Semaine 1- POURQUOI LE DISCOURS SUR LA PERFORMANCE EST-IL DEVENU INÉVITABLE? Flashcards

1
Q

Projet de loi N.10

A
  • Déposé par le ministre Gaétan Barette en avril 2015
  • Les agences régionales de la santé et des services sociaux ont été abolies
  • Fusion des centres de santé et de services sociaux (CSSS) en treize centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS) et neuf centres universitaires de santé et de services sociaux (CIUSSS)
  • Ces nouvelles structures se chargeront d’organiser les services de santé et les services sociaux relevant de leurs territoires.
  • Fonction du Commissaire à la santé et au bien-être qui a été abolie et confiée au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS)

Site du cours, note importante

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2
Q

Objectifs du projets de loi n.10

A
  1. parcours de soins plus simple et plus fluide pour les patients;
  2. alléger les structures et la bureaucratie au profit d’une gestion administrative plus rigoureuse et plus saine (économie en millions de dollars);
  3. une ligne d’autorité, de gouvernance et d’imputabilité plus claire
  4. Intégration des services (meilleure circulation de l’information clinique, simplifier l’accès au services, …)

Santé et services sociaux (2014)« Réforme du réseau de la santé et des services sociaux : le patient au centre de nos décisions »

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3
Q

Portrait organisationnel du ministère de la santé et des services sociaux

A
  1. Ministre: Christian Dubé
  2. Sous-ministre: Dominique Savoie
  3. Ministre responsable des ainées et des proches aidants: Marguerite Blais
  4. Ministre délégué: Lionel Carmant

Santé et services sociaux (2016). « Portrait organisationnel »

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4
Q

Performance organisationnelle

A

Relevant de tensions contradictoires: la performance organisationnelle est le résultat de tensions et de compromis entre différentes dimensions. Concept complexe et paradoxal, car les organisations ne peuvent être performantes sous toutes les dimensions en même temps. À l’inverse, la performance que sur un aspect (recherche d’excellence sur un seul aspect au détriment des autres) peut entrainer dysfonction dans l’organisation, voire sa survie.

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5
Q

fonctions de l’organisation

A

La performance apparaît ainsi comme étant un concept multidimensionnel, paradoxal et contingent.

Une façon de considérer ces trois caractéristiques est de partir de l’idée que pour être performant un système ou une organisation doit en permanence assumer quatre grandes fonctions : atteindre des buts légitimes, s’adapter à son environnement, produire avec qualité et maintenir et créer des valeurs.

  1. L’atteinte des buts traduit la capacité de l’organisation à réaliser sa mission. Cette fonction dans le domaine de la santé consiste à mesurer la valeur ajoutée sur la santé des interventions considérées (système de santé, établissements, programmes cliniques).
  2. L’adaptation représente la capacité de l’organisation d’acquérir et de contrôler les ressources dont elle a besoin. Elle réfère à la capacité de l’organisation à acquérir des ressources financières et humaines, à innover, à se transformer, à s’adapter aux besoins de la population, à attirer les clientèles et à mobiliser la communauté.
  3. La production correspond aux processus de production des services individuels et des interventions collectives. On parle ici de volume de soins, de services et d’activités, d’intensité, de qualité et d’optimisation des processus de production (productivité). La production réfère aussi à la coordination et à la continuité des services, à la collaboration entre les milieux cliniques et administratifs et à l’utilisation hiérarchique des niveaux de soins et de services.
  4. Le maintien et la création des valeurs et des normes au sein de l’organisation facilitent ou contraignent la réalisation des trois fonctions précédentes. Les valeurs produisent du sens, de la cohésion ou de la confusion organisationnelle. Les valeurs permettent d’orienter et de justifier les choix, de soutenir les projets de développement, ainsi que les diverses revendications en regard de la prestation des soins et des services. Trois grandes valeurs orientent le système de santé et de services sociaux : l’équité, la liberté et l’efficience. L’équité combine les notions d’égalité et de solidarité en leur ajoutant une dimension normative, qui tend à assurer une répartition juste d’un droit fondamental (la santé) entre des individus, des collectivités ou des entités géographiques. La liberté renvoie à trois notions : l’autonomie d’action (pouvoir choisir librement sans nuire aux autres) ; l’indépendance d’action (avoir les ressources pour faire ses choix) ; l’intégrité et la dignité de la personne. L’efficience, qui met en relation les résultats et les moyens mobilisés pour les atteindre, devient une valeur lorsqu’elle s’applique en vue d’utiliser au mieux les ressources publiques pour maximiser un avantage collectif ou pour rendre des comptes sur les décisions.
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6
Q

modèles de performance

A
  1. modèle de l’atteinte des buts: l’évaluation de la performance de l’organisation est l’estimation de l’atteinte des buts.
  2. Le modèle des relations humaines et des groupes d’intérêts: modèle performant est celui qui arrive à gérer tensions internes.
  3. Modèle d’acquisition des ressources (systèmes ouverts): succès est dans l’acquisition de ressources, la croissance et l’adaptation.
  4. Modèle de l’analyse des processus d’opération: efficacité des processus internes de production. I.e.: modèle de la qualité totale.

Différents modèles réflètent différentes dimensions de la performance, et ces dimensions sont différemment valorisés selon les modèles et les acteurs.

Dilemme:
Approche contigente: choisir un ou combiner quelques modèles (risque cacher complexité)
Modèle unique qui intégre et est plus exhaustif

SICOTTE, C., CHAMPAGNE, F. et CONTANDRIOPOULOS, A.-P. (1999)

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7
Q

modèle intégrateur de la performance organisationnelle

A

Complexe, mais qui représente mieux la réalité, “fondée sur une vision très générale des fonctionsque doivent remplir les organisations dans un environnement” (p. 37)

Les quatre fonctions essentielles:
1. Atteinte des buts: amélioration de la santé des populations et individus (efficacité), selon un cadre de moyens (efficience),pour satisfaire différents acteurs (satisfaction des divers groupes d’intérêt)
2. Adaptation: capacité d’acquisition de ressources, orientation vers besoins clientèles, habileté à innover, à s’adapter…
3. Production: volumes des services, qualité des soins, productivité…
4. Maintien des valeurs et climat organisationnel: fonction qui produit sens, cohésion

La recherche d’équilibre: les 6 fonctions d’alignement
1. Allignement stratégique (adaptation- atteinte des buts)
2. Allignement allocatif (adaptation - production)
3. Allignement tactique (atteinte des buts - production)
4. Allignement opérationnel (maintien des valeurs - production)
5. Allignement légitimatif (maintien des valeurs - atteinte des buts)
6. Allignement contextuel (maintien des valeurs - adaptation)

Cadre conceptuel: basé sur la théorie de l’action sociale de Parsons

SICOTTE, C., CHAMPAGNE, F. et CONTANDRIOPOULOS, A.-P. (1999). « La performance organisationnelle des organismes publics de santé », Ruptures, revue transdisciplinaire en santé, vol. 6, no 1, p. 34-46.

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8
Q

reddition de comptes

A

La reddition de comptes concerne toute activité et documentation sur l’activité administrative et financière des systèmes de santé et des services sociaux.

Par reddition de comptes, on désigne l’obligation de rendre compte incombant à chacune des organisations au sein du réseau de santé, à chacun des échelons du réseau et à l’ensemble du réseau. Ainsi, les administrateurs d’un établissement de santé sont tenus de rendre des comptes au public et aux bailleurs de fonds qui assurent un financement direct. L’établissement peut faire partie d’une région qui rend des comptes au public et à son principal bailleur de fonds, habituellement le gouvernement provincial/territorial. Les gouvernements, quant à eux, rendent des comptes directement aux citoyens et indirectement, par des mécanismes fédéraux/provinciaux/territoriaux, à tous les Canadiens.

La reddition de comptes qui se fait directement aux communautés desservies peut s’avérer l’aspect le plus important de ce continuum en matière de reddition de comptes.

Cette définition met l’accent sur une manière englobante d’évaluer la qualité des systèmes de soins de santé et des services sociaux. La reddition de comptes implique de transmettre au public et aux parties prenantes l’information sur les choix qui ont motivé les décisions prises.
De même, l’engagement envers la transparence est une composante importante qu’il faut considérer. Les partenaires doivent démontrer leur engagement à plusieurs niveaux, que ce soit :

en expliquant aux citoyens ce qu’ils ont l’intention d’accomplir;
en obtenant leur participation dans l’élaboration des objectifs;
en faisant un rapport sur la performance du système de santé;
en expliquant les choix aux publics et aux parties prenantes.
Source : CCAF-FCVI (2004). Principes guidant la gouverne, la gestion, la reddition de comptes et le partage des responsabilités, Ottawa : Association canadienne de soins de santé. p. 11-12.

Loin d’être simple, la reddition de comptes est un processus complexe qui en appelle à la collaboration et à la participation de plusieurs intervenants, que ce soit au cœur même du système de santé et des services sociaux ou encore à la périphérie.

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9
Q

Gouvernance
3 idées fortes selon Contandriopoulos

A
  1. “La gouvernance oblige à réfléchir à la coordination d’acteurs et d’organisations, qui sont simultanément autonomes et interdépendants pour assurer un accès équitable à des soins de qualité à une population définie et pour contribuer aux politiques intersectorielles de santé.”
  2. La gouvernance « manifeste la nécessité de tenir compte de la complexité des processus à agencer pour obtenir les résultats attendus. Processus entachés d’incertitudes, qui se déroulent souvent sur de longues périodes et qui reposent sur le jugement de professionnels autonomes et très spécialisés »
  3. « Il est nécessaire de concevoir et de mettre en œuvre de nouveaux instruments d’appréciation de la performance », étant donné que les outils habituels du management sont insuffisants pour permettre aux responsables de rendre compte de leurs décisions et des améliorations des services (Contandriopoulos, 2008, p. 191).

Contandriopoulos, A. (2008). La gouvernance dans le domaine de la santé : une régulation orientée par la performance. Santé Publique, 20, 191-199. https://doi-org.tlqprox.teluq.uquebec.ca/10.3917/spub.082.0191

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10
Q

4 grands groupes d’acteurs du système de santé et de services sociaux et leur logique de régulation du système de santé

A
  1. Les professionnels (médecins, infirmières, pharmaciens, dentistes…) valorisent la logique professionnelle ; “malades, patients”
  2. les gestionnaires (payeurs, évaluateurs, fonctionnaires…) fondent leurs décisions sur la logique technocratique, sur la rationalité formelle ; “usagers, bénéficiaires, assurés”
  3. le monde marchand (sociétés pharmaceutiques, assurances, groupes financiers impliqués dans l’offre de soins…) affirme la supériorité de la logique marchande ; “clients, consommateurs”
  4. le monde politique (les élus, les représentants légitimes de groupes constitués…) revendique la primauté de la logique démocratique; “citoyens, électeurs, contribuables”
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11
Q

Contandriopoulos poursuit son analyse en évoquant les aspects caractéristiques de trois niveaux où s’exerce la régulation dans le système de santé. Indiquez-les et
décrivez brièvement leurs principales caractéristiques.

A

Le niveau macroscopique
> Logique de la démocratie.
> Renvoie aux grands principes organisateurs qui assurent la cohérence de l’ensemble du système. Exemples : envergure de la couverture du régime d’assurance
maladie, population assurée, répartition des pouvoirs entre les niveaux de décisions, définition des champs
d’expertise des différents professionnels, etc.
> Implique une plus grande participation directe des citoyens aux décisions, décentralisation accrue, adaptation du système de santé aux particularités locales, etc.

Le niveau de l’organisation de l’offre de soins
> Logiques marchandes et technocratiques.
> Concerne les modalités d’accès aux services, les responsabilités et les règles de gestion des différentes organisations (hôpitaux, CLSC, cabinets privés, CHSLD, etc.),
le contrôle des pratiques professionnelles, les systèmes d’information, les modalités de paiement des établissements
et des professionnels de gestion de la qualité.

Le niveau microscopique
> Logique professionnelle.
> Priorité du système clinique, qui permet d’accueillir les personnes souffrantes et inquiètes, de diagnostiquer, de
prévenir, de traiter, de pallier, d’observer les problèmes de santé et d’orienter les patients dans le système de soins.
> Offrir à chaque personne les services les mieux adaptés aux besoins spécifiques de chaque patient, entre autres grâce aux compétences des professionnels.

Source : CONTANDRIOUPOULOS, A.-P. (2008). « La gouvernance dans le domaine de la santé : une régulation orientée par la performance », Santé publique, vol. 20, no
2, p. 193-194.

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12
Q

Contandriopoulos aborde la gouvernance clinique en insistant sur le fait que l’exercice de la médecine ne peut plus se concevoir uniquement comme une relation individuelle entre un patient et un médecin. Que cherche à
exprimer précisément l’auteur dans son raisonnement?

A

La gouvernance clinique ainsi considérée signifie que plusieurs forces agissent sur le système de santé tout en transformant le domaine de la clinique. L’exercice de la médecine « demande des moyens et des expertises qui obligent à le penser comme
un phénomène collectif se déployant dans des organisations (formelles et informelles). L’espace de la clinique constitue
un véritable système d’actions où doivent se coordonner les pratiques de professionnels autonomes et très spécialisés. Pour concilier coordination et libertés professionnelles, la
gouvernance clinique oblige à repenser les formes de la coordination et à élargir le concept d’autonomie professionnelle ».

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13
Q

Selon Contandriopoulos, la gouvernance s’appuie sur trois systèmes particuliers : un système de gestion, un système d’information et un système de financement.
Or, c’est grâce à la cohérence existant entre ces trois systèmes qu’elle peut réaliser trois grandes fonctions.
Indiquez et décrivez brièvement ces trois grandes fonctions.

A

La fonction d’orientation
Se définit comme le « processus de production collective de connaissance portant sur le devenir d’un collectif et dont les mécanismes d’apprentissage sont rendus possibles par une forme de gouvernance » (Hatchuel).
Vise à transformer, en les renouvelant, les relations entre les quatre grandes logiques de régulation mobilisées par les différents acteurs du système de soins pour rationaliser leurs décisions (les logiques professionnelles, technocratiques, marchandes et démocratiques).

La fonction de gestion
Se définit « comme la conception et la conduite
d’une action collective (d’une organisation ou d’un système) à partir d’une position d’autorité ». Il importe de distinguer la gestion de l’ensemble des services administratifs et techniques.

La fonction normative
Vise à créer un imaginaire collectif qui favorise
la coopération et renforce la légitimité.

Source : CONTANDRIOUPOULOS, André-Pierre (2008). « La gouvernance dans le domaine de la santé : une régulation orientée par la performance », Santé publique, vol. 20, no
2, p. 195-196.

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14
Q

L’enjeu de la gouvernance du système de soins

A

Consiste à organiser les espaces d’expression et de tension qui existent entre les quatre grandes logiques de régulation, de façon à ce que les décisions prises en fonction de l’une ou de l’autre, par l’un des acteurs du système, soient comprises et perçues comme légitimes par tous les autres. Il s’agit là de la condition sine qua non pour que s’opère une intégration dynamique et cohérente entre les décisions concernant les grands principes organisateurs du système, l’organisation de l’offre de soins et les décisions cliniques.

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15
Q

régulation du système de santé

A

Il n’existe pas une conception unique de la forme que devrait prendre la régulation du système de santé. Chacun des quatre grands groupes d’acteurs qui y interagissent, a sa propre conception de la logique qui devrait guider les décisions.

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16
Q

Expliquer en quoi le concept de performance organisationnelle est un concept qui demeure insaisissable

A

Le concept de performance organisationnel est étroitement lié à la conception des organisations qui est elle diversifiée, ce qui fait que les indices de performance organisationnel, les modèles et les indicateurs sont nombreux, résultant d’un portrait général de la performance organisationnel fragmenté et incomplet. Tenter d’exceller dans tous les différents indicateurs est illusoir, et se concentrer que sur un amène dysfonction, voire mort de l’organisation.

Réponse du cours: La difficulté réside dans la définition de la performance qui demeure associée à la conception des organisations. Puisqu’il n’existe pas de conception unique décrivant le fonctionnement d’une organisation, diverses conceptions de la performance organisationnelle ont émergé. Le problème n’est pas l’absence de conception de ce qu’est la performance organisationnelle, mais plutôt le fait qu’il existe une panoplie d’indicateurs, de dimensions et de modèles reflétant diverses approches analytiques.

SICOTTE, C., CHAMPAGNE, F. et CONTANDRIOPOULOS, A.-P. (1999), p. 35

17
Q

Décrire brièvement le modèle de performance organisationnelle proposé par les auteurs Sicotte, Champagne et Contandriopoulos

A

Le modèle que proposent les auteurs n’est pas une simple juxtaposition de différents modèles de performance organisationnelle. Ils ont recours à la théorie de l’action sociale de Parsons (1951, 1977). Le modèle repose sur des dimensions permettant d’analyser l’action sociale. Il intègre les diverses façons de concevoir la performance. Il s’agit d’un
modèle intégrateur qui conçoit les divers modèles comme des modèles complémentaires et non concurrentiels. La pertinence du cadre conceptuel de Parsons réside dans sa capacité à intégrer diverses perspectives de l’analyse organisationnelle. La théorie de l’action sociale précise les quatre fonctions essentielles que doit constamment maintenir une organisation pour survivre.

Tout système social ou organisationnel est organisé autour de quatre pôles :
1. une orientation vers des buts;
2. une interaction avec son environnement pour
acquérir des ressources et s’adapter;
3. une intégration de ses processus internes pour produire;
4. un maintien de valeurs et de normes qui facilitent et contraignent les trois fonctions précédentes.

L’organisation doit démontrer sa capacité à établir et à maintenir une tension dynamique, un équilibre toujours renégocié, entre ces quatre fonctions.

18
Q

Cerner les préoccupations découlant d’une demande de soins accrue (explosion des technologies, vieillissement de la population, évolution des besoins des patients, etc.)

A

“Le développement des connaissances et des techniques a permis un accroissement considérable du domaine d’intervention et de l’efficacité de la médecine alors que le vieillissement de la population et la dégradation de l’environnement augmentaient et transformaient les besoins de santé. Ces deux phénomènes ont entraîné une augmentation importante de la demande envers le système de santé à un moment où les pressions exercées par la mondialisation sur les finances publiques, ont obligé les États à contrôler sévèrement les dépenses publiques et en particulier les dépenses de santé. C’est en réponse à la crise créée par ces forces que s’est répandu le concept de gouvernance. En effet, pour faire face à cette crise, il n’y a pas d’autre option que de réformer en profondeur le système de santé et en particulier la forme de sa régulation. Le concept de gouvernance porte avec lui un discours de changement. Il indique que le système de santé ne peut plus se concevoir et être régulé comme auparavant. La mutation qui s’opère se manifeste par un ensemble de transitions qui obligent à repenser en profondeur sa régulation.”

19
Q

Présenter les principales composantes de la démarche d’appréciation de la performance utilisée par le CSBE

A

L’appreciation de la performance que realise le Commissaire est un exercice complexe, impliquant l’integration de differentes methodes et sources de connaissances, l’utilisation et le developpement d’un mode`le integrateur qu’est EGIPSS, la mise en commun de differentes connaissances, de m^eme que l’integration de l’ethique et de la perspective citoyenne. Cette complexite est garante,
aux yeux du Commissaire, de resultats d’inter^et et pertinents, fondes scientifiquement, ancres dans la realite des milieux concernes, de m^eme que dans les valeurs sociales constitutives de la societe quebecoise.

Résultats:
L’approche distinctive du CSBE repose sur l’integration des connaissances recueillies tout au long de sa demarche d’appreciation de la performance (Figure 4). Elle lui permet ainsi d’appuyer ses recommandations sur une appreciation integree de la performance visant
a determiner les propositions qui sont a la fois pertinentes, realisables, demontrees comme etant efficaces et repondant aux problemes recenses,tout en tenant compte des enjeux et des implications emergeant de la perspective citoyenne. - Dans ce rapport, le Commissaire reconnaissait que la premiere ligne de soins est un maillon indispensable pour ameliorer la performance
globale du systeme de sante. - En 2010, le Commissaire a choisi d’apprecier les soins et services offerts aux personnes atteintes de maladies chroniques (CSBE 2010b), dont la prevalence et les problemes de sante associes representent un defi
majeur pour le systeme de sante. - Pour son rapport d’appreciation de 2011 (CSBE 2011b), le Commissaire a choisi d’analyser la gamme de soins et services offerts en perinatalite et en petite enfance (PPE). - En 2012, le Commissaire s’est interesse au secteur de la sante mentale (CSBE 2012b). Le rapport met en evidence l’importance des enjeux ethiques dans le secteur de la sante mentale. - En 2013, le Commissaire a rendu public son rapport d’appreciation globale de la performance du systeme de sante, qui permet de faire ressortir les forces et les faiblesses du syste`me, ce qui donne aux decideurs et aux gestionnaires des pistes de reflexion et d’action pour une amelioration
continue de la performance (CSBE 2013b).

Défis et enjeux:
- l’utilisation et le developpement du modele EGIPSS, comportent leur part de defis. Par exemple, l’acces a des indicateurs fiables et stables dans le temps pour permettre un suivi de l’evolution de l’objet d’evaluation, constitue un premier enjeu qu’il ne faut pas minimiser : les resultats qui en seront tires, a la fois en
termes de constats comparatifs qu’en interpretation des alignements, en
dependent.
Le Commissaire fait egalement face au defi d’integrer et de ponderer de manie`re exacte et pertinente les differentes sources de connaissances et les resultats issus des diverses methodes et types d’evaluation mis en
œuvre.
Un autre groupe de defis rencontres est lie a la diffusion des travaux d’appreciation realises par le Commissaire et leur communication aux
divers publics vises.

SOSSA, O. et Ganache, I. (2015). « L’appréciation de la performance du système de santé et des services sociaux du Québec : l’approche du Commissaire à la santé et au bien-être », Administration publique du Canada, vol. 58, no 1, p. 63-88.

20
Q

Étant donné que le concept de performance organisationnelle est l’un des plus insaisissables en théorie des organisations, quelle est l’approche à privilégier quant au modèle de performance idéal?

A

C’est une approche contingente, soit le choix
d’un ou de quelques modèles de performance sur la base de leur pertinence au contexte.

21
Q

Une des plus intéressantes tentatives d’élaborer un modèle de performance organisationnelle est de favoriser une approche
concurrentielle mettant en opposition différents modèles.
Expliquez brièvement le raisonnement des auteurs quand il s’agit de prendre en compte plusieurs modèles distincts.

A

Cette perspective s’inspire de la vision qu’il ne peut exister qu’un seul modèle universel de performance organisationnelle et que la performance implique des échanges, des compromis qui se nourrissent de tensions contradictoires. La vision la plus largement adoptée est de percevoir la performance organisationnelle comme relevant de tensions contradictoires. Une organisation peut être performante selon un critère ou une vision de la performance tout en étant moins performante
selon d’autres critères de performance. Ces différents modèles reflètent différentes dimensions de la performance. Selon les auteurs, la performance d’une organisation est le résultat de compromis et de tensions entre ces différentes dimensions. Aussi, ces dimensions peuvent être valorisées différemment dépendamment des acteurs qui interagissent dans l’organisation. Aussi, peuvent être concernés ceux qui dans l’environnement sont touchés par ces dimensions. Cela concerne les groupes d’intérêts qui gravitent autour et à l’intérieur des organisations.

Source : SICOTTE, C. et al. (1999). « La performance organisationnelle des organismes
publics de santé », Ruptures, revue transdisciplinaire en santé, vol. 6, no
1, p. 36.

22
Q

La performance dans le système de santé et des services sociaux s’inscrit dans un cadre d’analyse spécifique. L’étude du Commissaire à la santé et au bien-être intitulée La performance du système de santé et de services sociaux québécois 2013 présente les quatre fonctions essentielles qui doivent être réalisées pour le rendre performant.

A
  1. s’adapter pour se donner les ressources et les structures organisationnelles nécessaires, répondre besoins et aux attentes des citoyens;
  2. produire des services en quantité adéquate et de qualité en maintenant une bonne productivité;
  3. maintenir et développer des valeurs et la qualité en milieu de travail;
  4. atteindre ses buts, qui sont de réduire l’incidence, la durée et les effets négatifs des maladies et des problèmes sociaux.

Pour atteindre la performance, il importe que non seulement ces quatre fonctions essentielles se réalisent, mais aussi qu’il y ait un équilibre entre elles. La performance se présente comme un modèle dynamique, toutes les fonctions essentielles interagissant entre elles. La figure ci-dessous illustre le mouvement qui s’opère entre ces différentes fonctions.

23
Q

Contandriopoulos conclut son analyse en évoquant les sept facteurs principaux à partir desquels se réalise la performance d’un système ou d’une organisation. Nommez chacun de ces facteurs.

A

La performance d’un système ou d’une organisation se manifeste par les sept facteurs principaux suivants :
1. sa capacité à réaliser sa mission (goal achievement);
2. sa capacité à s’adapter à son environnement
(acquérir et contrôler des ressources, répondre
aux attentes de la population);
3. sa capacité à produire des services de qualité avec productivité;
4. sa capacité à maintenir ou à développer des valeurs communes (culture organisationnelle);
5. sa capacité à établir et à maintenir une tension dynamique entre la réalisation des fonctions de l’organisation;
6. sa capacité de gouverne à orchestrer les
échanges et les négociations entre les fonctions
de l’organisation et les acteurs concernés;
7. sa capacité à contribuer à la performance du réseau auquel elle ou il appartient.