Piaget L'enfant Flashcards
L’enfant ISM vs IC (Piaget)
Le langage nous a permis de faire le trait d’union entre le bébé et l’enfant.
Vidéo Piaget de 49 min
Sériation (bâton du plus petit au plus grand)
Piaget utilise des situations construite de toute pièce. Il regarde comment l’individu réagit et on réplique à une population et de manière longitudinale (à différent âge).
Après 2 ans, l’enfant rentre dans l’intelligence conceptuelle :
L’intelligence Sensori-Motrice est un intelligence sans représentation du réel, c’est une intelligence pratique (grec proriasis). Elle travaille sur la réalité. Elle est individuelle, elle concerne soi-même, son action, sa réussite.
Ex : Conduire = intelligence de l’action, ça mobilise beaucoup de savoir-faire (vise à faire les choses, ça ne sert pas à expliquer)
L’intelligence conceptuelle fonctionne sur les représentations interne. Elle repose sur le signe. Elle est transmissible, on peut la partager.
Dans l’IC, ce qui compte, c’est de pouvoir argumenter, expliquer les choses. Elle repose sur des signes, le langage.
L’avènement de la pensée symbolique correspond au passage de l’acte à la pensée représentative
Il se développe des comportements manifeste d’une pensée symbolique, tels que l’imitation différée, le jeu symbolique, le dessin, le langage qui se développe avec une rapidité et une efficacité surprenantes; des conduites sous-tendues, par la représentation imagée (Ces comportements s’enracinent dans le stade sensori-moteur précédent mais c’est entre 2 et 4 ans que ces conduites prennent leur essor et se révèlent sans ambiguïté à l’observation de l’entourage familial)
Comment passe-t-on de l’Intelligence sensori-motrice à l’intelligence conceptuelle?
Il faut changer de temporalité.
ISM = Lente, un pas après l’autre, séquentielle
IC = Rapide, plurielle
Elle nécessite de pouvoir construire des représentation du monde, des concepts. La construction du signe implique un mouvement de décentration (réaliser que tout ne tourne pas autour de soi, le stade du miroir).
Décentration (Piaget)
Sur le registre intellectuel
Sur le registre social
Apparition du langage, héritage social
Apparition des jeux (aller vers la collaboration)
Développement de la moralité (autours de 2 ans)
Avant 2 ans :
Stade égocentrique
Pas capable de sortir de son propre point de vue
Incapacité à sortir de son propre point de vue , à se mettre à la place de l’autre
Le moteur de la décentration se situe dans les opérations.
Opération = Opération mentale ou physique des objets. On opère sur les objets pour faire quelque chose. Sa caractéristique fondamentale est la réversibilité, pouvoir de mettre en arrière.
La réversibilité est ce qui va permettre de déplacer son point de vue, de déplacer un objet dans plusieurs sens, plusieurs possibles.
Dans le stade Sensori-Moteur, il y a une seule forme de réalité, pas de possibles.
A partir de 2 ans, on note l’intériorisation des images en soi (il s’agit d’un double, d’une copie intériorisé du monde réel dans lequel on vit).
Aspect figuratif de la représentation (copie sensorielle du réel); transformé mais statique (slot en approche cognitive)
Aspect Opératif; beaucoup plus dynamique, il y a une notion de réversibilité, les représentations peuvent être accommodée et assimilée
Stades
Ex : Ochamine, distorsion de la réalité pour faire des diagnostiques (tyroide)
Stade Préopératoire
L’égocentrisme
C’est une notion très importante dans la théorie de Piaget et en psychologie du développement cognitif en général. L’égocentrisme est la situation d’un individu qui considère le monde environnant de son seul point de vue. Cette notion, dans la perspective piagétienne, comporte deux aspects indissociables, l’un positif, l’autre limitatif. L’aspect limitatif se réduit à un défaut de décentration, à la difficulté de se détacher de son point de vue propre et de le coordonner avec le point de vue d’autrui, conçu comme différent du sien. Le caractère positif, c’est l’effort systématique de comprendre toute situation en l’assimilant, quitte à la déformer, à ce qui est déjà connu : c’est l’égocentrisme que l’on trouve, par exemple, dans le jeu symbolique.
Le langage (Piaget)
Le langage est un indice de la représentation mentale. D’abord préconcept, les mots ne sont pas fixé.
Ex : Les chiens, c’est tous les animaux.
Il s’agit de construire des relations entre les objets (par analogie, différence, proximité). On construit des liaisons entre des objets qui n’ont pas d’autre lien que sensoriel.
Langage égocentrique : Langage tourné vers soi. L’activité verbale est le support de l’action. A 6 ans, 50% du langage serait égocentrique.
Ex : Cuisinant en “parlant” ses actions
Au sens large, il s’agit de la fonction symbolique ou, comme le recommande Piaget, de la fonction sémiotique qui est la capacité d’évoquer des objets ou situations non perçus actuellement en se servant de signes ou de symboles. La représentation du réel physique et social commence lorsqu’il y a simultanément différenciation et coordination entre des signifiants et des signifiés.
Le signe requiert la vie sociale pour se constituer, tandis que le symbole peut être élaboré déjà par l’individu seul (comme dans le jeu des petits enfants).
Chez l’enfant, l’acquisition du langage, système de signes, est subordonnée selon Piaget à l’exercice d’une fonction symbolique qui s’affirme dans le développement de l’imitation et du jeu tout autant que dans celui des signes verbaux.
Sa genèse s’explique à partir du développement de l’imitation, lui-même lié à la différenciation progressive entre assimilation et accommodation. Les premiers signifiants bien différenciés sont fournis par l’imitation et l’image mentale qui en dérive, l’une et l’autre prolongeant l’accommodation aux objets externes.
L’image mentale qui se forme dans l’imitation différée est un signifiant constitué par l’accommodation, le signifié étant en revanche constitué par l’assimilation qui incorpore l’objet imité à des schèmes antérieurs. L’imitation différée est alors à la fois représentation en acte et représentation mentale. Ainsi y a-t-il continuité entre le sensori-moteur (le bébé) et la pensée représentative (l’enfant).
Comportement Animiste (Piaget)
Attribuer une personnalité, une pensée à des objets. Les objets vont être perçu de son propre point de vue (l’objet a envie de faire une chose ou pas). Cela ne disparaît pas comportement à l’âge adulte.
Ex : L’ordinateur ne veut pas m’enregistrer quelque chose etc…
Les objets et leurs représentations participent à ce mouvement de décentration puisqu’on peut les manipuler physiquement et mentalement.
Comportement Animiste (Piaget)
Attribuer une personnalité, une pensée à des objets. Les objets vont être perçu de son propre point de vue (l’objet a envie de faire une chose ou pas). Cela ne disparaît pas comportement à l’âge adulte.
Ex : L’ordinateur ne veut pas m’enregistrer quelque chose etc…
Les objets et leurs représentations participent à ce mouvement de décentration puisqu’on peut les manipuler physiquement et mentalement.
La pensée symbolique et la représentation (Piaget)
Au sens large, il s’agit de la fonction symbolique ou, comme le recommande Piaget, de la fonction sémiotique qui est la capacité d’évoquer des objets ou situations non perçus actuellement en se servant de signes ou de symboles. La représentation du réel physique et social commence lorsqu’il y a simultanément différenciation et coordination entre des signifiants et des signifiés.
Le signe requiert la vie sociale pour se constituer, tandis que le symbole peut être élaboré déjà par l’individu seul (comme dans le jeu des petits enfants).
Chez l’enfant, l’acquisition du langage, système de signes, est subordonnée selon Piaget à l’exercice d’une fonction symbolique qui s’affirme dans le développement de l’imitation et du jeu tout autant que dans celui des signes verbaux.
Sa genèse s’explique à partir du développement de l’imitation, lui-même lié à la différenciation progressive entre assimilation et accommodation. Les premiers signifiants bien différenciés sont fournis par l’imitation et l’image mentale qui en dérive, l’une et l’autre prolongeant l’accommodation aux objets externes.
L’image mentale qui se forme dans l’imitation différée est un signifiant constitué par l’accommodation, le signifié étant en revanche constitué par l’assimilation qui incorpore l’objet imité à des schèmes antérieurs. L’imitation différée est alors à la fois représentation en acte et représentation mentale. Ainsi y a-t-il continuité entre le sensori-moteur (le bébé) et la pensée représentative (l’enfant).
Le jeu et le dessin (Piaget)
Expressions emblématiques de l’émergence de la pensée symbolique chez l’enfant (Piaget, 1945), le jeu (symbolique) et le dessin apparaissent comme des activités typiquement enfantines.
Trois catégories de jeux sont répertoriées : le jeu d’exercice (l’intelligence sensori-motrice), le jeu symbolique (l’intelligence représentative) et le jeu de règles (l’intelligence opératoire).
D’un point de vue développemental, le passage entre le jeu d’exercice et le jeu symbolique est assuré par le schème symbolique. Il s’agit de la reproduction d’un schème sensori-moteur (c’est-à-dire d’une suite d’actions finalisées), en dehors de son contexte et de son objectif habituels. L’enfant fait semblant d’exercer l’une de ses activités ordinaires : semblant de manger, de dormir, de se laver, etc. Ce qu’il cherche ici c’est simplement à utiliser librement ses pouvoirs individuels, à reproduire ses actions pour le plaisir de se les donner en spectacle, à lui-même et aux autres, bref à déployer son moi et à lui assimiler sans limitation ce qui est ordinairement accommodation à la réalité autant que conquête assimilatrice. Si cet exercice est déjà symbolique, il est cependant limité au sens où seule la conduite propre est activée. Le symbole n’est pas encore libéré, à titre de signifiant, du signifié qui est cette conduite propre. Ce détachement va s’effectuer dès l’acquisition systématique du langage.
Entre 2 et 6-7 ans, trois stades de l’évolution du jeu symbolique peuvent être décrits. Le premier de ces stades, de 18 mois à 4 ans environ, est le plus intéressant pour notre propos. C’est au cours de cette période que se dessine une évolution très fine, minutieusement observée par Piaget, des conduites du « faire comme si » (ou « faire semblant »).
L’accent mis par Piaget sur l’assimilation déformante au premier stade du jeu symbolique, il a une portée adaptative. L’enfant à qui on ne permet pas encore d’utiliser le téléphone, se prépare, s’adapte à l’action future en la simulant. peut dire que dans le jeu symbolique, admirablement décrit par Piaget, l’enfant s’approprie le réel, l’apprivoise, pour mieux s’y ajuster : l’assimilation déformante serait un « effort » vers l’accommodation.
Il est notable aussi que le jeu symbolique est presque toujours accompagné de verbalisations, celles-ci tendant à expliquer, adapter la conduite symbolique à l’interlocuteur visible ou invisible.
C’est généralement vers 18 mois, en même temps que le jeu symbolique, que débutent les premiers tracés graphiques. Le dessin s’inscrit alors, jusqu’à 8-9 ans, dans l’activité ludique. À l’évidence le dessin peut rendre compte d’une évolution de la pensée symbolique et d’une structuration cognitive progressive de l’espace représenté.
L’image mentale (Piaget)
Jeux symboliques et dessins font appel à l’image mentale ( évocatrice d’un objet ou d’un événement absent du champ actuel de la perception).
Dans la perspective piagétienne, on l’a vu plus haut, l’image mentale est le produit d’une intériorisation de l’imitation différée. Elle dérive donc des schèmes sensori-moteurs et non de la perception. Piaget avance que l’image mentale ne semble jouer aucun rôle avant 18 mois alors que la perception se développe dès 5-6 mois sous des formes déjà complexes, telles les constantes perceptives.
Des nombreuses expériences réalisées par Piaget et Inhelder à l’aide d’épreuves du même genre, et à propos des divers types d’images répertoriés, il ressort que, d’un point de vue développemental, la différence passe entre les images statiques et les autres. L’image statique est possible dès 4-5 ans. Il faut attendre 7-8 ans, c’est-à-dire l’étape (le stade) des opérations concrètes de l’intelligence, pour que se manifestent les images cinétiques et de transformation. Ces faits expérimentaux corroborent l’hypothèse piagétienne forte d’une subordination de l’image mentale, aspect figuratif de la connaissance, aux opérations logico-mathématiques de l’enfant : l’aspect opératif. L’anticipation du mouvement suppose en effet un ordre de succession des images et un cadre de conservation du trajet, ordre et conservation qui ressortissent à l’aspect opératif (opérations) de la connaissance.
Les opérations de l’intelligence logico-mathématique (et infralogique) (Piaget)
Ces opérations sont au cœur du stade piagétien dit « de préparation et de mise en place (à partir de 7-8 ans) des opérations concrètes » ; on parle aussi souvent de « stade des opérations concrètes » ou « d’enfant opératoire concret » pour caractériser ce qui se passe au sous-stade de la mise en place.
Il s’agit ici des opérations logico-mathématiques (et infralogiques) de l’intelligence. Elles sont dites « concrètes » dans la mesure où elles portent sur des objets concrets, ou sur leur représentation immédiate, et non sur des hypothèses. Leur préparation et leur mise en place entre 2 et 12-13 ans est une œuvre de longue haleine qui s’effectue au cours de trois phases : des préconcepts de la pensée symbolique aux schèmes intuitifs et à l’intelligence opératoire. L’enfant doit en effet rebâtir, au plan de la représentation, tout ce qui a déjà été acquis au stade précédent (le bébé) sur le plan de l’action, en se heurtant aux difficultés déjà rencontrées. Pour construire l’espace et le temps sensori-moteurs, le schème de l’objet permanent, le bébé s’est libéré d’un certain égocentrisme perceptif et moteur en se situant pratiquement comme un objet parmi d’autres objets. La construction des opérations de l’intelligence nécessite un itinéraire analogue, de l’égocentrisme à l’élaboration de systèmes de relations coordonnées entre les objets, décentrés par rapport au moi, puis décontextualisés par rapport à l’espace et au temps.
La permanence de l’objet qui, lorsqu’elle est atteinte suppose, dans l’observation de Piaget, la représentation des mouvements invisibles (Cette position n’est plus soutenable).
Selon la classification piagétienne, nous pouvons évoquer différentes sortes d’images mentales : images d’objets statiques [S] (une chaise), d’objets en mouvement [cinétique] (le balancier d’une horloge), de transformations [T] (l’écartement de jetons ou l’étirement d’une boule de pâte à modeler). Dans chacune de ces catégories on peut avoir des images reproductrices (R) et anticipatrices (A). À noter toutefois que les images statiques ne peuvent être que reproductrices. Enfin, une autre subdivision peut être faite dans chacun de ces cas, l’image pouvant évoquer, soit le produit (P) du mouvement ou de la transformation, soit la modification en elle-même de l’objet au cours de ce mouvement ou de cette transformation (M).Ex : l’épreuve de translation du carré.
Stade 2 : stade de préparation et de mise en place des opérations concrètes
- Phase Pré Opératoire
- Phase Opératoire
Le passage du Stade Sensori-Moteur au Opération Concrète neccessite une sorte de braquet et surtout une activité de décentration ainsi que l’Intériorisation des images (images de ce monde qui est en train de se détacher, c’est la construction d’image mentale).
L’enfant va arriver à manipuler le monde mentalement.
On parle de stade Opératoire car l’enfant devient capable de faire des opérations. Il passe à une expérimentation mentale du monde (-> Classement, ordonner les objets etc…). Il va être progressivement capable d’assimilation et d’accomodation pour ses opérations.
Stade Pré-Opératoire
II est plus long que le stade sensori-moteur.
2 à 4 ans
Pré-concept
Jeux + symbolique
4 à 5 ans ½
Les opérations apparaissent sous l’angle de l’Intuition primaire
L’enfant commence à avoir des idées pour résoudre les problèmes (voir video Piaget)
Prémice d’un compréhension de quelques choses mais avec un faux raisonnement (pas encore basé sur la conservation des volumes et des longueurs. Il va utiliser des intuitions de manière à répondre avec des critères sensoriel
Ex : Bille de 2 tas -> Pour l’enfant, le tas qui comprend le plus de billes est le plus grand, cette fausse réponse est basée sur une intuition simple.
Ce qui va suivre après, ce sont les intuitions articulée, qui consiste à utiliser plusieurs indices opératoires pour répondre à la question (ex : lignes poires bananes 20min33)
Il est neccessaire que l’enfant acquiert la reversivilité pour résoudre le problème.
Réversivilité : la partie fait partie d’un tout et le tout fait partie de la partie. C’est le fait de pouvoir voir une partie dans le tout et le tout dans la partie.
A l’inverse l’égocentrisme qui voit tout par rapport à soi mais pour sans reversibilité. La réversibilité et la décentration vont de paire.
Film de Piaget : fille avec les baguette de plus en plus grand, c’est le passage des intuitions primaire (elle est coincée sur ses Essais/Erreurs) aux intuitions articulées (elle va devenir capable de faire ce travail de manière assez naturelle) à la réversibilité (trouver quand on cache les bâtons 28min).
Livre
Stade Préopératoire
a. L’égocentrisme
C’est une notion très importante dans la théorie de Piaget et en psychologie du développement cognitif en général. L’égocentrisme est la situation d’un individu qui considère le monde environnant de son seul point de vue. Cette notion, dans la perspective piagétienne, comporte deux aspects indissociables, l’un positif, l’autre limitatif. L’aspect limitatif se réduit à un défaut de décentration, à la difficulté de se détacher de son point de vue propre et de le coordonner avec le point de vue d’autrui, conçu comme différent du sien. Le caractère positif, c’est l’effort systématique de comprendre toute situation en l’assimilant, quitte à la déformer, à ce qui est déjà connu : c’est l’égocentrisme que l’on trouve, par exemple, dans le jeu symbolique.
b. Les préconcepts et la pensée symbolique
À l’étape de la pensée symbolique, l’enfant ne construit pas encore des concepts, mais des schèmes « préconceptuels », ou notions attachées aux premiers signes verbaux.
C’est ainsi, écrit Piaget, que l’enfant de 2-3 ans dira “la” limace ou “les” limaces ainsi que “la” lune ou “les” lunes, sans décider si les limaces rencontrées au cours d’une même promenade, ou les disques vus de temps en temps dans le ciel, sont un seul individu, limace ou lune unique, ou une classe d’individus distincts.
Par exemple, l’enfant de 2-3 ans dira “la” limace ou “les” limaces ainsi que “la” lune ou “les” lunes, sans décider si les limaces rencontrées au cours d’une même promenade, ou les disques vus de temps en temps dans le ciel, sont un seul individu, limace ou lune unique, ou une classe d’individus distincts.
L’enfant dira, par exemple, que les montagnes sont des cailloux que l’on a plantés et qui ont poussé. C’est un raisonnement par transduction qui exprime une indissociation entre le monde intérieur, subjectif, et l’univers physique. On retrouve ici, selon Piaget, les deux aspects de l’égocentrisme enfantin dont relève aussi le jeu symbolique : l’aspect négatif avec une assimilation déformante du réel aux intérêts ou aux connaissances propres ; l’aspect positif qui traduit l’effort de compréhension d’une situation en l’assimilant à ce qui est déjà connu. Le chemin vers la décentration commence avec la pensée intuitive.
C. La pensée intuitive
Entre 4 et 7 ans, l’enfant se place l’étape de la pensée intuitive dite « préopératoire », il affirme tout le temps et ne démontre jamais par impossibilité d’un raisonnement démonstratif.
Cette pensée intuitive va se transformer en passant de l’intuition simple (4 à 5 ans et demi) à l’intuition articulée (5 ans et demi à 7-8 ans). Voici l’exemple annoncé, qui illustre le passage de l’une à l’autre : sur une table sont disposés un tas de jetons rouges et un tas de jetons bleus. L’expérimentateur aligne six jetons bleus et demande à l’enfant de placer sur la table autant de jetons rouges. Entre 4 et 5 ans environ, l’enfant construit, en serrant plus ou moins les jetons, une rangée de même longueur (mais pas de même nombre) que celle de l’expérimentateur. Il s’agit de l’intuition simple. Elle implique l’évocation, par l’image, d’une figure statique imitant la perception, suivie de la réalisation de cette configuration spatialement limitée par le premier et le dernier jeton de la rangée-modèle. Vers 5-6 ans en moyenne, l’enfant opère une correspondance terme à terme. Il articule spatialement la configuration en alignant six jetons rouges en regard de chacun des six bleus. Il s’agit de l’intuition articulée. Mais il suffit que l’expérimentateur éloigne le dernier jeton bleu de sa rangée pour que l’enfant renonce à l’équivalence (après avoir pourtant fait un constat d’égalité numérique) et ajoute un (ou plusieurs) jeton(s) rouge(s) à sa propre rangée (ou considère qu’il n’y en a « plus pareil »
L’intuition simple est d’engendrer des schèmes rigides et irréversibles. L’intuition articulée marque un progrès : le schème est devenu assez souple pour anticiper et construire une correspondance. Mais il reste encore irréversible puisqu’il suffit de déranger une correspondance optique pour que l’enfant ne puisse plus se représenter l’ordre initial.
L’enfant ne parvient pas à la réversibilité des opérations de la pensée. Avec l’intuition articulée se termine l’étape préparatoire des opérations concrètes. Piaget indique que cette première phase qui va de 2 à 7-8 ans est une période de préparation.
Stade des opérations concrètes
7 et 11-12 ans
Opérations concrètes
L’enfant fait beaucoup de choses, à l’école par exemple, l’enfant apprend enormément de choses.
C’est le stade des réalisations, de la mise en pratique
2 sous stades
a. 7 à 10 ans : opérations concrètes simples
-> Classification, classement
b. 9 à 11-12 ans : Opération concrètes complexe
Spatio-temporel
Conservation du poids, du volume etc…
Toujours la même logique, assimilation, accommodation, décentration, réversibilité
Livre
Vers 7-8 ans les opérations concrètes de l’intelligence naissent d’une sorte de dégel des structures intuitives et de la mobilité qui anime et coordonne les configurations jusque-là rigides.
L’épreuve des jetons est réussi.
À une phase d’équilibration progressive, de l’intuition simple à l’intuition articulée, succède une phase d’équilibre mobile qui introduit la réversibilité des actions intériorisées, devenues de réelles opérations au sens piagétien du terme. C’est ainsi que les opérations au sens fort sont définies comme des actions intériorisées, réversibles et groupées en structures, dont elles suivent les lois de totalité.
Deux modalités de structures d’opérations se construisent alors.
Les unes, dites « logico-mathématiques », organisent les objets discontinus (ou discrets) et sont fondées sur les différences entre éléments, leurs ressemblances ou leurs équivalences : classification, sériation et nombre.
Les autres, dites « infralogiques », portent sur les « objets » continus : elles concernent principalement ces objets continus particuliers que sont l’espace et le temps et la constitution de l’objet en tant que tel (substance, poids, volume). Elles sont fondées sur les voisinages et les séparations.
Les structures d’opérations concrètes, ou groupements, sont formalisables selon le même modèle que celui du groupe pratique des déplacements décrit au stade sensori-moteur chez le bébé. Ce sont en fait des systèmes de transformations réversibles, cette réversibilité pouvant être une négation (A – A = 0) ou une réciprocité (A correspond à B et réciproquement).
Concernant les notions de conservation, Au stade opératoire, au contraire, l’enfant maintient l’invariance de la quantité quelles que soient les transformations apparentes. Les arguments donnés à l’appui de cette invariance sont de trois types : l’argument d’identité (« … c’est pareil parce qu’on n’a rien ajouté ni rien enlevé »), l’argument de réversibilité par négation (« on peut refaire la boulette B pour qu’elle redevienne comme la boulette A ») et l’argument de compensation, le plus élaboré (« c’est pareil parce que B est plus long mais plus mince, tandis que A est moins long mais plus gros »).
De plus, la construction des classifications et des sériations, en tant que systèmes de groupements d’opérations, conduit à la construction du nombre.
Concernant l’espace et le temps, et l’épreuve des trois montagnes ( décentration spatiale et sociale) , « l’illusion égocentrique » (centration de la représentation sur le point de vue propre) tombe. La différenciation des points de vue, qui succède à cette illusion, constitue un progrès considérable mais encore insuffisant. L’enfant ne prend en compte au départ que les rapports entre la position de l’observateur (poupée) et l’un des éléments du tableau. C’est la prise en compte des rapports entre la position de la poupée et l’ensemble des éléments du tableau qui permet la coordination des perspectives : perspective propre et perspective d’autrui.
Stade 3 : Stade des Opérations formelles (L’adolescence)
(JP) Il s’agit du même ordre que le stade 2 mais concerne des hypothétiques, de l’hypothèse, quelque chose qui n’est pas (encore) réel.
Ex : Les probabilités
L’adolescent fait des opérations sur des opérations -> Des déductions.
L’adolescent agit comme un scientifique qui travaille sur des hypothèses. C’est autre chose que le réel, l’adolescent pense ce qui peut être possible, il se projette.
Piaget : Entre le Stade Opératoire et le Stade Formel, une révolution cognitive s’opère. Avant l’adolescence, le possible est un cas particulier du réel. Après, c’est le réel qui est un cas particulier du possible.
Le réel devient juste une alternative possible de ce qui peut arriver. Tout devient possible alors qu’avant l’enfant est prisonnier de son futur.
Hypothèse : Possibilité à une forme de vérité qui n’est pas empirique mais logique.
Vérité empirique : Vérifier que tous les bâtons sont bien classé
Dans les opérations formelles, il n’y a plus besoin d’avoir la preuve sous les yeux pour être sûr que c’est vrai.
Ex : Jean est plus grand que John qui est plus grand que charlotte. Il n’y a pas besoin d’avoir Jean et Charlotte devant les yeux pour être sûr que Jean est plus grand que Charlotte.
Il s’agit d’une structure de coordination/combinaison des opérations.
Groupe INRC (powerpoint)
Livre
Il s’opère à l’adolescence une sorte de « décrochage » de la pensée par rapport au réel. Désormais, les traitements quantitatifs (nombre) et qualitatifs (catégorisation) que réalise l’enfant portent moins sur des objets concrets que sur des propositions logiques, des idées, des hypothèses – y compris, voire surtout, dans le domaine des états mentaux et des sentiments attribués à autrui.
Les adolescents découvrent, pour la première fois, l’extraordinaire puissance de leur cerveau lorsqu’il se met en « mode hypothético-déductif » (si-alors), même si ce mode cognitif fonctionnait déjà concrètement avant. C’est a priori aussi fort sur le plan intellectuel que l’est la découverte, parfois contemporaine, de l’amour sur le plan affectif. Tout devient possible ! Du moins par la pensée… le cerveau atteint les formes les plus intégrées, les plus abstraites, du cerveau de l’adulte : le raisonnement.
Avant l’adolescence, le possible est un cas particulier du réel, après c’est le réel qui devient un cas particulier du possible ! C’est le « décrochage » de la pensée par rapport aux objets concrets (les Mickey, les jetons, les fleurs, etc., des exemples précédents). Dans sa théorie, Piaget décrit un système assez complexe de règles logiques qui se combinent (c’est cette fois la logique des logiciens), système qui correspond au stade ultime d’organisation cognitive, où la pensée de l’enfant rejoint celle de l’adulte.
« Le groupe INRC » ou groupe des deux réversibilités (où N et R indiquent les deux réversibilités, par négation, N, et par réciprocité, R, où I représente la transformation nulle ou « identique » et C, la corrélative, inverse de la réciprocité) constitue la synthèse finale des « groupements » opératoires concrets.