (comme dans l’illusion de Ponzo) pour un plus grand effet
Estimation angulaire
Illusion de Poggendorff
Les angles aigus sont surestimés perceptivement comparativement aux angles obtus (ou sous-estimation des angles obtus)
Cette théorie du “déplacement angulaire” n’est pas cohérente et devrait supposément être abandonné
Pourtant on retrouve plusieurs illustrations de cette illusion
Dénominateur commun : la ligne test semble se pencher par rapport aux lignes inductrices
On a pas d’explication satisfaisante pour ce phénomène, même si cela serait lié aux propriétés des cellules ganglionnaires de la rétine (détecteurs d’orientation)
Illusion de Müller-Lyer
Pas de consensus d’explication :
- théorie du traitement de la profondeur (Richard Gregory) -> nécessite d’autres éléments inducteurs => rejetée (pb loi d’Emmert)
- théorie des mouvements oculaires : la longeur perçue est fonction de la distance parcourue par les yeux pour explorer la figure => rejeté
- comparaison incorrecte : le sujet ne peux pas s’empêcher d’inclure dans son jugement les autres composantes des objets à comparer (semblable à un processus d’assimilation)
Explication des différences de sensibilité aux illusions
- Différences culturelles (milieu rurale/urbain) (Robert Laws, XIX, Malawi) => une partie de notre expérience visuelle dépend de l’acquis et de l’expérience
- Facteur physiologique (pigmentation de la rétine)
- Age
Organisation de l’exploration visuelle
1) Prélèvement des premières informations ( Points de fixations prioritaites + zones informatives)
2) Emission d’une hypothèse
3) Sélection des zones à explorer pour valider/invalider l’hypothèse
Ambiguïté de l’interprétation d’une figure
Figure ambiguë de Böring (veille/jeune dame)
Images ambiguës = exemple des choix interprétatifs que nous pousse à faire notre organisation perceptive
Principe de la Théorie de la “Gestalt”
Aussi appelée psychologie de la forme :
Le tout est plus que la somme des parties
Les lois gestaltistes
Elles régissent le regroupement perceptif des éléments de base.
Loi de proximité : les éléments relativement proches sont perçues comme appartenant à la même forme
Loi de similarité : les éléments relativement semblables sont perçus comme appartenant à une même forme
Loi de continuité : les éléments orientés dans la même direction tendent à s’organiser en une forme
Loi de symétrie : les figures admettant un ou plusieurs axes de symétrie sont plus facilement intégrées en un “objet unique”
Loi de clôture : parmi différentes combinaisons possibles d’éléments, on sélectionnera les contours “simples” et complets.
La théorie associationniste
Hebb (1958)
Une même forme excite toujours le même groupe de neurones => renforcement des liens synaptiques
Une fois la forme apprise, l’activation de seule une partie des neurones suffit pour activer l’ensemble du réseau
=> vérifié par des arguments neurobiologiques
Construction perceptive de l’objet d’après Piaget
Il y deux système indépendants de représentation des objets : visuel et tactilo-kinésthésique
Entre 5 et 12 mois, la vision et la préhension des objets se coordonnent pour donner une représentation unique.
Rôle majeur de l’apprentissage dans la coordination, qui est plus précoce si l’apprentissage est plus intense)
Construction perceptive d’après Bower
Observe chez des enfants de deux semaines une tentative d’évitement de contact avec objet qui s’approche vite du visage
Dès l’âge de 4 mois, enfants surpris lorsqu’ils n’arrivent pas à saisir un hologramme
La coordination sensorielle est innée, inscrite dans le système nerveux humain
Rôle que joue la signification de l’objet dans l’organisation perceptive
Tendance à interpréter = preuve du rôle actif que joue le sujet dans la construction perceptive
Utilisation de l’expérience acquise pour donner une signification à l’objet
Puis signification exerce une rétroaction sur la construction, qui se réorganise en fonction de l’interprétation choisie
L’interprétation peut être considérée comme une réponse à une construction perceptive
Illustration sur la construction perceptive : “l’enfant au rocking chair”
=> l’attribution d’une signification à la scène aide à en réaliser sa perception. Une fois acquise et renforcée, phénomène de “clôture perceptive” imposé par la signification (à l’inverse des lois gestaltistes)
Modèles actuels de l’identification visuelle des objets les plus courants
Modèles abstractifs
=> l’accès à la signification d’un objet passe par une représentation abstraite stockée en mémoire
Le traitement perceptif est généralement subdivisé en 3 groupes de mécanismes différents :
- Processus perceptifs précoces : leur but est de détecter les composantes élémentaires de la forme (primitives visuelles)
- Processus perceptifs intermédiaires : codage des relations entre les éléments de base. Ils structurent les éléments locaux en une forme globale
=> Ces mécanismes correspondent au “groupement perceptif” décris par les gestaltistes et qui aboutit à une représentation d’ensemble dite “centrée sur l’observateur” - Processus perceptifs tardifs ont pour rôle de construire une représentation de l’objet invariante, tridimensionnelle et indépendante du point de vue de l’observateur, “centrée sur l’objet”
Cette représentation est basée sur le concept de constance de la forme
L’ensemble de ces processus conduit à l’élaboration du percept.
Appariement de l’objet en mémoire
Permet l’identification de l’objet, se fait en deux étapes :
1) association entre percept et représentation structurale qui permet au sujet de vérifier qu’il connaît l’objet (familiarité)
2) activation d’une représentation sémantique, sorte de base de données sur les objets du monde, qui serait accessible à partir de n’importe quelle entrée sensorielle et qui permettrait l’identification d’un objet à partir de n’importe laquelle de ses caractéristiques.