Sciences humaines - Citations

Question 1

Proposition scientifique = proposition réfutable

Answer 1

«Tous les cygnes sont blancs» = conjecture scientifique.

→ Découverte d’un cygne noir = réfutation

Karl Popper, Logique de la découverte scientifique, 1934

Question 2

Approche méthodologique des sciences sociales

Answer 2

On ne peut distinguer jugement de fait et jugement de valeur dans les sciences de l’esprit:

«il est, en soi, impossible de ne pas juger les faits qu’on expose».

Wilhelm Dilthey, Introduction aux sciences de l’esprit, 1883

Question 3

Définition des lois en sciences humaines

Answer 3

Les lois sont «des rapports nécessaires qui dérivent de la nature des choses».

Montesquieu, De l’Esprit des lois, 1948

Question 4

Caractère de la démocratie

Answer 4

La démocratie n’a pas seulement un sens étymologique et politique, mais revêt surtout un sens social :

• Égalisation des conditionset individualisme ;
• Résistance à «l’empire moral des majorités».

Tocqueville, De la Démocratie en Amérique, t. 1, 1835

Question 5

Auguste Comte

Answer 5

I. Premier à employer le terme de sociologie.

II. Père du positivisme: «observer les faits à l’écart de tout jugement de valeur et énoncer des lois».

Question 6

La domination traditionnelle

Answer 6

«croyance quotidienne en la sainteté des traditions», soit le caractère sacré de la domination :

Seigneurs dans la société féodale.

Max Weber, Le Savant et le politique, 1919

Question 7

La domination charismatique

Answer 7

Elle repose sur la «soumission extraordinaire au caractère sacré, à la vertu héroïque ou à la valeur exemplaire d’une personne» :

Prophète, chef militaire.

Max Weber, Le Savant et le politique, 1919

Question 8

La domination légale rationnelle

Answer 8

Elle repose sur «la croyance en la légalité des règlements arrêtés et du droit de donner des directives qu’ont ceux qui sont appelés à exercer la domination par ces moyens»:

Direction administrative bureaucratique.

Max Weber, Le Savant et le politique, 1919

Question 9

Bourdieu, Chamboredon et Passeron, « Le métier de sociologue », 1968

Answer 9

Les faits sont toujours construits :

« le réel n’a jamais l’initiative puisqu’il ne peut répondre que si on l’interroge ».

Question 10

L’habitus

Answer 10

L’habitus est un « système de […] structures structurées prédisposées à fonctionner comme des structures structurantes ».

⚠️ On distingue habitus de classe et habitus individuel.

Pierre Bourdieu, Le sens pratique, 1980

Question 11

Définition de la socialisation

Answer 11

Elle désigne l’ensemble des processus par lesquels l’enfant construit son identité sociale.

→ soit la « façon dont la société forme et transforme les individus ».

Muriel Darmon, La socialisation, 2016

Question 12

Origine de la notion d’« habitus »

Answer 12

I. Le terme d’habitus est utilisé par l’auteur pour décrire « une disposition générale de l’esprit et de la volonté qui fait voir les choses sous un jour déterminé ».

II. L’habitus « oriente l’individu dans un sens défini pour toute la vie ».

Émile Durkheim, L’évolution pédagogique en France, 1904-1905

Question 13

Trajectoire du petit bourgeois

Answer 13

Le petit bourgeois en ascension est un « prolétaire qui se fait petit pour devenir bourgeois ».

Pierre Bourdieu, « Avenir de classe et causalité du probable », 1974

Question 14

L’individualisme méthodologique

Answer 14

Une posture épistémologique qui consiste à considérer que l’individu est « l’atome logique de l’analyse sociologique ».

Boudon, La logique du social, 1979

Question 15

Critique du capitalisme

Answer 15

Inquiétude à partir d’une extension des rapports marchands qui plonge les hommes dans « les eaux glacées du calcul égoïste ».

Marx et Engels, Manifeste du Parti communiste, 1848

Question 16

Épanouissement des individus

Answer 16

I. Pour être un individu, il faut bénéficier de « supports » :

• La propriété privée pour les bourgeois des XVIII^e et XIX^e siècles ;
• La « propriété sociale » pour les salariés du XX^e siècle.

II. A. Or, ces supports ne bénéficient pas à tous dans des conditions égales.

B. Par exemple, les remises en cause de l’État social, « l’effritement de la société salariale », la « déstabilisation des stables » réduisent considérablement la possibilité de certains d’être pleinement des individus.

Robert Castel, Les métamorphoses de la question sociale, 1995

Question 17

Article 16 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948

Answer 17

« La famille est l’élément naturel et fondamental de la société et a droit à la protection de la société et de l’État ».

Question 18

Fonction de la prohibition de l’inceste

Answer 18

I. La prohibition de l’inceste est le premier acte fondateur de l’organisation sociale par lequel « la nature se dépasse elle-même ».

II. Cette prohibition, présente dans toutes les sociétés :

• Institue une dépendance mutuelle entre les familles ;
• Conduisant à ce qu’« une famille ne saurait exister sans société ».

III. Elle fournit un exemple des « structures élémentaires » qui forment la culture.

Claude Lévi-Strauss, Les structures élémentaires de la parenté, 1967

Question 19

Nouvelle fonction du mariage

Answer 19

On se marie désormais pour « le bonheur de se marier ».

Irène Théry (sociologue), entretien au Monde, 2002

Question 20

Les rencontres

Answer 20

Aujourd’hui, on assiste à une « privatisation de la sociabilité ».

Bozon et Rault, « De la sexualité au couple. L’espace des rencontres amoureuses pendant la jeunesse », 2013

Question 21

Origine des inégalités hommes-femmes

Answer 21

Le partage des tâches domestiques constitue « le nœud des inégalités hommes-femmes ».

Pascale Kremer (journaliste), « Le partage des tâches domestiques, nœud des inégalités hommes-femmes », Le Monde, 2001

Question 22

Évolution de la notion de civilisation

Answer 22

Le XIX^e siècle est caractérisé par l’emploi du terme au pluriel, pour signifier qu’une civilisation « est une culture qui s’est faite une place dans l’histoire ».

Philippe Bénéton, Histoire des mots culture et civilisation, 1975

Question 23

L’acculturation

Answer 23

« l’acculturation est l’ensemble des phénomènes qui résultent d’un contact continu et direct entre des groupes d’individus de cultures différentes et qui entraînent des changements dans les modèles culturels initiaux de l’un ou des deux groupes ».

Herskovits, Linton et Redfield, « Memorandum on the study of acculturation », 1936

Question 24

Pratique de la lecture entre les hommes et les femmes

Answer 24

Rapport à la lecture par genre :

Les hommes « reconnaissent sans difficulté leur éloignement croissant à l’égard du livre » et en 2012, 55 % d’entre eux déclarent ne pas lire de livre (contre 33 % des femmes).

Olivier Donnat, « Les pratiques culturelles à l’ère du numérique », 2010

Question 25

Hiérarchie sociale des cultures

Answer 25

Il existe bien une « domination symbolique de la culture bourgeoise sur la culture populaire ».

Grignon et Passeron, Le savant et le populaire. Misérabilisme et populisme en sociologie et en littérature, 1991

Question 26

Résilience des cultures mondiales

Answer 26

I. Une enquête sur les vignerons d’Arbois qui conservent leur culture du vin, sur les danses séculaires d’une école de danse de Madras, ou encore sur les élevages andalous de taureaux de combat permettra au témoin attentif de souligner la conservation d’une culture ancienne.

II. Pourtant « tous portent blue-jeans et boivent Coca-Cola, mais leur vie est ailleurs et l’observateur superficiel n’y verra que du feu ».

Warnier, La mondialisation de la culture, 2008

Question 27

Interdiction du port de signes religieux dans les établissements du primaire et du secondaire

Answer 27

Loi du 15 mars 2004 encadrant, en application du principe de laïcité, le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics

Question 28

Voie médiane rendant compatible égalité et différence

Answer 28

« il n’y a pas de société multiculturelle possible sans le recours à un principe universaliste qui permette la communication entre des individus et des groupes socialement et culturellement différents. Mais il n’y a pas non plus de société multiculturelle possible si ce principe universaliste commande une conception de l’organisation sociale et de la vie personnelle qui soit jugée normale ou supérieure aux autres ».

Alain Touraine, Pourrons-nous vivre ensemble? Égaux et différents, 1997

Question 29

Place de la crise du lien social

Answer 29

« La “crise” du lien social est, par définition, une caractéristique des sociétés modernes. Elle n’est pas un raté du modèle, elle est constitutive du modèle. Nous serons en crise tant que nous serons dans des sociétés démocratiques »

François de Singly, Les uns avec les autres: quand l’individualisme crée du lien, 2003

Question 30

Dyade et triade

Answer 30

Une dyade ne peut constituer l’unité sociale élémentaire dans la mesure où celle-ci constitue une interaction intime : si l’un des deux individus partie disparaît, la relation disparaît, ce qui signifie que cette relation reste fondamentalement marquée par ce que Simmel appelle « le caractère intime des relations à deux ».

La triade est l’unité élémentaire à partir de laquelle les réseaux sociaux se structurent : « dès qu’il y a association de trois, le groupe continue à exister, même si l’un de ses membres se retirent ».

Michel Forsé, « Les réseaux sociaux chez Simmel : les fondements d’un modèle individualiste et structural », 2002

Question 31

Caractère de la sociabilité

Answer 31

La sociabilité est la forme la plus ludique et informelle de la socialisation :

« il s’agit d’un jeu au cours duquel “on fait” comme si tous étaient égaux ».

Georg Simmel, Sociologie et épistémologie, 1908

Question 32

La bibliothèque du centre Pompidou

Answer 32

Elle accueille non seulement une élite intellectuelle, mais également les catégories sociales les plus précaires :

« En ce sens, la bibliothèque du Centre Pompidou est à la fois un espace de sociabilité, au sens de Simmel, et un espace de citoyenneté ou plutôt un espace d’apprentissage de la citoyenneté ».

Paugam et Giorgetti, Des pauvres à la bibliothèque. Enquête au Centre Georges Pompidou, 2013

Question 33

Les processus compensatoires de sociabilité

Answer 33

Selon l’auteur, nous nous dirigeons vers des « sociabilités de substitution ».

Carole-Anne Rivière, La sociabilité téléphonique, thèse, 1999

Question 34

Définition sociologique de la religion

Answer 34

Pour Max Weber, la religion est « une façon d’agir en communauté ».

Question 35

Max Weber, L’Éthique protestante et l’esprit du capitalisme, 1905

Answer 35

I. Il existe des « affinités électives » entre le protestantisme et l’esprit du capitalisme.

II. L’auteur souligne que le capitalisme contemporain s’est affranchi de l’ascétisme qui l’accompagnait initialement : « l’esprit de l’ascétisme religieux s’est échappé de la cage… le capitalisme vainqueur n’a plus besoin de ce soutien depuis qu’il repose sur une base mécanique ».

Question 36

Bruno Étienne, Le Monde, débat, 2005

Answer 36

L’anthropologue et sociologue plaide pour une « gallicanisation de l’Islam français ».

📚 La mise en place d’un Conseil français du culte musulman s’inscrit dans cette stratégie. Cependant, le Président de la République l’a publiquement répudié en 2023.

Question 37

Reprise de la thèse de Weber

Answer 37

Nous assistons, dans l’Occident moderne, à un « processus de dissolution et de retournement de l’immémoriale emprise organisatrice du religieux ».

Marcel Gauchet, Le Désenchantement du monde, 1985

Question 38

Perception de l’insécurité

(Le sentiment de sécurité)

Answer 38

I. La proportion des individus apportant une réponse affirmative à la question« avez-vous le sentiment d’être en insécurité dans votre vie quotidienne ? » dans les sondages menés depuis les années 1970, est stable sur le long terme.

II. En revanche, la réponse affirmative à la question « avez-vous le sentiment que l’insécurité est un problème central de politique générale ? » était d’un tiers à la fin des années 1990 et passe à plus de 50 % au milieu des années 2000 → le « sentiment d’insécurité » est fonction de l’évolution du discours public sur la délinquance.

Laurent Mucchielli

Violences et insécurités, 2007

L’invention de la violence, 2011

Sociologie de la délinquance, 2018

Question 39

Définition d’une inégalité en sociologie

Answer 39

« une différence dans les accès aux biens sociaux ou dans les traitements individuels, jugée assez généralement inacceptable et devant être corrigée ».

Galland et Lemel, Sociologie des inégalités, 2018

Question 40

Origine de la discrimination des femmes au travail

Answer 40

« de facto, en moyenne les femmes sont perçues comme une main-d’œuvre moins fiables que les hommes. Les employeurs sont moins enclins à les embaucher et à les promouvoir ».

Hélène Périvier, «Récession, austérité et genre : étude comparative sur huit marchés du travail européen », 2018

Question 41

Protection de la liberté de conscience au Canada

Answer 41

I. L’« interdiction totale de porter le kirpan à l’école dévalorise ce symbole religieux et envoie aux élèves le message que certaines pratiques religieuses ne méritent pas la même protection que d’autres ».

Cour suprême du Canada, 2006

Question 42

Michael Walzer, Sphères de justice : une défense du pluralisme et de l’égalité, 1983

Answer 42

À propos des politiques de discrimination positive, le philosophe américain reconnaît qu’un sentiment d’injustice peut apparaître puisqu’elles conduisent à « refuser la considération égale à des candidats blancs qui ne sont ni des participants aux pratiques racistes, ni des bénéficiaires directs de ces pratiques », alors qu’ils pourraient par ailleurs être plus qualifiés pour occuper ces postes.

Question 43

La « pauvreté d’existence »

Answer 43

Dit également « pauvreté en conditions de vie ».

Elle est saisie par l’Insee dans le cadre des enquêtes permanents en condition de vie des ménages, sur la base de vingt-sept items de privation (absence de produits électroménagers, retards de paiements, etc.) permettant d’établir un « score des conditions de vie ».

Les ménages subissant au moins huit restrictions de vie sur les vingt-sept sont catégorisés comme « pauvres en conditions de vie ».

Question 44

Définition sociologique des pauvres

Answer 44

« les pauvres, en tant que catégorie sociale, ne sont pas ceux qui souffrent de manques et de privations spécifiques, mais ceux qui reçoivent assistance ou devraient la recevoir selon les normes sociales ».

Georg Simmel, Les Pauvres, 1907

Question 45

Explication interactionniste de l’identification individuelle à la catégorie des pauvres

Answer 45

« le fait que quelqu’un soit pauvre ne signifie pas encore qu’il appartienne à la catégorie spécifique des pauvres. Il peut être un pauvre commerçant, un pauvre artiste, ou un pauvre employé, mais il reste situé dans une catégorie définie par une activité spécifique ou une position. C’est à partir du moment où ils sont assistés, peut-être même lorsque leur situation pourrait normalement donner droit à l’assistance, même si celle-ci n’a pas encore été octroyée, qu’ils deviennent partie d’un groupe caractérisé par la pauvreté». Georg Simmel, Les Pauvres, 1907

Question 46

Caractéristique des bourgeois

Answer 46

Le bourgeois occidental a donc un statut particulier (« franc-bourgeois »), défini par son appartenance citadine :

« Les bourgeois relevaient d’un droit qui leur était commun mais qui n’était accessible qu’à eux seuls ».

Weber, Économie et Société, 1921

Question 47

Origine du thème de l’étranger

Answer 47

« J’aime les nuages… les nuages qui passent… là-bas… là-bas… les merveilleux nuages ! »

Charles Baudelaire, L’Étranger, publié dans un journal en 1862

Question 48

Perception de la réalité par les individus

Answer 48

Réflexion des sociologues de Chicago, William Isaac et Dorothy Swaine Thomas (1924) :

« Quand les hommes définissent des situations comme réelles, elles sont réelles dans leurs conséquences ».

(« If men define situations as real, they are real in their consequences. »)

Question 49

Mise en évidence des « effets de lieu »

Answer 49

Selon l’auteur, l’espace habité (ou approprié) par les agents sociaux « fonctionne comme une sorte de symbolisation spontanée de l’espace social. Il n’y a pas d’espace, dans une société hiérarchisée, qui ne soit pas hiérarchisé et qui n’exprime les hiérarchies et les distances sociales, sous une forme (plus ou moins) déformée ».

De fait, les « sans domicile fixe » n’ont quasiment pas d’existence sociale.

Pierre Bourdieu, « Effets de lieu », 1993

Question 50

L’urbaphobie

Answer 50

« l’agglomération parisienne s’est comportée […] comme un groupe “monopoleur” dévorant la substance nationale».

Pamphlet du géographe Jean-François Gravier, Paris et le désert français (1947)

Question 51

La notion de classe en sociologie

Answer 51

«Toute l’histoire de la société humaine jusqu’à ce jour est l’histoire de luttes de classes. »

Marx et Engels, Manifeste du Parti communiste, 1848

Question 52

Amplification et renforcement des inégalités de positions objectives par le prestige

Answer 52

C’est ce que l’auteur décrit comme « l’effet Matthieu », faisant référence à une phrase de l’évangile selon saint Matthieu :

« Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a ».

Robert King Merton, The Matthew effect in Science, 1968

Question 53

Complexité des rapports entre l’âge social et l’âge biologique

Answer 53

Les élèves qui entrent dans les grandes écoles ont d’autant plus les attributs qu’ils sont proches du pôle du pouvoir :

« c’est par un abus de langage formidable que l’on peut subsumer sous le même concept des univers sociaux qui n’ont pratiquement rien de commun ».

Pierre Bourdieu, « La jeunesse n’est qu’un mot », entretien, 1978

Question 54

La conscience de classe contemporaine en France

Answer 54

Le mouvement des gilets jaunes montre que « les classes sociales n’ont jamais disparu […], dans ce conflit, elles deviennent soudainement visibles aux yeux de tous ».

Une conscience de classe serait en train de se reconstituer puisqu’ « en se retrouvant sur les ronds-points, ils s’aperçoivent qu’à côté de chez eux, il y a des milliers de personnes qui vivent et pensent la même chose ».

Camille Peugny, Le Monde, entretien, 14 décembre 2018

Question 55

Raison de la baisse de la fécondité en France

Answer 55

I. Le démographe, à travers le concept de « capillarité sociale », relie baisse de la fécondité en France et stratégie égoïste d’élévation dans l’échelle sociale.

II. Les individus se déchargent du poids de la reproduction : « Quand on vient de bas et que l’on vise haut, il faut, pour arriver, courir vite et ne point s’embarrasser de bagages encombrants».

Arsène, Dumont, Dépopulation et civilisation, 1890

Question 56

Fonction capitaliste de la mobilité sociale

Answer 56

La mobilité sociale apparaît comme un instrument de pérennité de la classe bourgeoise :

« Plus la classe dominante est capable d’intégrer les hommes éminents des classes dominées, plus durable et dangereuse sera sa domination ».

Karl Marx, Le Capital, 1867

Question 57

loi d’Engel

Answer 57

« plus une famille est pauvre, plus grande est la part de ses dépenses totales qu’elle doit utiliser pour se procurer sa nourriture».

Ernst Engel, « Les conditions de la production et de la consommation du Royaume de Saxe », 1857

Question 58

Loi de Schwabe

Answer 58

« plus on est pauvre, plus est élevée la part relative que l’on doit dépenser pour l’habitation ».

Schwabe (directeur du bureau de la statistique à Berlin), La relation entre loyer et revenu à Berlin, 1868

Question 59

La mode

Answer 59

I. « ce qui distingue le bourgeois, c’est la “distinction” ».

II. A. Par ailleurs, la bourgeoisie adopte les modes lorsqu’elles n’étonnent plus.

B. « bientôt la nouveauté est devenue mode : elle est alors distinguée, elle n’est plus excentrique. Mais cela ne peut durer ; une fois qu’elle s’est étendue à toute la classe, elle ne tarde guère à la dépasser ; elle est imitée en dehors d’elle, et dès lors elle ne distingue plus […]. Quand la bonne a réussi à trop bien copier la robe de la dame […], ce qui était distingué est devenu commun et ne tardera pas à devenir vulgaire : il est nécessaire de le changer ».

Edmond Goblot, La Barrière et le niveau, 1925

Question 60

I. La consommation est ambigüe :

Answer 60

« on ne consomme jamais l’objet en soi (dans sa valeur d’usage) – on manipule toujours les objets (au sens le plus large) comme signes qui vous distinguent soit en vous affiliant à votre groupe pris comme référence idéale, soit en vous démarquant de votre groupe par référence à un groupe de statut supérieur ».

Jean Baudrillard, La société de consommation, 1970

Question 61

Définition sociologique de la consommation

Answer 61

«la consommation se définit_:

1. non plus comme pratique fonctionnelle des objets, possession, etc. ;

2. non plus comme simple fonction de prestige individuel ou de groupe ;

3. mais comme système de communication et d’échange, comme code de signes continuellement émis et reçus et réinventés, comme langage ».

Jean Baudrillard, La société de consommation, 1970

Question 62

La télévision selon les classes sociales

Answer 62

L’auteur prend l’exemple de la télévision dans les années 1960 et montre qu’ « il y a ceux pour qui la TV est un objet, il y a ceux pour qui elle est un exercice culturel ».

Baudrillard, Pour une critique de l’économie politique du signe, 1972

Question 63

Variété des modes de consommation

Answer 63

I. « la théorie qui fait de la consommation une fonction simple du revenu […] ne peut rendre raison des cas où le même revenu se trouve associé à des structures de consommation totalement différentes ».

II. Poisson versus « plats élastiques ». Chez les bourgeois, tout est attente, les formes sont les rythmes.

Pierre Bourdieu, La Distinction. Critique sociale du jugement, 1979

Question 64

L’éducation est un fait social

(Fait social)

Answer 64

« chaque société […] a un système d’éducation qui s’impose aux individus avec une force généralement irrésistible ».

Durkheim, Éducation et sociologie, 1922

Question 65

Fonction de l’éducation

(Définition)

Answer 65

« L’éducation est l’action exercée par les générations adultes sur celles qui ne sont pas encore mûres pour la vie sociale ».

Durkheim, Éducation et sociologie, 1922

Question 66

2013

(Éducation)

Answer 66

Création des Écoles supérieures de professorat et d’éducation (ESPE).

Question 67

2019

(Éducation)

Answer 67

Les ESPE deviennent les Instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation (Inspé).

Question 68

Démarche de Bourdieu et Passeron

Answer 68

Selon l’auteur, ils ont procédé en deux temps :

1. Ils ont mis en évidence « de manière statistique, et par là, indiscutable et objective, l’existence d’inégalités devant l’école », et les « inégalités d’accès à l’enseignement supérieur » ;
2. Ils cherchent à expliquer les faits.

Patrick Champagne, « “Les héritiers” de Bourdieu et Passeron : une analyse d’une grande actualité », 2018

Question 69

Rôle de sélection attribué à l’école

(Explication)

Answer 69

Selon l’auteur, Bourdieu et Passeron ont cherché à expliquer les faits :

Il existe en France, dans les années soixante, une « élimination scolaire » dans laquelle « l’héritage culturel » joue un rôle important : « l’excellence scolaire (culture valorisée) est aussi la culture (au sens ethnologique) d’un groupe social, celle de la classe justement dite “cultivée”. L’école est censée transmettre une culture à ceux qui, par la famille, la possèdent déjà ».

Patrick Champagne, « “Les héritiers” de Bourdieu et Passeron : une analyse d’une grande actualité », 2018

Question 70

Le genre à l’école

Answer 70

I. L’ « aversion des filles pour les maths » est une construction sociale qui s’appuie sur l’intériorisation des stéréotypes masculins et féminins.

II. C’est le même processus qui explique la réussite globale des filles dans le système scolaire : « les filles tirent parti de leur capacité à intérioriser les règles, à s’exprimer dans le cadre des conventions scolaires ».

Baudelot et Establet, Allez les filles!, 1992

Question 71

La fille aînée des Belhoumi

Answer 71

La fille aînée, Samira, qui arrive en France à sept ans ne parlant pas un mot de français, va très vite devenir une très bonne élève dès l’école primaire : « elle garde aujourd’hui encore un souvenir ébloui de l’école d’alors ».

Stéphane Beaud, La France des Belhoumi, 2018)

Question 72

Différence de genre chez les Belhoumi

Answer 72

Les garçons vont avoir une scolarité chaotique ; l’auteur évoque « la liberté des garçons et un effet de quartiers ».

Stéphane Beaud, La France des Belhoumi, 2018)

Question 73

Les garçons chez les Belhoumi

Answer 73

« si l’objectif affiché pour tous était bien le salut par l’école, il n’empêche que de petits signes étaient émis, faisant prendre conscience aux garçons qu’un destin de travailleur manuel ne leur était pas interdit ».

Stéphane Beaud, La France des Belhoumi, 2018)

Question 74

Les conséquences physiques et morales du capitalisme

Answer 74

« La subdivision du travail est l’assassinat d’un peuple ».

Karl Marx, Le Capital, 1867

Question 75

Le mode de défense développé par la classe ouvrière contre le chômage et contre l’usure trop précoce de sa force de travail

Answer 75

I. La « flânerie systématique » prolonge le temps d’occupation rémunéré et diminue le risque d’accident ou de maladie, qui entraîne la perte complète du salaire.

II. Dès lors, « briser l’ouvrier de métier, libérer le procès de travail du pouvoir qu’il y exerce pour y instaurer la loi et la norme patronales, telle sera la contribution historique du taylorisme ».

Benjamin Coriat, L’Atelier et le chronomètre : essai sur le taylorisme, le fordisme et la production de masse, 1979

Question 76

Le toyotisme

Answer 76

Cette voie japonaise est souvent résumée par une formule célèbre énonçant les cinq résultats recherchés : « zéro stock, zéro délai, zéro panne, zéro défaut, zéro papier ».

Question 77

Vers la fin du travail

Answer 77

Idée que « les nouvelles technologies nous font entrer dans une ère où la production pourra presque se passer de producteurs ».

Rifkin, La fin du travail, 1996

Question 78

Définition de l’entreprise

Answer 78

« toute unité légale, personne physique ou personne morale qui, jouissant d’une autonomie de décision, produit des biens et des services marchands ».

(Insee)

Question 79

Utilité de l’engagement social

Answer 79

« le bénéfice individuel de l’action collective n’est pas la différence entre le résultat espéré et l’effort fourni, mais la somme de ces deux grandeurs ».

Hirschman, Défection et prise de parole, 1995

Question 80

Origine de la « théorie de la frustration relative »

Answer 80

« Ce n’est pas toujours en allant de mal en pis que l’on tombe en révolution. […] l’expérience apprend que le moment le plus dangereux pour un mauvais gouvernement est d’ordinaire celui où il commence à se réformer. Il n’y a qu’un grand génie qui puisse sauver un prince qui entreprend de soulager ses sujets après une oppression longue. Le mal qu’on souffrait patiemment comme inévitable semble insupportable dès qu’on conçoit l’idée de s’y soustraire. […] le mal est devenu moindre, il est vrai, mais la sensibilité est plus vive.»

Alexis de Tocqueville, L’Ancien Régime et la Révolution, 1856

Question 81

(L’état théologique)

Answer 81

Le progrès humain évolue selon la loi des trois états :

Le premier est l’état théologique : phase durant laquelle l’esprit humain « se représente les phénomènes comme produits par l’action directe et continue d’agents surnaturels ».

Comte, Cours de philosophie politique, 1830

Question 82

(L’état métaphysique)

Answer 82

Le progrès humain évolue selon la loi des trois états :

Le deuxième est l’état métaphysique : phase durant laquelle « les agents surnaturels de la société théologiques sont remplacés par les forces abstraites ».

Comte, Cours de philosophie politique, 1830

Question 83

(L’état positif)

Answer 83

Le progrès humain évolue selon la loi des trois états :

Le troisième est l’état positif : phase dans laquelle l’esprit humain est arrivé à maturité, « reconnaissant l’impossibilité d’obtenir des notions absolues ».

Comte, Cours de philosophie politique, 1830

Question 84

Absence de définition du changement social

Answer 84

« Il n’existe pas de théorie générale du changement social et il est impossible d’en concevoir une puisqu’elle serait une théorie générale de l’histoire. »

Mendras et Forsé, Le changement social. Tendances et paradigmes, 1997

Question 85

Constat d’un déclin de l’idée de société

Answer 85

Essoufflement d’un certain mode de représentation de la vie sociale construit entre la seconde moitié du XIX^e siècle et les années 1950 :

« la société ne peut plus être représentée comme un ensemble naturel intégré autour d’une culture, d’un mode de production, de fonctions ».

François Dubet, Le travail des sociétés, 2011

Question 86

Définition de l’accélération sociale

Answer 86

« l’accélération sociale est définie par une augmentation de la vitesse de déclin de la fiabilité des expériences et des attentes et par la compression des durées définies comme le “présent”».

Hartmut Rosa*, Aliénation et accélération. Vers une théorie critique de la modernité tardive, 2012

^{*Sociologue allemand}

Question 87

Description de l’accélération sociale

Answer 87

Les frontières entre vie professionnelle et vie privée ont été gommées par les communications électroniques qui ne permettent plus de couper la communication. Ainsi assistons-nous à « l’augmentation du nombre d’épisodes d’action ou d’expérience par unité de temps ». Ainsi, plutôt qu’accroître le temps libre, la technologie le réduit en accélérant le changement social et le rythme de vie.

Hartmut Rosa*, Aliénation et accélération. Vers une théorie critique de la modernité tardive, 2012

^{*Sociologue allemand}

Question 88

Évolution de l’accélération sociale

Answer 88

« Dans la modernité tardive, l’accélération sociale s’est transformée en un système autopropulsé qui n’a même plus besoin de la moindre force motrice externe. »

Hartmut Rosa*, Aliénation et accélération. Vers une théorie critique de la modernité tardive, 2012

^{*Sociologue allemand}

Question 89

Conclusion sur l’accélération sociale

Answer 89

L’accélération sociale est une « nouvelle forme de totalitarisme » :

« dans la société moderne tardive, le pouvoir totalitaire consiste […] en un principe abstrait qui assujettit néanmoins tous ceux qui vivent sous sa domination ».

Question 90

Le pouvoir est une relation interindividuelle asymétrique

Answer 90

En raison des ressources ou capacités inégales des individus :

« Le pouvoir d’une personne A sur une personne B, c’est la capacité de A d’obtenir que B fasse quelque chose qu’elle n’aurait pas fait sans l’intervention de A ».

Robert Dahl, The Concept of Power, 1957

Question 91

La domination

Answer 91

I. La domination « signifie la chance de trouver des personnes déterminables prêtes à obéir à un ordre de contenu déterminé ».

II. « Toutes les dominations cherchent à éveiller et à entretenir la croyance en leur légitimité».

III. Donc, « tout rapport de domination comporte un minimum de volonté d’obéir, par conséquent un intérêt […] à obéir ».

Max Weber, Économie et société, 1921

Question 92

L’État de police

Answer 92

L’« l’État de police est celui dans lequel l’autorité administrative peut, d’une façon discrétionnaire et avec une liberté de décision plus ou moins complète, appliquer aux citoyens toutes les mesures dont elle juge utile de prendre par elle-même l’initiative, en vue de faire face aux circonstances et d’atteindre à chaque moment les fins qu’elle se propose ».

Raymond Carré de Malberg, Contribution à la théorie générale de l’État, 1920

Question 93

L’État de droit

Answer 93

À l’inverse, l’État de droit est « un État qui, dans ses rapports avec ses sujets et pour la garantie de leur statut individuel, se soumet lui-même à un régime de droit, et cela en tant qu’il enchaîne son action sur eux par des règles, dont les unes déterminent les droits réservés aux citoyens, dont les autres fixent par avance les voies et moyens qui pourront être employés en vue de réaliser les buts étatiques ».

Raymond Carré de Malberg, Contribution à la théorie générale de l’État, 1920

Question 94

Définition du régime politique

Answer 94

Un régime politique est « la forme que prend dans un groupe social donné la distinction des gouvernants et des gouvernés » :

Une « certaine combinaison d’un système de partis, d’un mode de scrutin, d’un ou plusieurs types de décisions, d’une ou plusieurs structures de groupes de pression ».

Duverger, Manuel de droit constitutionnel et de sciences politiques, 1948

Question 95

La centralisation du pouvoir sous l’Ancien régime posa les conditions de son possible renversement

Answer 95

« le gouvernement du roi, ayant aboli les libertés provinciales et s’étant substitué, dans les trois quarts de la France, à tous les pouvoirs locaux, avait attiré à lui toutes les affaires […] Paris s’était rendu le maître du pays dont il n’avait été jusque-là que la capitale, ou plutôt était devenu alors lui-même le pays tout entier. Ces deux faits, qui étaient particuliers à la France, suffiraient seuls au besoin pour expliquer pourquoi une émeute a pu détruire de fond en comble une monarchie qui avait supporté pendant tant de siècles de si violents chocs, et qui, la veille de sa chute, paraissait encore inébranlable à ceux mêmes qui allaient la renverser ».

Alexis de Tocqueville, L’Ancien Régime et la Révolution, 1856

Question 96

Définition du service public

Answer 96

« toute activité dont l’accomplissement doit être assuré, réglé et contrôlé par les gouvernants parce que l’accomplissement de cette activité est indispensable à la réalisation et au développement de l’interdépendance sociale, et qu’elle est de telle nature qu’elle ne peut être réalisée complètement que par l’intervention de la force gouvernante ».

Léon Duguit, Traité de droit constitutionnel, 1911

Question 97

Les jeunes sont très présents dans les mouvements sociaux

Answer 97

« les jeunes témoignent d’une relative disposition à la manifestation ».

Anne Muxel, L’expérience politique des jeunes, 2001

Question 98

La liberté du citoyen

Answer 98

I. La déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen (DDHC) du 26 août 1789 reconnaît « les droits naturels, inaliénables et sacrés de l’homme ».

II. « La liberté du citoyen est un attribut de sa personne ; inconditionnelle et métaphysique, elle s’attache à lui partout où il se trouve ».

Georges Burdeau, La Démocratie, 1956

Question 99

Qualité du citoyen

Answer 99

« Le citoyen est une sorte de saint laïc auquel on accorde la qualité de membre du souverain, précisément parce que son désintéressement est un gage de l’usage prudent qu’il fera de sa souveraineté » (cf. Rousseau).

Georges Burdeau, La Démocratie, 1956

Question 100

Art. 3 DDHC

Answer 100

« Le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément. »

Question 101

Art. 3 C

Answer 101

« La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum. Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice. »

Question 102

Suppression par les révolutionnaires de tous les corps intermédiaires entre les individus et l’État

Answer 102

Séparation stricte entre la fonction judiciaire et la fonction politico administrative : « Les juges ne pourront, à peine de forfaiture, troubler, de quelque manière que ce soit, les opérations des corps administratifs, ni citer devant eux les administrateurs pour raison de leurs fonctions » (loi des 16 et 24 août 1790).

Question 103

Conception fermée de l’identité nationale

Answer 103

Dans le cadre de la conception fermée de l’identité nationale, celle-ci est présentée « dans sa longue durée en privilégiant la permanence et le caractère exclusif de cette identité. Elle est ce qui se reproduit à l’identique dans le terme et assure une séparation avec l’étranger ».

Yves Déloye, « La Nation entre identité et altérité», 1994

Question 104

Caractéristique culturelle historique de la France

Answer 104

La France est la « fille aînée de l’Église catholique ».

Yves Déloye, « La Nation entre identité et altérité», 1994

Question 105

Les fondement des nations

Answer 105

« Les nations reposent sur des données ethnoculturelles, des faits naturels et nécessaires (conception organique ou objective de la Nation) ».

Yves Déloye, « La Nation entre identité et altérité», 1994

Question 106

Conception républicaine de l’identité nationale

Answer 106

Du côté des républicains, « l’identité nationale peut être acquise et non pas seulement prescrite ».

Yves Déloye, « La Nation entre identité et altérité», 1994

Question 107

Définition de l’identité nationale

Answer 107

Le « résultat d’un travail historiquement et culturellement daté d’homogénéisation culturelle qui vise à rendre identique les individus ».

Yves Déloye, « La Nation entre identité et altérité», 1994

Question 108

Définition de la nation

Answer 108

La Nation est un construit social, une « conception contractualiste de la société » dans laquelle « l’école joue un rôle essentiel permettant à l’individu de prendre conscience de la Nation ». Elle repose sur une « reconnaissance mutuelle par l’ensemble des citoyens d’une appartenance à une communauté de valeurs ».

Yves Déloye, « La Nation entre identité et altérité», 1994

Question 109

Le caractère du lien au fondement de la Nation

Answer 109

« Les plus nobles pays, l’Angleterre, la France, l’Italie, sont ceux où le sang est le plus mêlé. Ce que nous venons de dire de la race, il faut le dire de la langue. La langue invite à se réunir ; elle n’y force pas. Chacun croît et pratique à sa guise, ce qu’il peut, comme il veut. Il n’y a plus de religion d’État[…]. Une Nation est un principe spirituel ».

Ernest Renan, Qu’est-ce qu’une Nation?, 1882

Question 110

La citoyenneté de l’Union européenne

Answer 110

Selon l’art. 9 TUE, « Est citoyen de l’Union toute personne ayant la nationalité d’un État membre. La citoyenneté de l’Union s’ajoute à la citoyenneté nationale et ne la remplace pas. »

Question 111

Mayer et Perrineau, Les comportements politiques, 1997

Answer 111

« le modèle sociologique et celui du choix rationnel (N.B.: avec vote sur enjeu) ne s’opposent […] pas, ils sont complémentaires, ils décrivent chacun un aspect de la réalité électorale ».

Answer 112

La « participation non conventionnelle » (ou participation protestataire) concerne la participation à des manifestations, des grèves, des pétitions, des activités d’occupation de locaux, voire des activités illégales (faucheurs d’OGM) ou violentes :

« ce sont des actions collectives, qui mobilisent des groupes de citoyens plus ou moins nombreux, au nom de la défense d’intérêts communs. Ce sont des actions directes qui mettent face-à-face les citoyens et les détenteurs du pouvoir, sans passer par la médiation des élites, les canaux habituels de la démocratie représentative […]. Interrompant pour un temps le cours normal des choses, elles peuvent éventuellement mais non nécessairement déboucher sur des actions illégales (manifestation ou grève interdite, désobéissance civile) voire violentes ».

Mayer et Perrineau, Les Comportements politiques, 1997

Question 113

Remise en cause de la distinction entre action conventionnelle et action non conventionnelle

Answer 113

Il existe un « continuum de la participation politique ».

Favre et Fillieule, Stratégies de la rue, 1997

Question 114

Fonction des classes d’âge dans la représentation sociale

Answer 114

« La définition sociale des classes d’âge est l’objet de manipulations et elle engage toujours, à un degré ou à un autre, les rapports de force entre générations ».

Patrick Champagne, «Jeunes agriculteurs et vieux paysans. Crise de la succession et apparition du “troisième âge”», 1979

Question 115

Position résolument hostile du à l’égard de l’enregistrement de données ethniques

Answer 115

« La catégorie ethnique, lorsqu’elle est introduite, devient prédominante, et fait oublier la dimension sociale des phénomènes observés, rendant tout phénomène explicatif impossible […] la catégorie ethnique “colle à la peau”, puisqu’elle ne peut bouger au cours de la vie. Il n’y a plus de mobilité possible ».

Alain Blum*, « Les limites de la statistique », Le Monde, 2006

^{* Directeur de recherche de l’INED}

Question 116

⚖️ CC, n° 2007-557 DC, Loi relative à la maîtrise de l’immigration, à l’intégration et à l’asile

Answer 116

« si les traitements nécessaires à la conduite d’études sur la mesure de la diversité des origines des personnes, de la discrimination et de l’intégration peuvent porter sur des données objectives, ils ne sauraient, sans méconnaître le principe énoncé par l’article 1^er de la Constitution, reposer sur l’origine ethnique ou la race »

Question 117

📚 Art. 1^er C (en vigueur en 2007)

Answer 117

« La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée. »

Question 118

Sommet de la Terre à Rio en 1992

Answer 118

Le développement durable est officialisé (origine rapport Brundtland de 1987 :

« Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la possibilité, pour les générations à venir, de pouvoir répondre à leur propres besoins ».

Question 119

Jean Bodin, Les Six livres de la République, 1576

Answer 119

Selon le mercantiliste , « Il n’est de richesse ni de force que d’hommes ».

⚠️ À l’opposé du pessimisme malthusien, il existe donc une tradition populationniste.

📚 Cf. également la théorie du Mozart (Edmund Phelps, « Population Increase », 1968).